Deutéronome 15 - Prenons soin de ceux dans le besoin afin de nous réjouir tous ensemble devant l'Éternel
Deutéronome 15 - Prenons soin de ceux dans le besoin afin de nous réjouir tous ensemble devant l'Éternel
Deutéronome 15.7-11
Deurétonome 16.9-17
Deutéronome 24.17-22
Deutéronome 26.5-13
Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,
Aujourd’hui, le Seigneur nous fait don d’un très beau cadeau. Il nous donne deux diacres qui exerceront, par la grâce de Dieu, un précieux service dans l’Église. Nous savons que Jésus nous appelle tous à être des serviteurs (Mt 20.20-28). Nous savons aussi à quel moment le ministère des diacres a été institué (Ac 6.1-7). Nous connaissons les qualités requises pour être diacres (1 Tm 3.8-13). Nous avons déjà vu tous ces sujets. Aujourd’hui, nous allons prendre un peu de recul. Nous retournons au début de l’histoire d’Israël.
Bien sûr, le ministère des diacres a commencé dans le Nouveau Testament, mais déjà dans l’Ancien Testament, Dieu nous a révélé beaucoup de choses qui ont un lien avec le ministère diaconal. Les textes que nous avons lus dans le Deutéronome contiennent des commandements et des promesses donnés au peuple d’Israël. Ces textes ne nous parlent pas directement des diacres, mais ils nous donnent le contexte de leur travail. Ils nous font voir l’amour avec lequel Dieu prend soin de son peuple. Le Seigneur nous demande de prendre soin des gens dans le besoin dans l’Église afin de nous réjouir tous ensemble devant Dieu. Nous allons voir :
- La reconnaissance des besoins dans l’Église
- La responsabilité de l’Église à l’égard de nos frères dans le besoin
- Les raisons qui nous motivent à aider nos frères et sœurs dans le besoin
- Le résultat produit par cette entraide
1. La reconnaissance des besoins dans l’Église⤒🔗
Les quatre textes que nous avons lus ont un point en commun. Ils identifient tous des catégories de personnes bien précises dans l’Église. Deutéronome 15 mentionne les pauvres parmi nos frères. Deutéronome 24 mentionne l’immigrant, l’orphelin et la veuve. Deutéronome 16 et Deutéronome 26 mentionnent l’immigrant, l’orphelin, la veuve et le Lévite. Pourquoi porter une attention particulière à ces catégories de personnes? Parce qu’elles ont de grands besoins. Le pauvre doit se contenter de vivre humblement; il n’a pas toujours ce qu’il faut pour subvenir aux besoins de sa famille. La veuve a le chagrin d’avoir perdu son mari; elle souffre de solitude; elle a des soucis financiers pour elle-même et sa famille. L’orphelin a le chagrin d’avoir perdu son père ou sa mère ou les deux; il a de grands besoins émotifs et bien sûr des besoins matériels. L’immigrant au milieu d’Israël est défavorisé; il risque de se sentir exclu ou différent des autres. Le Lévite n’a pas d’héritage dans le pays; les autres doivent subvenir à ses besoins pour qu’il puisse accomplir son travail au service de Dieu.
C’est Dieu lui-même qui attire notre attention sur ces groupes de personnes. C’est lui qui nous fait prendre conscience que ces personnes sont là, à nos côtés, avec leurs souffrances et leurs fardeaux. Le Seigneur parle à son peuple. Il s’adresse à tout Israël, à leur intelligence et à leur cœur. Ils étaient rassemblés dans les plaines de Moab. Dieu les avait fait sortir d’Égypte à main forte et à bras étendu. Il a eu compassion d’eux, il les a délivrés de leur misère. Et pourtant, il restait encore des gens parmi son peuple qui vivaient des peines et des souffrances. Dieu les a conduits dans le désert pendant 40 ans, il a pris soin d’eux fidèlement. Il leur a donné la manne comme nourriture. Et maintenant, Dieu les préparait à les faire entrer dans la terre promise. Mais même une fois entrés dans ce beau pays plein de richesses, il resterait encore des pauvres et des malheureux en Israël. Dieu a promis d’être leur Dieu à eux tous, eux et leurs enfants. Il a donc pris la peine d’identifier ceux parmi eux qui étaient dans le besoin. « Il ne manquera pas de pauvres au milieu du pays », dit le Seigneur (Dt 15.11). Cela nous rappelle cette parole de Jésus : « Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais moi, vous ne m’avez pas toujours » (Jn 12.8).
C’est vrai encore aujourd’hui. Jésus nous a délivrés du péché, du diable et de la mort. C’est une délivrance bien plus glorieuse que la sortie d’Égypte. Pourtant, il y a encore dans l’Église des gens qui vivent des peines et qui sont écrasés par de lourds fardeaux. Dieu nous conduit et nous bénit fidèlement chaque jour. Il nous promet un héritage magnifique dans son Royaume. Mais en attendant la nouvelle création, il y a dans l’Église des personnes qui souffrent et qui ont de grands besoins. Il y en aura toujours, jusqu’au retour de Jésus.
Les diacres ont la tâche de reconnaître ces personnes dans l’Église. Ils doivent les identifier, cerner leurs besoins et voir comment nous pouvons les aider. Les diacres qui viennent d’être ordonnés parmi nous ont été appelés à ce ministère. Depuis leur appel, ils se sont rendu compte qu’il y a plus de besoins dans l’Église qu’ils pensaient. Leur rôle consistera à être attentifs aux besoins qui existent ou qui surgiront à l’avenir. Ils veilleront à reconnaître les souffrances, les fardeaux, les besoins matériels, émotifs et spirituels des membres de l’Église. Ils visiteront le pauvre, la veuve, l’orphelin, l’étranger, mais aussi la personne seule, âgée, malade, handicapée ou déprimée.
Comment faire pour reconnaître ces besoins? Il faut avoir des yeux qui observent, des oreilles qui écoutent et un cœur disponible. Il faut aussi de la communication. Si vous êtes conscients d’un besoin que vous êtes incapables de combler vous-mêmes, informez les diacres. Il faudra aussi des visites diaconales dans nos foyers. Durant leurs visites, les diacres découvriront sûrement des besoins. En même temps, ils découvriront aussi des ressources et des talents parmi nous qui permettront de combler ces besoins. Prions pour nos diacres, afin que Dieu leur donne sagesse, amour et discrétion.
2. La responsabilité de l’Église à l’égard de nos frères dans le besoin←⤒🔗
Pourquoi identifier des besoins dans l’Église? Pour les combler du mieux possible. En Israël, cette responsabilité devait s’exercer de plusieurs façons. Premièrement, Deutéronome 15 dit de prêter au pauvre « de quoi pourvoir à ses besoins », même à l’approche de l’année de la remise de dette, car à la septième année, on annulait les dettes. Dieu voulait voir des cœurs généreux parmi son peuple. « Fais-lui un don [à ton frère qui est pauvre] et que ton cœur ne lui donne pas à regret. […] Tu devras ouvrir ta main à ton frère, au malheureux et au pauvre dans ton pays » (Dt 15.10-11).
Deutéronome 16 nous explique une deuxième façon d’être généreux. À l’occasion des grandes fêtes, on apportait une partie de ses récoltes, du blé, des raisins, des produits de son travail, pour les partager avec ceux qui n’en avaient pas.
« Trois fois par an, tous les hommes d’entre vous se présenteront devant l’Éternel ton Dieu […] à la fête des pains sans levain, à la fête des semaines et à la fête des huttes. On ne se présentera pas devant l’Éternel les mains vides. Chacun donnera ce qu’il pourra » (Dt 16.16).
C’était une offrande volontaire, généreuse, proportionnelle aux bénédictions que Dieu leur donnait, pour permettre aux frères et sœurs dans le besoin de participer à la fête, eux aussi.
Deutéronome 24 mentionne une troisième façon d’être généreux. Au moment des récoltes, on devait laisser dans le champ une partie du blé, des olives ou des raisins.
« Quand tu feras la moisson de ton champ et que tu auras oublié une gerbe dans le champ, tu ne retourneras pas la prendre. […] Quand tu secoueras tes oliviers, tu ne cueilleras pas ensuite ce qui reste. […] Quand tu vendangeras ta vigne, tu ne grappilleras pas ensuite ce qui reste… » (Dt 24.19-21).
Pour quelle raison? « Ce sera pour l’immigrant, pour l’orphelin et pour la veuve. » Ces personnes sont capables de travailler. Elles peuvent récolter le blé, les olives et les raisins qui leur sont offerts gratuitement. Pensons à l’exemple de Ruth, la Moabite. Elle était veuve, elle était étrangère, et Booz l’a bien accueillie dans ses champs pour qu’elle aille glaner derrière les moissonneurs.
Deutéronome 26 nous indique une quatrième façon d’exercer la générosité. Tous les trois ans, on prélevait une dîme spéciale, en plus des dîmes régulières annuelles.
« Tu donneras [cette dîme de la troisième année] au Lévite, à l’immigrant, à l’orphelin et à la veuve; et ils en mangeront et se rassasieront là où tu résides » (Dt 26.12).
Dieu leur avait donné ces commandements, parce qu’il se souciait des plus vulnérables parmi son peuple.
Dieu a confié ces responsabilités à toute son Église. Ce n’est pas seulement quelques personnes qui doivent prendre soin des autres, mais tout son peuple. Cela est vrai encore aujourd’hui, même si les choses ont bien changé depuis l’Ancien Testament. Le Seigneur nous dit : « Subvenez aux besoins des saints » (Rm 12.13). « N’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir » (Hé 13.16). Nous avons l’exemple des chrétiens de Jérusalem qui subvenaient aux besoins de chacun, pour que personne ne souffre dans le besoin. Nous avons tous la responsabilité de prendre soin les uns des autres, selon la mesure que Dieu a donnée à chacun.
Pourquoi le Seigneur donne-t-il des diacres à son Église? Ce n’est pas pour nous enlever nos responsabilités et les transférer sur leurs épaules. C’est pour aider toute l’Église à exercer ensemble nos responsabilités. Par exemple, les diacres recueilleront nos offrandes pour les distribuer aux personnes dans le besoin. Ils nous encourageront à servir de diverses de façons. Les diacres doivent non seulement identifier les besoins, ils doivent aussi identifier les ressources disponibles dans l’Église. Ils ne peuvent pas répondre eux-mêmes à tous les besoins. Ils sont là pour nous encourager ensemble à mettre nos dons et nos talents au service des autres.
Mais pourquoi prendre soin les uns des autres? Qu’est-ce qui devrait nous motiver?
3. Les raisons qui nous motivent à aider nos frères et sœurs dans le besoin←⤒🔗
Le Deutéronome nous donne trois raisons. Tout d’abord, un cœur reconnaissant.
« Tu diras devant l’Éternel, ton Dieu : […] Les Égyptiens nous maltraitèrent, nous opprimèrent et nous soumirent à une dure servitude. Nous avons crié à l’Éternel, le Dieu de nos pères. L’Éternel entendit notre voix et vit notre oppression, notre peine et notre misère. L’Éternel nous fit sortir d’Égypte, à main forte et à bras étendu. […] Il nous a fait venir dans ce lieu et il nous a donné ce pays, pays découlant de lait et de miel. Maintenant me voici, j’apporte les prémices des fruits du sol que tu m’as donné, ô Éternel! » (Dt 26.5-10).
Pourquoi fallait-il apporter une partie de ses récoltes devant Dieu? Pour le remercier de sa grâce et de sa bonté. Dieu nous a délivrés de nos peines et de nos misères. Quelle bonne raison d’aider les autres dans leurs peines et leurs misères! Pourquoi laisser du blé, des olives et des raisins dans son champ pour l’étranger, l’orphelin et la veuve? Dieu nous l’explique.
« Tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a libéré; c’est pourquoi je te donne cet ordre à mettre en pratique » (Dt 24.18).
Deuxième raison d’être généreux : un cœur confiant.
« Fais-lui un don [à ton frère pauvre] et que ton cœur ne donne pas à regret; car, à cause de cela, l’Éternel, ton Dieu, te bénira dans tous tes travaux et dans toutes tes entreprises » (Dt 15.10).
La gerbe de blé que tu as laissée dans ton champ, « elle sera pour l’immigrant, pour l’orphelin et pour la veuve, afin que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans toute l’œuvre de tes mains » (Dt 24.19). Non seulement fallait-il donner en proportion des bénédictions passées que Dieu avait déjà déversées, il fallait aussi donner dans la perspective des bénédictions futures, que Dieu a promis de déverser à l’avenir. Dieu est fidèle. Il a déjà manifesté sa bonté dans le passé; il continuera d’être bon à l’avenir, pour ceux qui le craignent et qui gardent ses commandements. Donnons en toute confiance, en croyant que Dieu bénira nos travaux.
Troisième raison d’être généreux : un cœur aimant.
« S’il y a chez toi quelque pauvre parmi tes frères, qui réside avec toi, dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’endurciras pas ton cœur et tu ne fermeras pas ta main devant ton frère pauvre… » (Dt 15.7).
La main ouverte et généreuse vient d’un cœur transformé qui aime Dieu et qui aime son prochain. Cela nous rappelle ces paroles de l’apôtre Jean :
« Si quelqu’un possède les biens du monde, qu’il voit son frère dans le besoin et qu’il lui ferme son cœur, comment l’amour de Dieu demeurera-t-il en lui? Petits enfants, n’aimons pas en parole ni avec la langue, mais en action et en vérité » (1 Jn 3.17-18).
Ces trois raisons étaient là, dans l’Ancien Testament. Elles sont toujours là aujourd’hui, et encore bien davantage. Considérez la délivrance que nous avons en Jésus-Christ. Nous étions esclaves de nos péchés, prisonniers de notre misère spirituelle. Il nous a délivrés par son sang. Considérez la promesse de l’héritage de la vie éternelle. Considérez les bénédictions matérielles et spirituelles qu’il nous promet chaque jour. Considérez l’amour qu’il nous demande d’avoir les uns pour les autres. Considérez le Saint-Esprit qui promet de produire ces bons fruits dans nos vies. Un cœur reconnaissant, un cœur confiant, un cœur aimant. Quelles grandes raisons nous avons de prendre soin de nos frères et sœurs dans le besoin!
Vous voyez, le travail des diacres ne consiste pas seulement à s’occuper des affaires matérielles. Si les diacres se limitaient à prendre soin des besoins matériels, ils passeraient à côté de leur vraie vocation. La signification de leur travail est hautement spirituelle. Ils viennent au nom de Jésus-Christ. Ils encouragent l’Église à donner à cause de l’amour de Dieu pour son peuple manifesté en Jésus-Christ. C’est pour cela qu’ils doivent être remplis du Saint-Esprit, comme les premiers diacres de Jérusalem. Ils en ont besoin pour discerner les vrais besoins, pour savoir comment y répondre, mais aussi pour nous rappeler pourquoi nous avons cette responsabilité.
4. Le résultat produit par cette entraide←⤒🔗
Quand on rend service, il est un peu normal de s’attendre à des résultats. Dieu lui-même nous parle de résultats. Premièrement, le pauvre aura de quoi pourvoir à ses besoins. Les ventres affamés auront de quoi se nourrir. « Tu donneras la dîme au Lévite, à l’immigrant, à l’orphelin et à la veuve; et ils mangeront et se rassasieront là où tu résides » (Dt 26.12). Les fruits laissés dans les champs étaient là pour la même raison. Toutefois, si le résultat espéré se limitait à combler les besoins matériels, nous passerions à côté du but que Dieu s’est fixé. Le but ultime, c’est la joie devant Dieu.
« Tu te réjouiras devant l’Éternel, ton Dieu, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévite qui résidera avec toi, ainsi que l’immigrant, l’orphelin et la veuve qui seront au milieu de toi » (Dt 16.11).
Voilà pourquoi il fallait être généreux. Voilà pourquoi on amenait une partie de ses récoltes durant les grandes fêtes. Pour que tous en Israël, même les démunis, soient libres de se réjouir devant l’Éternel. Leurs soucis, leurs fardeaux, leurs souffrances ne devaient pas les empêcher de servir l’Éternel avec joie. C’est là notre appel le plus grand. C’est là notre but le plus élevé. Nous réjouir tous ensemble devant Dieu, le servir dans la joie à cause de ses œuvres et de sa grâce envers nous.
Nous connaissons cette belle parole de Jésus : « Nul ne vous ôtera votre joie » (Jn 16.22). Les souffrances, la maladie, la pauvreté, la solitude peuvent assombrir notre joie. Dieu a prévu des moyens de protéger et d’alimenter notre joie pour que rien ne vienne nous la ravir. Par exemple, il nous a mis ensemble dans son Église pour nous aider à porter les fardeaux les uns les autres, pour que tous, sans exception, nous soyons libres de servir le Seigneur avec joie. Nous n’avons plus trois fêtes annuelles comme dans l’Ancien Testament. Leur signification est accomplie en Jésus-Christ. Nous avons beaucoup mieux. Chaque semaine, nous avons cette belle célébration, ensemble devant Dieu. Chaque dimanche, nous nous réjouissons du salut en Jésus-Christ, nous célébrons sa résurrection glorieuse.
Le travail des diacres consiste à nous aider à prendre soin les uns des autres pour que personne dans l’Église ne soit privé de cette joie. Que personne n’ait des soucis ou des besoins qui l’accablent au point de ne pas pouvoir se réjouir devant Dieu. Voilà le résultat glorieux de la générosité chrétienne, voilà le résultat béni du diaconat fidèle et persévérant : Nous aider à servir Dieu avec joie tous ensemble!
Que le Seigneur nous aide à reconnaître les besoins dans l’Église. Qu’il nous aide à bien prendre nos responsabilités envers nos frères et sœurs dans le besoin. Qu’il nous permette de mieux comprendre les raisons qui nous motivent. Qu’il bénisse les résultats de notre service en nous donnant cette joie de le célébrer tous ensemble. Qu’il bénisse le travail de nos diacres. Amen.