Deutéronome 32 - Ésaïe 41 - Je te garde comme la prunelle de mon oeil
Deutéronome 32 - Ésaïe 41 - Je te garde comme la prunelle de mon oeil
« Toi, ô Israël, mon serviteur, toi Jacob que j’ai élu, race d’Abraham, mon ami; toi que j’ai été prendre par la main aux extrémités de la terre et que j’ai appelé des régions les plus lointaines, toi à qui j’ai dit : Tu es mon serviteur; je t’ai choisi et je ne t’ai pas rejeté. Ne crains point, car je suis avec toi; ne t’effraie pas, car je suis ton Dieu! Je t’affermis et j’arrive à ton aide; je te soutiens de ma droite vengeresse. Tous ceux qui s’irritent contre toi seront honteux et confus. Ils seront anéantis et périront, ceux qui s’élèvent contre toi. Tu les chercheras et tu ne les trouveras plus, ceux qui disputaient contre toi; ceux qui te faisaient la guerre périront et seront anéantis. Car c’est moi, l’Éternel, ton Dieu, qui te prends par la main et qui te dis : Ne crains point, j’arrive à ton aide; ne crains rien, vermisseau de Jacob, faible reste d’Israël; j’arrive à ton secours, dit l’Éternel; le Saint d’Israël est ton Rédempteur. »
Ésaïe 41.8-14
« Souviens-toi… L’Éternel entoura [Israël], il prit soin de lui, il le garda comme la prunelle de son œil, pareil à l’aigle qui excite sa couvée, et vole autour de ses petits, qui déploie ses ailes pour les prendre avec lui et les porter sur ses plumes. »
Deutéronome 32.10-11
Chers amis, vous avez besoin d’être aimés! À travers les périls qui vous menacent et que vous côtoyez chaque jour, vous avez besoin d’être protégés et gardés. Plus encore, quand il s’agit de professer votre foi au grand déplaisir du monde et de ses idéologies, à la colère de Satan qui, tôt ou tard, cherchera à tirer vengeance de vous. Vous avez besoin d’être aimés, protégés et gardés!
L’amour, le protecteur, le refuge, c’est le Dieu de Jésus-Christ. Pour nous faire comprendre qui il est, il utilise, dans sa Parole, nombre d’images touchantes ou profondes, empruntées à notre monde. Vous connaissez celles des Évangiles. Mais voici une image moins connue : par sa brièveté et sa simplicité, sa profondeur et sa vigueur, elle pénètre dans notre cœur et s’imprime définitivement dans notre mémoire, prête à jaillir au moment opportun pour fortifier notre foi : « Je te garde comme la prunelle de mon œil », dit l’Éternel.
Pourquoi Dieu appelle-t-il Israël, et avec lui aujourd’hui l’Église de Jésus-Christ, pourquoi appelle-t-il les croyants, pourquoi vous appelle-t-il « la prunelle de son œil »? Car les promesses faites à Israël sont aussi faites à l’Église, et les promesses faites à l’Église se rapportent à chacun de ses membres.
1. Cette image évoque d’abord un bien très précieux. Nous protégeons la prunelle de notre œil parce qu’elle nous est très chère. Peu d’organes ont pour nous autant de prix. Dieu considère l’Église comme son bien le plus précieux. Il s’identifie avec elle. Dix fois dans le Nouveau Testament elle est appelée « l’Église de Dieu ». Et pourquoi sommes-nous, êtes-vous si précieux? Parce que Dieu s’est attaché à vous; parce qu’il vous a choisis pour le servir (voir És 41.10). Dieu vous aime! Voilà pourquoi il est infiniment patient avec ses serviteurs, parce que le pire d’entre nous, pourvu qu’il soit disciple, est précieux à ses yeux. « Je te garde comme la prunelle de mon œil. »
2. La prunelle de l’œil est aussi soigneusement protégée. Un os frontal très épais la garantit contre les coups; des sourcils la préservent de la sueur; des cils la protègent de la poussière, une paupière d’une lumière trop vive; des glandes lacrymales la nettoient sans cesse.
Dieu protège et garde son Église par sa toute-puissance. Il l’entoure, il prend soin d’elle. Ésaïe nous dépeint la main protectrice de Dieu sur son peuple :
« Ainsi parle l’Éternel, celui qui t’a créé, ô Jacob! celui qui t’a formé, ô Israël! Ne crains point, car je t’ai racheté. Je t’ai appelé par ton nom; tu es à moi. Je suis ton Dieu, ton Sauveur… Tu es précieux à mes yeux, digne d’estime; je t’aime. […] Je t’ai créé, je t’ai formé, je t’ai fait pour ma gloire. Tu portes mon nom. […] Ne crains point, car je suis avec toi » (voir És 43.1-7).
« Je te garde comme la prunelle de mon œil. »
3. La prunelle de l’œil est un petit miroir qui réfléchit ce qu’elle regarde. Savez-vous quelle est, en hébreu, l’expression littérale pour nommer la prunelle? On dit : « Le petit homme de l’œil », ou bien « la petite fille de l’œil ». Pourquoi? Parce que quand une personne regarde quelqu’un, elle se réfléchit dans l’œil qui la voit; elle y distingue la miniature d’elle-même : un petit homme dans l’œil, ou une petite fille dans l’œil.
Quand Dieu nous regarde, nous apparaissons sur sa prunelle : nous devenons « l’homme de son œil », « la. femme de son œil ». Et si nous regardons bien, nous, avec les yeux de la foi, nous nous voyons en lui. Inversement, quand Dieu nous regarde, et que nous levons les yeux vers lui, son image apparaît sur notre pupille; et Dieu s’y voit! Et d’autres aussi, s’ils regardent attentivement notre œil, peuvent l’y voir. Et voilà deux nouvelles raisons de lui être précieux. C’est pourquoi Dieu vous dit : « je te garde comme la prunelle de mon œil. »
4. La pupille permet aussi aux rayons de lumière venant du dehors de pénétrer jusqu’à la rétine. L’Église est la prunelle du monde, et chaque membre croyant avec elle. Elle est la voie d’accès de la lumière de la Parole de Dieu et de son salut pour les hommes. Nous sommes témoins de Jésus-Christ. Par nous, la lumière pénètre le monde et atteint les hommes. Leur salut vient de la prédication de l’Évangile et du témoignage de l’Église et de ses membres (voir Romains 10).
Mais souvent, la lumière brille dans les ténèbres qui ne la reçoivent pas, car les hommes refusent de se convertir. Un petit garçon était né aveugle. On lui fit une opération et il recouvra lentement la vue. Un jour vient où, pour la première fois, il vit le ciel et la terre. « Maman, s’écria-t-il, pourquoi ne m’as-tu pas dit que c’était si beau? »
En pleurant, la mère lui dit : « J’essayais de te le dire, mon chéri, mais tu ne pouvais pas me comprendre. » Il en est de même quand nous essayons de dire à un incroyant qui est Jésus-Christ. Tant que ses yeux n’ont pas été ouverts par le Saint-Esprit, il ne peut rien comprendre. Il n’empêche que la lumière brille. Fructueux ou non, ce témoignage est précieux pour Dieu. « Je te garde comme la prunelle de mon œil. »
5. « Je te garde. » Car la prunelle, si protégée, si précieuse, peut être aussi blessée. Il n’est pas nécessaire de lancer un canif dans l’œil pour le blesser et le faire souffrir. Il suffit d’un grain de poussière… De même que nous devons être très attentifs à son comportement envers les chrétiens et les Églises de Dieu. Les uns et les autres semblent parfois faibles, sans protecteur : ils sont méprisés, persécutés, pillés, mis à mort; aujourd’hui comme autrefois. Nous le serons peut-être!
Il ne sert à rien de dire que les Juifs ont été, sont ou seront persécutés « à cause de tout le mal qu’ils ont fait ». Il ne sert à rien de dire que les chrétiens ont été, sont ou seront persécutés « à cause de tout le bien qu’ils n’ont pas fait ». Non, à rien!
D’une part, Dieu, selon sa promesse, étend toujours sa main pour protéger Israël en tant que nation, et il ne permettra pas que cette nation disparaisse. Il dit par Jérémie : « Jamais je ne rejetterai la race entière des enfants d’Israël, à cause de tout le mal qu’ils ont fait. Ne touchez pas à ceux que j’ai oints, et ne faites pas de mal à mes prophètes » (Jr 31.35-37; voir Ps 105.15, voir v. 8 à 15). Et par Zacharie, il s’écrie : « Celui qui vous touche, touche la prunelle de mon œil » (Za 2.12). D’autre part, en dépit du bien qu’ils n’ont pas toujours fait, et du mal qu’ils ont parfois commis, les croyants restent l’Église de Dieu : « Qui vous touche, touche la prunelle de mon œil. »
Quand cette prunelle est blessée, Dieu ressent une vive douleur, car c’est lui qu’on offense. Quel réconfort pour nous! « Mon peuple, dit-il, est emmené captif injustement. […] Chaque jour, sans cesse, mon nom est outragé » (És 52.5). Dans toutes leurs angoisses, je suis moi-même dans l’angoisse. Mon Christ les a sauves. Dans mon amour et ma miséricorde, je les ai rachetés moi-même. Je les soutiens; je les porte sans cesse (És 63.9).
Sur chaque disciple, sur vous, Dieu étend sa main chaque jour et proclame : « je t’entoure, je prends soin de toi… je te garde comme la prunelle de mon œil », où que vous soyez, quoi qu’il vous arrive, comme disciples et comme témoins. Mais pour que cette promesse soit vraiment accomplie dans nos personnes et dans nos vies, nous ne devons pas rester séparés de la communion de l’Église. C’est dans la communion de l’Église qu’elle s’accomplit pour chacun, dans notre participation à sa vie, à sa foi, à son combat, non dans l’isolement de chacun chez soi, et dans une lutte solitaire.
« Ô Éternel! Cache-moi à l’ombre de tes ailes! » « Garde-moi comme la prunelle de ton œil. »