Hébreux 4 - Le repos de Dieu
Hébreux 4 - Le repos de Dieu
Hébreux 4
La Bible, ce livre à succès mondial, dit-elle quelque chose à son propre sujet? Ou bien les écrits qui la constituent n’émettent-ils aucun avis sur son contenu général?
Si nous lisons un passage de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, nous verrons que la Bible parle d’elle-même en termes de « Parole de Dieu ». L’auteur de cette lettre aux Hébreux nous est inconnu, mais il s’adresse manifestement à des hommes et des femmes qui ont une connaissance de la première partie de la Bible, l’Ancien Testament, dont la rédaction, au moment où cet auteur écrit, est terminée depuis de nombreuses années déjà. Aux chapitres 3 et 4 de sa lettre aux Hébreux, cet auteur cite un passage de l’Ancien Testament, le Psaume 95, et il écrit clairement à ce propos que Dieu lui-même parle dans ce Psaume de David. Au chapitre 3, il écrit : « C’est pourquoi, prenez à cœur ce que dit le Saint-Esprit. » Et il cite maintenant le Psaume 95 : « Aujourd’hui, si vous entendez la voix de Dieu, ne vous endurcissez pas » (Hé 3.7-8).
Ainsi donc, un Psaume, c’est-à-dire un cantique, rédigé par David, contient bien plus qu’une parole humaine. D’après l’auteur de la lettre aux Hébreux, c’est Dieu le Saint-Esprit qui parle. Ce Psaume est le dépositaire de la Parole même de Dieu, par delà son auteur humain. Je cite encore un extrait du chapitre 4 de cette même lettre aux Hébreux. L’auteur est en train de parler de la promesse d’entrer dans le repos de Dieu.
« Il demeure donc établi que certains doivent entrer dans ce repos. Or, ceux qui ont les premiers entendu cette Bonne Nouvelle n’y sont pas entrés parce qu’ils ont désobéi à Dieu, c’est pourquoi Dieu fixe un jour, qu’il appelle “aujourd’hui”, lorsqu’il dit beaucoup plus tard, dans les psaumes de David ces paroles déjà citées : Aujourd’hui, si vous entendez la voix de Dieu, ne vous endurcissez pas » (Hé 4.6-7).
Nous voyons bien qu’aussi bien le Psaume de David que l’auteur de la lettre aux Hébreux parlent de la voix ou de la Parole de Dieu, même si elle a été écrite ou prononcée par un être humain. Et un peu plus loin, l’auteur de la lettre aux Hébreux énonce quelque chose de tout à fait extraordinaire :
« Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos afin que personne ne tombe dans la désobéissance à l’exemple des Israélites. Car la Parole de Dieu est vivante et efficace. Elle est plus tranchante que toute épée à double tranchant, elle pénètre jusqu’au plus profond de l’être, jusqu’à atteindre âme et esprit, jointure et moelle, et juge ainsi les dispositions et les pensées du cœur. Nulle créature n’échappe au regard de Dieu, tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte » (Hé 4.11-12).
Voilà un passage sur lequel nous pourrions méditer pendant des heures et des heures. Car nous lisons, du sein même du Nouveau Testament, que la Parole de Dieu est différente de toute parole humaine. Oh bien sûr, elle est écrite dans une langue humaine, elle respecte les lois de la grammaire de la langue dans laquelle elle est écrite, à cent pour cent elle reflète le style et exprime les préoccupations de son auteur humain, car s’il en était autrement, comment pourrions-nous avoir jamais accès à cette Parole? Elle nous demeurerait systématiquement fermée, hermétique. Cependant, cette Parole va beaucoup plus loin : elle perce le secret des pensées humaines, elle met à découvert ce qu’il y a de plus profondément caché dans le cœur humain, elle apporte une lumière sur la réalité des choses qu’aucun autre écrit, aussi savant soit-il, ne pourra jamais le faire. Elle parle de Dieu et des hommes avec une assurance divine, l’assurance même de son auteur divin.
Et c’est notre ambition, notre joie et notre privilège de vous apporter cette Parole sans y retrancher ou y ajouter quoi que ce soit, mais en méditant ensemble sur les aspects les plus divers du message de la Bible, afin que vous aussi, par la grâce du Seigneur Jésus-Christ, puissiez entrer dans le repos de Dieu, ce repos promis dans la lettre aux Hébreux, comme nous venons de le lire. Un tel repos n’est possible qu’à ceux qui acceptent et reçoivent cette Parole dans l’obéissance, à ceux qui acceptent et reçoivent les promesses de Dieu sans douter de leur véracité. Autrement, c’est en vain que nous écouterions la Parole de Dieu.
En revanche, cette même Parole, acérée et tranchante, plus tranchante que toute épée à double tranchant, nous jugerait et nous trouverait coupables d’incrédulité. Les paroles du psalmiste, rapportées par l’auteur de la lettre aux Hébreux, restent d’une actualité brûlante pour chaque génération à laquelle elles parviennent : « Aujourd’hui, si vous entendez la voix de Dieu, ne vous endurcissez pas » (Hé 3.7-8). Car où trouver le repos, dans un monde si agité, au futur si incertain à vue humaine? Où trouver le rétablissement du sens des choses, alors que les vies individuelles et celles des nations semblent par moment vaciller dans l’abîme, notamment sur le continent africain?
Est-ce dans l’abus de somnifères que vous trouverez le repos, dans l’usage de psychotropes et autres drogues, dans l’oubli qu’on tâche de s’imposer à soi-même, ou bien dans le luxe de vacances exotiques, dans les fausses sécurités matérielles, ou encore dans la domination de fer exercée par un groupe ethnique sur un autre? Trouverons-nous peut-être le repos dans l’équilibre des armes nucléaires, cet équilibre de la terreur? Le repos de Dieu est bien autre chose : il parle d’une paix conclue par Dieu lui-même, d’une trêve non pas provisoire, mais éternelle, d’une réconciliation de toutes choses et de toutes créatures avec leur Créateur, celui qui profère la Parole divine que nous avons entendue.
Un mot hébreu exprime parfaitement la paix qui procure ce repos : « shalom ». Le repos dont il est question n’est pas éloigné, difficile d’accès ou réservé aux riches et aux puissants. Il est à portée de la main de toute créature qui entend l’invitation suivante, que nous avons lue au chapitre 4 de la lettre aux Hébreux : « Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos afin que personne ne tombe dans la désobéissance à l’exemple des Israélites. »
Mais quel est le chemin d’accès à ce repos, quel en est précisément le mode d’emploi? Le grand témoin et le grand dispensateur du repos divin, c’est Jésus-Christ lui-même, celui qui fait l’objet de la lettre aux Hébreux. L’Évangile selon Matthieu rapporte ses paroles en ces termes :
« Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes, et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur. Oui, mon joug est facile à porter et la charge que je vous impose est légère » (Mt 11.28-30).
Ainsi donc, nous voilà dirigés, pour obtenir ce repos, non vers une idée abstraite, non vers une spéculation incertaine, encore moins vers toutes sortes de devoirs religieux, mais vers une personne en chair et en os, Jésus-Christ, celui que Jean l’évangéliste appelle la Parole devenue chair.
Aussi vrai que la Bible est la Parole de Dieu, Jésus-Christ est la Parole incarnée, à qui l’Écriture sainte rend témoignage. La Bible et la personne de Jésus-Christ ne se contredisent pas, au contraire les deux se rendent un témoignage mutuel. Voilà pourquoi lorsque la Bible nous parle du repos de Dieu, que ce soit au travers du Psaume 95, de la lettre aux Hébreux ou encore des paroles de Jésus-Christ rapportées dans l’Évangile selon Matthieu, elle nous parle de la même réalité, sans se contredire, mais en se complétant. Et ces promesses sont dignes de foi, comme peuvent l’attester tous ceux et celles qui les ont embrassées dans la foi, dans la confiance de leur véracité.
Car ce repos est délivrance, non pas délivrance des épreuves que l’on connaît dans la vie, comme si le croyant en était magiquement dispensé, mais délivrance au sens où l’être intérieur du croyant voit sa relation avec Dieu fortifiée, oui, même au travers de l’épreuve. Ce repos est délivrance au sens où quelque chose d’invincible se manifeste dans la vie du croyant, tandis que sa dépendance à l’égard des facteurs humains et matériels cesse d’absorber l’intégralité de ses pensées, de dévorer son énergie. Plus encore, ce repos est délivrance en ce sens que l’obéissance à la loi de Jésus-Christ qui le conditionne éloigne le croyant de l’emprise du péché, de la désobéissance à Dieu, qui le plonge, et le monde autour de lui, dans le chaos.
Oui, c’est bien du chaos provoqué par la désobéissance des hommes à Dieu dont les croyants sont délivrés lorsqu’ils accèdent au repos divin. Là encore, ce n’est pas que les effets de ce chaos ne les atteignent pas, mais ils n’en sont plus les prisonniers dans leur être intérieur, et leur vie même reflète la restauration de l’ordre divin. Ils sont eux-mêmes de moins en moins fauteurs de chaos et de trouble, car ils ont été arrachés à la griffe du prince des ténèbres, de l’adversaire de Dieu.
Je cite encore un extrait du chapitre 4 de la lettre aux Hébreux :
« Il demeure donc établi que certains doivent entrer dans ce repos. Or, ceux qui ont les premiers entendu cette Bonne Nouvelle n’y sont pas entrés parce qu’ils ont désobéi à Dieu, c’est pourquoi Dieu fixe de nouveau un jour, qu’il appelle “aujourd’hui”, lorsqu’il dit beaucoup plus tard dans les psaumes de David ces paroles déjà citées : Aujourd’hui, si vous entendez la voix de Dieu, ne vous endurcissez pas. En effet, si Josué avait assuré le repos aux Israélites, Dieu ne parlerait pas, après cela, d’un autre jour. C’est donc qu’un repos reste pour le peuple de Dieu, un repos semblable à celui de Dieu le septième jour. Car celui qui est entré dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes. Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe dans la désobéissance à l’exemple des Israélites.
Car la Parole de Dieu est vivante et efficace. Elle est plus tranchante que toute épée à double tranchant, elle pénètre jusqu’au plus profond de l’être, jusqu’à atteindre âme et esprit, jointures et moelle, et juge ainsi les dispositions et les pensées du cœur. Nulle créature n’échappe au regard de Dieu, tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. Ainsi, puisque nous avons en Jésus, le Fils de Dieu, un grand-prêtre éminent qui, après avoir traversé les cieux, est auprès de Dieu, demeurons fermement attachés à la foi que nous reconnaissons comme vraie. En effet, nous n’avons pas un grand-prêtre qui serait incapable de se sentir touché par nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tous points comme nous le sommes, mais sans commettre de péché. Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance. Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus au bon moment » (Hé 4.6-16).