Psaume 122 - La joie du pèlerin
Psaume 122 - La joie du pèlerin
« Cantique des montées. De David. Je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la maison de l’Éternel! Nos pieds se sont arrêtés à tes portes, Jérusalem! Jérusalem, toi qui es bâtie comme une ville qui forme un ensemble bien uni. C’est là que montent les tribus, les tribus de l’Éternel, comme témoignage pour Israël, afin de célébrer le nom de l’Éternel. Car là sont installés les trônes pour le jugement, les trônes pour la maison de David. Demandez la paix de Jérusalem! Qu’ils vivent tranquilles ceux qui t’aiment! Que la paix soit dans tes remparts, et la tranquillité dans tes donjons! À cause de mes frères et de mes amis, je dirai donc : Que la paix soit en toi! À cause de la maison de l’Éternel, notre Dieu, je recherche ton bonheur. »
Psaume 122
Bien-aimés en Jésus-Christ,
Poursuivons notre voyage avec les « Psaumes des montées » qui nous aident à nous orienter dans la bonne direction. La route du pèlerin est raboteuse et dangereuse. Nous l’avons déjà vu au Psaume 120. Nos cœurs se confient dans le Protecteur du pèlerin. Le Psaume 121 nous a rassurés. Notre secours nous vient de l’Éternel, de notre départ jusqu’à notre arrivée. Et maintenant, le Psaume 122 nous mène à destination. Le pèlerin arrive, enfin, à Jérusalem. Quelle joie! Le Psaume 122 nous décrit la joie du pèlerin. Une joie ressentie par anticipation, exprimée dans l’admiration, désirée dans l’intercession.
1. L’anticipation du pèlerin (Ps 122.1-2)⤒🔗
Le Psaume 122 est écrit par David. Le roi David a fait de Jérusalem la capitale de son royaume. Dieu avait dit à son peuple avant l’entrée dans la terre promise : « Tu te réjouiras devant l’Éternel, ton Dieu, dans le lieu que l’Éternel, ton Dieu, choisira pour y faire demeurer son nom » (Dt 16.11). Plusieurs siècles plus tard, cet endroit a finalement été choisi. David a fait la conquête de Jérusalem (2 S 5.6-7). Il y a fait monter l’arche de l’alliance (2 S 6). C’est là, dans le sanctuaire, qu’on devait présenter les sacrifices et prier pour Israël. Dieu s’est, enfin, choisi un lieu stable et permanent pour y être adoré et pour affermir son royaume. Les pèlerins avaient besoin d’être encouragés à y aller. David a écrit le Psaume 122 pour inciter son peuple à venir en pèlerinage à Jérusalem. Dieu l’avait commandé. Trois fois par an, on devait s’y rendre pour célébrer les grandes fêtes en l’honneur de l’Éternel (la fête de la Pâque avec la fête des pains sans levain, la fête des semaines ou des prémices de la moisson, la fête des huttes ou des récoltes, Ex 23.14-17; Lv 23; Dt 16.1-16). Dans ce Psaume, David chante sa joie. Il donne à son peuple des paroles qui l’encouragent à chanter sa joie pendant le voyage.
« Je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la maison de l’Éternel! » (Ps 122.1). David est dans la joie quand il entend son peuple dire : « Allons à la maison de l’Éternel! » Quelle joie pour le roi de voir le peuple de l’alliance s’approcher de la maison de l’Éternel! Quelle joie aussi pour les pèlerins! Ils s’encouragent mutuellement quand ils partent de chez eux, quand ils sont sur la route, quand ils montent les collines de Juda : « Allons-y! ». Ils sont tous animés d’un même enthousiasme. « Je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la maison de l’Éternel! » C’est une joie par anticipation. Les pèlerins ne sont pas encore arrivés à Jérusalem. Ils sont en marche, ils montent, mais, déjà, leur cœur est tourné tout entier vers Jérusalem. La route est parfois raboteuse, il y a des obstacles et des dangers, mais c’est la joie qui prédomine. Pourquoi? Parce que nous allons à la maison de l’Éternel! Cela vaut la peine, cela vaut le déplacement. Nous allons là où Dieu habite! « Oui, l’Éternel a choisi Sion, il l’a désirée pour son habitation : C’est mon lieu de repos à toujours; j’y habiterai, car je l’ai désirée » (Ps 132.13-14).
Et voilà, nous arrivons! Nous sommes arrivés! « Nos pieds se sont arrêtés à tes portes, Jérusalem! » (Ps 122.2). Nous avons réussi à faire le voyage! Nous venons de partout. Nous sommes tous là, regardez! L’émotion est à son comble! Le Psaume 121.3 avait déjà fait la promesse : « L’Éternel ne permettra pas que ton pied chancelle. » Eh bien, leurs pieds n’ont pas chancelé! Ils ont marché de chez eux, Hébron, Sichem, Beér-Chéba, jusqu’à la ville sainte, sans se perdre, sans tomber dans un ravin. Ils sont entrés dans la ville et leurs pieds se sont arrêtés à l’intérieur des portes! Ils sont tous là pour la fête. Les pieds en sécurité, le cœur en joie!
Comment vivons-nous, aujourd’hui, cette expérience du pèlerin? Nous avons un grand Roi, Jésus-Christ, le Fils de David. Il a marché lui-même vers Jérusalem. Il est allé avec joie à la maison de l’Éternel, même lorsque la situation devenait dangereuse pour lui. Mais sa joie s’est transformée en pleurs et en tourments. Il s’est offert en sacrifice pour ôter nos péchés et calmer nos tourments. Il a remporté la victoire sur tous ses ennemis. Il est ressuscité des morts. Il est monté au ciel. Il a établi son règne à la droite de Dieu dans la nouvelle Jérusalem. Il est aujourd’hui dans la joie complète auprès de son Père. Il nous communique sa joie par son Esprit. « Et maintenant, [Père], je vais à toi, et je parle ainsi dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite » (Jn 17.13).
Dans un sens, nous sommes déjà entrés dans la Jérusalem céleste. « Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste » (Hé 12.23). Nous y sommes déjà. Nos pieds se sont arrêtés dans ses portes. De quelle façon? Par la médiation de Jésus! Il nous a déjà fait entrer avec lui dans la présence bénie de son Père! C’est merveilleux! Nous en faisons déjà l’expérience aujourd’hui par le Saint-Esprit. Le culte d’adoration célébré le dimanche est un avant-goût du ciel. Nous venons dans sa maison, ensemble, en Église. Il a fait de nous son Temple, sa Maison.
Comment sommes-nous venus adorer le Seigneur aujourd’hui? Sommes-nous venus avec joie, pleins d’enthousiasme? Ou bien venons-nous simplement par habitude ou par obligation, parce qu’il le faut? Qu’anticipez-vous quand vous pensez au culte d’adoration? Comment communiquez-vous votre joie à vos enfants, à vos parents, à vos frères et sœurs dans l’Église? Allons-y dans la joie!
Dans un autre sens, nous ne sommes pas encore arrivés. Nous sommes encore des pèlerins sur la terre. Nous le resterons toute notre vie. Un jour, nous entrerons dans la nouvelle Jérusalem qui descendra du ciel. Comment anticipez-vous cet événement? Avez-vous hâte de voir ce grand jour? Est-ce la joie qui prédomine dans votre vie, parce que vos pensées sont fixées sur le but du voyage? Encourageons-nous dans cette espérance. Disons-nous les uns les autres pendant le voyage : « Je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la maison de l’Éternel! »
2. L’admiration du pèlerin (Ps 122.3-5)←⤒🔗
Que faisaient les pèlerins une fois arrivés à Jérusalem? Ils étaient dans l’admiration. Ils prenaient le temps de bien regarder autour d’eux, ce qui leur procurait beaucoup de joie. Ils admiraient les constructions. « Jérusalem, toi qui est bâtie comme une ville qui forme un ensemble bien uni » (Ps 122.3). Les maisons étaient déjà bâties quand David en a fait la conquête. Cependant, David a fait bâtir d’autres constructions et des forteresses autour de la ville (2 S 5.9). Toute cette architecture formait un ensemble bien uni. Les constructions sont toutes liées les unes aux autres, solides, harmonieuses. La ville forme un tout. Elle symbolise l’unité du peuple de Dieu. C’est magnifique!
Les pèlerins admiraient aussi la foule de tous les pèlerins arrivant de partout. « C’est là que montent les tribus, les tribus de l’Éternel » (Ps 122.4). Tous ces gens appartenaient à des tribus différentes, Zabulon, Nephtali, Ruben, etc. Ces tribus sont unies devant un même but. Elles sont toutes ensemble « pour célébrer le nom de l’Éternel ». À Jérusalem! Là où Dieu a établi sa résidence sur la terre! Voilà ce qui fait toute la beauté de cette ville. Voilà ce qui garantit l’unité et la cohésion de son peuple : la présence de l’Éternel parmi eux et la célébration de son saint nom. Le pèlerin qui arrive n’adore pas Dieu tout seul. Il est conscient de la présence de tous ses frères et sœurs. Cela l’incite à remercier Dieu pour leur présence. L’adoration est une activité de groupe. C’est une affaire entre Dieu et son peuple. Quelle joie d’être là, avec tous ces adorateurs, pour célébrer son nom!
Les pèlerins admiraient le trône de David. « Car là sont installés les trônes pour le jugement, les trônes pour la maison de David » (Ps 122.5). Imaginez! Ils avaient hâte d’aller à Jérusalem pour admirer le gouvernement! Quand une injustice était commise, on se réjouissait de pouvoir aller à Jérusalem pour obtenir justice. « David régna sur tout Israël. Il faisait droit et justice à tout son peuple » (2 S 8.15). Le gouvernement du pays représentait le règne de Dieu sur terre, un règne de justice. Toutes ces choses faisaient l’admiration du pèlerin et réjouissaient son cœur.
Pourquoi David a-t-il écrit tout cela? C’était afin d’attirer l’attention des pèlerins sur l’importance de Jérusalem. C’était la ville la plus importante au monde. Le bien de l’Église et l’avenir de l’Église en dépendaient. C’est là que se trouvait la gloire de l’Éternel. C’est de là que venaient la stabilité du royaume et le salut d’Israël! C’est là qu’on célébrait la promesse de Jésus-Christ! Ce chant des pèlerins devait les aider à s’attacher de tout cœur à cette ville pour qu’ils ne l’oublient jamais, pour qu’ils ne soient jamais tentés de trouver ailleurs leur plaisir, pour qu’ils soient toujours désireux et joyeux d’y revenir.
Que venons-nous admirer aujourd’hui? Nous n’admirons plus l’architecture d’une ville terrestre. Nous n’admirons plus des pèlerins qui arrivent des quatre coins de la Palestine. Nous n’admirons plus un gouvernement humain. Nous n’avons plus besoin d’aller faire un pèlerinage trois fois par année à Jérusalem, au Moyen-Orient. Ce n’est plus cela qui fait notre joie. Nous avons beaucoup mieux. Nous avons une joie et une admiration beaucoup plus grandes. Jésus est venu accomplir tout ce que Jérusalem représentait. Jésus est le nouveau David qui règne et qui fait justice.
Je suis injuste et pécheur. Nous sommes injustes et pécheurs. Jésus est mort pour nous, pour ôter nos péchés et nous donner sa parfaite justice. Il établit son règne de justice dans nos cœurs et dans le monde pour que nous puissions le célébrer et le remercier de tout cœur. Nous admirons son royaume éternel. Son règne fait notre joie. Nous admirons même son peuple, imaginez! Un peuple composé de pécheurs, mais de pécheurs pardonnés, sanctifiés, attachés ensemble dans une même foi. Son Église est son œuvre, sa construction, sa maison qu’il est en train de bâtir. Nous admirons le miracle de la foi produit dans nos cœurs par le Saint-Esprit. Nous admirons les progrès de nos frères et sœurs dans leur vie chrétienne. Nous admirons l’unité qu’il met entre nous. Nous admirons le fait qu’il rassemble ses enfants des quatre coins de la terre et qu’il les met ensemble pour célébrer son nom. Quelle joie de voir le Seigneur à l’œuvre! Avez-vous cette joie pour son Royaume? Avez-vous cette admiration pour son Église?
Nous ne sommes pas des adorateurs individuels, isolés les uns des autres. Il nous a réunis autour d’un même but : Célébrer son nom! Quelle joie! Remercions-le pour nos frères et nos sœurs qui viennent adorer Dieu avec nous. Gardons bien à l’esprit que le Seigneur est présent au milieu de nous. C’est la chose la plus grande et la plus glorieuse au monde. Jésus veut que nos cœurs restent attachés fermement à son Église. N’ayons jamais l’idée de trouver notre plaisir en dehors de sa Maison. Dieu réside au milieu de nous. C’est là que nous trouvons notre joie!
Un jour, nous entrerons dans la nouvelle Jérusalem qui descendra du ciel. Ce jour-là, nous serons dans l’admiration totale. Quelle belle ville elle sera! Tout ce beau monde racheté par le sang de Jésus, des hommes, des femmes, des enfants de toute langue, de toute nation, de tout peuple, réunis dans une parfaite unité pour célébrer le nom de l’Éternel! Le règne de Dieu sera sans fin, un règne de justice! Nous sommes dans la joie dès aujourd’hui parce que nous allons vers cette nouvelle Jérusalem. Nos cœurs, aujourd’hui, sont déjà pleins d’admiration. Imaginez la joie quand nous y serons arrivés!
3. L’intercession du pèlerin (Ps 122.6-9)←⤒🔗
Mais avant d’arriver, il faut prier. David exhorte son peuple à l’intercession. « Demandez la paix de Jérusalem! Qu’ils vivent tranquilles ceux qui t’aiment! Que la paix soit dans tes remparts, et la tranquillité dans tes donjons! » (Ps 122.6). Les pèlerins devaient prier pour la paix et la tranquillité, le shalom et la shalwah. Deux mots qui se ressemblent. Quand on lit le Psaume en hébreu, on découvre que plusieurs mots ont la même consonance. Ils ont le même son « che ». C’est une façon poétique de nous mener à un point culminant. Ce point culminant se trouve au verset 6 : « Shaelou shalom Yeroushalaïm », « Demandez la paix de Jérusalem ». La joie du pèlerin ne sera complète que si Jérusalem demeure en paix.
David encourage donc les pèlerins à prier pour Jérusalem. Le fait-il par intérêt personnel? Pour garder bien en mains son pouvoir? Pas du tout, sa motivation est pure. « À cause de mes frères et de mes amis, je dirai donc : Que la paix soit en toi » (Ps 122.8). David pense à ses frères, il veut leur bien. C’est pour cette raison qu’il veut la paix de Jérusalem. En fait, sa motivation est encore plus profonde. « À cause de la maison de l’Éternel, je recherche ton bonheur » (Ps 122.9). David aime Dieu, il aime la maison de l’Éternel. Il veut que cette maison rayonne de toute sa gloire. C’est aussi pour cette raison qu’il désire la paix de Jérusalem. Demandez la paix de Jérusalem, vous, les pèlerins qui venez de partout. Priez pour Jérusalem. Elle en a bien besoin. Dans l’histoire d’Israël, on n’a pas assez prié pour Jérusalem. La paix n’a pas toujours existé en Israël. Des ennemis de l’intérieur et des ennemis de l’extérieur sont venus troubler sa paix. Jusqu’à détruite la ville. Pourquoi? Parce qu’Israël n’a pas été fidèle au Seigneur. Mais Dieu, lui, est fidèle.
Certains pensent que cette prière aujourd’hui s’appliquerait à la situation actuelle au Moyen-Orient. Il faudrait prier pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, entre les juifs et les musulmans, pour que Jérusalem redevienne comme avant. Bien sûr, nous prions pour la paix partout dans le monde, mais cette prière du Psaume 122 est une prière pour l’Église. Jésus est la réponse à cette prière. Jésus se soucie de notre bien. Il prie pour la Maison de l’Éternel. Nous étions ennemis de Dieu et Jésus nous a réconciliés avec Dieu. Nous avons la paix avec Dieu par Jésus-Christ! (Rm 5.1). Quelle joie! Dieu nous donne son Esprit pour que nous vivions en paix entre nous, dans son Église. Jésus a dit : « Je vous donne ma paix » (Jn 14.27). La paix vient de lui, de lui seul. Nous avons toujours besoin de la demander. Demandez la paix de l’Église par amour pour mes frères, par amour pour la maison de l’Éternel. Avons-nous à cœur le bien de nos frères et sœurs? Aimons-nous le Seigneur? Aimons-nous sa maison?
Prions pour la paix entre nous. Prions que Dieu vienne ôter les froids, les jalousies et les conflits entre nous. Prions pour que nous vivions dans l’amour. Prions pour que Dieu nous protège des attaques de l’ennemi qui veut nous détruire. Prions pour la paix entre les différentes Églises qui vivent séparées. Prions pour l’unité de l’Église comme Jésus a prié pour que tous soient unis dans la vérité (Jn 17). Demandons au Seigneur qu’il donne à tous les chrétiens du monde entier de confesser la même foi et la même doctrine, d’avoir un même cœur, un même amour et un même zèle. Prions pour les chrétiens persécutés pour qu’ils vivent en paix au milieu de ceux qui leur font du mal. « Demandez la paix de Jérusalem! Qu’ils vivent tranquilles ceux qui t’aiment! »
Aujourd’hui, ce cantique des montées nous aide à prier et à chanter sur la route. Mais qu’adviendra-t-il de cette prière quand nous serons arrivés? Quand nous mettrons les pieds dans la nouvelle Jérusalem, nous n’aurons plus jamais besoin de prononcer cette prière. Elle sera parfaitement exaucée! Nous n’aurons plus besoin de demander la paix de l’Église. Tous les ennemis de l’Église auront disparu. Tous les conflits dans l’Église seront résolus.
« Je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, prête comme une épouse qui s’est parée pour son époux. J’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux » (Ap 21.2-3).
Nous serons enfin arrivés pour de bon! Ce sera la joie parfaite, l’admiration totale et la paix complète. Oui, je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la maison de l’Éternel! Amen.