Psaume 127 - La source de bénédiction du pèlerin
Psaume 127 - La source de bénédiction du pèlerin
« Cantique des montées. De Salomon. Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain; si l’Éternel ne garde la ville, celui qui la garde veille en vain. En vain vous levez-vous matin, vous couchez-vous tard, et mangez-vous le pain d’affliction; il en donne autant à son bien-aimé pendant qu’il dort. Voici que des fils sont un héritage de l’Éternel, le fruit des entrailles est une récompense. Comme les flèches dans la main d’un héros, ainsi sont les fils de la jeunesse. Heureux l’homme qui en a rempli son carquois! Ils n’auront pas honte, quand ils parleront avec des ennemis à la porte. »
Psaume 127
Bien-aimés du Seigneur,
Nous continuons notre marche sur la route du pèlerin avec les « Psaumes des montées ». Le Psaume 127 nous fait voir que les pèlerins en Israël n’étaient pas seulement des voyageurs. Ils étaient aussi des bâtisseurs. C’étaient des gens qui voyageaient trois fois par année pour aller célébrer l’Éternel à Jérusalem, mais, pendant le reste de l’année, ils étaient occupés à bâtir des maisons, à protéger des villes et à prendre soin de leurs familles. Toutes ces activités, ils devaient les entreprendre en comptant sur celui qu’ils allaient célébrer à Jérusalem. Comment nos familles, comment nos projets, comment nos travaux peuvent-ils prospérer? Seulement si Dieu donne sa bénédiction. Le Psaume 127 nous parle de la source de bénédiction du pèlerin. Le Seigneur est la source de toute bénédiction.
1. Sans la bénédiction du Seigneur, tous nos efforts sont inutiles (Ps 127.1-2)⤒🔗
Ce Psaume est divisé en deux parties, mais il contient trois sujets : le travail, la sécurité, la famille. D’abord le travail : « Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain » (Ps 127.1). Le roi Salomon nous enseigne que tous nos efforts déployés au travail sont inutiles sans la bénédiction du Seigneur. Le travail est un don de Dieu (Gn 1.28; 2.15). Après la chute, le travail est devenu difficile parce que Dieu a maudit le sol à cause du péché (Gn 3.17-19). Au lieu de s’humilier, les hommes sont devenus arrogants. Ils se sont mis à penser qu’ils pouvaient produire de bons fruits par leurs propres efforts. Ils se sont mis à s’enorgueillir de leurs accomplissements. Pensez à la tour de Babel. L’orgueil a poussé les hommes à construire cette tour. Ils s’imaginaient pouvoir bâtir une tour jusqu’au ciel par leur propre force. Dieu a mis fin à leur projet (Gn 11.1-9). Leur travail était inutile. « Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain. »
Il y a beaucoup de gens habiles et laborieux qui ont la même attitude aujourd’hui. Ils refusent de reconnaître que Dieu est la source de tout ce qu’ils possèdent. Ils prétendent que Dieu n’a rien à voir avec le succès qu’ils ont dans leur travail ou dans leur entreprise. Nous savons qu’au bout du compte, leur succès ne va pas durer longtemps. La vie est courte et un jour nous allons nous présenter devant Dieu. Ceux qui s’imaginent indépendants vont s’apercevoir qu’ils ont travaillé toute leur vie en vain, pour absolument rien. Les accomplissements de ceux qui meurent en dehors de Jésus-Christ vont disparaître en fumée.
Salomon utilise trois fois le mot « vain ». Cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose? « Vanité des vanités, tout est vanité » (Ec 1.2). Le livre de l’Ecclésiaste écrit par Salomon a montré toute la vanité qu’il y a à vivre sans Dieu. Salomon en a fait lui-même l’expérience. Qu’est-ce que Salomon a bâti? Il a bâti une famille avec des centaines de femmes et de concubines. Il a bâti un royaume qui a fini par tomber en ruine à cause de sa polygamie et de ses péchés. Salomon a fait de mauvais choix. En conséquence, son travail est devenu inutile.
Mais Salomon, par la grâce de Dieu, a aussi fait de bonnes choses. Il a entrepris un très beau projet de construction. Il a bâti une maison, la maison de l’Éternel, le temple à Jérusalem. C’est là, au temple, que les pèlerins se rendaient pour adorer Dieu. Cette maison était une bénédiction parce que Dieu était impliqué dans le projet. Si l’Éternel bâtit la maison, ceux qui la bâtissent ne travaillent pas en vain. Leur travail est utile, parce qu’ils reconnaissent que Dieu est la source de toute bénédiction.
Quelle est notre attitude face à notre travail, à nos projets ou à nos études? Prévoyons-nous avoir du succès grâce à nos efforts? Ou bien croyons-nous que Dieu seul pourra bénir nos travaux? Si nous pensons que tout cela dépend de nous, tôt ou tard nous allons découvrir que tous nos efforts sont inutiles. Toutes les fois que nous entreprenons un nouveau projet, commençons par nous demander si c’est la volonté de Dieu, et commençons par prier pour que Dieu bénisse nos projets.
Ce Psaume s’applique aussi à l’Église, la maison du Seigneur. Nous sommes co-ouvriers avec Dieu. Comme Salomon, nous faisons des efforts pour bâtir la maison du Seigneur, le temple du Saint-Esprit. « Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain. » Si nous travaillons à bâtir l’Église sans compter sur l’aide du Seigneur, nos efforts seront inutiles. Si nous pensons pouvoir attirer des gens à l’Église par d’autres moyens que ceux choisis par Dieu (sa Parole et son Esprit), tous nos efforts seront inutiles. Certaines Églises cessent de prêcher l’Évangile. À la place, elles inventent des trucs pour attirer les gens. Parfois, elles ont beaucoup de succès, car elles ne parlent plus du péché ou de la repentance; soyons certains que leur succès ne durera pas longtemps.
Jésus est un Roi plus grand que Salomon. Dans toutes ses entreprises, il a toujours compté sur la bénédiction de son Père. Il a toujours obéi à sa Parole. Il a prié pour tous ses besoins. Nous pouvons être certains qu’il n’a pas travaillé en vain. Son enseignement, sa mort sur la croix, sa résurrection, tout cela n’a pas été inutile. Jésus a dit : « Je bâtirai mon Église et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle » (Mt 16.18). Nous pouvons être certains que son projet de construction va réussir. Tous ceux qui travaillent en comptant sur Jésus-Christ et sur sa bénédiction peuvent être certains que leur travail ne sera pas inutile.
« Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur » (1 Co 15.58).
Deuxième sujet du Psaume : la sécurité. « Si l’Éternel ne garde la ville, celui qui la garde veille en vain » (Ps 127.1). Nous bâtissons, ensuite nous voulons protéger ce que nous avons bâti. Le roi Salomon avait à cœur la protection de Jérusalem. Il avait des chevaux, il avait une armée, mais il avait compris que c’est Dieu qui protège la ville. Combien de fois avez-vous entendu nos dirigeants nous dire que la sécurité de notre ville ou de notre pays dépendait de Dieu? Un pays peut avoir l’armée la plus puissante, si nous ne cherchons pas la protection de Dieu, tôt ou tard, le pays sera détruit soit par des envahisseurs, soit par la décadence morale. Cela est arrivé des centaines de fois dans l’histoire. Cela est arrivé à Jérusalem, quand Israël a cessé de mettre sa confiance en Dieu.
Dieu promet que la nouvelle Jérusalem sera gardée en parfaite sécurité. Il promet même de garder ses enfants en sécurité durant tout leur voyage sur la terre. Inutile d’avoir peur. Ayons confiance en lui. Il est notre sécurité. Même si Dieu venait nous chercher cette nuit, nous avons la promesse que, si nous sommes unis à Jésus, nous allons nous réveiller dans la gloire avec Dieu. Mais pour ceux qui cherchent leur sécurité ailleurs qu’en Jésus, ils se réveilleront, un jour, au milieu des pires tourments.
Ceux qui comprennent que leur vie est vaine et inutile peuvent réagir de deux façons. Certains se désespèrent et peuvent aller jusqu’au suicide. En dehors de Jésus-Christ, ils ne voient pas de sens à leur vie. D’autres, au contraire, se mettent à travailler plus fort. Dans leur désir de trouver un sens à leur vie, ils redoublent d’énergie. « En vain vous levez-vous tôt le matin, vous couchez-vous tard, et mangez-vous le pain d’affliction » (Ps 127.2). Ces gens deviennent esclaves de leur travail. Ils brûlent la chandelle par les deux bouts. Ils pensent qu’en travaillant toujours plus, ils y trouveront un sens d’accomplissement. Ils n’arrivent jamais à se contenter de ce qu’ils ont, mais tous leurs efforts sont inutiles. Un jour, ils devront se présenter devant le Juge des vivants et des morts. Aujourd’hui déjà, ils mangent « le pain d’affliction ». Leur pain provient d’un travail pénible. Leur pain, ils le mangent avec un cœur troublé. Ils sont tellement préoccupés par les soucis du travail qu’ils n’arrivent même pas à goûter paisiblement le fruit de leur travail. Ils ne sont pas capables de prendre plaisir à manger un bon repas. Les soucis les affligent.
Le Seigneur « en donne autant à son bien-aimé pendant qu’il dort » (Ps 127.2). Cela ne veut pas dire que nous pourrions dormir sans jamais faire l’effort de travailler. Cependant, ceux qui comptent sur Dieu reçoivent des cadeaux gratuits plus riches que tout le salaire de ceux qui comptent sur leur propre force. Connaissez-vous l’autre nom qui est donné à Salomon dans la Bible? Salomon s’appelait aussi Yedidya (2 S 12.25), qui veut dire « bien-aimé de l’Éternel ». Nous retrouvons le même nom dans ce Psaume. Salomon utilise son nom! Le Seigneur « en donne autant à son bien-aimé pendant qu’il dort ». Qu’est-ce que Dieu a donné à Salomon, son bien-aimé, pendant qu’il dormait? Dieu lui a donné la sagesse, comme Salomon l’avait demandé pendant son sommeil (1 R 3). Il lui a donné la sagesse de diriger son royaume. Il lui a aussi promis des richesses.
Jésus est le bien-aimé de son Père, le bien-aimé par excellence. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection » (Mt 17.5). Jésus est plein de sagesse et plein de richesse. Quand nous sommes unis à lui, nous devenons des bien-aimés du Seigneur et nous recevons gratuitement des trésors immenses. Il nous en donne beaucoup plus pendant que nous dormons que tout le salaire de ceux qui pensent être la source de leur propre bonheur. Quel Dieu plein de grâce nous avons!
2. Avec la bénédiction du Seigneur, nous trouvons le vrai bonheur (Ps 127.3-5)←⤒🔗
La deuxième partie du Psaume semble traiter d’un sujet bien différent. Salomon a parlé du travail et de la sécurité, maintenant il parle de la famille. Certains commentateurs pensent qu’à l’origine, ces deux parties étaient deux Psaumes séparés qui auraient, par la suite, été collés ensemble. C’est bien mal comprendre la Bible. Au fond, tous ces sujets vont ensemble. Pourquoi travailler et bâtir une maison? Pour la famille. Pourquoi garder la ville? Pour protéger la famille. Si l’Éternel bâtit la maison et si l’Éternel garde la ville, c’est pour nous donner le bonheur d’avoir une famille à la gloire de Dieu. Cela aussi est un don de l’Éternel. Travail, protection, famille : le Seigneur est la source de toute bénédiction!
« Voici que des fils sont un héritage de l’Éternel, le fruit des entrailles est une récompense » (Ps 127.3-5). Les enfants sont une récompense, non pas dans le sens que nous méritons d’en avoir, mais dans le sens qu’ils sont précieux. Une telle idée ne correspond pas tellement à la mentalité moderne. Aujourd’hui, bien des gens pensent que les enfants sont un fardeau, une charge financière, une responsabilité pénible. Quelle tristesse! La Bible nous dit, au contraire, que les enfants sont un héritage de l’Éternel, un cadeau précieux du Seigneur. D’autres s’imaginent que l’enfantement est seulement un phénomène naturel que nous pourrions contrôler par des techniques de reproduction, comme si nous avions le contrôle sur la vie. La Bible nous dit que c’est Dieu qui rend stérile et qui rend fertile. Les enfants sont un cadeau de Dieu.
Les jeunes qui ont le désir de se marier ou les jeunes couples déjà mariés devraient prendre au sérieux cette parole. Les enfants sont une grande richesse pour la famille, pour l’Église et pour la société. Au lieu de décider tout seuls à quel moment vous aurez des enfants et combien d’enfants vous voulez avoir, commencez plutôt par vous mettre à genoux en demandant à Dieu : « Quelle est ta volonté pour notre couple, Seigneur? Nous sommes à ton service. Nous comptons entièrement sur toi pour notre famille, toi seul es la source de toute bénédiction. »
« Comme les flèches dans la main d’un héros, ainsi sont les fils de la jeunesse » (Ps 127.4). Salomon utilise une image militaire. Les enfants sont comme des flèches dans la main d’un guerrier. Ils sont une protection devant l’ennemi. Le guerrier doit bien viser pour atteindre la cible. Les parents sont responsables d’éduquer leurs enfants dans la foi. C’est la cible visée. Tant que la flèche n’a pas quitté la main, tant que les enfants n’ont pas quitté la maison, nous devons viser la cible pour que nos enfants apprennent à connaître la Parole de Dieu et à répondre avec amour à l’appel du Seigneur. Encourageons les jeunes parents à lire la Bible à leurs enfants, à prier avec leurs enfants, à être un bon exemple pour leurs enfants. Rappelons-nous cependant que nous ne pouvons pas donner la foi à nos enfants. Le Seigneur nous garde humbles. Encore là, nous dépendons entièrement de la grâce de Dieu. Comptons sur lui et sur sa promesse. Il est la source de toute bénédiction.
« Heureux l’homme qui en a rempli son carquois! » (Ps 127.5). Savez-vous combien de flèches on pouvait mettre dans un carquois? Imaginez un guerrier qui s’en va à la guerre, il veut apporter plus que 4 ou 5 flèches avec lui. On dit qu’un carquois à cette époque contenait 30 flèches. Un carquois dans un char en contenait 50. Évidemment, aucun mariage monogame ne peut remplir un tel carquois. On comprend, bien sûr, l’idée générale. C’est une bénédiction pour des parents d’avoir plusieurs enfants. Mais Salomon ne pense pas seulement à des familles individuelles. Il pense à toute la famille de Dieu. Le Seigneur avait promis à Abraham une descendance nombreuse comme les étoiles du ciel. C’est un bonheur et une bénédiction pour l’Église d’avoir beaucoup d’enfants, un carquois bien rempli. Les enfants sont une bénédiction quand ils sont des flèches qui atteignent la cible, et non pas quand ils transpercent le cœur des parents. Les parents sont vraiment heureux quand leurs enfants marchent avec le Seigneur. Prions que Dieu donne à notre Église plusieurs familles et plusieurs enfants qui apprennent à connaître le Seigneur. Encore là, nous dépendons de la bénédiction de Dieu en toutes choses.
« Ils n’auront pas honte, quand ils parleront avec des ennemis à la porte » (Ps 127.5). Salomon utilise maintenant une image juridique. La porte de la ville était l’endroit où les anciens exerçaient la justice. Si quelqu’un intente un procès contre vous, il vous amène à la porte de la ville pour vous accuser devant les anciens. Si l’accusateur est méchant et vous accuse faussement, comment vous défendrez-vous si vous êtes seul? Si vous avez plusieurs fils avec vous, ce sera une protection. Ils parleront pour vous, en votre faveur. Autrement dit, les enfants sont une sécurité pour les parents, une protection qui est un don de Dieu.
Salomon a eu des centaines de femmes, mais curieusement la Bible ne mentionne qu’un seul fils de Salomon, Roboam, qui a continué la lignée royale promise à David. Salomon n’avait qu’une seule flèche dans son carquois. Il avait besoin de bien viser… Une flèche qui a parcouru les siècles, en suivant la trajectoire de Roboam, Abiyam, Asa, Ézéchias, Josias, jusqu’à Jésus-Christ. La flèche a fini par atteindre la cible. Élisabeth remplie de l’Esprit a dit à Marie : « Le fruit de tes entrailles est béni! » (Lc 1.42). Son fils est un héritage de l’Éternel, le don de Dieu le plus précieux. Heureux ceux qui se confient en lui!
Nos enfants peuvent être une joie et un bonheur pour nous seulement parce que Jésus, le Fils promis, est venu nous sauver et nous protéger. C’est lui qui a reçu la flèche destinée aux ennemis de Dieu. Il a été transpercé par la lance du soldat. C’est lui qui est mort à notre place à cause de nos péchés, pour apaiser la colère de Dieu. C’est lui qui parle pour nous aux portes de la ville. C’est lui qui prend notre défense contre Satan, notre accusateur. C’est lui qui plaide pour nous et qui nous défend devant le tribunal de Dieu. C’est lui qui règne aujourd’hui sur son Royaume et qui bâtit son Église. Tout notre salut vient de Jésus-Christ. Comptons sur lui. Il est la source de toutes bénédictions spirituelles.
Pendant notre pèlerinage sur terre, nous sommes occupés à travailler, à protéger nos villes et à prendre soin de nos familles. N’oublions jamais que nous sommes des pèlerins voyageurs. Nous sommes en marche vers la nouvelle Jérusalem. Nous allons adorer Dieu et remercier notre Sauveur pour toutes les bénédictions qu’il nous accorde si généreusement. Comptons sur lui dans toutes nos entreprises. Nos efforts ne sont pas inutiles. Même le jour où nous allons nous endormir du sommeil de la mort, le Seigneur en donne encore plus à ses bien-aimés pendant qu’ils dorment. Un jour, nous ressusciterons et nous recevrons gratuitement l’héritage et la récompense préparés par son Fils bien-aimé. Amen.