Jacques 2 - La foi obéissante
Jacques 2 - La foi obéissante
« Mes frères, à quoi bon dire qu’on a la foi, si l’on n’a pas les œuvres? Cette foi peut-elle sauver? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous! sans leur donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il? Il en est ainsi de la foi; si elle n’a pas d’œuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu’un dira : Toi, tu as la foi; et moi, j’ai les œuvres. Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, par mes œuvres, je te montrerai ma foi. Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi et ils tremblent. Mais veux-tu comprendre, homme vain, que la foi sans les œuvres est stérile? Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, pour avoir offert son fils Isaac sur l’autel? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres sa foi fut rendue parfaite. Ainsi s’accomplit ce que dit l’Écriture : Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté comme justice; et il fut appelé ami de Dieu. Vous le voyez, c’est par les œuvres que l’homme est justifié, et non par la foi seulement. Rahab la prostituée ne fut-elle pas également justifiée par les œuvres, pour avoir reçu les messagers et les avoir fait partir par un autre chemin? Comme le corps sans esprit est mort, de même la foi sans les œuvres est morte. »
Jacques 2.14-26
Paroles sévères qui nous appellent à la repentance. Nous pensons que c’est le monde qui a besoin de repentance, que ce sont les athées, les incrédules, ceux qui ne vont pas à l’église, ceux qui ne prient pas, qui ne lisent pas la Bible, qui doivent se convertir. Mais ce n’est pas le monde, mais l’Église qui est appelée ici à la repentance. Nous sommes croyants, nous le pensons, ou nous le prétendons, tout au moins. Et c’est pourtant nous qui sommes visés par Jacques; malgré nos affirmations et nos prétentions, il se pourrait bien que notre foi soit morte, qu’elle ne soit plus qu’un cadavre au lieu d’être une foi vivante. Quelle utilité peut avoir une telle foi? Mais chacun va se demander : N’ai-je pas entendu, reçu la bonne nouvelle de l’Évangile? Ne lis-je pas ma Bible? Mais peut-on constater un changement dans notre vie?
On ne peut dire qu’il n’y ait pas de résultat, puisqu’il y a « la foi ». Mais Jacques dit que la foi sans les œuvres est morte. Elle est semblable à un cadavre, à un corps privé de souffle de vie. Certains auditeurs de la Parole de Dieu sont tellement découragés par cette question qu’ils préfèrent ne plus se compter au nombre des croyants, ne plus aller à l’église, ne plus lire la Bible, puisque cela ne sert quand même à rien… Mais cela peut être simplement une excuse, là, à notre portée. Car l’Évangile n’est pas un livre de morale, un recueil de prescriptions et de commandements que nous avons à exécuter, mais au contraire une bonne nouvelle, non pas de ce que nous avons à faire, mais de ce que Dieu fait pour nous sans notre concours.
Nous en sommes arrivés au point où nous devons nous demander s’il est vraiment question des œuvres ou si, en définitive, il n’est pas question de la foi elle-même. Elle est claire : non, il n’est pas question des œuvres, il est bel et bien question de la foi, il n’est même que question de la foi. En effet, il est vrai que Dieu a tout pris en main, et c’est lui qui a tout fait, une fois pour toutes. Prenons le message de Vendredi saint, de Jésus-Christ sur la croix : Ne signifie-t-il pas que nous sommes de pauvres pécheurs, totalement impuissants, qui ne doivent leur salut qu’à la mort de celui-ci qui a répandu son sang pour nous! Ce qui veut dire que, sans la croix ni la résurrection, sans l’œuvre accomplie en Jésus-Christ, il n’y a point de salut.
Ainsi, ce ne sont pas nos œuvres, mais les œuvres de Dieu, qu’il est important de considérer, car elles seules peuvent nous sauver. Et maintenant, voilà ce que je puis dire : quand Jacques nous dit que la foi doit être accompagnée d’œuvres, nous devons savoir ce qu’il entend par là; tout d’abord, que les œuvres, qui doivent accompagner la foi et sans lesquelles la foi serait morte, sont les œuvres de Dieu. La foi qui méconnaîtrait la croix et la résurrection du Christ serait une foi sans valeur, une foi morte. Une semblable foi serait comparable à du pain qui ne nourrit pas ou à un soleil qui ne chauffe pas.
Tel est le point de vue de Jacques sur les œuvres de la foi. Elles sont les fruits de l’arbre. L’œuvre de Dieu nous rend capables d’accomplir à notre tour des œuvres. Ainsi, la foi qui nous permet d’accomplir des œuvres bonnes doit toujours être la foi en l’œuvre de Dieu, accomplie en Jésus-Christ seul, toute autre foi n’est pas la vraie foi. Jacques veut dire que, si nous croyons vraiment en la croix et la résurrection de Jésus, cela sera visible au fait que notre vie, prise en charge par Dieu, sera une vie entièrement remplie de nos propres œuvres bonnes. C’est à ce comportement de l’homme fondé sur l’œuvre de Dieu que Jacques fait allusion lorsqu’il dit qu’une foi sans œuvres n’est pas une foi vivante.
On pourrait comparer à un baromètre ce que Jacques nous dit sur les œuvres de la foi. Par beau temps, le baromètre monte. Personne n’aurait l’idée de dire que c’est le baromètre qui fait le beau temps. Il ne fait que l’indiquer. L’analogie s’applique aussi à la foi. C’est Dieu qui nous sauve. Mais nos œuvres, le comportement d’une vie renouvelée par Dieu, indiquent que le salut de Dieu est descendu sur nous, que nous avons pénétré dans la lumière d’un jour nouveau, le jour de Jésus-Christ. Sans ce signe des œuvres bonnes, nous serions encore plongés dans les ténèbres du péché.
Voilà pourquoi nous ne pouvons, en aucun cas, nous vanter de nos bonnes œuvres. Dieu a fait pour moi de grandes choses, je vais à mon tour montrer de quoi je suis capable! En Christ, Dieu fait de moi son enfant. Si nous le savons, nous serons alors comme un enfant que son père appelle à faire quelques pas à sa rencontre.
Jacques s’explique en donnant un exemple.
« Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous! sans leur donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il? Il en est ainsi de la foi; si elle n’a pas d’œuvres, elle est morte en elle-même! »
Jacques parle ici de l’aumône qui ne consiste pas qu’en belles paroles. Ces belles paroles doivent être prononcées, cela va sans dire, mais elles doivent aussi être suivies d’actes qui soient en rapport avec elles.
On vient de parler de miséricorde, mais la miséricorde ne doit pas rester un vain mot. On n’a pas le droit de parler de miséricorde sans accomplir aussitôt un acte de miséricorde.
L’intention de Jacques n’est pas simplement de nous citer un exemple, mais de nous indiquer encore ce que doivent être nos œuvres. Dieu se révèle en Jésus-Christ comme le Dieu dont la miséricorde n’est pas un vain mot, mais une vie; Jésus-Christ est comme la miséricorde vivante de Dieu venant vers nous, et s’il nous est donné de croire cela, nous ne pouvons, sur le plan restreint de notre propre vie, que devenir à notre tour miséricordieux à l’égard des autres. Autrement nous n’aurions pas encore été touchés par la miséricorde du Père céleste. Il est donc faux de prétendre avoir la foi si l’on omet les œuvres. « Montre-moi ta foi sans les œuvres », dit Jacques. Ce serait comme passer son temps à aiguiser un couteau, sans jamais réussir à couper quoi que ce soit. Or, ajoute Jacques : « les démons, eux aussi, croient… »
Jacques termine en citant deux exemples de la foi qui produit des œuvres, donc une foi vivante : la foi d’Abraham et celle de Rahab. Ces deux personnages de l’Ancien Testament avaient manifesté leur foi par les œuvres, des œuvres exceptionnelles. Cela nous renseigne sur la qualité des œuvres que produit une foi authentique. Parce que Dieu vient à notre aide, nous devons, par reconnaissance, venir en aide aux autres. Les pauvres qui viennent frapper à ma porte sont des messagers du Dieu miséricordieux, qui s’est chargé de ma propre pauvreté; comment pourrais-je les renvoyer sans autre? Dieu, dans sa grande miséricorde, prend en charge tous ceux qui devront, un jour ou l’autre, affronter le combat de la mort.
Celui qui a la certitude de la miséricorde de Dieu ne manquera pas d’entourer à son tour de miséricorde ceux qui sont abandonnés. Et cela sans se vanter, car le Christ seul est notre gloire. Il attend de nous un geste qui révèle que la bonté Dieu manifestée en Christ nous a pénétrés. Un mouvement de reconnaissance et de joie, telle est l’œuvre bonne que Dieu attend de nous. Ce sera la démonstration que notre foi n’est pas une foi morte. Dieu attend de nous ce témoignage.