Jean 14 - Le Seigneur Jésus nous apaise en nous révélant le Père
Jean 14 - Le Seigneur Jésus nous apaise en nous révélant le Père
« Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit : il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment dis-tu : Montre-nous le Père? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis ne viennent pas de moi-même; le Père, qui demeure en moi, accomplit ses œuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi. Sinon, croyez à cause de ces œuvres. »
Jean 14.8-11
Bien-aimés du Seigneur,
Si seulement Dieu pouvait venir à mon secours! Si seulement Dieu faisait briller sa lumière sur ma vie quand je traverse une vallée obscure. Si seulement Dieu pouvait me donner son réconfort, m’entourer de ses bras, moi qui suis faible et chancelant! Mon cœur se laisse troubler si facilement. Qu’est-ce qui pourrait m’apaiser au milieu de la tempête? Si seulement Dieu pouvait apparaître en personne devant moi, certainement cela m’encouragerait. Mais n’est-ce pas trop demander? N’est-ce pas trop espérer? Dieu est immensément grand, et moi, je suis insignifiant! Nous ne pouvons quand même pas nous attendre à ce que Dieu se montre, comme ça, devant nous. N’est-ce pas? Ce serait trop beau!
Et pourtant, c’est précisément ce qui s’est produit dans la personne de Jésus de Nazareth. Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme. Il est venu sur terre pour nous révéler Dieu le Père. Ce Jésus qui a été méprisé, rejeté, condamné, lui qui a souffert jusqu’à mourir honteusement sur la croix pour nos péchés, ce Jésus nous a montré le Père. Ceux qui ont vu le Christ ont vu Dieu apparaître devant eux dans sa gloire. Ceux qui ont marché avec le Seigneur Jésus ont reçu le secours de Dieu. Et aujourd’hui, nous qui croyons en Jésus-Christ, nous voyons Dieu le Père en personne, oui! Nous recevons dans nos cœurs la lumière de son Esprit Saint. Si nous sommes unis à Jésus par la foi, Dieu lui-même se tient devant nous. Il fait briller sa lumière sur nous, il nous entoure de ses bras, il nous donne son puissant secours. Au milieu de nos tempêtes et de nos angoisses, le Seigneur Jésus nous apaise en nous révélant le Père. C’est le message de cette parole aujourd’hui. Nous verrons :
1. Une demande qui vient d’un cœur troublé⤒🔗
Les disciples traversent la pire tempête de leur vie. Réunis dans la chambre haute, ils voient venir l’arrestation de leur Maître. Dans quelques heures, Jésus sera arrêté, condamné, crucifié. Le Seigneur les a bien avertis. Eux ne comprennent pas. Leur cœur est troublé, agité, désemparé. Leur monde s’écroule. Leur rêve s’envole en fumée. Jésus prend du temps à l’écart avec eux. Il veut les préparer à traverser la tempête. « Que votre cœur ne se trouble pas », leur dit-il (Jn 14.1). Tout le reste de son entretien a pour but d’apaiser leurs cœurs troublés. À la toute fin de l’entretien, Jésus leur dira :
« Je vous ai parlé ainsi, pour que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, moi, j’ai vaincu le monde » (Jn 16.33).
C’est son but : leur donner paix et courage. Dès le début du chapitre 14, le Seigneur leur donne de bonnes raisons d’être apaisés. Au verset 3, il leur dit : « Je m’en vais vous préparer une place et je vous prendrai avec moi. » Ils n’ont vraiment rien à craindre.
Pourtant, cela soulève une question dans l’esprit troublé de Thomas : « Nous ne savons pas où tu vas, comment en saurions-nous le chemin? » (Jn 14.5). Jésus leur donne une première réponse apaisante :
« Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant, vous le connaissez, et vous l’avez vu » (Jn 14.6-7).
Une parole qui soulève une demande de la part de Philippe, qui a le cœur troublé, lui aussi. « Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit » (Jn 14.8). Cette demande peut nous paraître étrange et prétentieuse. Et c’est vrai qu’elle est étrange et prétentieuse, mais peut-être pas pour les raisons que nous pourrions penser. Nous pourrions penser : Mais qui sont-ils, ces disciples, pour demander à Jésus de leur montrer Dieu le Père? Dieu est invisible. Dieu est immense, il remplit le ciel au complet. L’immensité de l’univers est trop petite pour contenir Dieu. Les disciples étaient de pauvres misérables pécheurs, et nous aussi, nous le sommes. Si Dieu apparaissait devant nous dans sa majesté, nous serions foudroyés sur le champ.
Autrefois, Dieu a dit à Moïse : « Tu ne pourras pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre » (Ex 33.20). Moïse a vu la gloire de Dieu, oui, mais de dos seulement, pas de face. Il a vu juste une partie de la splendeur de Dieu. Le prophète Ésaïe a vu, lui aussi, la gloire de Dieu. Pas dans toute sa splendeur, mais juste une partie, lui aussi. Et c’était bien suffisant. Ésaïe, terrorisé, s’est exclamé : « Malheur à moi! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures. Et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées » (És 6.5). Devant la gloire de Dieu, Ésaïe a vu son péché. Il a fallu que Dieu vienne le purifier, avant de l’envoyer en mission proclamer le message qui lui était confié.
Seulement quelques prophètes ont eu des théophanies, des apparitions de Dieu, et encore, c’étaient des apparitions incomplètes. L’apôtre Jean nous dit au début de son Évangile : « Personne n’a jamais vu Dieu; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jn 1.18). Même Moïse ou Ésaïe n’ont pas vu Dieu. Et voilà que Philippe ose demander : « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. » C’est comme s’il disait : Nous voulons une théophanie, nous voulons une apparition soudaine de Dieu, ici, maintenant, devant nos yeux, car cela pourra sûrement nous apaiser dans l’épreuve.
Ce qui est étrange et prétentieux dans sa demande, ce n’est pas tellement qu’il veut voir Dieu. Désirer la présence de Dieu est certainement louable, surtout quand on a le cœur troublé. Le problème, c’est que Philippe sépare le Père et le Fils. « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. » Philippe enlève Jésus de l’équation, il sépare le Fils de Dieu de la théophanie espérée. Il oublie tout ce que le Seigneur Jésus lui a déjà révélé. Jésus vient juste de lui dire :
« Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant, vous le connaissez et vous l’avez vu » (Jn 14.6-7).
Jésus affirme qu’ils ont déjà reçu une merveilleuse révélation, ils ont déjà vu Dieu sous leurs yeux dans la personne du Fils de Dieu. Oui, Dieu est là, devant eux, mais eux ne l’ont pas reconnu. Ils ont vu des choses fantastiques : l’eau changée en vin, des aveugles guéris et même des morts revenus à la vie!
Mais Philippe veut quelque chose de plus, de plus grand, de plus élevé. Maintenant que leur Maître les amène en eau trouble, au milieu d’une terrible tempête, maintenant que leur Sauveur se dirige vers la croix pour notre salut, les disciples ne veulent pas de cette humiliation. Le cœur troublé, ils veulent voir quelque chose qui ressemble plus à Dieu, quelque chose de grand et glorieux. La gloire, oui, mais la croix, non. « Montre-nous le Père, et cela nous suffit. » Pas toi, qui te tiens devant nous, mais le Père seulement!
Voyez-vous ce qui cloche? Philippe veut recevoir une révélation additionnelle, à côté de celle qu’il a déjà en Jésus-Christ. Ne souhaitons-nous pas, nous aussi, parfois, des révélations additionnelles? N’espérons-nous pas, parfois, que Dieu intervienne de façon spéciale quand nous sommes angoissés ou dans l’épreuve? Nous n’aimons pas quand Dieu nous fait passer dans des eaux troubles. Peut-être nous n’avons jamais demandé de théophanie, mais au moins si Dieu montrait sa puissance, il pourrait me secourir dans ma détresse. Si Dieu était présent devant moi, s’il me prenait dans ses bras, je pourrais oublier mes tracas et trouver la paix. N’est-ce pas? Oui, certainement, mais jamais en dehors de ce que Jésus nous a déjà révélé et de ce qu’il a déjà fait pour nous. Malheureusement, beaucoup de chrétiens aujourd’hui espèrent recevoir des révélations additionnelles. On recherche des visions, des prophéties, des rêves, des expériences hors du commun. Dans ce cas, il ne faudra pas s’étonner de manquer le bateau avec Dieu. Si nous cherchons des solutions en dehors du Seigneur Jésus-Christ, en plus de sa parole et de ses œuvres déjà révélées, nous serons amèrement déçus.
C’est la même chose pour les non-chrétiens qui veulent résoudre leurs problèmes sans Jésus-Christ. Ceux qui parlent de Dieu, ceux qui disent croire en Dieu ou qui disent que toutes les religions sont bonnes, et que Jésus-Christ n’est pas le seul chemin vers le Père, tous ces gens manquent le bateau. Ils passent à côté de la seule façon que Dieu nous a donné de revenir à lui et de trouver la vraie paix. Cette révélation nous est déjà donnée en Jésus-Christ. Si nous cherchons en dehors de lui, nous cherchons au mauvais endroit. Aucun cœur troublé ne pourra jamais trouver la paix de cette manière.
2. Une réponse pour apaiser ce cœur troublé←⤒🔗
Le Seigneur Jésus, Sauveur compatissant, donne à Philippe une réponse pleine de grâce et de lumière, une réponse théologique, qui a pour but d’apaiser son cœur troublé.
« Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! » (Jn 14.9). Jésus commence par une réprimande, presque une déception. Ce n’est pas pour lui taper sur la tête. Le Seigneur est bon et patient, il veut réellement l’encourager. Alors, il ajoute :
« Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment dis-tu : Montre-nous le Père? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis ne viennent pas de moi-même; le Père, qui demeure en moi, accomplit ses œuvres » (Jn 14.9-10).
Parole simple et profonde, très théologique et très simple en même temps. « Je suis dans le Père et le Père est en moi. » Jésus prend la peine de répéter pour que ces mots pénètrent jusqu’au cœur. Des mots qui ouvrent une belle fenêtre sur la Trinité. Quand on pense à la Trinité, c’est comme si nous nagions dans un océan à perte de vue, tellement profond que nous n’en verrons jamais le fond, tellement vaste que nous en serons toujours émerveillés, jusqu’à trouver la paix tant recherchée.
Le Père et le Fils sont imbriqués l’un dans l’autre, ils s’interpénètrent, ils vivent en osmose ensemble. « Je suis dans le Père et le Père est en moi. » « Le Père demeure en moi. » Jésus est l’habitation du Père. Paul dira au sujet du Fils de Dieu : « Il est l’image du Dieu invisible » (Col 1.15). « En lui, habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2.9). Vous cherchez la divinité? Vous cherchez une apparition de Dieu dans votre vie? Ne cherchez pas ailleurs! Dieu est là, dans toute sa plénitude, dans la personne de son Fils Jésus-Christ. Impossible de le trouver ailleurs. Impossible pour des pécheurs d’avoir accès à Dieu le Père autrement que par Jésus-Christ, son Fils. Il faut passer par lui pour être réconciliés avec Dieu. Voilà ce que Jésus prétend être : vrai Dieu. Et voilà ce qu’il prétend faire : révéler son Père. Dieu est invisible, il est Esprit. On ne peut pas voir un Esprit. Dieu a pris une forme visible en Jésus-Christ, son Fils, dans son corps humain.
Il n’y a qu’un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Les trois sont distincts, ils ne sont pas confondus. Le Fils n’est pas le Père, le Père n’est pas le Fils, et l’Esprit n’est ni le Père ni le Fils. En même temps, les trois sont unis. On ne peut pas les séparer. Il est essentiel de savoir qui est Jésus-Christ, c’est une question de vie ou de mort. Savoir que Jésus-Christ est le Fils de Dieu le Père, savoir que Dieu est réellement venu dans le monde par son Fils pour nous sauver du désespoir, cela devrait nous remplir de joie.
Quand Jésus s’est montré aux disciples, Dieu le Père était là devant eux. Quand Jésus parlait et enseignait, c’étaient des paroles qui venaient du Père. Quand Jésus faisait des miracles, ces miracles venaient du Père. « Le Père, qui demeure en moi, accomplit ses œuvres. » Alors, pourquoi chercher une révélation additionnelle, quelque part ailleurs? Celle que vous avez reçue est complète et suffisante. Vous n’en recevrez pas d’autres. « Celui qui m’a vu a vu le Père. »
Bien sûr, contrairement aux disciples, nous n’avons jamais vu Jésus de nos yeux. Sommes-nous moins riches pour autant? Pas du tout, au contraire! Plus loin, Le Seigneur explique qu’il devra monter au ciel pour déverser son Esprit sur son Église, pour que nous devenions beaucoup plus riches.
Dans l’Évangile de Jean, il existe au moins trois mots grecs qui se traduisent par « voir » : le mot « blépô », qui veut dire voir de ses yeux; le mot « théorếô », qui veut dire observer, examiner; et le mot « oraô », qui veut dire percevoir ou saisir la réalité. Par exemple, quand Jean a couru au tombeau, il est resté dehors, il s’est penché, il a vu de ses yeux les bandelettes qui étaient à l’intérieur (Jn 20.5). Il a vu, premier mot. Quand Pierre est arrivé au tombeau à son tour, il est entré, il a observé attentivement les bandelettes et le linge (Jn 20.6). Il a observé, deuxième mot. Quand Jean est entré à son tour dans le tombeau, il a vu et il a cru. Il a saisi la réalité, troisième mot. Il a vu dans le sens de percevoir : « Ah! je vois, je vois, je comprends maintenant! » Et il a cru. Il n’a pas seulement vu les bandelettes de ses yeux, il ne les a pas seulement examinées, il a eu une perception exacte, profonde et saisissante de ce qui s’était produit dans le tombeau, et il a cru : Oui, c’est bien vrai, Jésus est ressuscité!
Dans notre texte, quel est le mot utilisé, pensez-vous? Le troisième! « Celui qui m’a réellement perçu a réellement perçu le Père. Celui qui a saisi qui je suis a saisi le Père. » Beaucoup de gens ont vu Jésus de leurs yeux, sans vraiment percevoir qui il était et sans percevoir le Père à travers lui. C’est aussi le cas des disciples : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu » (Jn 14.9).
C’est pour cela que le Seigneur fait appel à leur foi : « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi? […] Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi » (Jn 14.10). C’est par la foi que nous voyons vraiment Jésus-Christ. C’est par la foi que nous voyons le Père à travers lui. Aujourd’hui, le Seigneur Jésus est loin de nos regards, mais il est proche de nos cœurs. Il nous donne sa Parole et son Esprit pour éclairer nos cœurs. Cette lumière dans nos cœurs nous permet de le voir par la foi, le percevoir dans sa réalité profonde. Et cela devrait nous combler! Peut-être que Philippe a été déçu, il voulait une grande démonstration, mais déconnectée du Fils de Dieu. Jésus lui dit : Crois en moi, crois que je suis un avec le Père. Jésus-Christ est Dieu! Si nous pouvions pleinement saisir cette vérité, nous trouverions un apaisement profond, une sécurité inébranlable.
Vous savez, il y a quelque chose d’extraordinaire qui se produit aujourd’hui. Non, ce n’est pas une théophanie qui ébranle les murs, non ce n’est pas une apparition de Dieu dans toute sa gloire. Mais par la foi en Jésus-Christ, Dieu vient à nous, il se fait présent, il est là par son Esprit et sa Parole. En Jésus, Dieu s’est abaissé à notre misère pour porter nos péchés sur la croix. En Jésus-Christ et par son Esprit, Dieu vient aujourd’hui nous visiter dans nos tempêtes, dans nos craintes et nos anxiétés.
Croyons en lui, croyons qu’il est le Fils de Dieu venu nous révéler le Père. Contentons-nous de sa parole. Recevons-la comme la Parole de Dieu. Contentons-nous de son œuvre, une œuvre parfaite pour notre salut complet. Et alors, nos cœurs troublés seront calmés. Nous anxiétés seront apaisées. Nos doutes disparaîtront. En Jésus-Christ, le Fils de Dieu, Dieu lui-même vient réellement à mon secours, il fait réellement briller sa lumière sur moi et en moi, il m’entoure réellement de ses bras. En Jésus-Christ et en lui seul, Dieu le Père, par son Esprit Saint Consolateur calmera nos cœurs et nous donnera sa paix profonde. Amen.