Psaume 103 - Je veux remercier le Seigneur de tout mon coeur
Psaume 103 - Je veux remercier le Seigneur de tout mon coeur
« De David. Mon âme, bénis l’Éternel! Que tout en moi bénisse son saint nom! Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits! C’est lui qui pardonne toutes tes fautes, qui guérit toutes tes maladies, qui rachète ta vie du gouffre, qui te couronne de bienveillance et de compassion, qui rassasie de biens ta vieillesse, qui te fait rajeunir comme l’aigle. »
Psaume 103.1-5
Autre lecture : Psaume 103
Bien-aimés du Seigneur,
La sagesse populaire nous encourage à regarder la vie du bon côté. Vous connaissez l’histoire du verre à moitié vide et du verre à moitié plein. Si nous regardons le verre à moitié vide, cela veut dire que nous fixons notre attention sur nos difficultés ou sur ce qui nous manque. Les jours à venir risquent alors d’être plus pénibles parce que nous nous concentrons sur le côté négatif. Si par contre nous regardons le verre à moitié plein, cela veut dire que nous portons notre attention sur les bonnes choses que nous avons. Dans ce cas, il y a de fortes chances pour que les jours à venir se transforment positivement.
Est-ce que David, au Psaume 103, regarde son verre à moitié vide ou à moitié plein? Le Saint-Esprit veut-il nous faire regarder au côté négatif de la vie ou à son côté positif? En réalité, ce n’est ni l’un ni l’autre. La Parole de Dieu nous offre beaucoup mieux que la sagesse populaire. Le Saint-Esprit veut nous donner un regard différent sur notre verre, aussi bien sur la quantité d’eau qu’il contient que sur la qualité de son contenu. Dans un sens, le verre est plus vide qu’on le pense. La Bible dit que l’existence humaine est très sombre. Cependant, même quand le verre est presque vide et que nous sommes complètement découragés, Dieu vient transformer notre regard. Il ouvre nos yeux pour nous faire voir qu’il remplit lui-même notre verre d’une eau pure, abondante et désaltérante.
Oui, David connaît bien les côtés sombres de la vie. Il voit son verre qui se vide par le péché qui le sépare de Dieu, par la maladie qui le ronge, par le vieillissement qui fait son œuvre, par le gouffre menaçant de la mort et par la vie si éphémère (comme l’herbe qui sèche ou la fleur qui se fane). Pourtant, David se ressaisit et voit Dieu remplir son verre de belles réalités nouvelles, à tel point que son cœur déborde de louange et de gratitude. Le Saint-Esprit nous incite aujourd’hui à bénir Dieu et à le remercier de tout cœur. Oui, je veux remercier le Seigneur de tout mon cœur.
1. David s’encourage à avoir un cœur reconnaissant (Ps 103.1-2)⤒🔗
D’habitude dans les Psaumes, David s’exprime de manière très personnelle. Il crie à Dieu dans la détresse, il confesse ses péchés, il cherche la direction de Dieu. Le Psaume 103 est un peu différent. Les versets 1 à 5 contiennent aussi un élément personnel. David commence par bénir Dieu pour les bienfaits qu’il reçoit. Mais ensuite, David devient plus général, il bénit Dieu pour les bienfaits qui appartiennent à l’ensemble du peuple de l’alliance. À la fin du Psaume, David appelle même les anges à se joindre à sa louange. Regardons aujourd’hui les cinq premiers versets qui sont plus personnels.
Avoir un cœur reconnaissant, cela ne vient pas tout seul. Ce n’est pas dans la nature des choses de bénir l’Éternel pour tous les biens qu’il nous procure. Le cœur humain est lent à remercier et prompt à se plaindre. Nous sommes si souvent ingrats et mécontents. David le savait très bien. Voilà pourquoi il commence par une exhortation personnelle. « Mon âme, bénis l’Éternel! » (Ps 103.1). David se parle à lui-même, le verbe est à l’impératif. « Allez! Vas-y! Fais-le! Bénis l’Éternel. » Même si David est un homme zélé pour Dieu, la flamme de la reconnaissance n’est pas toujours là, elle a besoin d’être ravivée. David sent le besoin de s’encourager à louer Dieu.
Remarquez bien comment le poème est construit en deux lignes parallèles :
- « Mon âme, bénis l’Éternel! Que tout en moi bénisse son saint nom! »
- « Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits. »
Ce parallélisme nous apprend beaucoup de choses. D’abord, se répéter la même exhortation est une bonne chose. Nous avons tellement besoin de nous stimuler à louer Dieu que ça vaut la peine de se le répéter.
Ensuite, bénir le saint nom de Dieu est synonyme de ne pas oublier ses bienfaits. Nous sommes tellement oublieux! Pourtant, quand il s’agit du mal que les autres nous font, nous oublions difficilement. Nous gardons longtemps en mémoire les offenses commises contre nous. Par contre, pour ce qui est des bienfaits de Dieu, nous les oublions si facilement. Pourquoi donc? Peut-être simplement par négligence, nous avons la tête ailleurs. Ou parfois pour des raisons plus graves. Écoutons l’avertissement que Dieu avait donné à son peuple avant l’entrée en terre promise, en Deutéronome 8 :
« Lorsque tu mangeras et te rassasieras, tu béniras l’Éternel, ton Dieu, pour le bon pays qu’il t’a donné. Garde-toi d’oublier l’Éternel, ton Dieu, au point de ne pas observer ses commandements. […] Prends garde de peur que ton cœur ne s’élève et que tu n’oublies l’Éternel ton Dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. […] Garde-toi de dire en ton cœur : ma force et la vigueur de ma main m’ont acquis ces richesses. Tu te souviendras de l’Éternel, ton Dieu, car c’est lui qui te donne de la force pour acquérir ces richesses. » (Dt 8.10-11,14,17-18).
Dans ce cas-ci, l’oubli est synonyme d’orgueil et d’arrogance, tandis que le souvenir des bienfaits est synonyme d’humilité, de reconnaissance et d’obéissance.
Les bienfaits de Dieu sont pour notre joie personnelle, bien sûr, mais Dieu nous les donne d’abord pour bénir son saint nom. Nous prions : « Que ton nom soit sanctifié », et notre Père nous accorde de nombreux bienfaits pour que nous puissions sanctifier son nom. C’est le but premier. Si nous oublions ses bienfaits, nous négligerons de le remercier et son nom sera moins honoré. Si par contre nous nous souvenons, nos louanges honoreront son saint nom. Souviens-toi de l’Éternel, ton Dieu, n’oublie pas les bienfaits qu’il te donne, ces bienfaits ne viennent pas de toi. Sois reconnaissant et bénis le saint nom de l’Éternel!
Le parallélisme des versets 1 et 2 nous apprend aussi que bénir Dieu et le remercier est englobant : « Que tout en moi bénisse son saint nom! […] N’oublie aucun de ses bienfaits. » Que toutes les parties intérieures de mon être soient activement impliquées à bénir son saint nom : mon intelligence, ma mémoire, mes émotions, ma volonté, mes énergies. D’autre part, que je n’oublie aucun de ses bienfaits. Qu’ils soient tous précieusement notés dans ma liste de raisons de bénir Dieu de tout cœur.
Pour David, il ne s’agit pas de savoir si son verre est à moitié plein ou à moitié vide. Il s’agit de savoir si son cœur est plein de louanges et de remerciements pour chaque goutte que Dieu déverse dans son verre. L’Esprit Saint a transformé David pour qu’il regarde son verre d’un regard neuf, transformé. Chaque goutte est soigneusement comptée et forme une quantité d’eau amplement suffisante et désaltérante pour avoir un cœur plein de louanges.
Souvenons-nous que David est un croyant de l’Ancien Testament, il attendait les bienfaits plus excellents que le Sauveur apporterait. Nous sommes des croyants du Nouveau Testament. Nous avons derrière nous l’œuvre de la croix, la résurrection, l’ascension et le règne de Jésus-Christ, d’où découlent des bienfaits beaucoup plus abondants. N’avons-nous pas plus de raisons de louer Dieu et de le remercier de tout cœur?
2. David énumère des raisons d’être reconnaissant (Ps 103.3-5)←⤒🔗
David commence à énumérer les bienfaits de Dieu pour lui. Je vous encourage aussi à faire votre liste de bienfaits. Quand les choses vont mal, quand vous êtes découragés, quand vous n’avez pas le cœur à bénir Dieu, faites une liste de bienfaits et remerciez le Seigneur pour chacun des bienfaits qu’il vous donne. Ce sera une excellente thérapie. Le mot en hébreu traduit par « bienfait » signifie une « action ». Un bienfait est une action que Dieu accomplit en notre faveur. Il fait quelque chose de bien pour nous.
Les versets 3 à 5 contiennent six lignes parallèles qui énumèrent six actions de Dieu en faveur de David, divisés en deux groupes de trois. Premier groupe d’abord : « C’est lui qui pardonne toutes tes fautes, qui guérit toutes tes maladies, qui rachète ta vie du gouffre. » Les fautes, les maladies, le gouffre font partie de la même réalité et sont étroitement associés. Quand le péché est entré dans le monde, les maladies ont fait leur apparition comme conséquence du péché. Ensuite, par le péché d’un seul homme, le gouffre de la mort s’est étendu sur tous les hommes. Péché, maladies, mort : une réalité implacable et tellement dévastatrice.
Je ne suis pas en train de dire que ceux qui sont malades parmi nous auraient péché plus que les autres. L’aveugle de naissance, en Jean 9, n’était pas aveugle à cause de ses péchés ni à cause des péchés de ses parents. « Mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui », a dit Jésus (Jn 9.3).
Voilà pourquoi David bénit l’Éternel, parce que les œuvres de Dieu se manifestent dans notre misère profonde. Pour renverser le terrible pouvoir du péché, de la maladie et de la mort, Dieu intervient puissamment en faveur de ses enfants. « C’est lui qui pardonne toutes tes fautes, qui guérit toutes tes maladies, qui rachète ta vie du gouffre. » Pardon, guérison, rédemption. Les bienfaits de Dieu envers son peuple commencent par le pardon des péchés. Les autres bienfaits découlent du pardon. Il ne faut pas s’attendre à la guérison complète, ni à une belle vie après la mort, ni à la rédemption de notre corps, si le problème de nos péchés n’est pas réglé avec Dieu. Pour recevoir le pardon de Dieu, il faut la repentance et la foi en Jésus-Christ. Le reste suivra. Puisque Dieu a pardonné à David ses péchés, David espère la guérison et la rédemption de son corps.
Remarquez comme cette bénédiction, encore une fois, est englobante. « C’est lui qui pardonne toutes tes fautes. » Dieu ne se contente pas de pardonner certains péchés de ses enfants, il les pardonne tous! Contrairement à nous qui pardonnons jusqu’à une certaine limite, pas plus loin. Si l’autre personne qui m’a déjà offensé va plus loin que cette limite, là je ne lui pardonnerai plus, c’est terminé. Dieu ne fait pas cela avec nous, et heureusement! Sinon, nous serions sans espoir. Nous devrions donc pardonner, nous aussi, jusqu’à 77 fois 7 fois. Déjà durant sa vie, David avait reçu le pardon de toutes ses fautes. Même si le Seigneur Jésus n’était pas encore venu, sa foi dans la promesse du Sauveur lui permettait de recevoir le plein pardon de ses péchés.
Toutefois, David va plus loin : « C’est lui qui guérit toutes tes maladies. » Le mot « maladie » désigne aussi bien les maladies de l’âme et les souffrances intérieures que les handicaps physiques et les maladies corporelles de toutes sortes. David a été affligé de maladies physiques et de tourments intérieurs, et déjà durant sa vie, Dieu l’a guéri. Mais le Seigneur l’a-t-il guéri complètement de toutes ses maladies? Non. Dieu a pardonné à David son péché avec Bath-Chéba, mais il n’a pas guéri son fils qui est mort (2 S 12.13-19). Le pardon est immédiat, la guérison peut venir plus tard. Pourquoi? Parce que le péché nous sépare de Dieu et doit être réglé dès maintenant pour que la communion avec Dieu soit rétablie, tandis que la maladie peut servir à nous rapprocher de Dieu. Cependant, le regard de David est global, il voit au loin, au-delà du gouffre de la mort, il contemple déjà toutes les guérisons promises. Les bienfaits énumérés englobent le passé, le présent et l’avenir.
« C’est lui qui rachète ta vie du gouffre. » Le mot « gouffre » signifie la mort physique et par extension la mort éternelle, le gouffre de l’enfer. Déjà durant sa vie, David est passé très proche du gouffre de la mort, quand Saül le poursuivait, par exemple, et Dieu l’a délivré du gouffre. Bien entendu, aujourd’hui, David est mort depuis longtemps. Son âme est avec Dieu, il a été délivré du gouffre de l’enfer, mais son corps est toujours dans la tombe, en attendant la résurrection des morts. Au Psaume 103, David admire l’ensemble du plan rédempteur de Dieu. Il a reçu la promesse d’un fils qui viendrait régner sur son trône, Jésus-Christ, le Fils de David. À travers cette promesse, David voit déjà tous ses péchés pardonnés, toutes ses maladies guéries et toute l’emprise du gouffre de la mort totalement vaincue.
Voilà donc une belle liste de raisons de bénir Dieu et de le remercier de tout cœur. Cette liste est pour nous. Même dans la maladie, même dans la détresse, même dans le découragement, même dans la peur devant la mort, nous pouvons bénir Dieu et le remercier pour le pardon de nos péchés et pour tous les bienfaits qui en découlent aujourd’hui et qui en découleront à l’avenir, incluant la guérison complète et la rédemption complète de notre corps le jour de la grande résurrection.
Il reste un deuxième groupe de trois bienfaits, aux versets 4 et 5 : « C’est lui qui te couronne de bienveillance et de compassion, qui rassasie de biens ta vieillesse, qui te fait rajeunir comme l’aigle. » Encore une fois, le premier des trois bienfaits est décisif. « C’est lui qui te couronne de bienveillance et de compassion. » Quelle belle couronne! La bienveillance et la compassion de Dieu, sa grâce et sa miséricorde! De quel plus grand bienfait peut-on rêver? Même quand on est roi comme David, quelle meilleure couronne à porter sur sa tête? David ne méritait pas d’être pardonné, guéri, racheté, rajeuni, comblé. Dieu l’a couronné d’une grâce imméritée.
Parce que Dieu a été bienveillant et compatissant envers David, le Fils de David est venu, Jésus-Christ, par qui la bienveillance et la compassion de Dieu nous sont données gratuitement, à notre tour. Nous méritions d’être affligés de toutes les maladies possibles et imaginables, et de finir nos jours dans le gouffre de l’enfer éternel. Mais voyez la grâce imméritée de Dieu et sa grande compassion en Jésus-Christ, pour des pécheurs comme nous! Comment pourrions-nous rester indifférents et ingrats? Il n’y a rien de mieux que cette couronne qui puisse réchauffer nos cœurs pour louer Dieu et le remercier de tout notre cœur.
Cette couronne procure encore des bienfaits : « C’est lui qui rassasie de biens ta vieillesse, qui te fait rajeunir comme l’aigle. » Rassasié de biens, c’est comme être invité à un banquet et manger un succulent festin à satiété. Il est plutôt rare d’envisager la vieillesse comme un grand festin d’abondance. En vieillissant, nous craignons plutôt de voir apparaître des problèmes de santé et de voir nos facultés diminuées. David se voyait rajeunir comme l’aigle qui change son plumage pour avoir l’air plus jeune et plus beau. Bien sûr, David a vieilli, il a perdu ses capacités, il est devenu faible et fatigué. Toutefois, par la grâce de Dieu, il embrassait d’un seul regard l’ensemble du plan rédempteur de Dieu. Il voyait d’avance la première venue de Jésus et sa deuxième venue, tout ensemble.
Déjà dans sa vie, David a reçu un cœur nouveau et des forces nouvelles. Déjà dans notre vie, nous recevons la nouvelle naissance, la régénération par le Saint-Esprit. Même si notre être extérieur se détruit peu à peu, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour (2 Co 4.16). Le pardon de nos péchés et la vie nouvelle en Jésus-Christ : n’est-ce pas déjà un grand sujet de louange et de reconnaissance? Toutefois, l’Esprit de Dieu nous appelle à contempler l’ensemble de son plan rédempteur. C’est dans la vie à venir que nous serons rassasiés de bonheur au festin des noces de l’Agneau. Nous reprendrons notre aventure de jeunesse avec un optimisme conquérant. Nous repartirons à neuf, avec des forces nouvelles. Dans l’éternité à venir, Dieu nous redonnera tout le temps que nous aurons gaspillé ou perdu à faire du mal. Le péché ne laissera aucune trace. Oui, couronnés de bienveillance et de compassion! C’est ce que nous serons et c’est ce que nous sommes déjà par la foi en Jésus-Christ!
Alors, faut-il regarder notre verre à moitié vide ou à moitié plein? Ni l’un ni l’autre. En dehors de Jésus-Christ, l’eau de notre verre est polluée, imbuvable, et le verre est de toute manière condamné à se dessécher. Par contre, quand nous sommes unis à Jésus-Christ par la foi, Dieu déverse gratuitement dans notre verre une eau pure, abondante, pleinement désaltérante. Contemplons ce verre avec un regard neuf. Goûtons richement à ces bienfaits actuels. Espérons ardemment les bienfaits promis qui restent à venir, et disons comme David : « Mon âme, bénis l’Éternel! Que tout en moi bénisse son saint nom! Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits! » Amen.