Jean 6 - Je suis le pain de vie
Jean 6 - Je suis le pain de vie
« Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
Jean 6.35
Texte : Jean 6.22-71
Peuple du Seigneur,
« Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es. » Ce dicton populaire nous fait voir l’importance que nous accordons à la nourriture. Manger est essentiel à notre vie. Manger est également un plaisir. Nous avons pris un bon déjeuner, ce matin, pour nous soutenir. Tout à l’heure, nous allons rentrer chez nous et nous nous mettrons à table autour d’un dîner délicieux et bien nourrissant. Nous avons appris à faire attention à notre alimentation. En même temps, quand nous faisons l’épicerie, nous essayons d’en avoir pour notre argent. Nous surveillons les aubaines et quand nous pouvons avoir un repas gratuit, nous sommes bien contents.
Au chapitre 6 de son Évangile, l’apôtre Jean commence par nous raconter le repas gratuit que Jésus a offert à cette foule nombreuse d’environ 5000 hommes. Avec seulement cinq pains et deux poissons, Jésus a satisfait tous ces estomacs affamés. On comprend qu’ils soient revenus le lendemain! Jésus profite de l’occasion pour leur enseigner qu’il est le Pain de vie. Ce long discours se trouve uniquement dans l’Évangile de Jean.
Vous avez sûrement déjà remarqué que cet Évangile est différent des trois autres. Matthieu, Marc et Luc nous présentent beaucoup d’événements qui se succèdent rapidement. Jean présente moins d’événements, mais il prend tout son temps pour contempler, analyser, explorer toutes les facettes. Jean nous fait voir la simplicité de l’Évangile dans toute sa profondeur et sa richesse. Il montre les liens qui existent entre les miracles de Jésus et ses discours. La multiplication des pains donne l’occasion à Jésus d’annoncer qu’il est le Pain de vie par qui nous avons la vie éternelle.
1. Nous avons besoin de plus que la nourriture matérielle⤒🔗
Jésus a essayé d’expliquer cette vérité aux Juifs, mais ces gens avaient de la difficulté à le comprendre. Ils sont partis à la recherche de Jésus dans l’espoir de remplir leurs estomacs. C’était leur préoccupation première. Jésus leur a répondu :
« Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez, non en vue de la nourriture qui périt, mais en vue de la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera » (Jn 6.26-27).
Il existe deux sortes de nourriture : celle qui périt et celle qui subsiste pour la vie éternelle. La première est importante pour nourrir notre corps. La deuxième est encore bien plus importante. C’est pour cette nourriture qu’il nous faut travailler en priorité. En fait, cette nourriture spirituelle n’est pas le résultat de notre travail. Elle nous est donnée par le Fils de l’homme, comme un repas gratuit. « Celle que le Fils de l’homme vous donnera. »
Les Juifs comparaient Jésus à Moïse, leur héros national.
« Quel miracle fais-tu donc, lui dirent-ils, afin que nous le voyions et que nous te croyions? Quelle œuvre fais-tu? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit : “Il leur donna à manger le pain venu du ciel.” » (Jn 6.30-31).
Ces paroles peuvent nous paraître étranges. Jésus ne vient-il pas de faire un miracle? Pour les Juifs, la multiplication des pains n’était pas grand-chose comparée à la manne dans le désert. Moïse avait nourri la nation tout entière — plus de deux millions de personnes. Jésus en a nourri cinq mille. La manne a été donnée à Israël pendant 40 ans. Jésus a donné du pain et du poisson seulement une journée. « Quel miracle fais-tu donc? » Es-tu capable de faire un peu plus que Moïse?
Jésus leur rappelle que ce n’est pas Moïse qui leur a donné le pain venu du ciel, c’est Dieu lui-même. Par ailleurs, Jésus a multiplié les pains pour leur montrer qu’il est venu apporter une nourriture bien meilleure que toute nourriture matérielle, y compris la manne dans le désert. « La nourriture qui subsiste pour la vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera » (Jn 6.27). Ils avaient besoin de nourriture pour leur corps. Ils avaient besoin encore bien davantage de nourriture pour leur âme.
Encore aujourd’hui, nous rencontrons le même problème. Notre société est riche matériellement. Beaucoup de gens sont préoccupés par leur compte en banque et leurs richesses matérielles. Beaucoup s’intéressent davantage à ce qui entre dans leur estomac qu’à ce qui entre dans leur âme. Beaucoup sont davantage préoccupés par la qualité des aliments qui nourrissent le corps que par la qualité des aliments qui nourrissent les pensées, le cœur et l’esprit. Jésus nous présente une meilleure nourriture.
« Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain venu du ciel, car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde » (Jn 6.32-33).
Nous avons besoin de plus que la nourriture physique.
2. Nous avons besoin du Pain de vie←⤒🔗
Les Juifs ont demandé : « Donne-nous toujours ce pain-là », mais ils ne comprenaient pas. Jésus leur explique de quoi il s’agit, ou plutôt de qui il s’agit. « Moi, je suis le pain de vie » (Jn 6.35). L’Évangile de Jean contient sept grandes déclarations « Moi, je suis… » Nous avons ici la première. Jésus est certainement plus grand que Moïse. Il se fait l’égal de Dieu, qui a dit à Moïse au buisson ardent : « Je suis celui qui suis » (Ex 3.14). Il faut être Dieu pour se prétendre le Pain de vie qui donne la vie au monde. Le pain, c’est une nourriture de base, une nourriture normale, quotidienne, bonne pour tout le monde. La plupart d’entre nous mangent du pain. C’est nourrissant et satisfaisant. Voilà comment Jésus se présente. Il est le Pain de vie. Il est celui capable de nourrir spirituellement tous ceux qui viennent à lui. Et ceux qui viennent à lui, c’est le Père qui les attire à lui. Le pain ordinaire peut soutenir notre corps et combler nos besoins physiques. De même, Jésus peut soutenir notre âme et combler nos aspirations les plus profondes.
Il existe une panoplie de sectes et de religions qui prétendent pouvoir combler nos besoins. Nous vivons dans un pays multiculturel et multireligieux. La société dans laquelle nous vivons est marquée par une diversité de plus en plus grande, avec des croyances et des pratiques de toutes sortes. Il existe toute une gamme de religions traditionnelles — l’islam, le bouddhisme, l’hindouisme, le judaïsme — et toute une gamme de nouvelles spiritualités — méditations, devins, médiums, astrologues, hypnothérapeutes, etc. C’est le retour en force de l’ancien paganisme, recyclé à la sauce moderne.
Jésus est venu sur terre il y a 2000 ans, parmi les Juifs qui vivaient au milieu de l’ancien paganisme. Autour d’Israël, on adorait toutes sortes de dieux et de déesses qui étaient des idoles mensongères. Plus loin en Orient, le bouddhisme et l’hindouisme existaient depuis déjà des siècles. Au milieu de cette confusion spirituelle, Jésus est venu dans le monde et a déclaré : « Moi, je suis le Pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6.35). Quelle parole grandiose! Quand Jésus dit « Moi je suis le Pain de vie », il n’est pas très « politiquement correct ». Il exclut toutes les autres possibilités. Une telle exclusivité est intolérable pour une société « tolérante » comme la nôtre. Jésus prétend être le seul Pain véritable qui donne la vraie vie et qui comble nos besoins les plus profonds. En dehors de lui, impossible de trouver cette nourriture. Il est le pain dont nous avons réellement besoin.
3. Nous avons besoin de manger ce Pain←⤒🔗
La nourriture ne doit pas rester dans l’assiette, il faut la manger si nous voulons qu’elle nous fasse du bien. C’est ce que Jésus dit à propos du Pain de vie :
« Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde » (Jn 6.51).
Les Juifs ne comprenaient pas : « Comment peut-il nous donner sa chair à manger? » (Jn 6.52). Jésus parlait de sa mort sur la croix, quand il est mort pour les péchés de tous ceux qui ont été choisis par Dieu. Jésus a donné sa propre chair pour que nos péchés soient expiés et pardonnés.
La façon de parler de Jésus est très forte et très imagée.
« En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (Jn 6.53-56).
Soyons clairs. Jésus ne parlait pas ici de la sainte Cène. Le pain et le vin de la sainte Cène ne sont pas transformés en corps et en sang matériels de Jésus. Nous ne mangeons pas physiquement son corps et nous ne buvons pas matériellement son sang. Le pain et le vin restent du pain et du vin. Ce sont des illustrations de son corps et de son sang. Le pain et le vin nous assurent qu’il est bien mort pour nous et nous attestent que ses promesses sont bien vraies pour tous ceux qui croient en lui. Jean 6 ne parle pas du tout de la sainte Cène. Par contre, la sainte Cène nous parle certainement de Jean 6. La sainte Cène nous rappelle et nous atteste visiblement la vérité enseignée par Jésus sur le Pain de vie. C’est ce que nous allons célébrer aujourd’hui.
Alors, comment mangeons-nous son corps et comment buvons-nous son sang? Cette question est de la plus haute importance. C’est une question de vie éternelle ou de mort éternelle.
« Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6.53-54).
Le contexte nous explique très clairement et très simplement le sens de ces paroles. Jésus utilise cette façon de parler pour décrire la foi. Nous mangeons sa chair et nous buvons son sang quand nous croyons en lui.
Les aliments matériels que nous mangeons entrent par la bouche et vont dans l’estomac. Les aliments spirituels que nous mangeons entrent en nous par la bouche de la foi et nourrissent notre vie spirituelle. Manger est synonyme de croire. « Voici, en effet, la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle » (Jn 6.40). « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle » (Jn 6.47). Les Juifs et même les disciples avaient de la peine à comprendre. « Cette parole est dure, qui peut l’écouter? » (Jn 6.60). Jésus leur répond : « C’est l’Esprit qui vivifie. La chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie » (Jn 6.63). C’est bien le corps matériel de Jésus qui est notre nourriture, dans le sens que c’est son corps qui est mort sur la croix. Cependant, c’est spirituellement que nous le mangeons, dans le sens que c’est par la foi que nous incorporons et assimilons tout ce que Jésus a fait pour nous.
Pourquoi utiliser ce langage? Parce que nous ne faisons pas que goûter à Jésus. Nous ne faisons pas que grignoter des petites parcelles de vérité à son sujet. Nous ne faisons pas qu’avaler au compte-gouttes des petites gouttes de la Parole de Dieu. Nous mangeons et nous buvons par la foi tout un repas spirituel. C’est un vrai repas gastronomique. Nous prenons Jésus au complet, avec toute sa Parole et toute son œuvre. Nous devenons totalement unis à lui par la foi. Il doit faire partie de notre être tout entier.
Parfois, nous disons : « J’ai dévoré ce livre », « Je buvais ses paroles ». Nous voulons dire que c’était une nourriture substantielle. Nous en faisions nos délices. De la même manière, Jésus veut que nous le mangions et que nous le buvions chaque jour de nos vies. Je le déguste, je le dévore, j’en fais toute ma vie. Je sais qui il est. Je sais ce qu’il a fait pour moi. Je crois qu’il est mort pour mes péchés. Je crois qu’il est ressuscité pour me libérer de la mort et de la peur de la mort. Je veux le connaître toujours davantage. Je crois que tout ce qu’il a dit est vrai. J’ai entièrement confiance en lui. Il fait partie de ma vie. Il est intégré à tous les aspects de ma vie. J’en mange!
Est-ce que nous en mangeons? Croyez-vous en Jésus-Christ? Vous nourrissez-vous de sa Parole chaque jour? La lecture quotidienne de sa Parole est-elle pour vous un délice et une dégustation? Nous devrions prendre plaisir à lire sa Parole. Et si jamais nous n’arrivons pas à y trouver notre plaisir, nous devrions quand même au moins la lire pour nous en nourrir. C’est très nourrissant. Si nous ne prenons pas soin de bien nous alimenter régulièrement et abondamment de Jésus et de sa Parole, nous resterons des sous-alimentés, des chétifs spirituels. Nous manquerons de force dans le combat, nous n’arriverons pas à nous développer spirituellement. Nous avons besoin de manger tous les jours le festin spirituel que Jésus nous propose. Pourquoi nous en priver?
4. Ce Pain produit en nous un effet bienfaisant←⤒🔗
Le pain ordinaire produit de bons effets. Il nourrit notre corps, il nous donne de l’énergie, il renouvelle nos muscles et nous soutient physiquement. Quel effet le Pain de vie produit-il? Si nous mangeons et buvons Jésus, si nous dévorons sa Parole, si nous croyons en lui, il nous promet la vie éternelle. « Quiconque voit le Fils et croit en lui a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6.40). « Celui qui croit a la vie éternelle » (Jn 6.47). « C’est ici le pain descendu du ciel. Il n’est pas comme celui qu’ont mangé vos pères; ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra éternellement » (Jn 6.58). Voyez la grande supériorité de Jésus sur la manne dans l’Ancien Testament! Voyez sa grande supériorité sur tous les menus que l’on vous offre aujourd’hui! Cette vie éternelle commence au moment où nous croyons en lui. Elle va continuer pour toujours. Elle est éternelle, sans fin, sans interruption. C’est difficile à comprendre, mais c’est vrai.
Le Pain de vie produit un autre effet : la satisfaction profonde et durable. « Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6.35). Cela ne veut pas dire qu’une fois que nous avons goûté à Jésus, nous n’avons plus jamais le désir de nous approcher de lui. Au contraire! Cela signifie qu’une fois que nous avons goûté à Jésus, nous n’avons plus le désir de chercher ailleurs qu’en lui. Il est le seul qui peut nous rassasier.
Quand nous mangeons du pain ordinaire, nous sommes rassasiés pendant quelques instants. Après quelques heures, la faim revient et nous désirons manger un autre repas. C’est comme cela tous les jours, plusieurs fois par jour. Quand nous mangeons ce que Jésus nous offre, nous sommes rassasiés. Jésus nous donne tout ce dont nous avons besoin. Il comble nos aspirations les plus profondes. Il satisfait notre appétit spirituel. Cette satisfaction demeure, elle est durable. Bien sûr, nous aurons toujours le désir de revenir à lui et de festoyer auprès de lui, chaque jour. Nous en avons absolument besoin! Il faut toujours continuer de se nourrir des aliments qu’il nous offre pour rester en santé spirituelle et grandir spirituellement. « Rassasie-nous dès le matin de ta bienveillance et nous serons triomphants et joyeux en toutes nos journées » (Ps 90.14).
Mangez-vous chaque jour le Pain de vie? Vous nourrissez-vous quotidiennement de l’excellente nourriture spirituelle qu’il vous a préparée pour votre bien et votre joie? En ressentez-vous les effets profonds et durables? Dis-moi ce que tu manges spirituellement et je te dirai comment tu te portes. Amen.