Hébreux 4 - Le Christ, notre souverain Sacrificateur au ciel
Hébreux 4 - Le Christ, notre souverain Sacrificateur au ciel
« Puisque nous avons un grand souverain Sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus le Fils de Dieu, tenons fermement la confession de notre foi. »
Hébreux 4.14
Il s’agit là d’un texte précieux à prendre en considération. Sa valeur réside dans le fait qu’il résume une grande partie de l’enseignement de la lettre aux Hébreux. En d’autres termes, il nous permet de comprendre l’ensemble de l’épître aux Hébreux. En outre, il nous fournit ce résumé, non pas d’une manière lointaine et académique, mais d’une manière qui concerne très directement nos vies. Nous verrons en particulier qu’il a une incidence cruciale sur la question de la prière, si essentielle à la vie chrétienne.
Notre texte se divise naturellement en deux parties. Il se termine par une exhortation, tandis que le début fournit le fondement de cette exhortation. Nous allons ainsi considérer ce texte en examinant plus attentivement, tour à tour, chacune de ces deux parties.
1. Tenir fermement⤒🔗
Nous commençons par la fin, avec le commandement selon lequel nous devons « tenir fermement notre confession de foi ». Nous devons d’emblée comprendre qu’il s’agit d’un commandement adressé aux croyants en Jésus-Christ. Il est donné à ceux qui ont déjà fait une confession chrétienne. De plus, nous devons comprendre comment ce commandement met le doigt sur la situation de ceux qui croient en Jésus-Christ.
Nous pouvons voir tout de suite que cette situation n’en est pas une dans laquelle nous pouvons nous reposer sur nos lauriers. Ce n’est pas une situation où nous pouvons nous détendre et relaxer, pour ainsi dire. En d’autres termes, nous ne pouvons pas considérer notre foi ou notre confession comme allant de soi. Car, nous dit l’auteur, notre confession est quelque chose que nous devons « tenir fermement ». Cela suggère un contexte de difficulté, une situation dans laquelle nous devons être vigilants et diligents. Cette façon de dire que nous devons tenir fermement notre confession implique une situation où nous sommes sous pression, où des forces hostiles agissent sur nous, des pressions qui entrent dans nos vies et tendent à nous faire abandonner notre confession. C’est à cause de ces pressions que l’auteur doit s’exprimer comme il le fait : nous devons tenir bon, tenir ferme.
Il est important de voir qu’il ne s’agit pas d’un commandement de l’écrivain qui serait isolé du reste. Il s’inscrit dans le contexte de ce qu’il a déjà dit. Remarquez le mot « puisque » au début du verset 14. Ce mot relie ce qu’il va dire à ce qui précède, en particulier à ce qu’il a dit dans le passage qui commence en Hébreux 3.7.
Dans cette longue section (Hé 3.7 à 4.13), l’auteur fait une comparaison. Il compare les croyants en Jésus-Christ, l’Église, à Israël. Il établit cette comparaison en se référant à un moment particulier de l’histoire d’Israël, à savoir l’époque où Israël était dans le désert, traversant le désert du Sinaï.
Le but de cette comparaison est double. D’une part, l’auteur veut nous faire comprendre que l’Église a été délivrée de l’esclavage du péché, comme l’illustre l’exode d’Israël de l’esclavage en Égypte. Il veut que nous comprenions qu’en tant que croyants en Jésus-Christ, nous avons fait l’expérience réelle de la libération de la culpabilité et de la puissance du péché. Nous avons reçu le salut promis dans l’Évangile. C’est un point de comparaison.
Mais ce n’est pas tout; l’auteur veut aussi que nous comprenions ceci : de même qu’Israël, bien que délivré de l’esclavage en Égypte, n’était pas encore dans la terre promise, mais toujours dans le désert, de même l’Église n’est pas encore entrée dans le repos de Dieu, comme il l’appelle. Les croyants ne possèdent pas encore le repos final de Dieu dans sa forme pleine et parfaite. En d’autres termes, l’auteur veut nous faire comprendre qu’en tant qu’Église de Jésus-Christ, nous n’avons pas encore atteint cette expérience de salut qui n’est ni menacée ni contestée. Notez bien que je n’ai pas dit que ce dernier est « incertain ». Notre salut est certain. Toutefois, bien que certain, notre salut est toujours en jeu. Il est constamment contesté, comme nous allons le voir plus clairement.
Le point fondamental de la comparaison est que, aujourd’hui comme hier, le peuple de Dieu est un peuple de pèlerins. Dans le Nouveau Testament comme dans l’Ancien, le peuple de Dieu est un peuple de voyageurs. Telle est notre identité fondamentale en tant que chrétiens : nous sommes un peuple « en chemin ». Cela signifie, en outre, que ceux qui sont en pèlerinage sont exposés à toutes sortes de difficultés et d’épreuves, et toutes ces épreuves tendent vers une tentation ultime, la tentation d’abandonner, de laisser tomber notre confession, de ne pas « tenir ferme ». C’est pourquoi il est si nécessaire que l’auteur adresse à l’Église un avertissement comme il le fait.
Brièvement, nous devrions noter plusieurs autres endroits où l’auteur avertit ses lecteurs, afin que nous puissions apprécier quelque peu toute la force de son souci. Ailleurs, il dit : « Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos [de Dieu], afin que personne ne tombe, en suivant le même exemple de désobéissance » (Hé 4.11). N’oublions pas qu’il s’adresse ici aux chrétiens, pas seulement aux hypocrites, mais à l’ensemble de l’assemblée. Il dit également : « Prenez donc garde, frères, que personne parmi vous n’ait un cœur méchant et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant » (Hé 3.12). Il nous dit aussi que nous devons « nous encourager les uns les autres chaque jour ». Pourquoi? « Afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché » (Hé 3.13). Plus loin, il dit : « Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu » (Hé 12.15).
Certes, il n’y a aucune difficulté à percevoir le sérieux, l’urgence de ce que dit l’auteur. C’est pourquoi il est si important qu’il n’y ait aucun doute sur le fait que ces exhortations s’appliquent à nous. Elles nous sont adressées aujourd’hui tout autant que lorsqu’elles ont été écrites pour la première fois il y a 2000 ans. L’Amérique du vingtième siècle, tout comme le monde méditerranéen du premier siècle, lorsque cette lettre a été écrite pour la première fois, est comme le désert du Sinaï. C’est un désert, une terre en friche.
La plupart d’entre nous n’ont jamais vécu l’expérience d’être dans un désert pendant un certain temps. Si c’est le cas, nous l’avons probablement traversé dans une voiture climatisée! Mais ceux qui, dans le passé, ont traversé des régions désolées et désertiques, comme le Sahara, à pied ou avec des moyens de transport primitifs pendant de longues périodes, nous ont parlé d’un grand danger. Alors que l’on avance pendant des heures interminables, que le vaste horizon recule sans cesse devant soi, que le soleil brûlant nous frappe sans cesse, l’une des grandes peurs est le mirage. Le voyageur se met à imaginer des choses, à voir des choses qui ne sont pas là. Il s’embrouille et risque de se perdre.
Le désert que décrit l’auteur, le désert où se trouve l’Église, a aussi ses mirages; des mirages qui nous induisent en erreur et nous éloignent du chemin que nous avons emprunté en notre Seigneur Jésus-Christ. Brièvement, quels sont certains de ces mirages, en particulier ceux projetés par notre culture, ceux qui nous confrontent continuellement aujourd’hui à travers nos médias? Il y a, tout d’abord, la tromperie selon laquelle ce que la Bible enseigne n’est pas nécessairement la vérité. Beaucoup sont profondément attachés à l’idée que l’homme est la mesure de la vérité. Cela signifie que la vérité est ici aujourd’hui et disparaîtra demain. La vérité est ce que je considère comme telle pour le moment.
Cette tromperie s’accompagne de l’illusion que ce que l’humanité peut faire, ce que les hommes et les femmes peuvent accomplir, va résoudre les problèmes du monde. Notre confiance et notre espoir dans notre technologie persistent, malgré la menace de destruction nucléaire qui en résulte et les cauchemars écologiques avec lesquels nous devons vivre.
Et puis il y a l’illusion que les hommes et les femmes sont essentiellement bons, que les êtres humains sont fondamentalement aimants. Le péché, comme la vérité, n’est qu’une chose relative. Le péché n’est rien d’autre que les erreurs que des personnes fondamentalement bonnes commettent en cours de route. Nous vivons à une époque où de plus en plus de repères clairs de Dieu, ses commandements, ont été remplacés par une prétendue nouvelle morale, une morale créée par l’homme, basée sur notre prétendue impulsion naturelle d’amour.
Les résultats de la poursuite de ces mirages par l’humanité ne sont que trop évidents. Qui ne voit pas ce que la vie est devenue, la désolation qu’elle est pour beaucoup? Les mariages sont assoiffés d’amour, la vie familiale est remplie de tensions, les emplois sont vides de sens et peu gratifiants.
Souligner ce tableau sombre et stérile ne revient pas à nier que ce monde appartient à notre Père. La création, telle qu’elle est sortie de la main de Dieu, est bonne, et notre Dieu veut que nous jouissions de ses nombreuses et riches bénédictions. C’est bien sûr quelque chose de très vrai que nous devrions toujours garder à l’esprit. Mais en même temps, nous ne devons pas fermer les yeux sur la confusion pécheresse, le désert désolant, que l’homme a fait de la bonne création de Dieu. Et ce qui est si alarmant et déconcertant, c’est que trop souvent le peuple de Dieu ne voit pas la situation telle qu’elle est. Nous oublions ce que l’auteur veut nous faire comprendre dans ce texte. Nous avons tendance à oublier que, même s’il s’agit du monde de Dieu, dans un sens très réel, nous sommes des étrangers ici pendant le temps présent. Et lorsque nous oublions cela, nous nous retrouvons souvent à essayer de faire de cette vie une fin en soi. Nous pouvons même nous retrouver à utiliser notre christianisme pour rendre notre vie confortable. Nous perdons trop facilement de vue que tout don de Dieu a deux faces et qu’on ne peut pas les séparer. Tout don implique un devoir, une responsabilité. Nous sommes cependant trop souvent coupables de jouer au chrétien. Nous perdons alors de vue qu’une véritable croissance en tant que croyants en Jésus-Christ ne peut se faire que par la lutte. Elle ne se produit que lorsque nous nous ouvrons à la réalité du désert que l’auteur nous rappelle dans notre texte, et que nous la reconnaissons.
2. Tenir fermement au Christ←⤒🔗
Il y a un problème qui a surgi tout au long de ce qui a été dit jusqu’à présent. Peut-être l’avez-vous déjà perçu. Nous nous sommes concentrés sur ce que dit l’auteur sur la nécessité de tenir ferme au milieu du désert. Mais, vous le reconnaîtrez, tenir ferme demande de la force. C’est pourquoi cette question nous interpelle : où allons-nous trouver la force nécessaire pour tenir fermement notre confession au milieu de tout ce que nous avons considéré? Lorsque nous saisissons la portée de cette question, le dilemme dans lequel nous nous trouvons en tant que croyants en Jésus-Christ, il est temps pour nous d’arrêter de parler du commandement de notre texte et de nous tourner plutôt vers la première partie de notre texte, qui nous présente le fondement de ce commandement, à savoir que « nous avons un grand souverain Sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus le Fils de Dieu ».
L’auteur dit plusieurs choses ici, des choses qui nous amènent à des sujets qu’il qualifie lui-même plus loin de « difficiles à expliquer », qui ne sont pas du « lait », mais de la « nourriture solide pour les hommes faits » (Hé 5.11-14). Mais avant d’essayer d’apprécier une partie de cette richesse, il est très important de voir comment tout ce qui est dit ici se focalise en fait sur un seul et unique point très clair. Ce point focal est Jésus-Christ.
Lorsque nous nous interrogeons sur le fondement de notre fermeté, nous remarquons que l’auteur ne nous renvoie pas à nous-mêmes. Il ne nous renvoie pas non plus à la communauté chrétienne et à toutes les ressources qui sont indubitablement là pour nous soutenir dans notre confession chrétienne. Remarquez qu’il ne nous renvoie même pas à quelque chose que Dieu nous a donné ou a fait en nous en tant que croyants. Il nous renvoie plutôt au Christ. Il nous montre le Fils de Dieu. Et c’est cela, voyez-vous, plus que toute autre chose, que nous devons saisir dans notre texte. Le secret, si vous voulez, pour tenir fermement notre confession, c’est de tenir fermement à Jésus-Christ. Le secret de notre confession n’est pas quelque chose que nous faisons, finalement, mais ce que le Christ a fait et ce qu’il continue de faire. Il devrait maintenant être clair que lorsque l’auteur nous ordonne de tenir fermement notre confession, il ne parle pas d’un document, d’une confession écrite, aussi importante qu’elle puisse être à la place qu’elle doit occuper. Il parle de Jésus-Christ. Tenir fermement sa confession, c’est tenir fermement à Jésus-Christ.
Que dit exactement l’auteur au sujet du Seigneur Jésus-Christ en tant que fondement de notre confession que nous tenons fermement? Il déclare que Jésus est « grand souverain Sacrificateur ». Un grand souverain Sacrificateur, en fait, c’est un euphémisme pour l’auteur. Ailleurs, il précise que Jésus est si grand qu’il fait partie d’une classe à part; il est Sacrificateur « selon l’ordre de Melchisédek ». Dans cette classe à part, il n’y en a qu’un seul, Jésus-Christ. En tant que Sacrificateur, il n’a pas d’égal.
Notre texte nous dit encore que Jésus est notre souverain Sacrificateur parce qu’il a « traversé les cieux ». Cette expression évoque une préoccupation très importante pour l’auteur, et cette préoccupation n’est pas en opposition, mais certainement en contraste avec la façon dont nous voyons souvent les choses.
Lorsque nous considérons Jésus-Christ comme notre Sacrificateur, nous avons tendance à penser principalement à sa mort pour accomplir l’expiation de nos péchés, et il s’agit bien sûr d’un aspect très important de son travail de souverain Sacrificateur, un aspect que nous ne devons jamais perdre de vue. Mais en même temps, il est juste de dire que, dans l’épître aux Hébreux, l’accent de l’auteur est mis ailleurs. Il enseigne très clairement que le sacrifice de Jésus-Christ est un sacrifice parfait, que sa mort est une mort qui a payé nos péchés une fois pour toutes et qu’elle n’a pas besoin d’être répétée (voir, par exemple, Hé 9.25-26). Nulle part dans le Nouveau Testament nous ne trouvons une insistance plus claire sur la finalité de la mort sacrificielle du Christ que dans l’épître aux Hébreux.
Cependant, malgré toute cette insistance, pour l’auteur de l’épître aux Hébreux, la mort de Jésus-Christ a quelque chose de préliminaire. La mort du Christ, avec tout ce qu’elle accomplit, est encore préparatoire à ce qu’il fait actuellement en tant que souverain Sacrificateur au ciel. Comme le dit l’auteur en Hébreux 8.1 : « Or voici le point capital de ce que nous disons : nous avons un souverain Sacrificateur qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux. » Un peu plus loin, au verset 4, il peut même dire que si le Christ était encore sur terre, il ne serait pas même Sacrificateur. Pensez-y. Si Jésus-Christ était encore sur terre, il ne serait pas notre souverain Sacrificateur.
Ce que l’auteur nous presse de considérer, c’est l’activité de Jésus-Christ qui se poursuit aujourd’hui. Nous devons faire attention à notre manière de comprendre la déclaration de Jésus sur la croix : « Tout est accompli » (Jn 19.30). C’est une déclaration glorieuse. Cela ne signifie toutefois pas qu’après la croix, le Christ a été relégué à une inactivité figée, comme s’il ne faisait plus rien. La phrase « tout est accompli » annonce l’achèvement parfait de ce que Jésus-Christ a fait en sacrifice pour nos péchés. Toutefois, ce sacrifice lui permet d’entrer dans le sanctuaire céleste et d’y faire quelque chose, d’être actif, non seulement pour lui-même, mais aussi en notre nom.
Jésus-Christ est vivant. C’est le cœur de l’Évangile. Ce n’est pas seulement quelque chose que nous célébrons à Pâques et que nous oublions ensuite. Jésus-Christ est vivant aujourd’hui, dans le sanctuaire céleste pour l’Église, et c’est cette vérité tout à fait passionnante que l’auteur de l’épître aux Hébreux veut nous faire comprendre.
Pour l’auteur, le ministère du Christ en tant que souverain Sacrificateur céleste implique principalement deux choses. D’une part, Jésus-Christ est souverain Sacrificateur dans les cieux, car il continue à se présenter devant notre Père céleste. Et comment se présente-t-il? Il se présente comme notre justice. Jésus-Christ est le sceau, la démonstration vivante de cette justice parfaite que Dieu le Père déclare être la nôtre. La justice dont nous avons besoin est une justice qui continue d’exister, une justice qui est établie là où elle compte vraiment : au ciel. C’est pourquoi, si notre foi se trouve en Jésus-Christ, nous pouvons être entièrement confiants aujourd’hui que nos péchés sont pardonnés. Parce que Jésus-Christ, le Juste, est là, au ciel, dans le sanctuaire, en notre nom.
Deuxièmement, l’auteur de l’épître aux Hébreux souligne que l’activité permanente du Christ exalté est une activité de prière. Jésus, dit-il, « peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur » (Hé 7.25). Le ministère du Christ en tant que souverain Sacrificateur céleste, semble-t-il, est surtout un ministère de prière d’intercession.
Pourquoi Jésus-Christ doit-il prier pour nous? Y avez-vous déjà réfléchi? Pourquoi a-t-il besoin de le faire? Pourquoi est-il nécessaire que le Christ prie? Pensez à tout ce qu’il a fait. Pourquoi, après tout ce qu’il a accompli en souffrant et en mourant pour nous, ne peut-il pas simplement s’asseoir et se reposer, pour ainsi dire? Pourquoi ne peut-il pas se détendre et profiter des résultats de sa mort?
La réponse à ces questions réside dans le lien qui existe entre ce que l’auteur nous dit sur le ministère de souverain Sacrificateur du Christ et son exhortation que nous avons examinée plus tôt. La raison pour laquelle le Christ est si actif en notre faveur est qu’il connaît le caractère désespéré de notre situation. Il connaît le désert dont nous parlions tout à l’heure. Il sait tout de ce désert parce qu’il l’a traversé lui-même. Il a parcouru ce chemin avant nous; il a été tenté, nous dit l’auteur, en tout point comme nous (Hé 4.15).
3. Jésus nous tient fermement←⤒🔗
Nous devons le croire. Nous avons tendance à considérer le Christ comme un être divin très éloigné de nous. Il est toutefois devenu l’un de nous, et il a été tenté, réellement et véritablement, tout comme vous et moi à tous égards, mais avec une différence importante : il n’a pas cédé à la tentation. Il a surmonté la tentation. C’est pourquoi « il peut secourir ceux qui sont tentés » (Hé 2.18).
Jésus connaît le désert, avec les tensions et les tentations auxquelles vous et moi sommes exposés. Il le connaît par sa propre expérience intime. C’est pourquoi Jésus connaît aussi quelque chose que certains de ceux qui se disent calvinistes négligent. Il sait que la certitude de notre salut n’annule pas la gravité de notre situation actuelle. Il sait que seuls ceux qui persévèrent jusqu’à la fin seront sauvés (Mt 24.13). Et il sait que persévérer jusqu’à la fin n’est pas quelque chose d’automatique. Il sait que, pour nous, persévérer jusqu’à la fin ne se fera pas sans prière. Cela ne se fera pas, tout particulièrement, sans sa prière.
L’auteur veut que nous nous souvenions de cette précieuse vérité : notre Seigneur n’est pas mort pour nous pour ensuite nous abandonner. Il sait que nous avons besoin de lui, et il sait que nous avons besoin de lui maintenant. Il sait, par exemple, qu’aujourd’hui le grand adversaire de l’Église, Satan, rôde comme un lion rugissant et qu’il veut dévorer chacun d’entre nous (1 Pi 5.8). Il n’y a pas un seul d’entre nous que Satan n’aimerait pas dévorer. C’est pourquoi Jésus intercède pour nous. Il prie pour nous afin qu’au milieu de la lutte dans laquelle nous nous trouvons, Satan ne puisse pas faire ce qu’il veut. Et tandis qu’il prie, notre Père céleste se réjouit de cette prière et nous protège.
Jésus sait que Satan nous réclame, comme il l’a fait dans le cas de Pierre. Satan aimerait s’emparer de nous; comme le dit Jésus, il aimerait nous cribler comme le blé (Lc 22.31). Mais comme Jésus l’a fait pour Pierre, il le fait pour chacun d’entre nous qui lui fait confiance : il prie pour que notre foi ne défaille pas (Lc 22.32). Il prie pour que nous « tenions fermement notre confession », et cette prière de Jésus est efficace.
Peu importe à quel point votre vie est devenue compliquée, désespérée, voire sans espoir. Peu importe à quel point vous vous sentez accablé par vos problèmes, si vous avez confiance en Jésus-Christ, vous pouvez être sûr qu’il prie pour vous en ce moment et que, par cette prière, il vous fournira les ressources nécessaires pour vous soulager ou vous permettre de continuer.
La chose la plus importante que vous et moi devons apprendre au sujet de la prière est la suivante : avant tout et en fin de compte, la prière n’est pas quelque chose que nous faisons, mais ce que Jésus fait pour nous.
L’incident relaté à la fin d’Actes 7, aux versets 54-56, est un exemple dramatique et puissamment évocateur de cette réalité : Jésus-Christ priant pour les croyants. Étienne se trouve devant le Sanhédrin, les autorités juives de l’époque. Il a été convoqué devant eux à cause des tensions créées par sa prédication de l’Évangile, à cause de la colère et de l’inquiétude qui se sont emparées des autorités religieuses et civiles existantes. En d’autres termes, il s’agit d’une situation dans laquelle Étienne tient fermement à sa confession.
Alors qu’il arrive à la fin de ce qu’il a à dire, la colère au sein du Sanhédrin se transforme en une fureur meurtrière. Mais alors que leur soif de sang commence à se déchaîner sur lui, le tableau complet de ce qui s’est passé nous est donné :
« Mais Étienne, rempli d’Esprit Saint, fixa les regards vers le ciel et vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. Il dit : Voici : je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » (Ac 7.55-56).
Le Fils de l’homme se tient à la droite de Dieu. Partout ailleurs dans l’Écriture, lorsqu’il est fait mention du Fils de l’homme au ciel, il est toujours représenté assis à la droite de Dieu. Cependant ici, le Fils de l’homme dans les cieux, à la droite de Dieu, n’est pas assis, mais debout.
Qu’est-ce que cela signifie? Cela signifie qu’il y a en réalité deux salles d’audience. L’une d’elles se trouve sur la terre. Et c’est là que la justice va écraser implacablement jusqu’à mener à la dégoûtante erreur judiciaire. Dans cette situation, dans cette salle d’audience sur terre, Étienne prend la défense de Jésus. Mais à cause de cela, dans le tribunal céleste, l’endroit où la justice rendue est celle qui compte vraiment, Jésus prend la défense d’Étienne. Le juge devient l’avocat. Le roi devient l’intercesseur. Et, en fait, nous ne devrions pas en être surpris, car Jésus ne fait que réaliser la promesse qu’il a déjà faite pendant son ministère terrestre, non seulement à Étienne, mais à tous ses disciples, à toute l’Église. « C’est pourquoi quiconque me confessera devant les hommes, a promis Jésus, je le confesserai moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux » (Mt 10.32). Il ne peut y avoir de plus grande source de confiance pour l’Église d’aujourd’hui que celle-là.
« Puisque nous avons un grand souverain Sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus le Fils de Dieu, tenons fermement la confession de notre foi. » Amen.