Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

L’Église est un corps en pleine croissance. Notre Église est un organisme vivant appelé à grandir. La semaine dernière, nous avons vu que les petites Églises ne sont pas insignifiantes. Elles ont leur place dans le plan de Dieu. Le but de toute Église est de servir Dieu et de vivre pour sa gloire. Dieu est glorifié quand son Église grandit! Je ne parle pas de la croissance numérique. Dieu peut donner la croissance en nombre. Le texte d’aujourd’hui nous parle toutefois d’une croissance spirituelle. « En disant la vérité avec amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef, Christ » (Ép 4.15). Il ne s’agit pas d’une croissance forcée, mais d’une croissance dans l’amour et dans la foi. Notre Église a beaucoup grandi en maturité spirituelle, par la grâce de Dieu. Nous sommes appelés à grandir encore plus! Cette année, nous avons choisi pour nos visites pastorales le thème grandir en maturité. Que ce soit notre prière et notre désir! Le Seigneur fait grandir son Église jusqu’à pleine maturité.

1. Les moyens qu’il utilise pour la faire grandir⤒🔗

Jésus est le seul qui soit capable de faire grandir son Église. C’est lui la source de toute croissance. « Nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef » (verset 15). « De lui, le corps tout entier… tire son accroissement » (verset 16). Paul compare l’Église à un corps humain. Notre corps a besoin d’une tête, tout comme l’Église a besoin d’un Chef! La tête ou le chef possède les ressources pour faire grandir le corps. Nous avons besoin d’être branchés à la tête. Nous avons besoin d’être unis à Jésus par la foi.

Après sa victoire sur la croix, le Seigneur Jésus est monté au ciel. Pas pour abandonner son Église, mais pour en prendre soin et la nourrir! Notre texte nous dit : « Il est monté dans les hauteurs, il a emmené des captifs et il a fait des dons aux hommes » (verset 8). Jésus est décrit comme un conquérant puissant qui parade dans les rues après sa victoire sur ses ennemis et qui est fier de distribuer le butin de ses conquêtes. Le butin, ce sont les dons variés qu’il distribue à son Église. Nous avons tous reçu des dons spirituels différents. Mais Paul s’intéresse à des dons bien particuliers. « C’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs » (verset 11). En fait, ces dons ne sont pas des habiletés, mais des personnes!

Les apôtres ont vécu avec Jésus, ils ont été témoins de sa résurrection, ils ont été choisis pour annoncer l’Évangile et pour fonder son Église. Les prophètes ont reçu des révélations spéciales pour aider le travail des apôtres, par exemple le prophète Agabus (Ac 11.28; 21.10). Aujourd’hui, des apôtres et des prophètes, ça n’existe plus. Si quelqu’un vous dit qu’il est prophète, ne l’écoutez pas! Cependant, l’Église est fondée sur l’enseignement des apôtres et des prophètes d’autrefois (Ép 2.20). Les évangélistes sont des missionnaires qui implantent de nouvelles Églises, comme Philippe et Timothée (Ac 21.8; 2 Tm 4.5). Les pasteurs et docteurs prennent soin du troupeau et enseignent le peuple de Dieu dans la doctrine chrétienne. Dieu donne encore aujourd’hui des évangélistes, des pasteurs et des enseignants pour que son Église grandisse.

Des parents qui aiment leurs enfants veulent les voir grandir. Nous leur donnons de la nourriture, de bons soins, des conseils, des corrections, des encouragements, pour qu’ils puissent grandir. Notre bon Père céleste veut faire grandir en maturité son Église. Il nous a donné son Fils, victorieux sur le péché et sur la mort. Le Seigneur Jésus nous donne les moyens nécessaires pour grandir en maturité. Quels moyens utilise-t-il? Toutes sortes de dons variés, mais spécialement le ministère de la Parole confié aux pasteurs et aux enseignants. Saviez-vous que vos pasteurs et vos anciens sont des cadeaux? Des cadeaux très imparfaits, c’est vrai, des pécheurs pleins de faiblesses, mais tout de même des cadeaux que Dieu vous a faits! Soyez reconnaissants!

Ces hommes ont un grand rôle à jouer. Ils sont là « pour le perfectionnement des saints, cela en vue de l’œuvre du service et de l’édification du corps du Christ » (verset 12). Chaque membre de l’Église a reçu des dons, des habiletés, des bénédictions. Les pasteurs et les anciens leur viennent en aide pour que chaque membre se perfectionne, pour que chacun s’active à servir avec les dons qu’il a reçus. De cette manière, le corps tout entier se construira. Si le ministère de la Parole et de la pastorale est bien fait, l’Église sera nourrie et le corps grandira dans l’unité et la maturité. Autrement dit, nous, les pasteurs et les anciens, nous ne sommes pas là pour faire tout le travail, nous sommes là pour vous enseigner et vous aider à faire le travail.

Nous avons une grande responsabilité! Prêcher la Parole fidèlement, donner le bon exemple, veiller à ce que chacun reçoive la nourriture nécessaire, s’assurer que tous les membres développent leurs talents et les mettent au service des autres. La croissance du corps en dépend.

Chaque membre du corps a aussi sa responsabilité. Chacun doit recevoir la Parole prêchée et enseignée. Comment recevez-vous l’enseignement des pasteurs et des anciens que Dieu vous a donnés? « Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice » (2 Tm 3.16). Les prédicateurs sont là pour expliquer les Écritures et pour montrer comment mettre la Parole de Dieu en application. C’est votre devoir de recevoir leur enseignement, leur encouragement et même leurs reproches. Le but visé est de vous perfectionner à vivre selon la volonté de Dieu. Comment recevoir la Parole? Avant le culte, préparez-vous à recevoir humblement la prédication; soyez attentifs durant la prédication; par la suite, discutez-en en famille, examinez votre vie à la lumière de ce que vous avez entendu, confessez vos péchés, cherchez le secours de Dieu. Il y a aussi le catéchisme, les études bibliques, les visites pastorales. Utilisez-vous au mieux ces moyens pour grandir? Nous devrions nous préparer avant les visites pastorales, prier, réfléchir à notre vie spirituelle. La visite des anciens n’est pas seulement une visite de deux personnes. C’est une visite officielle des ambassadeurs de Jésus-Christ. Nous devrions nous préparer à communiquer avec eux ouvertement pour qu’ils puissent être en mesure de nous encourager dans notre vie chrétienne. La question n’est pas de savoir si j’aime mieux tel ancien ou tel pasteur. La question est de savoir si je suis prêt à recevoir les ambassadeurs que Dieu m’envoie.

Soyons reconnaissants! Dieu est plein de sagesse! Il a donné à son Église des moyens bien adaptés pour que nous puissions grandir en maturité.

2. Le but de cette croissance←⤒🔗

Le but de tout parent est de voir ses enfants devenir des adultes. Quelle joie pour des parents de voir leurs enfants devenir des hommes et des femmes solides et responsables! C’est exactement le but que notre Père céleste a pour nous. Il veut que nous devenions des adultes spirituels. Il veut nous faire grandir « jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ » (verset 13).

Ce verset nous propose un triple but. D’abord, grandir dans l’unité de la foi. Nous sommes déjà unis dans une même foi (versets 4 et 5). Nous avons toutefois pour but de devenir de plus en plus unis dans la connaissance de Dieu, jusqu’à l’unité complète. Grandissons-nous ensemble dans l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu? Cette connaissance n’est pas théorique. Elle nous fait vivre ensemble dans la joie du salut. Elle nous fait connaître ensemble la richesse insondable de Jésus-Christ. Chacun de nous a besoin de connaître Jésus-Christ et de croire en lui. Nous avons également besoin tous ensemble d’être unis dans une même foi et dans une même connaissance.

Deuxième but : Jésus veut que nous parvenions à pleine maturité, « à l’état d’homme fait ». Grandir dans la foi et la connaissance conduit à la maturité. Chaque membre de l’Église devrait viser cette maturité, pour être capable de prendre des responsabilités dans l’Église. On devrait pouvoir compter sur vous. Nous ne pouvons pas rester des enfants spirituels. Nous devons toujours avancer vers le but. Utilisez-vous les moyens que le Seigneur Jésus nous donne pour acquérir cette maturité pratique dans la foi et l’obéissance?

Troisièmement, Jésus veut que nous soyons de plus en plus remplis de lui, pour devenir « à la mesure de la stature parfaite du Christ ». Voilà tout un but! La mesure de la stature parfaite du Christ! Quand nous grandissons dans la foi et la connaissance, nous devenons de vrais adultes, à l’image de Jésus. Il veut nous remplir de plus en plus de son Esprit pour que nous ayons la même taille que lui! Chacun de nous individuellement, et nous tous ensemble, en Église. Après tout, nous sommes son corps, un corps en développement jusqu’à devenir comme lui! Jésus est monté au ciel dans la position la plus élevée qui soit. Le but qu’il a pour nous est très élevé, lui aussi, le plus élevé qui soit. Cela peut nous paraître incroyable, complètement hors d’atteinte. Il a pourtant promis de le faire. Croyons-nous qu’il veut et qu’il peut vraiment nous amener à ce but? Avons-nous ce but, cette espérance, pour nous-mêmes et pour notre Église? Un corps uni, parvenu à maturité, où Jésus habite richement!

3. Les signes de croissance←⤒🔗

Nous ne sommes pas encore rendus au but, mais déjà nous voyons des signes de croissance. Un premier signe indiqué dans notre texte est le discernement et la stabilité. « Ainsi nous ne serons plus des enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine, joués par les hommes avec leur fourberie et leurs manœuvres séductrices » (verset 14).

Un enfant, c’est très beau. Quand des parents amènent leur bébé à l’église pour la première fois, tout le monde est souriant, tout le monde veut voir cette merveille. Mais personne ne se réjouit quand une grande personne reste bébé toute sa vie. Nous commençons notre vie chrétienne comme un bébé spirituel. C’est très beau! Nous sommes tout enthousiastes de découvrir la joie du salut en Jésus-Christ. Au début, nous connaissons très peu la Bible. Nous ne sommes pas toujours en mesure de bien évaluer les idées de la culture et de la société. Nous avons besoin de connaître la Parole de Dieu pour discerner le vrai du faux et faire du ménage dans nos vies. En grandissant, nous commençons à faire la distinction entre le bien et le mal, mais nous n’avons pas toujours la force nécessaire pour tenir ferme devant les pressions sociales, un peu comme un enfant qui apprend à marcher et qui n’est pas solide sur ses pieds. Nous avons besoin d’acquérir la maturité pour devenir solides dans la foi.

Le problème, c’est quand le développement s’arrête trop tôt et que nous restons immatures spirituellement. Celui qui refuse de grandir sera toujours instable. Il se laissera tromper par les fausses doctrines, il se laissera entraîner par les mauvais compagnons. Il sera incapable de résister aux tentations. Bref, il demeurera très vulnérable aux pièges du diable. Comme un bateau sans gouvernail sur une mer déchaînée, ballotté par le vent.

Nous vivons à une époque qui refuse de grandir en maturité. On vit centré sur soi, à la recherche du plaisir, incapable de s’engager. Les dirigeants sont loin d’être des modèles! Des hommes d’État consultent les boules de cristal. D’autres pratiquent le « taï chi » ou s’assoient dans des pyramides de verre pour canaliser l’énergie cosmique. Des professeurs d’université croient à la réincarnation. D’autres pratiquent le yoga pour redresser leur chakra… Il existe tellement de mensonges et de superstitions. Quand on reste immature, il est si facile de se laisser entraîner à tout vent de doctrine, empêtré dans les fourberies des hommes et les manœuvres séductrices du diable. La maturité chrétienne n’est pas un luxe, c’est une nécessité! Sommes-nous capables de discerner les pièges du diable? Sommes-nous fermes et solides en Jésus-Christ? Recherchons-nous cette maturité spirituelle?

Un autre signe de croissance consiste à dire la vérité dans l’amour (verset 15). Si nous acceptons l’enseignement des apôtres communiqué par les pasteurs, si nous grandissons dans la connaissance du Fils de Dieu, si nous rejetons l’erreur, alors nous avons tout ce qu’il faut pour dire la vérité! Dire la vérité à son mari, à son épouse, à ses parents, à ses enfants. Dire la vérité au travail, à l’école, à son voisin. Dire la vérité à ses frères et sœurs dans l’Église. Quel grand bienfait dans ce monde de mensonge! Dieu a ouvert la bouche pour nous parler par les apôtres et les prophètes. Les pasteurs et les anciens ouvrent leur bouche pour nous enseigner selon la doctrine des apôtres. C’est maintenant votre tour d’ouvrir la bouche pour dire la vérité.

Mais comment la dire? Sèchement, durement? Non, avec amour! « Mais en disant la vérité dans l’amour, nous croîtrons… » (verset 13). La vérité est une chose excellente, quand elle est dite avec amour. Il faut beaucoup de maturité pour dire la vérité dans l’amour. Et quand vous dites une parole de vérité avec amour, vous contribuez à faire grandir l’Église.

Un troisième et dernier signe de croissance se trouve dans la cohésion du corps. « De lui, le corps tout entier bien ordonné et cohérent, grâce à toutes les jointures qui le soutiennent fortement, tire son accroissement dans la mesure qui convient à chaque partie » (verset 16). Dans un corps humain, toutes les parties sont interreliées. L’estomac digère les aliments, le sang transporte ces aliments digérés dans les cellules, le cœur pompe le sang, les poumons donnent au sang l’oxygène pour les cellules et rejettent le CO₂, les reins nous débarrassent des déchets, les os protègent tous ces organes et soutiennent le corps, les muscles font bouger les os, le système nerveux coordonne le tout. Si une partie fonctionne mal, tout le reste en souffre. L’Église est un corps où toutes les parties sont interconnectées. On ne peut pas se permettre d’avoir des membres qui restent isolés des autres. Cet isolement nuit à la santé et à la croissance du corps.

Jésus veut que tout son corps grandisse harmonieusement, pas seulement quelques membres. Imaginez si certains membres de votre corps avaient grandi plus que d’autres. Vous auriez une jambe très développée et une autre trop courte; une cage thoracique bien formée, mais des poumons atrophiés; un système sanguin normal, mais un cœur trop petit. Ce ne serait pas viable. L’Église est un corps qui doit grandir de manière « bien ordonnée et cohérente ». On ne peut pas se permettre d’avoir des membres qui grandissent beaucoup et d’autres qui restent tout petit. Un tel déséquilibre causera des problèmes à tout le corps. Jésus a prévu que son Église « tire son accroissement dans la mesure qui convient à chaque partie ». Une bonne cohésion est requise pour assurer la croissance de tout le corps, dans chacune de ses parties! Sommes-nous tous interconnectés? Jésus nous donne sa nourriture spirituelle. Est-ce que nous sommes en communication les uns avec les autres pour distribuer cette nourriture partout dans le corps? Jésus est la tête, le centre nerveux. Est-ce que chaque membre contribue à transmettre aux autres les influx nerveux pour assurer la santé du corps?

Quand la croissance n’est pas comme nous espérons, qu’arrive-t-il? Certains membres deviennent frustrés. Vous savez, la frustration n’a jamais contribué à faire grandir personne. Un jardinier ne tire pas sur ses plantes pour les faire pousser. Il les arrose, il met de l’engrais, il est patient. Paul termine en disant que « le corps s’édifie lui-même dans l’amour ». Pas dans l’impatience, pas la frustration. Il s’édifie dans l’amour. C’est la colle qui tient toutes les jointures ensemble et qui assure la croissance de tout le corps.

Que Dieu nous donne la joie de voir le corps de Jésus grandir et se développer parmi nous jusqu’à pleine maturité, pour sa seule gloire! Amen.