Cet article a pour sujet la promotion de l'avortement par les alarmistes climatiques pour réduire la population, ainsi que l'utilisation de la peur du climat par l'industrie de l'avortement pour promouvoir son programme.

Source: Cornwall Alliance. 6 pages. Traduit par Paulin Bédard

L’utilisation de la peur du changement climatique pour promouvoir l’avortement

Il y a quelques semaines, j’ai été invité à m’adresser à Campaign Life Coalition Ottawa [Coalition Campagne Vie Ottawa] au sujet du changement climatique et de la menace potentielle que l’alarmisme climatique fait peser sur les objectifs des gens pro-vie. Le titre de l’événement est « Pourquoi l’alarmisme du réchauffement climatique est une menace pour les enfants à naître… et pour le mouvement pro-vie ».

En préparation de l’événement, j’ai cherché à savoir si les groupes d’activistes climatiques avaient quelque chose à dire sur l’avortement et j’ai été surpris de constater que c’était effectivement le cas. Bien que leur position soit généralement dissimulée sous un prétendu respect des droits de la femme, nombre de ces groupes soutiennent fermement l’avortement, et il est clair que leur volonté de dépeupler la planète en est une raison majeure. Par exemple, dans son interview du 6 février 2017 avec l’animateur de Fox News Tucker Carlson1, Michael Brune, alors directeur général du Sierra Club, a été interrogé :

« L’année dernière, à l’occasion de l’anniversaire de Roe v. Wade, vous avez tous publié un communiqué de presse disant que le Sierra Club était solidaire de [l’organisation proavortement] Planned Parenthood. […] Pourquoi l’avortement légal améliore-t-il l’environnement? »

Brune a répondu par la justification habituelle, à savoir qu’il croyait en l’émancipation des femmes, etc.

Carlson a donc reposé la question :

« Qu’est-ce que cela apporte à l’environnement? En quoi l’augmentation du nombre d’avortements ou la légalisation de l’avortement contribuent-elles à la protection de l’environnement? »

Brune a finalement admis :

« Eh bien, cela permet de faire face au nombre de personnes qui vivent sur cette planète. Nous pensons que l’un des moyens de parvenir à une population durable est de donner aux femmes les moyens de faire des choix concernant leur propre famille. »

Bingo.

Ils veulent l’avortement parce qu’ils veulent moins de gens sur terre pour prétendument protéger l’environnement, en particulier pour « arrêter le changement climatique », un objectif totalement impossible, bien sûr. Brune s’est ensuite vanté de la façon dont le Sierra Club « travaille dur pour passer des combustibles fossiles à l’énergie propre ». Oui, cela aussi réduirait la population de la terre puisque l’abandon de ces combustibles fiables à tout moment dans un avenir prévisible entraînerait la pauvreté, la famine et des guerres, tuant des milliards de personnes.

Il semble que cela dure depuis longtemps. Dans le communiqué de presse de 1998, « Le Sierra Club consacre des millions à la propagande en faveur de l’avortement2 », Life Site a rapporté que Sierra payait pour des publicités politiques à la télévision et à la radio, promouvant, entre autres, les « droits à l’avortement ».

Il semble qu’ils soutiennent toujours cet objectif. Par exemple, dans le sillage de l’annulation de Roe v. Wade par la Cour suprême l’année dernière, Sierra a publié « Pourquoi la justice environnementale fait partie de la justice reproductive — Sierra Club3 », un article alambiqué qui attribuait à « l’écofascisme » la décision de la Cour de reléguer la législation sur l’avortement aux États.

D’autres groupes écologistes tiennent des propos similaires depuis des années, sans doute pour les mêmes raisons :

Une lettre ouverte4 de soutien à Planned Parenthood [Planification familiale], envoyée le 22 mars 2017 aux principaux élus fédéraux, a été signée par :

  • Alaska Wilderness League [Ligue pour la nature sauvage de l’Alaska]
  • Green For All [L’écologie pour tous]
  • Green Latinos [Latinos verts]
  • League of Conservation Voters [Ligue des électeurs pour la conservation]
  • Natural Resources Defense Council [ Conseil de défense des ressources naturelles]
  • Oil Change International [Changement du pétrole international]
  • Safe Climate Campaign [Campagne pour un climat sain]
  • Sierra Club
  • The Climate Reality Project [Le projet Réalité climatique]

Le Fonds mondial pour la nature a publié « Des personnes en bonne santé, des écosystèmes sains, un manuel sur l’intégration de la santé et de la planification familiale dans les projets de conservation5 », dans lequel il déclare :

« Les programmes de santé reproductive comprennent des activités telles que […] la réduction de la pratique d’avortements dangereux, la fourniture de soins post-avortement… »

Le Centre pour la diversité biologique s’est opposé aux projets républicains visant à supprimer les services de santé reproductive de Planned Parenthood [Planification familiale] et à interdire l’avortement après six semaines. Son article en ligne, intitulé « S’attaquer au problème de la population6 » l’affirme sans ambages :

« La croissance de la population humaine est à l’origine des problèmes environnementaux les plus pressants… »

Le World Watch Institute [Institut de surveillance mondiale] a déploré ceci :

« L’absurdité juridique de la réduction de l’accès à l’avortement dans les pays en développement place l’administration américaine en violation flagrante du programme d’action du Caire de 1994. »

Dans le magazine World Watch, Richard Hayes a déclaré :

« Il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas tracer des lignes qui protègent le droit à l’avortement et la recherche médicale tout en interdisant les applications de la science génétique qui ouvrent la porte à des résultats profondément indésirables.7 »

Certains médias sont d’accord. Dans « Avoir un bébé en 2021, est-ce du pur vandalisme environnemental?8 » Nell Frizzell, rédactrice du magazine Vogue, s’inquiète…

« … fébrilement de la pression sur les ressources de la terre qu’un autre enfant occidental ajouterait. La nourriture qu’il [l’enfant qu’elle envisageait initialement d’avoir] mangerait, les couches qu’il porterait, l’électricité qu’il utiliserait; avant même d’avoir commencé à s’asseoir, mon enfant aurait déjà contribué bien davantage au changement climatique que son homologue du Kerala ou du Sud-Soudan, par exemple. »

Peter Jacobson, professeur d’éducation et de recherche économique à l’Université d’Ottawa, a démontré dans un article9 que les défenseurs pro-vie devraient étudier que ses craintes sont généralement erronées.

Ou encore « Les enfants sont mignons, mais ils ne sont pas vraiment écologiques », un article du Times Trends de 2017 partagé sur le Web (et réfuté dans « La valeur des enfants dépend-elle de leur utilité? — Les enfants sont un cadeau, pas un handicap10 »).

Ce n’est pas seulement que les groupes environnementaux soutiennent l’avortement pour prétendument aider à atteindre leurs objectifs climatiques. Les organisations proavortement utilisent également la peur du climat pour promouvoir leur programme. L’Institut de recherche sur la population, basé en Virginie, résume bien cette situation dans son importante vidéo intitulée « Le changement climatique est une excuse pour l’avortement11 ». En voici quelques extraits :

« Les défenseurs de la crise climatique accusent l’activité humaine d’être la principale cause du changement climatique. Alors, pourquoi ne pas faire pression pour un accès mondial à l’avortement et à la contraception sous le couvert de l’activisme climatique pour s’attaquer à la source de tout changement climatique : l’humanité?
C’est précisément ce que l’industrie de l’avortement a tenté de faire. […] Les groupes de l’industrie de l’avortement ont lentement pris leurs distances avec le mouvement eugéniste et de contrôle de la population et se sont réincarnés dans un autre type de campagne qui promeut les “droits” de la femme.
Avec ce changement d’image, ils s’inscrivent dans un mouvement plus large qui leur donne plus de flexibilité et d’influence pour faire avancer leur objectif ultime : avoir des lois internationales sur l’avortement sous le couvert des droits de la femme et de la santé des femmes. Cette nouvelle catégorie de droits a permis aux défenseurs de l’avortement d’utiliser l’autonomie de la femme comme prétexte pour faire passer le mouvement pour le champion d’un mouvement qui est maintenant au premier plan des programmes dans le monde entier : le changement climatique.
Ils [les groupes de défense de la santé et des droits sexuels et reproducteurs] affirment que la planification familiale est une étape inévitable et nécessaire pour lutter contre le changement climatique. […] La Fédération internationale pour la planification familiale insiste sur le fait que la contraception et l’avortement sont des droits fondamentaux de la personne dont les femmes sont privées, en particulier dans les pays pauvres. Il est clair que l’association des lobbies de l’avortement à la crise climatique n’a pas modifié leur programme de contrôle de la population. Au contraire, elle leur a permis de rendre leur programme de contrôle de la population plus pertinent en intégrant la peur dans la théorie de la crise climatique et en revendiquant leur mouvement comme la solution. »

Bien entendu, certains universitaires encouragent la dépopulation depuis des décennies. Paul Ehrlich, ancien biologiste spécialiste des papillons à l’Université de Stanford, a réussi à effrayer le monde avec son livre de 1968 intitulé The Population Bomb [La bombe démographique]. Dans cet ouvrage, il a tenté de convaincre les lecteurs que l’économiste anglais Thomas Malthus avait raison de prédire la fin du monde en 1798. À la suite de cette publication extrêmement inexacte, Ehrlich s’est vu décerner le MacArthur Genius Award [le prix MacArthur du génie]. Cela lui a permis de bénéficier d’une tribune de choix pour présenter chaque année des prédictions catastrophistes, dont 100 % se sont révélées fausses. Aujourd’hui âgé de 90 ans, Ehrlich maintient qu’il a toujours eu raison, mais qu’il s’est trompé dans le choix du moment.

Plus récemment, dans « Le fossé de l’atténuation du changement climatique : les recommandations de l’éducation et des gouvernements ne parviennent pas à mettre en œuvre les actions individuelles les plus efficaces12 », publié en 2017 dans Environmental Research Letters [Lettres de recherche sur l'environnement], Seth Wynes et Kimberly A. Nicholas ont déploré le fait que les manuels scolaires et les documents gouvernementaux ne mettent pas l’accent sur les actions à fort impact visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ils expliquaient notamment qu’avoir un enfant de moins permettrait, en moyenne, d’économiser 58,6 tonnes d’équivalent CO2 (tCO2e) d’émissions par an pour les pays développés.

Et puis, bien sûr, il y a le Mouvement pour l’extinction volontaire de l’humanité13, qui essaie de nous convaincre de ne pas avoir d’enfants du tout. Ils soutiennent ceci :

« L’extinction progressive de l’espèce humaine par l’abandon volontaire de la reproduction permettrait à la biosphère de recouvrer une bonne santé. »

Outre le fait qu’il s’agit d’une vision du monde dangereuse et déprimante qui encourage le suicide, l’avortement, l’euthanasie et la stérilisation, tout cela est faux, bien entendu. Nous ne sommes pas surpeuplés et, comme nous le rappellent les chrétiens, la Bible dit :

« Voici que des fils sont un héritage de l’Éternel, le fruit des entrailles est une récompense » (Ps 127.3).

Même le Dr Carl Sagan, un humaniste et un partisan des croyances religieuses naturalistes qui trouve une signification religieuse dans le monde naturel, mais ne croit pas en Dieu, a déclaré :

« Le cosmos est en nous. Nous sommes faits d’étoiles. Nous sommes un moyen pour l’univers de se connaître lui-même. »

Même les personnes qui n’ont aucune foi religieuse peuvent et doivent considérer l’humanité comme merveilleuse. Chaque bébé qui naît est un merveilleux cadeau à l’univers, avec un potentiel illimité d’inventions, de philosophies, d’art, de musique, de science et de philanthropie. Tout, de Mozart à notre expansion dans l’espace, montre que nous ne sommes pas simplement une autre partie de la nature, mais que nous sommes en fait l’apogée de la vie sur notre planète, voire dans l’univers.

Notes

1. « Tucker Carlson Takes on Sierra Club Executive Director Michael Brune » [Tucker Carlson s’en prend à Michael Brune, directeur général du Sierra Club], Fox News, 6 février 2017.

2. « Sierra Club Spends Millions on Pro-abortion Propaganda » [Le Sierra Club consacre des millions à la propagande en faveur de l’avortement], Life Site, 20 avril 1998.

3. Eva Hernandez-Simmons, « Why Environmental Justice Is Part of Reproductive Justice » [Pourquoi la justice environnementale fait partie de la justice reproductive — Sierra Club], Sierra Club, 24 juin 2022.

4. Lettre ouverte du 22 mars 2017.

5. Judy Oglethorpe, Cara Honzak, Cheryl Margoluis, Healthy People, Healthy Ecosystems, A Manual on Integrating Health and Family Planning into Conservation Projects [Des personnes en bonne santé, des écosystèmes sains, un manuel sur l’intégration de la santé et de la planification familiale dans les projets de conservation], World Wildlife Fund, 2008.

6. « Tackling the Population Problem » [S’attaquer au problème de la population], Center for Biological Diversity.

7. World Watch Magazine, mars/avril 2007, vol. 20, n2.

8. Nell Frizzell, « Is Having A Baby In 2021 Pure Environmental Vandalism? » [Avoir un bébé en 2021, est-ce du pur vandalisme environnemental?], Vogue, 25 avril 2021.

9. Peter Jacobsen, « Is Having Children in 2021 Really “Environmental Vandalism”? » [Avoir des enfants en 2021, est-ce vraiment du “vandalisme environnemental”?], Fee Stories, 28 avril 2021.

10. Jordan Wootten, « Does the value of children depend on their usefulness? — Children are a gift, not a liability » [La valeur des enfants dépend-elle de leur utilité? — Les enfants sont un cadeau, pas un handicap], The Ethics & Religious Liberty Commission [La Commission pour l'éthique et la liberté religieuse], 18 mars 2021.

11. « Climate Change is an Excuse for Abortion » [Le changement climatique est une excuse pour l’avortement], Population Research Institute [Institut de recherche sur la population].

12. Seth Wynes, « The climate mitigation gap: education and government recommendations miss the most effective individual actions » [Le fossé de l’atténuation du changement climatique : les recommandations de l’éducation et des gouvernements ne parviennent pas à mettre en œuvre les actions individuelles les plus efficaces], Environmental Research Letters, OP Science, 12 juillet 2017.