2 Corinthiens 9 - Des offrandes de reconnaissance pour son don ineffable
2 Corinthiens 9 - Des offrandes de reconnaissance pour son don ineffable
2 Corinthiens 9
Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, Paul s’exclame : « Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable! » (2 Co 9.15). Ce don de Dieu, c’est le don de son Fils, le Seigneur Jésus-Christ. Le Fils était riche, pourtant il s’est fait pauvre par amour pour nous, afin que, par sa pauvreté, nous devenions riches. Le don de son Fils n’est pas seulement notre salut, mais aussi la source qui nous amène à donner aux autres et à servir les autres. Voilà la raison qui incite Paul à louer Dieu et à le remercier.
Les Corinthiens avaient commencé à recueillir de l’argent pour les croyants de Jérusalem qui étaient dans le besoin (1 Co 16.1-4). Le but de cette collecte était d’honorer le Seigneur et de faire preuve d’empressement à aider des frères dans le besoin (2 Co 8.19). Après avoir commencé avec enthousiasme, les Corinthiens tardaient maintenant à donner. Voyant leur inconstance, Paul envoie vers eux Tite et un autre frère dont nous ne savons pas le nom pour qu’ils le précèdent avant sa propre arrivée. Par le biais de ces deux émissaires, Paul leur conseille vivement de préparer leur offrande afin que l’éloge qu’il a fait d’eux ne soit pas réduit à néant (2 Co 9.3). Paul les encourage à donner généreusement et avec joie, comme des gens ayant eux-mêmes reçu le don de Dieu, ce don si généreux et fait avec tant de joie.
1. Les chrétiens de Macédoine⤒🔗
Paul cite en exemple les chrétiens de la Macédoine qui ont déjà donné généreusement et avec joie (2 Co 8.1-5; 9.2-3). Les Macédoniens étaient pauvres et pourtant ils avaient demandé de contribuer à la collecte en faveur de l’Église de Jérusalem, ce qu’ils avaient d’ailleurs fait. Contents de ce que le Seigneur leur avait donné, ils avaient fait preuve d’une grande générosité. Non seulement avaient-ils fait des dons en argent, mais ils avaient également donné leur propre vie pour les autres. Les Macédoniens étaient généreux, sachant que leur vraie richesse se trouvait en Jésus-Christ et dans le service fait en son nom auprès des autres.
Ironiquement, pour encourager les Macédoniens à passer à l’action, Paul avait fait valoir l’enthousiasme initial avec lequel les Corinthiens avaient commencé à donner (2 Co 9.2). Les Corinthiens avaient commencé à recueillir des fonds avec le désir d’atteindre l’excellence spirituelle. Ils avaient été suffisamment bénis en ressources matérielles pour donner abondamment aux autres; cependant, ils avaient beaucoup de difficulté à le faire. Au lieu de penser à la générosité de Dieu et à ce que cela impliquait dans leur interaction avec les autres, les Corinthiens avaient trop souvent tendance à penser uniquement à eux-mêmes. Paul les avait déjà réprimandés pour leur attitude indépendante lorsqu’il leur avait écrit : « Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie? Ou est-ce à vous seuls qu’elle est parvenue? » (1 Co 14.36).
2. Penser aux besoins des autres←⤒🔗
La collecte pour les croyants pauvres de Jérusalem avait cependant forcé les Corinthiens à étendre leur réflexion au-delà des limites de leur propre Église locale. La participation à cette collecte constituait une démonstration d’amour, un amour qui avait d’autres frères et sœurs à cœur dans l’Église. S’ils avaient refusé de donner, les Corinthiens seraient redevenus égoïstes, ce qui aurait eu un effet négatif sur les autres. Si les Corinthiens ne s’étaient souciés que de leurs propres besoins, les Églises dans les autres villes auraient été dans l’obligation de donner davantage pour arriver à répondre aux besoins de l’Église de Jérusalem. S’ils n’avaient pas contribué, les autres auraient alors dû payer la note, ce qui aurait été contraire au principe de l’équité spirituelle (2 Co 8.14).
Paul donne un exemple de ce principe d’équité spirituelle en rappelant comment Dieu avait pourvu aux besoins de son peuple en lui envoyant la manne alors qu’il se déplaçait dans le désert (Ex. 16). Quand Dieu avait donné la manne, ceux qui en recueillaient beaucoup et ceux qui en recueillaient moins en avaient suffisamment. L’idée que Paul voulait souligner était que certains dans l’Église ont davantage et d’autres ont moins, mais tous peuvent donner. Il doit y avoir égalité dans la volonté de donner et de servir.
La question n’était donc pas le montant d’argent donné, mais l’engagement envers le Seigneur et envers son Église que reflétait l’action de donner. Allaient-ils mettre à exécution leur promesse de donner? Les Corinthiens comprenaient-ils vraiment la grandeur de la générosité dont Dieu avait fait preuve envers eux en leur donnant son Fils? Si oui, ils n’allaient pas rester indifférents aux besoins des croyants des autres Églises et ils seraient prêts à donner lorsque Paul arriverait chez eux.
3. Semer, c’est récolter←⤒🔗
Pour s’assurer que les Corinthiens comprenaient bien l’enjeu, Paul s’adresse à eux de façon très directe : « En fait, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème en abondance moissonnera en abondance » (2 Co 9.6). Nous avons ici l’exemple d’un fermier qui sème ses graines. Un fermier qui ne sème que quelques graines ne moissonnera qu’une piètre récolte. Par contre, un fermier qui sème beaucoup de graines peut s’attendre à une récolte abondante. Donner, c’est comme semer. Lorsqu’on donne le minimum, jamais on ne pourra moissonner une récolte abondante. Les Corinthiens allaient peut-être se retrouver avec moins d’argent s’ils donnaient davantage, mais ils seraient enrichis par les bénédictions spirituelles qui en découleraient.
Paul ne prescrit toutefois pas un montant précis à donner. La façon dont nous distribuons nos dons est une affaire personnelle, mais « Dieu aime celui qui donne avec joie » (2 Co 9.7). Dieu pourvoit suffisamment à ce dont nous avons besoin, mais aussi pour que nous puissions partager avec d’autres (v. 8). Paul décrit ensuite la récolte abondante qu’il espère voir découler de ces dons abondants (v. 9-14). Ce qu’il désire pour les Corinthiens, ce sont des dons abondants, une récolte abondante, la joie, la prière les uns pour les autres et une immense reconnaissance envers Dieu (v. 15).
4. Une offrande de reconnaissance←⤒🔗
L’offrande que nous présentons en guise de reconnaissance est une occasion pour le peuple de Dieu de semer beaucoup de graines et de s’attendre à une récolte abondante à la gloire de Dieu à travers les œuvres accomplies par l’Église, que ce soit dans son environnement immédiat ou dans le cadre du champ de mission. Le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit, n’a pas besoin de notre argent. La terre appartient au Seigneur, avec tout ce qu’elle contient (Ps 24.1). Cependant, Dieu est glorifié et les besoins de son peuple sont comblés au moyen des offrandes de son Église.
Je vous encourage non seulement à participer généreusement aux offrandes recueillies régulièrement dans l’Église, mais aussi à donner lorsque des offrandes spéciales sont recueillies pour venir en aide aux victimes de grandes catastrophes ou pour répondre à tout autre besoin majeur urgent et inattendu. Notre volonté de donner démontre que nous appartenons à Jésus-Christ. Bien sûr, plusieurs non-chrétiens donnent aussi à différentes organisations engagées dans l’aide humanitaire, mais nous, chrétiens, qui avons été bénis par le don ineffable de Jésus-Christ, devrions faire preuve de bienveillance de manière toute particulière. Nous devrions donner de notre plein gré, sans contrainte (2 Co 8.3; 9.7), généreusement et sans lésiner (8.2; 9.6,13), avec enthousiasme et non à contrecœur (8.4,11-12; 9.7), de façon planifiée et non de façon désorganisée (9.7), avec sagesse et non de façon irresponsable (8.11-15).
Donner n’est pas un fardeau lorsque notre attention est fixée sur le Roi de gloire, ce Roi qui est également notre Sauveur crucifié. Notre cœur prend alors plaisir à le faire. Quand nous connaissons intimement ce que Dieu a fait pour nous à travers la personne et l’œuvre de son Fils, nos vies sont transformées. L’Esprit à l’œuvre dans nos cœurs nous rend capables d’agir à l’encontre des tendances de notre nature pécheresse. L’instinct naturel déchu veut tout garder pour soi, mais nous voulons donner. L’instinct naturel déchu veut que les autres nous servent, mais nous voulons servir les autres. L’instinct naturel déchu a soif de recevoir toute la gloire, mais nous voulons que Jésus reçoive toute la gloire.
L’offrande de nos dons et l’offrande de nos propres personnes sont des façons concrètes d’exprimer notre reconnaissance envers le Dieu vivant, notre Créateur, notre Pourvoyeur et notre Rédempteur. Le Fils de l’homme, qui était riche de la gloire céleste, est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. Saisissons-nous la grandeur de la richesse qu’il avait au ciel avant de venir sur terre? Comprenons-nous ce que le Fils a enduré par amour pour nous lorsqu’il est devenu homme et qu’il a porté nos péchés sur lui? Ces vérités merveilleuses et d’une profondeur indescriptible nous poussent-elles à louer Dieu de tout notre cœur, à le remercier et à le servir en toutes choses? Le don que Jésus a fait de lui-même en mourant sur la croix pour le pardon de nos péchés devrait être notre bien le plus précieux, plus que toute autre chose. Nos dons et notre service trouvent leur source dans le don ineffable du Fils et retournent à Dieu à travers la louange et la reconnaissance. Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable!