Actes 6 - Jésus donne des diacres à son Église
Actes 6 - Jésus donne des diacres à son Église
« En ces jours-là, comme les disciples se multipliaient, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service quotidien. Les douze convoquèrent alors la multitude des disciples et dirent : Il ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. C’est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l’on rende un bon témoignage, remplis de l’Esprit et de sagesse, et nous les chargerons de cet emploi. Pour nous, nous persévérerons dans la prière et dans le service de la parole. Ce discours plut à toute la multitude. Ils élurent Étienne, homme plein de foi et d’Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d’Antioche. Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains. La parole de Dieu se répandait, le nombre des disciples se multipliait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi. »
Actes 6.1-7
Jésus a donné à son Église le beau cadeau des diacres. C’est un don précieux, utile à l’Église, un don que notre Église n’a pas encore reçu. Nous devrions prier ou continuer de prier pour que Dieu, dans sa bonté, nous l’accorde. Aujourd’hui, nous allons considérer d’où vient ce don, en quoi il consiste et quel fruit il peut porter à la gloire de Dieu.
Actes 6 nous raconte dans quelles circonstances Jésus a donné, pour la première fois, des diacres à son Église. Jésus l’a fait au moyen des apôtres guidés par son Esprit. Cela ne veut pas dire que, dans l’Ancien Testament, il n’existait pas d’aide diaconale. Dieu avait fait comprendre à Israël qu’ils avaient l’obligation d’exercer concrètement l’amour et la miséricorde entre eux. Dieu leur avait commandé de prendre soin de l’étranger, de la veuve et de l’orphelin. Le peuple de l’alliance est appelé à prendre soin les uns des autres et à s’occuper de ceux qui souffrent et qui sont dans le besoin parmi eux. Mais en Actes 6, nous arrivons à une nouvelle étape. Un problème a surgi dans l’Église de Jérusalem. La solution a consisté à nommer des diacres. Cette solution a donné de très bons résultats. Jésus donne des diacres à son Église pour que toute l’Église puisse donner généreusement et pour que la Parole de Dieu se répande.
1. Le problème⤒🔗
L’Église de Jérusalem a beaucoup grandi. Ils ont commencé avec un groupe de 120, puis 3000 se sont ajoutés le jour de la Pentecôte. Luc nous dit ensuite que « le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés » (Ac 2.47). Puis, en Actes 4.4, un autre groupe de 5000 hommes fut ajouté, sans compter les femmes et les enfants. En Actes 5.14, Luc nous dit que « les multitudes d’hommes et de femmes qui croyaient au Seigneur augmentaient toujours plus ». L’Église de Jérusalem devait maintenant compter près de 20 000 membres.
Voilà une croissance numérique extrêmement rapide, mais aussi une croissance en qualité. Ils ont grandi spirituellement.
« Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières » (Ac 2.42).
« Tous ceux qui avaient cru étaient ensemble et avaient tout en commun. Ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun » (Ac 2.44).
Leur unité et leur sens de l’entraide faisaient qu’ils « obtenaient la faveur de tout le peuple » (Ac 2.41). Même après l’ajout de milliers de nouveaux croyants, ils avaient toujours un sens très fort du partage.
« Une grande grâce reposait sur eux tous. Car il n’y avait parmi eux aucun indigent; tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu et le déposaient aux pieds des apôtres; et l’on distribuait à chacun selon qu’il en avait besoin » (Ac 4.33).
Il n’est pas surprenant qu’ils aient eu un impact si puissant dans la ville.
Mais voilà maintenant que des « murmures » se sont élevés. « Comme les disciples se multipliaient, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux » (Ac 6.1). Des murmures dans l’Église! Le danger d’entendre des murmures dans l’Église est toujours présent. Il y aura toujours des mécontents et des grognons dans n’importe quel groupe. Sauf que dans l’Église, ce n’est pas normal. Jésus a prié le Père « afin que tous soient un; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17.21). Des murmures dans l’Église! L’unité était brisée. La croissance de l’Église s’en trouvait donc menacée, la croissance en nombre et la croissance en qualité. Quand on est mécontent, cela nous empêche de grandir dans notre foi et cela ne convainc pas les autres de devenir chrétiens non plus. C’est un mauvais témoignage qui ternit la gloire de Dieu.
Mais quel était le problème? Pourquoi ces murmures? « Les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service quotidien » (Ac 6.1). Il y avait deux groupes dans l’Église : des Juifs qui parlaient en hébreu et qui avaient grandi autour de Jérusalem, et des Juifs qui parlaient en grec et qui venaient de l’extérieur de la Palestine.
La plupart des commentateurs comprennent le problème de la façon suivante : Les veuves qui parlaient grec étaient négligées pendant la distribution quotidienne de la nourriture; elles n’avaient donc rien à manger pendant leur séjour à Jérusalem. Au lieu de vivre dans l’unité, l’Église se trouvait divisée pour des raisons linguistiques et culturelles. La solution était de nommer sept hommes pour réparer la division et pour s’assurer que la nourriture soit bien répartie. C’est là l’interprétation la plus répandue.
Sauf que le texte ne dit pas que ces femmes manquaient de nourriture. Le texte dit simplement qu’elles étaient « négligées dans le service quotidien », littéralement, elles étaient « négligées dans le diaconat quotidien ». Rappelez-vous, Actes 4 nous a déjà dit qu’il n’y avait pas d’indigent dans l’Église. On « distribuait à chacun selon qu’il en avait besoin ». Il semble donc étrange que, tout à coup, pour des raisons linguistiques, un groupe de veuves ne reçoive pas de nourriture.
Le mot « diaconat » signifie « service » et dénote l’idée que les croyants s’entraident. Le diaconat, c’est la communion fraternelle mise en action. Les membres du corps prennent soin les uns des autres pour que les dons de chacun soient bien utilisés et que personne dans l’Église ne soit dans le besoin. Les veuves hellénistes étaient négligées dans ce service. Cela peut vouloir dire qu’elles ne recevaient pas suffisamment. Mais cela peut aussi vouloir dire qu’elles ne donnaient pas suffisamment. Les croyants ont le privilège de s’entraider dans le « service quotidien », mais ces veuves étaient mises de côté. Elles auraient voulu contribuer, mais malheureusement elles n’avaient pas la possibilité de participer à l’entraide commune. C’est là le deuxième sens possible.
Et pourquoi aurait-on négligé de profiter de leur service? À cause de la barrière de langue et de culture. Elles parlaient en grec dans une Église où les autres parlaient en hébreu. C’est frustrant de parler dans une langue différente quand on veut servir et qu’on a de la difficulté à s’exprimer ou à comprendre les autres. Si vous allez dans un pays étranger pour aider temporairement à développer un projet missionnaire, la barrière linguistique peut devenir frustrante. On veut servir, mais on n’est pas capable de servir comme on voudrait parce qu’on est empêché par la langue ou par les coutumes du pays qu’on connaît moins bien. Ces veuves d’origine grecque vivant à Jérusalem se sentaient isolées du reste de l’Église. Elles n’étaient pas en mesure de donner aussi librement qu’elles auraient voulu. Elles avaient de la reconnaissance pour toute la richesse de leur salut en Jésus-Christ, mais elles ne pouvaient pas le manifester par des actes concrets de générosité. Ce qui fait que le reste de l’Église était privé des dons et des talents que Dieu avait donnés à ces femmes. Toute l’Église en souffrait. L’unité était brisée et le monde autour n’était pas encouragé à croire en Jésus-Christ.
2. La solution←⤒🔗
Les apôtres n’ont fait aucune de réprimande au sujet des murmures. Pourquoi? Parce que le problème n’était pas un péché spécifique, par exemple de la haine envers les Grecs ou une mauvaise attitude envers ces femmes. Quand Ananias et Saphira avaient menti, le problème concernait le diaconat. Pierre les avait réprimandés sévèrement et Dieu les avait fait mourir. Mais ici, les apôtres n’ont exprimé aucune réprimande. Le problème était un problème de communication et d’organisation. La solution était de nommer des personnes qui veilleraient à structurer le diaconat. Les veuves hellénistes pourraient alors être intégrées dans le service quotidien. Elles pourraient mieux participer à l’entraide et la communion fraternelle. Chacun dans l’Église pourrait partager ses dons avec les autres, on pourrait prendre soin les uns des autres, pour que personne ne soit dans le besoin.
Les apôtres n’avaient pas le temps de s’occuper du problème. Leur travail, c’était la prière et le service de la Parole. Ils ont réuni l’Église et leur ont dit :
« C’est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l’on rende un bon témoignage, remplis de l’Esprit et de sagesse, et nous les chargerons de cet emploi » (Ac 6.3).
Ces hommes avaient besoin de posséder des qualités spirituelles, ils devaient être remplis d’Esprit Saint et de sagesse. Pourquoi? Parce que le diaconat est un travail spirituel, pas seulement matériel.
On entend parfois des gens dans l’Église qui se demandent si nous avons encore besoin de diacres aujourd’hui. Après tout, le gouvernement avec ses programmes sociaux pourvoit à nos besoins matériels… On peut profiter de l’assurance-emploi, de l’aide sociale, des soins de santé, des prestations familiales… Alors pourquoi des diacres? Parce que les fonctionnaires de l’État ne sont pas nécessairement remplis de l’Esprit Saint et de sagesse… Ils n’ont pas tous le souci de veiller à ce que les dons et les talents des croyants soient bien utilisés à la gloire de Dieu et pour le bien de l’Église. La communion fraternelle n’est pas l’affaire du gouvernement. Voilà pourquoi nous avons encore besoin des diacres aujourd’hui. Parce que les diacres doivent s’assurer que la communion fraternelle soit mise en action de façon organisée et structurée dans l’Église. C’est leur travail, un travail hautement spirituel, un cadeau précieux que Jésus continue de donner à son Église jusqu’à son retour.
Il est intéressant de noter que les sept hommes qui ont été nommés avaient tous des noms grecs. Ils parlaient tous la langue grecque. Ils étaient les mieux placés pour communiquer avec les personnes d’origine grecque.
Une fois que l’Église a des diacres, cela veut-il dire que le diaconat est exercé par eux seuls? Les sept diacres devaient-ils maintenant s’occuper tout seuls de tout le « service quotidien »? Imaginez sept hommes prendre soin des besoins de 20 000 personnes pour que tout le monde soit satisfait! Impossible! Les diacres n’étaient pas là pour faire la totalité du diaconat. Ils étaient là pour organiser le diaconat, pour permettre que tous les membres participent plus pleinement au diaconat. Ils devraient veiller à ce que les veuves hellénistes ne soient pas négligées dans le service quotidien : ou bien qu’elles reçoivent selon leurs besoins, si l’on suit la première interprétation, ou bien qu’elles donnent à la pleine mesure de leur générosité, si l’on suit (préférablement) la deuxième interprétation.
Les sept diacres n’avaient pas besoin de tout faire, ils ne pouvaient pas tout faire. Et les membres de l’Église ne pouvaient pas non plus déléguer leurs responsabilités : « Maintenant que nous avons des diacres, c’est à eux de s’occuper du service! » Non, avant Actes 6, la multitude des croyants s’entraidait généreusement. Après Actes 6, la multitude des croyants était mieux en mesure de s’entraider généreusement. Les diacres veillent à ce que personne ne soit oublié dans le service diaconal. Ils encouragent, ils exhortent, ils développent le service pour que tous participent plus pleinement à la communion fraternelle et pour que les besoins de chacun soient mieux comblés.
L’Église a choisi sept hommes, on les a présentés aux apôtres. On a prié pour eux. Ils avaient besoin de l’aide de Dieu pour le bon exercice de leur fonction. Les apôtres leur ont imposé les mains. Ils étaient officiellement nommés. Ils pouvaient commencer leur travail avec l’assurance que Dieu les bénirait.
3. Le résultat←⤒🔗
Quel a été le résultat du travail de ces sept frères? Comment Dieu a-t-il béni? « La parole de Dieu se répandait » (Ac 6.7). Plus exactement : « La parole de Dieu grandissait. » En Luc 2.40, on apprend que, durant sa jeunesse, Jésus « grandissait ». En Matthieu 6.28, Jésus parle des lis des champs qui « croissent ». Grandir, croître, c’est le même mot. À Jérusalem, la Parole de Dieu grandissait à l’intérieur de l’Église. Elle grandissait dans le cœur des croyants, elle grandissait dans la communion fraternelle, dans le service, dans l’amour pour les frères et les sœurs. La prédication des apôtres leur a permis de retrouver l’unité, comme le Père et le Fils qui sont un. Le ministère des diacres a fortifié cette unité. La Parole grandissait dans l’Église. Et la Parole grandissait vers l’extérieur de l’Église. Elle se répandait plus loin. « Le nombre des disciples se multipliait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissait à la loi » (Ac 6.7). N’est-ce pas étonnant? Tout cela était le résultat, direct ou indirect, du ministère des diacres!
Les chapitres suivants nous montrent encore le fruit de leur travail. Étienne, un des sept diacres, a été arrêté parce qu’il prêchait l’Évangile. Les Juifs l’ont lapidé. L’Église de Jérusalem a subi la persécution, ce qui a forcé les croyants à se disperser en Judée et en Samarie. Résultat : leur témoignage s’est répandu encore plus. « Ceux donc qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, en annonçant la bonne nouvelle de la parole » (Ac 8.4). Ils n’avaient pas peur de parler de leur foi. Voilà un autre fruit tangible du travail des diacres. Dieu a béni leur travail à Jérusalem et le résultat s’est répercuté plus loin.
Jésus rassemble son Église par le service des apôtres, des pasteurs et des anciens. Ils prêchent la Parole, ils prient, ils prennent soin du troupeau. Mais Jésus rassemble aussi son Église par le ministère des diacres. Leur travail procure des bienfaits qui font grandir la Parole. Les croyants grandissent dans le service, ils grandissent dans la communion fraternelle, ils grandissent donc également dans le témoignage de l’Église dans le monde. « Père, je prie […] afin que tous soient un, […] afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17.21).
Jésus a confié aux diacres la responsabilité de veiller à ce que chacun dans l’Église participe aux bienfaits de la communion des croyants. Les diacres doivent veiller à ce que chacun reçoive selon ses besoins. Ils doivent aussi veiller à ce que chacun donne selon ses dons et ses talents. Il ne s’agit pas seulement d’organiser des collectes et ensuite de distribuer l’argent aux personnes dans le besoin. Cela fait bien entendu partie du ministère des diacres, mais leur travail est plus profond et plus étendu que l’aide financière.
Le jour où nous aurons des diacres, ils nous demanderont de contribuer financièrement pour aider des frères et des sœurs dans le besoin. Ils devront aussi nous demander : « Quels sont tes dons? Comment les mets-tu au service des autres? Toi qui as le don de la compassion, pourrais-tu aller visiter telle personne qui est malade? Toi qui as le don d’encouragement, pourrais-tu aller voir telle personne qui est dépressive? Toi qui as des talents de bricoleur, pourrais-tu aller aider telle personne qui a besoin de faire des rénovations à sa maison? » Les diacres devraient aussi nous demander : « Quels sont tes besoins? Comment pouvons-nous t’aider? Connais-tu des personnes dans l’Église qui auraient besoin d’aide? »
Jésus a donné à son Église le beau cadeau des diacres pour nous aider à nous aimer les uns les autres. Jésus nous a aimés le premier. Il s’est donné lui-même sur la croix, tout entier, pour nous, son Église. Aujourd’hui, il est vivant, il prend soin de son Église. Il nous libère du péché. Il veut nous libérer du péché d’égoïsme. Il veut nous apprendre à servir. Il le fait par sa Parole et par son Esprit. Il veut aussi le faire par le ministère des diacres. Les diacres font valoir que c’est une bénédiction d’aider et d’être aidé. Ils sont là pour nous aider à donner, de nous-mêmes, de notre temps, de notre argent, de nos talents, pour le bien des autres. Ils sont là aussi pour nous aider à accepter d’être aidés, car à cause de notre orgueil, il ne nous est pas toujours facile d’accepter de recevoir de l’aide. Le ministère des diacres : Quel beau fruit de l’œuvre de Jésus à la croix!
Le jour où nous aurons des diacres, ils n’exerceront pas eux-mêmes tous les services. Ils ne remplaceront pas notre service. Notre Église est déjà riche en plusieurs dons et talents qui sont exercés généreusement. Des diacres nous aideront à mieux développer encore le service. Quel est le résultat espéré? La Parole grandira dans l’Église, la Parole grandira vers l’extérieur de l’Église. Chacun sera plus efficace dans son service, l’Église sera plus unie, sa communion sera plus profonde, son témoignage dans le monde sera plus puissant et le Seigneur continuera d’ajouter à son Église d’autres personnes qui seront sauvées.
Prions afin que Dieu nous donne ce beau cadeau des diacres. Prions afin que l’Esprit Saint nous dirige dans nos réflexions et dans nos discussions ensemble. Prions pour qu’il nous prépare à choisir des diacres ayant les bonnes qualités spirituelles. Prions pour que leur futur ministère procure de nombreuses bénédictions à toute l’Église et pour la gloire de Dieu. Amen.