Apocalypse 3 - La ville de l'amour
Apocalypse 3 - La ville de l'amour
« Du vainqueur, je ferai une colonne dans le temple de mon Dieu. »
Apocalypse 3.12
Philadelphie, la ville de l’amour fraternel! Quel beau nom! Mais était-ce un nom approprié? Pas selon la Bible. L’amour fraternel ne peut exister et s’épanouir que là où Dieu est d’abord aimé, car l’amour vient de lui. Le véritable amour fraternel se trouve uniquement dans l’Église de Jésus-Christ, là où nous aimons le Seigneur et où, à cause de cet amour, nous nous aimons les uns les autres.
C’était le cas dans l’Église de Philadelphie. Parmi les sept lettres de l’Apocalypse, celle adressée à l’Église de Philadelphie est l’une des deux seules ne contenant aucun reproche. Le Seigneur Jésus-Christ, le Chef de l’Église, fait l’éloge de cette Église. Il dit : « Je sais que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole et que tu n’as pas renié mon nom » (Ap 3.8). Quels beaux compliments! Quelle bénédiction inestimable que d’entendre le Seigneur prononcer de telles paroles à propos de cette Église!
L’Église devrait toujours avoir pour but de plaire à son Seigneur, de marcher dans ses voies, de rester attachée à son Évangile et de proclamer son nom si merveilleux. C’est alors seulement que l’Église pourra vivre selon sa vocation sainte : glorifier Dieu et être une bénédiction dans notre monde qui se meurt.
Nous vivons à l’époque des conférences sur la croissance de l’Église et des séminaires religieux qui essaient d’adapter l’Évangile à notre société moderne. À peu près tout est utilisé et avancé pour intéresser les gens. Nous entendons de plus en plus parler de diverses méthodes inspirées du monde des affaires que l’Église devrait adopter comme modèles. « Plus c’est gros, mieux c’est. » Ce slogan semble être devenu la recette d’une Église florissante. Les mégaÉglises sont devenues un exemple de succès spirituel. Les gens voyagent de partout dans le monde pour venir apprendre comment ces Églises réussissent à attirer des milliers d’adorateurs à leurs célébrations. Les visiteurs sont encouragés à « venir tels qu’ils sont », à « se sentir libres d’explorer », à « voir ce qui leur est offert », à « essayer ce qu’ils aiment ». Depuis les services de garderie et les divertissements pour les jeunes jusqu’aux retraites pour femmes battues et jusqu’aux agences de rencontre pour célibataires, l’Église moderne essaie d’utiliser n’importe quel truc à la mode qui plaît aux gens.
Non, cette méditation ne cherche pas à ridiculiser le désir de voir d’autres personnes venir au Seigneur et apprendre à le connaître. On peut toujours faire mieux. Cependant, évaluer une Église à sa grosseur ou prétendre que « plus c’est gros, mieux c’est » ne correspond pas à ce que nous lisons dans la Bible. Nous devons nous laisser enseigner par notre Seigneur plutôt que par les attentes et les opinions surexcitées d’un christianisme qui ne croit plus dans le rôle essentiel de la Parole. Nous avons besoin aujourd’hui de prédicateurs fidèles. Nous avons besoin de bien utiliser les sacrements et d’appliquer la discipline dans l’obéissance. Ce sont les moyens que Jésus-Christ utilise pour rassembler, protéger et faire croître son Église.
Prenez par exemple l’Église de Philadelphie. Elle était peu nombreuse et peu puissante. Elle a pourtant reçu les éloges de Jésus-Christ! Non pas parce qu’elle offrait plus de cent programmes pour répondre aux désirs de chacun, mais parce qu’elle était attachée à sa Parole. Les chrétiens de cette Église aimaient Dieu et ils avaient de l’amour les uns pour les autres; c’est là le summum du christianisme. Ils n’avaient pas honte de Jésus-Christ, mais ils confessaient qu’il était la source de toute leur vie.
Le résultat : des portes se sont ouvertes! Seul Jésus-Christ peut faire cela, par sa Parole et son Esprit. Il détient la clé! Quand il ouvre, personne ne peut fermer et quand il ferme, personne ne peut ouvrir. Peu importe ce que nous faisons. Cela n’a rien à voir avec la quantité d’argent que nous dépensons ou la publicité que nous faisons. Seule la Parole, seules la proclamation fidèle de l’Évangile et la vie soumise à cet Évangile permettent la croissance d’une Église, tout d’abord spirituellement et, Dieu voulant, numériquement.
Nous, les chrétiens, n’avons pas de force en nous-mêmes. Nous nous sentons souvent si petits et si insignifiants dans ce monde. Nous aimerions tant voir de nombreuses personnes se tourner vers Jésus-Christ. Pourtant, lorsque nous restons attachés à l’Évangile de la grâce, lorsque nous gardons la Parole de Dieu, lorsque nous refusons de renier le nom de celui qui est saint, non seulement le dimanche, mais également durant la semaine, que ce soit dans le domaine politique ou dans nos contacts sociaux, à notre travail ou durant nos vacances, nous nous apercevons alors que la grande majorité des gens ne s’intéressent aucunement à notre message. La plupart des gens se fichent complètement de l’Église et ne la considèrent certainement pas comme la colonne et l’appui de la vérité.
Ils sont bien plus intéressés à ce qu’on réponde à leurs besoins de la manière dont eux le désirent plutôt que par l’épée de l’Esprit. Cette épée vient couper profondément dans nos vies et elle blesse. Elle doit blesser avant de nous procurer le seul réconfort qui puisse apaiser toutes nos craintes et toutes nos anxiétés.
Jésus a fait des éloges à l’Église de Philadelphie parce qu’elle a gardé sa Parole et qu’elle n’a pas renié son nom. Ce n’est pas arrivé seulement une fois ou deux. Ça n’arrivait pas non plus uniquement lors des occasions spéciales. C’était leur façon de vivre. C’est ainsi que ces croyants vivaient. C’est ainsi que cette Église s’affichait dans son environnement incrédule et idolâtre.
Renoncer à soi-même, refuser d’opter pour des solutions rapides, lutter contre sa vieille nature et se soumettre à la Parole du Christ dans toutes les facettes de la vie, tout cela implique un combat constant. Cependant, la récompense est glorieuse : non seulement le Seigneur se plaît-il à se servir de notre fidélité pour que d’autres se joignent à son peuple, mais en plus Jésus-Christ garde en réserve de grandes bénédictions pour ceux qui vaincront.
L’Évangile de Jésus-Christ ne nous promet pas une vie pleine de santé et de richesse. Il parle plutôt de souffrir et d’endurer patiemment les résultats qui s’en suivent lorsque nous accordons la priorité à Jésus-Christ et à sa Parole. Nous ne remporterons pas de concours de popularité. Nous ne serons pas invités à de grands dîners bien arrosés. Souvent, nous serons à peine tolérés et parfois même pas du tout. Mais le Christ dit : Je te protégerai au milieu des difficultés et des épreuves de cette vie.
Les efforts concertés du diable et de ses acolytes ont pour but de tromper les élus, si c’était possible. Ne vous inquiétez pas, dit le Seigneur, cela n’arrivera pas. Il va s’en occuper. Assurez-vous de vous accrocher à ce que vous avez. Combattez le bon combat de la foi, gardez précieusement l’Évangile de la grâce et n’ayez pas honte de confesser son nom. La société vous ignorera peut-être et la chrétienté dans son ensemble aura peut-être pitié de vous, mais n’oubliez pas que c’est lorsque vous êtes faibles que vous êtes forts. Lorsque vous ne compterez plus sur vous-mêmes, mais que vous dépendrez de sa puissance bienveillante, c’est alors et alors seulement que vous vaincrez. Et personne ne vous ôtera votre couronne.
Ceci n’est pas valable uniquement pour les chrétiens de Philadelphie, mais aussi pour les membres de l’Église de Jésus-Christ aujourd’hui. Nous aussi, nous avons peu de force en nous-mêmes. Nous sommes faibles et souvent craintifs, mais par la grâce de Dieu, nous restons attachés à la Parole du Christ et nous ne renions pas son nom. Le Seigneur dans sa clémence nous permet de n’avoir que le désir de nous accrocher à ce que nous avons. Nous chérissons ce que Dieu nous a donné dans les doctrines réformées du salut, dans lesquelles la gloire de Dieu vient en premier et qui nous amènent à aimer nos frères et nos sœurs.
C’est la raison pour laquelle nous sommes réconfortés par la promesse de notre texte. Que dit Jésus à tous ceux qui vaincront en gardant sa Parole, en aimant le Seigneur et en aimant les autres croyants? « Du vainqueur, je ferai une colonne dans le temple de mon Dieu » (Ap 3.12).
Dans le livre des Psaumes, nous lisons que les croyants israélites désiraient être dans le temple où Dieu habitait. Jésus-Christ dit que le jour viendra où tous ceux qui auront vaincu vivront avec Dieu dans son saint temple. C’est la nouvelle création, où Dieu habitera avec ses enfants. Ils le verront face à face et seront toujours comme des colonnes dans sa présence bénie, sans que rien ne vienne les ébranler ou les arracher à sa présence. Le nom de Dieu sera sur leur front, de même que le nom de la nouvelle Jérusalem et le nouveau nom de Jésus-Christ.
C’est évidemment un langage symbolique. Porter le nom de quelqu’un est une marque de possession. Les chrétiens appartiennent certes déjà au Seigneur, à l’Église et à Jésus-Christ. Pour l’instant, c’est une réalité reçue par la foi. Pour l’instant, nous sommes constamment assaillis par les doutes et exposés aux railleries de ceux qui s’opposent à Dieu et à son peuple. Tout cela va cependant changer! Cette situation ne durera pas, car Jésus-Christ vient bientôt. La nouvelle Jérusalem est déjà en train de descendre. Ce n’est qu’une question de temps. Nous ne savons pas combien de temps il reste, mais le jour viendra où les cieux se déchireront et notre Sauveur apparaîtra sur les nuages. Non seulement il vient en jugement contre les incroyants et les hypocrites, mais il vient aussi chercher ses enfants pour les amener à la maison, où ils pourront vivre pour toujours avec Dieu et avec lui-même dans la nouvelle Jérusalem.
Pour l’instant, nous sommes étrangers et exilés ici sur cette terre, car notre cité est au ciel. Lorsque le Christ reviendra, notre pèlerinage prendra fin et nous serons avec notre Seigneur pour toujours. Alors, plus jamais personne ne doutera que nous appartenons à Dieu. La création rachetée a été acquise par le sang de Jésus-Christ. Nous ne pouvons rien sans le sang de Jésus, car tout dépend de ce sang! Son sang versé pour nous enlève tous nos péchés et proclame que tout est pardonné.
Trouvons notre gloire dans la grâce de Dieu et efforçons-nous d’être comme l’Église de Philadelphie, l’Église de l’amour fraternel. Tenons fermement ensemble à ce que Dieu nous a donné et accueillons tous ceux qui se réjouissent avec nous de l’Évangile de Jésus-Christ. Combattons le bon combat de la foi. Nous restons faibles en nous-mêmes. Nous ne pouvons pas construire l’Église, encore moins ouvrir les portes pour que d’autres puissent se joindre à nous. Jésus-Christ le fera. Lui seul détient la clé du Royaume de Dieu, mais il utilise cette clé à travers notre fidélité à sa Parole.
Jésus-Christ n’évalue pas son Église selon sa grosseur, mais selon sa fidélité à la Parole de Dieu. Cette Parole a non seulement besoin d’être prêchée, mais aussi d’être vécue. Que cette Parole, l’Évangile de la grâce, nous rapproche de plus en plus du Seigneur et nous soude toujours davantage les uns aux autres. Qu’elle nous amène à désirer ardemment ce qui est à venir, car nous n’avons pas une cité permanente ici-bas, mais nous attendons la cité qui vient bientôt. Maranatha! Viens, Seigneur Jésus! Amen.