Cet article a pour sujet les signes de déclin et de décadence spirituelle de notre monde, les limites de notre vision, ce qui doit nous inciter à la prudence, et notre certitude concernant les derniers temps et le retour du Christ.

4 pages. Traduit par Paulin Bédard

Les choses empirent-elles?

  1. Un refroidissement grandissant
  2. Notre vision limitée
  3. Trouver la certitude

Les signes d’un monde en déclin se voient partout. Nous assistons à une guerre catastrophique en Europe. La célébration publique et agressive des modes de vie immoraux fait l’actualité. Les nouvelles nous rapportent des inondations et des incendies désastreux, et nous entendons parler de l’oppression constante des chrétiens.

Chaque semaine apporte son lot d’histoires décourageantes et alarmantes, comme les récits à couper le souffle sur la façon dont l’IA non régulée pourrait conduire à l’extinction de l’humanité. Il est évident que les choses s’aggravent rapidement.

Mais est-ce bien le cas? Notre monde est-il réellement en proie à un déclin précipité?

1. Un refroidissement grandissant🔗

L’Écriture est le prisme à travers lequel nous nous efforçons de regarder toute la vie. La Bible nous met en garde à plusieurs reprises contre les jours troublés qui précéderont le retour du Christ. Par exemple, Jésus prévoit dans Matthieu 24.6 : « Vous allez entendre parler de guerres et de bruits de guerres. » Nous entendons effectivement parler de conflits, qu’il s’agisse de guerres entre nations ou d’affrontements de races et d’idéologies. Pensons à la guerre brutale et violente qui s’est déroulée en Ukraine l’année dernière.

La guerre n’est qu’un signe parmi d’autres, et Jésus dit qu’elle n’est que « le commencement des douleurs » (Mt 24.8). Il parle également de famines, de pestes et d’autres catastrophes naturelles. De plus, Jésus nous assure que la persécution des chrétiens deviendra très répandue. Les publications de Portes Ouvertes ou de La Voix des Martyrs donnent certainement des comptes-rendus inquiétants de la persécution dans de nombreux endroits.

Dans notre propre contexte également, la discrimination discrète (et parfois pas si discrète) à l’encontre des chrétiens augmente. La morale biblique n’est manifestement plus en phase avec l’orientation de notre société, alors que tous les recensements nationaux font état d’un déclin continu de la fréquentation des Églises. C’est exactement ce que Jésus a prophétisé à propos de cette époque dans Matthieu 24.12 : « En raison des progrès de l’iniquité, l’amour du plus grand nombre se refroidira. »

Ses paroles brossent le tableau d’un monde qui s’éloigne de plus en plus de Dieu.

L’apôtre Paul dresse la liste de cette décadence spirituelle :

« Sache que, dans les derniers jours, surgiront des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, sacrilèges, insensibles, implacables, calomniateurs, sans frein, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, impulsifs, enflés d'orgueil, aimant leur plaisir plus que Dieu » (2 Tm 3.1-4).

Partout, nous voyons l’œuvre hideuse du diable, qui est venu pour « voler, tuer et détruire » (Jn 10.10). Il y a de nombreuses indications des effets dévastateurs de Satan dans ce monde. Cependant, les choses empirent-elles?

2. Notre vision limitée🔗

Le Nouveau Testament donne de nombreux avertissements sur l’époque qui précédera le retour de Jésus. Je ne minimise donc pas la réalité de toutes ces destructions. Je ne suis pas non plus optimiste quant à l’état de ce monde qui « soupire et souffre les douleurs de l’enfantement » (Rm 8.22), et je ne m’attends pas à un âge d’or avant le retour du Christ. Nous devrions toutefois juger le déclin du monde avec circonspection. Quelques bonnes raisons motivent cette prudence.

1. Nous ne sommes certainement pas la première génération à être convaincue que nous assistons à une détérioration marquée de la stabilité mondiale, voire que nous sommes confrontés à la perspective désastreuse de l’extinction de l’humanité.

Les calamités et les dangers imminents ont toujours préoccupé l’humanité. Au siècle dernier, pendant des décennies, la menace d’une guerre nucléaire catastrophique n’était que trop réelle. Il y a à peine une génération, on craignait grandement une explosion démographique et une pénurie alimentaire mondiale.

Les signes de la fin prophétisés par Jésus et par ses apôtres ont été observés à tous les siècles de l’histoire de l’Église du Nouveau Testament, et pas seulement à notre époque.

2. Les médias d’information exercent une énorme influence sur notre perception de la réalité. Par rapport aux personnes qui vivaient il y a seulement quelques décennies, nous sommes beaucoup plus conscients des catastrophes naturelles, des crises politiques et des événements violents qui se produisent dans le monde entier. Nous sommes souvent en mesure de les voir se dérouler en temps réel ou à travers des images saisissantes. Le cycle d’information qui s’étend sur 24 heures peut donner l’impression que les choses empirent parce qu’il y a toujours un nouveau cyclone, une nouvelle fusillade dans une école ou un nouvel attentat à la bombe à signaler. Le fait de consulter les nouvelles plusieurs fois par jour confirme notre perception de l’état sombre des affaires mondiales, tant sur le plan moral que politique.

L’actualité nous donne toutefois une image biaisée de la réalité. Nous devrions donc probablement être un peu moins pessimistes quant à ce qui se passe dans ce monde.

3. Il est bon de replacer les événements historiques dans leur contexte. Lorsque nous avons entendu parler pour la première fois de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, beaucoup ont probablement pensé aux paroles de Jésus concernant « les guerres et les bruits de guerre ». L’Écriture étant notre prisme, cela est tout à fait approprié. Toutefois, dans le contexte, la guerre en Ukraine est la première invasion à grande échelle d’un pays européen depuis la Seconde Guerre mondiale. Au cours des dernières décennies, la violence internationale a atteint un niveau historiquement bas en raison de facteurs tels que le coût économique élevé des guerres conventionnelles. Le fait de considérer les événements de manière isolée n’est pas un gage de précision.

Nous devrions être réticents à déclarer des « scénarios apocalyptiques » dans la petite tranche d’histoire que nous vivons, en reconnaissant à quel point notre perspective est limitée.

4. Nous avons tendance à nous centrer sur nous-mêmes. Parce que c’est cette vie que nous vivons et que nous n’avons aucune expérience d’une autre vie, nous concluons naturellement que notre époque est unique en son genre. Il peut même nous arriver de qualifier notre époque de « sans précédent » et d’affirmer que ça n’a jamais été aussi mal. Comment les choses pourraient-elles devenir encore pires? Mais là encore, notre vision est trop étroite. Même si le christianisme est en déclin en Occident, il continue de croître rapidement dans de nombreux pays non occidentaux. Par ailleurs, nous constatons que la trajectoire morale d’une culture ne correspond pas toujours à un déclin ininterrompu. Il suffit de penser au récent renversement de l’arrêt Roe v. Wade aux États-Unis, une victoire contre les fléaux de l’avortement que peu de chrétiens avaient osé imaginer.

Lorsque l’Écriture parle de « progrès de l’iniquité » ou de « méchanceté croissante », cela ne signifie pas nécessairement une trajectoire ininterrompue dans sa descente vers le chaos moral.

3. Trouver la certitude🔗

Alors, en ces derniers jours, quelles certitudes avons-nous? Tout d’abord, la Bible nous dit que « le temps est court » (1 Co 7.29) et que le jour du Christ est proche. Nous pouvons être certains que nous verrons « bientôt » notre Sauveur victorieux (Ap 22.20).

Deuxièmement, les événements catastrophiques et la dépravation morale continueront à caractériser cette dernière période de l’histoire du monde. Ce ne sont que les prémices de la colère de Dieu contre ceux qui le rejettent (Ap 6.1- 17).

Troisièmement, nous sommes certains que le Christ gouverne tout pour le bien de son Église (Ép 1.22), ce qui fait que nous devrions également nous attendre à ce que de bonnes choses se produisent. Et c’est certainement le cas : l’Évangile est prêché dans le monde entier (Mt 24.14), les croyants sont purifiés et le Dieu trinitaire est glorifié. Ces certitudes devraient façonner notre perspective sur l’avenir.

Si notre vision est entièrement pessimiste, notre attitude sera excessivement défensive, car nous nous préparerons à l’effondrement inévitable.

À l’opposé, si notre vision de l’avenir est naïve, nous pourrions être tentés de croire à de fausses notions de progrès humain ou de neutralité culturelle.

Toutefois, lorsque nous adoptons le réalisme plein d’espoir de l’Écriture, nous sommes sur un terrain ferme.

Quels que soient les signes inquiétants que nous observons aujourd’hui, nous ne savons pas si le Christ reviendra d’ici dix ans ou d’ici à ce que nos petits-enfants aient des enfants. Dans les années à venir, il pourrait bien y avoir une résurgence de l’influence chrétienne dans ce pays, comme il pourrait aussi y avoir une détérioration continue.

Ou encore il pourrait survenir des événements trop complexes pour être décrits simplement comme étant « pires » ou « meilleurs ».

Quoi qu’il en soit, Dieu nous appelle à nous préparer à la lumière de notre « bienheureuse espérance », qui est « la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ-Jésus » (Tt 2.13). Comme l’a dit l’un de ses apôtres : « la fin de toutes choses est proche; soyez donc sensés et sobres en vue de la prière » (1 Pi 4.7).

C’est certainement la meilleure façon de nous préparer au lendemain.