Christ ou Bouddha?
Christ ou Bouddha?
- Gautama Siddharta
- Principales croyances du bouddhisme
- Les quatre nobles vérités
- Vénération pour Bouddha
- Le bouddhisme zen
- La loi du karma
- Problèmes avec le karma et la réincarnation
- Le pardon en Jésus-Christ et l’espérance de la résurrection
- Recherche d’évasion de toute logique
- La place des femmes et l’adoration
- Vérité et mensonge, combat et victoire
- La paix avec Dieu
- Le dynamisme du christianisme
Christ ou Bouddha? Cet article sur ce thème a pour but de contraster l’enseignement de Jésus-Christ avec celui du bouddhisme. Notre époque souhaite volontiers confondre toutes les croyances, toutes les religions, et faire comme si toutes menaient au même but par des voies apparemment différentes, mais au fond très semblables les unes aux autres. La popularité des religions et spiritualités orientales est devenue une marque de la culture occidentale, tandis que le christianisme semble de plus en plus désaffecté en Occident. En particulier, le bouddhisme zen, popularisé par de nombreuses vedettes d’Hollywood, est devenu très à la mode auprès des nouvelles générations. L’ironie est que, pendant ce temps, la foi chrétienne se répand rapidement dans un pays comme la Chine, malgré les restrictions voire les persécutions dont elle fait l’objet. On compte quelque 80 millions de chrétiens dans ce vaste pays, ce qui constitue certes une bien petite minorité au sein de la population globale de la Chine, mais en soi une communauté très large en nombre.
1. Gautama Siddharta⤒🔗
Parlons donc du bouddhisme, et d’abord de son fondateur, Gautama Siddharta, auquel ses disciples ont donné le nom de Bouddha. Il vécut entre 563 et 483 av. J.-C. Fils de roi, il fut élevé en Inde, à 300 kilomètres de la ville de Patna. À l’âge de 29 ans, il abandonna secrètement sa femme et la cour du roi son père pour aller à la recherche de l’illumination et d’une voie qui répondrait aux problèmes de la souffrance. Il se dirigea vers le fleuve Gange, mais ne trouva pas cette voie auprès des brahmanes lettrés. La tradition rapporte qu’il l’aurait trouvée en méditant sous un arbre, une sorte de figuier. Il prêcha cette voie pendant 40 ans au cours d’une vie d’errance, et mourut à l’âge de 80 ans. Il fut incinéré, et, d’après la légende, ses cendres furent divisées en huit lots conservés dans huit pays différents.
Après sa mort, le bouddhisme se répandit dans toute l’Inde, sur l’île de Ceylan, puis dans le sud-est du continent asiatique, atteignant la Chine au 2e siècle apr. J.-C., ainsi qu’en Corée, au Japon, au Tibet et en Mongolie. De nombreuses variantes du bouddhisme se sont développées en s’adaptant aux cultures locales. On peut néanmoins distinguer deux branches principales du bouddhisme : La voie majeure (appelée mahayana ou grand véhicule) et la voie mineure (appelée hinayana ou petit véhicule). La première soutient que l’illumination est accessible à tous les hommes, la seconde qu’elle ne l’est qu’à un petit nombre d’adeptes.
2. Principales croyances du bouddhisme←⤒🔗
Quelles sont les croyances de base du bouddhisme, quelle que soit sa forme ou variante locale? Il y a en premier lieu deux enseignements que Bouddha a repris de la tradition indienne : tout d’abord la croyance en la réincarnation, c’est-à-dire que tous les êtres vivants renaissent après la mort et traversent une série d’existences parmi les hommes, les animaux, les dieux ou les damnés. En second lieu, à chacune de ces existences successives est attribuée une part de bonheur ou de malheur, selon la valeur morale des actes accomplis durant les vies précédentes. Il existe une justice inéluctable et automatique qui détermine cette valeur morale et qui fait transiter l’existence dans ces différentes formes humaines, animales ou spirituelles. L’étape finale de cette migration s’appelle le nirvana, c’est-à-dire l’absence de tout désir, de toute émotion. C’est à proprement parler le néant, un état de béatitude éternelle inconcevable à l’esprit des hommes.
3. Les quatre nobles vérités←⤒🔗
En plus de ces croyances de base, le bouddhisme enseigne ce qu’il nomme les quatre nobles vérités :
La première noble vérité est que la vie consiste en la souffrance, malgré les instants de bonheur. La vie est pénible et décevante, et n’apporte aucune plénitude.
La seconde noble vérité est que rien n’est permanent dans le monde, tout change. Or, les êtres humains souffrent parce qu’ils désirent justement ce qui n’est pas permanent.
La troisième noble vérité est que la seule voie pour se libérer consiste à éliminer tout désir pour ce qui n’est que temporel. C’est le début de l’éveil.
La quatrième noble vérité est que cet éveil peut être réalisé en développant la sagesse, la conduite morale et la discipline mentale. Il y a huit points pour progresser dans cette voie, comme le discours juste, la pensée juste, l’action juste, le mode de vie juste, l’effort juste, la méditation juste. Ce sont des attitudes et actions qui doivent être développées simultanément.
4. Vénération pour Bouddha←⤒🔗
Le bouddhisme ne reconnaît pas un Dieu Créateur ni la nécessité d’un salut pour les hommes, salut que Dieu seul peut effectuer. Il n’y a pas non plus de justice divine pour le bouddhisme, mais seulement une justice inhérente aux actes effectués par les hommes.
Peu à peu, la vénération pour Bouddha et ses disciples s’est transformée en culte. Les bouddhistes contemplent des images de Bouddha, non seulement pour y voir la source de l’illumination, mais en considérant ce culte comme une bonne action qui permet d’accumuler des mérites pour le cycle des réincarnations. On offre des fleurs, des parfums, des lampes allumées, de la musique et des chants de louange, on récite des textes sacrés attribués à Bouddha. Des pèlerinages sur les lieux saints et le culte des reliques se sont ajoutés à ces rites.
5. Le bouddhisme zen←⤒🔗
La forme la plus connue du bouddhisme en Occident est le bouddhisme zen, qui date du 5e siècle de notre ère. Il est avant tout panthéiste, c’est-à-dire qu’il insiste sur l’unité de la nature, et sur le fait que les êtres humains doivent devenir un avec la nature. Il n’est pas facile d’expliquer brièvement et clairement les croyances du bouddhisme zen. Tâchons pourtant d’en résumer l’essentiel. Pour le bouddhisme zen, il faut dépasser le stade du raisonnement logique, de la compréhension, de l’intellect et pénétrer directement dans l’identité de l’esprit de Bouddha. En dehors de cela, il n’y a pas de réalité. Le bouddhisme zen n’a pas de rites, pas de dieu, pas d’âme. Qu’est-ce donc que le zen? D’après l’un de ses promoteurs, le professeur Suzuki de l’université de Columbia, aux États-Unis, le zen c’est l’océan, c’est l’air, c’est la montagne, l’éclair et le tonnerre, la fleur printanière, la chaleur de l’été et la neige de l’hiver.
Plus encore que tout cela, le zen, c’est l’homme. Chaque acte accompli par l’homme dans la vie est zen. Aucune discussion compliquée n’est nécessaire ni aucune explication. Dieu n’est pas de l’autre côté et l’homme de ce côté-ci; Dieu est l’homme, et l’homme est dieu. Plus encore, toutes les choses sont dieu, et dieu est toutes choses. Il y a une unité absolue de toutes choses, et c’est là que réside le zen. Tout procède de cette unité qui est Esprit, et il n’y a pas d’autre réalité que cet Esprit. Il ne s’agit pas de l’esprit individuel, mais d’un Esprit qui a toujours existé, qui n’est pas né et qui ne mourra pas. Le monde que nous percevons en dehors de nous n’a pas de réalité finale, il n’est que relatif. Tant que les choses que nous percevons sont considérées individuellement, séparées du tout, elles sont illusoires et vides. Seul existe l’Esprit, si même on peut parler d’existence. Les bouddhistes zen ne veulent pas appeler cette réalité ultime Dieu, par crainte de confusion avec le Dieu des chrétiens. C’est la raison pour laquelle des noms divers sont donnés à cette réalité ultime.
Comment évaluer le bouddhisme zen dans une perspective chrétienne? Y a-t-il des points de rencontre entre cette croyance et la foi chrétienne? Par exemple l’abandon des intérêts égoïstes, le combat contre la souffrance? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de comparer les vues respectives de l’homme selon la Bible et selon le bouddhisme. On verra qu’elles diffèrent sur des points essentiels. Le premier est, bien sûr, que d’après la Bible, l’homme a été créé à l’image de Dieu, et que cette relation le définit. En second lieu, d’après la Bible, la souffrance humaine n’est pas liée à une illusion dont il faut s’échapper en abandonnant sa propre individualité. C’est le fruit d’un état général provoqué par une séparation d’avec Dieu, une aliénation dont les conséquences ont affecté l’univers tout entier.
6. La loi du karma←⤒🔗
Nous avons déjà fait mention de la croyance selon laquelle à chacune des existences successives de réincarnation est attribuée une part de bonheur ou de malheur, selon la valeur morale des actes qui ont été accomplis durant les vies précédentes. Ce qu’on appelle le karma est un type de rétribution inéluctable qui fait transiter chaque être vivant dans différentes formes humaines, animales ou spirituelles. En Thaïlande, on distribue aux touristes étrangers une brochure présentant cet enseignement de manière très simple, accompagné d’illustrations évocatrices. La page de gauche vous présente un effet ou une situation qui pourrait vous concerner, et la page de droite vous déclare la cause de cet effet, sur la base de ce que vous auriez accompli dans une vie précédente.
Donnons quelques exemples : Pourquoi votre vie sera-t-elle brève au cours de votre existence présente (et l’illustration nous montre un motard gisant sur le bas-côté de la route à la suite d’un accident mortel)? La page de droite vous en donne la cause : C’est parce que vous avez trop tué dans une vie précédente (et l’illustration accompagnante nous montre un cuisinier en train d’égorger un serpent pour des buts culinaires, avec un poisson et un poulet morts reposant à côté d’une marmite en train de cuire sur le feu). Autre exemple : Sur la page de gauche, on lit : « Pourquoi êtes-vous aveugle dans cette vie présente? », et l’on voit un aveugle se cognant la tête contre une enseigne dans la rue, tandis qu’un jeune homme rit de lui sur le côté. Sur la page de droite, la cause de cette cécité nous est présentée en ces termes : « C’est parce que dans une vie antérieure vous avez déformé la vérité et induit d’autres en erreur. » Une autre séquence demande : « Pourquoi êtes-vous né cochon ou chien dans cette vie présente? » Réponse : « Parce que vous avez trompé et fait du mal aux autres dans une vie précédente. » Les conséquences positives d’actions effectuées dans une autre vie sont aussi montrées au lecteur : « Pourquoi êtes-vous doué d’une bonne vue dans la vie présente? » Réponse : « Parce que dans une vie précédente vous avez donné de l’huile pour alimenter les bougies placées devant l’autel de Bouddha. »
La naïveté, voire l’absurdité de cette présentation populaire est évidente (comme le fait de demander « Pourquoi êtes-vous né chien ou cochon dans la vie présente? », comme si les chiens ou les cochons pouvaient s’intéresser à la loi du karma qui les affecte en lisant le livre en question). Cela dit, cette loi du karma, centrale dans la croyance en la réincarnation, y apparaît avec toutes ses implications : ce que l’on sème dans la vie présente, on le récolte dans une vie future.
7. Problèmes avec le karma et la réincarnation←⤒🔗
Sans développer davantage l’enseignement du bouddhisme sur la réincarnation, notons que certains chrétiens tentent de combiner cette croyance avec l’enseignement de la Bible. Pour eux, le cycle des réincarnations donne la possibilité aux individus de parvenir à la foi en Jésus-Christ au cours de vies successives. De cette manière, Dieu ne force personne à croire, il ne fait que donner davantage de temps aux hommes pour qu’ils parviennent à la vraie foi. Ainsi, à la fin, tous les hommes seraient sauvés. Il n’y a absolument rien, dans la Bible, qui garantit une telle croyance. La responsabilité de chacun vis-à-vis de l’appel divin, de l’obéissance à la loi de Dieu, est placée ici et maintenant devant soi. Cette responsabilité n’est pas transférable à une hypothétique vie qui suivrait celle-ci.
Mais la croyance en la réincarnation pose encore d’autres problèmes insolubles. Si dans notre vie présente nous supportons les conséquences d’actes commis dans une vie précédente sans nous rappeler ce que nous avons pu faire dans cette vie antérieure, nous serons désespérés de ne pas comprendre la raison de notre punition présente. Comment même savoir dans quelle vie antérieure telle ou telle action a été commise, dont nous payons aujourd’hui le prix? On est amené à tenter vainement de remonter le cycle de toutes ses vies passées pour comprendre l’état dans lequel on se trouve à présent. Si encore le karma était un code moral permettant de se référer à une loi juste et universelle, applicable à tous les hommes. Mais tel n’est pas le cas! Le karma n’est qu’un système rigide de rétributions ou de récompenses qui ne nous prescrit pas ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Il n’y a pas d’éthique claire et encore moins de place pour le pardon ou la grâce, qui est le centre de l’Évangile chrétien. En fait, selon la loi du karma, toute souffrance est méritée, et on ne peut y échapper. De plus, combien d’actions sont-elles nécessaires pour vous assurer que vous ne régresserez pas dans une forme de vie peu enviable, celle d’un cochon ou d’un moustique? Nous voici plongés dans le royaume de l’incertitude et de la crainte. Quand aurai-je accompli suffisamment d’œuvres bonnes? Quand atteindrai-je l’état de béatitude totale?
8. Le pardon en Jésus-Christ et l’espérance de la résurrection←⤒🔗
La Bible nous enseigne bien autre chose. D’abord, nous ne sommes pas inéluctablement voués à payer dans une série de vies futures les erreurs ou fautes que nous avons commises. La Bible nous enseigne que la grâce divine, c’est le pardon que Dieu offre gratuitement à tous ceux qui croient que le sacrifice accompli par son Fils Jésus-Christ sur la croix est suffisant pour expier toutes les fautes que nous avons commises, sans crainte d’une rétribution inéluctable. Le pardon chrétien est le contraire du karma bouddhiste et rend la croyance en la réincarnation tout à fait inutile. Ensuite, alors que cette croyance suppose que l’on revient dans un corps mortel et corruptible (qu’il soit humain ou animal), la Bible proclame la résurrection des morts, une seule fois, et dans le même corps qui est aujourd’hui le nôtre. Le corps des croyants ne sera alors plus mortel ni imparfait, mais incorruptible et parfait, à l’image de celui de Jésus-Christ à sa résurrection. Il ne s’agira donc pas d’une étape intermédiaire, menant à une autre étape intermédiaire dans une succession interminable d’états transitoires en vue d’un perfectionnement; il s’agira d’un état ultime parfait dont nous serons revêtus et que nous pouvons attendre aujourd’hui dans une espérance sans faille, car il est promis à tous les croyants par Dieu lui-même. Jésus-Christ nous a ouvert ce chemin et nous en garantit l’accès libre.
La fin du neuvième chapitre de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, exprime ceci sans ambiguïté, en disant que Jésus-Christ a paru une seule fois pour abolir la faute des hommes par son sacrifice : « Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois — après quoi vient le jugement — de même aussi le Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés d’un grand nombre, apparaîtra une seconde fois, sans qu’il soit question du péché, pour ceux qui l’attendent en vue de leur salut » (Hé 9.27-28).
Jésus lui-même rejette l’idée que dans cette vie on paye pour une faute commise par ses parents ou par soi-même avant même notre naissance. Lorsque ses disciples lui ont demandé si un tel était né aveugle en raison de ce que ses parents ou lui-même avaient fait, il a catégoriquement nié que ce soit le cas : « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui », leur a-t-il répondu avant de rendre la vue à cet homme (Jn 9.3).
9. Recherche d’évasion de toute logique←⤒🔗
Tâchons de mieux saisir quelques implications de cette religion sur la vie de ceux qui la pratiquent, tout en nous amenant à mieux comprendre en quoi la foi chrétienne diffère du bouddhisme. Nous pourrons ainsi saisir mieux encore la libération qu’apporte l’Évangile dans la vie de ceux qui ont appris à connaître Jésus-Christ et le salut qu’il a apporté aux hommes de toutes races, de tout âge ou de tout état social.
Le karma, pour le bouddhisme, c’est cette rétribution de chacun de nos actes qui nous attend dans une vie prochaine sur cette terre. Si c’est en bien, nous reviendrons dans une forme plus parfaite d’existence, si c’est en mal, nous reviendrons dans une forme inférieure de vie, celle d’un animal par exemple. L’étape ultime, ce qu’on appelle le nirvana, représente la libération de toute tension logique, éthique ou autre. Tous les concepts, les abstractions, les mots ont disparu; on est alors en union avec l’un. Dans le bouddhisme zen, la méditation joue un rôle essentiel pour approcher cette union. Par méditation, il ne faut pas comprendre des pensées formulées logiquement, car toute forme de logique repose sur l’affirmation que si quelque chose est vrai, son contraire est faux. Or le bouddhisme zen veut surpasser toute opposition logique. Dans l’unité recherchée, il n’y a pas de place pour le vrai ou le faux, une chose et son contraire ne sont pas en opposition.
Dans une forme de bouddhisme zen connue sous le nom de rinzai, on peut par exemple demander : « Quel bruit fait une seule main qui frappe? » ceci pour nous faire échapper à la contrainte logique qui veut qu’il faille au moins une paire de mains pour frapper des mains. On peut néanmoins se demander s’il est possible de faire de la recherche scientifique en tâchant de s’évader de toute forme de logique. Le bouddhisme récuse la logique parce qu’il ne reconnaît pas le Dieu Créateur qui a imprimé à sa création des lois d’intelligibilité. Le christianisme, en revanche, reconnaît la perfection et l’intelligence parfaites de Dieu dans sa création, tout comme il aborde l’univers en y voyant reflétées les perfections invisibles de Dieu.
10. La place des femmes et l’adoration←⤒🔗
Mais comment se traduit cet enseignement dans la vie de ses adeptes? Récemment, un magazine populaire présentait un reportage intitulé « les filles oubliées de Bouddha », reportage consacré à la vie de nonnes bouddhistes en Birmanie. Ces femmes, adeptes du bouddhisme theravada, se rasent la tête, renoncent à toute vie de couple, dorment volontairement sur une paillasse et croient fermement qu’en suivant ce régime, elles reviendront sous la forme plus parfaite d’homme dans une vie suivante, car être née femme fait partie du cycle des réincarnations. Il leur faut seulement être patientes.
Lorsqu’elles vont faire le pèlerinage vers le Rocher d’or, considéré comme le lieu le plus saint du pays, elles ne peuvent toucher ce rocher, tandis que les hommes, eux, le peuvent, car ils sont considérés comme plus parfaits (qu’ils soient d’ailleurs moines ou non). Des gardes placés devant ce site s’assurent qu’aucune femme ne touche le rocher. On croit que celui-ci est maintenu en place par un cheveu du Bouddha. Tous les jours, des milliers de pèlerins viennent de très loin pour méditer et faire des offrandes devant le Rocher d’or, après un voyage interminable souvent effectué dans des conditions très difficiles. Autre croyance dans cette forme de bouddhisme : faire l’aumône à une nonne n’apporte pas autant de karma que faire l’aumône à un moine.
L’Évangile nous enseigne autre chose. Les femmes ne sont pas inférieures aux hommes, et il n’est guère besoin d’aller faire des pèlerinages à droite ou à gauche pour augmenter son karma en vue d’une vie terrestre prochaine. « Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité », a déclaré un jour Jésus-Christ à une femme samaritaine qui le questionnait sur l’endroit où il fallait aller adorer Dieu (Jn 4.24).
11. Vérité et mensonge, combat et victoire←⤒🔗
Par ailleurs, dans la foi chrétienne, la vérité se définit en opposition au mensonge. Jésus-Christ est le chemin, la vérité et la vie, selon ses propres paroles (Jn 14.6). Satan, lui, est le père de tous les mensonges, c’est lui qui trompe, induit en erreur, déforme la vérité, parfois de manière très subtile. Entre Jésus-Christ et Satan se livre un combat de dimension cosmique dont chaque parole, chaque pensée et chaque acte humain sont partie prenante. Il ne peut y avoir de réconciliation entre Christ et Satan. Mais la foi chrétienne enseigne aussi que la victoire sur Satan a déjà été remportée par Jésus-Christ, lors de sa mort et de sa résurrection. Satan a été vaincu et bat en retraite, même s’il se retourne encore pour asséner des coups partout où il le peut. Le monde est un immense champ de bataille, car le mensonge nous entoure de tous côtés (il suffit d’écouter ce qui se dit autour de nous pour nous en convaincre).
L’Évangile ne nous demande pas de quitter le champ de bataille en nous retirant dans un lieu sûr et protégé de tout danger, lieu qui d’ailleurs n’existe nulle part, car le combat entre Christ et Satan se déroule bien souvent dans notre for intérieur. Non, la Bible n’appelle pas les hommes à être des déserteurs, mais à vivre ce combat dans l’assurance que la victoire a déjà été remportée par Jésus-Christ. Et ce qui attend les soldats de l’armée victorieuse n’est pas l’anéantissement dans l’un, la disparition de toutes les émotions, de tous les désirs, mais une jouissance parfaite de la nouvelle terre et des nouveaux cieux promis par celui dont le retour amènera l’avènement. Cette assurance peut dès aujourd’hui nous faire vivre dans un état d’esprit apaisé, cela même au milieu des plus grands combats.
12. La paix avec Dieu←⤒🔗
Le bouddhisme recherche la paix, l’abolition de toute tension qui engendre de la souffrance, mais il le fait en tâchant d’échapper à la réalité, en aspirant à l’anéantissement. Rien n’est plus contraire au message de la Bible. La paix, dans la Bible, ne peut être atteinte que par la réconciliation avec Dieu qui, à l’origine, a créé l’univers bon et parfait. L’état dans lequel le monde se trouve actuellement, état de déchéance et de corruption, n’est pas destiné à demeurer pour toujours. Dieu est à l’œuvre et travaille au rétablissement de toutes choses. Il ne le fait pas comme une créature soumise au temps et à ses aléas, incertaine sur l’issue de ses entreprises. Il le fait comme le Dieu éternel qui n’a ni commencement ni fin. Il exerce un contrôle divin sur le cours temporel de l’histoire, qu’il connaît et dirige vers la fin qu’il lui a assignée. Tous les jours de l’histoire humaine, ceux d’hier comme ceux de demain, lui sont connus, les jours de ma vie comme les jours de votre vie. Le cours de l’histoire des nations est entre ses mains. Ce Dieu n’est cependant pas une force impersonnelle, brutale et aveugle, il est éminemment personnel et se révèle à nous comme un Père à travers Jésus-Christ, son Fils éternel qu’il a envoyé dans l’histoire des hommes au moment qu’il avait choisi, afin que justement nous apprenions à le connaître comme Père céleste, et que nous soyons réconciliés avec lui. C’est dans cette foi-là que la paix est possible, non dans l’oubli de la réalité, ou l’aspiration à se dégager de notre enveloppe charnelle. Nous ne pouvons faire l’expérience de la paix que par l’assurance que quelqu’un d’infiniment plus grand et plus puissant que nous a remporté la victoire sur toutes les forces du mal à l’œuvre dans ce monde. Je parle de paix, non pas de résignation. Ce sont deux états d’esprit bien différents.
Ces nonnes bouddhistes de Birmanie dont nous avons parlé précédemment sont résignées à attendre une vie prochaine durant laquelle elles reviendront sous forme masculine, jugée plus parfaite. Mais cela constitue-t-il vraiment une paix intérieure, ou bien plutôt une acceptation résignée de quelque chose qu’on ne remet pas en question? Cela revient à dire : « Je suis née femme, je n’y peux rien, c’est un état imparfait, mais j’espère que cela ira mieux dans une autre vie. Je n’ai pas la certitude totale de renaître un jour sous forme masculine, mais je peux essayer dans ma vie présente de faire ce qu’il faut pour cela. » Quel progrès, quelles avancées peut-on attendre d’un état d’esprit aussi résigné? Comment sortir de l’immobilisme engendré par une telle vision du monde?
13. Le dynamisme du christianisme←⤒🔗
Certes, le christianisme ne prêche pas la révolte ou la révolution, mais il contemple en Jésus-Christ la norme parfaite de l’amour et de la justice divine, et il est toujours ramené par l’Évangile vers cette norme parfaite, qu’il doit refléter sous peine de perdre son identité. C’est pourquoi, en dépit de nombreuses chutes au cours de son histoire, le christianisme a apporté une civilisation dynamique, remettant en cause des situations figées, se réformant souvent et revenant des erreurs accomplies en son nom. Cela a été possible parce que l’Esprit de Jésus-Christ a animé des myriades de chrétiens qui se sont mis à l’écoute de leur Maître et Sauveur : lui qui a dénoncé l’hypocrisie et l’injustice, la fausse religion et la soif de pouvoir, lui qui a guéri tant de malades et donné une espérance indestructible à ses disciples hier et aujourd’hui, lui en qui, selon les mots de l’apôtre Paul (Col 1.19-20), Dieu a désiré que toute plénitude ait sa demeure. Et c’est par lui que Dieu a voulu réconcilier avec lui-même l’univers tout entier : ce qui est sur la terre et ce qui est au ciel, en instaurant la paix par le sang que son Fils a versé sur la croix. C’est en Jésus-Christ et en lui seul que se trouvent la paix et la plénitude. Puissiez-vous mettre votre confiance en lui et être ainsi délivré de toute fausse attente, de toute fausse idée sur le sens de votre vie et du monde.