Christologie (14) - Le Christ dans l'Ancien Testament
Christologie (14) - Le Christ dans l'Ancien Testament
L’Ancien Testament nous parle déjà du Christ. Christ disait que, parce que le cœur est lent à croire, on ne le trouve pas dans l’Ancien Testament (Lc 24.25-27). Celui qui lit l’Ancien Testament comme un témoignage rendu au Christ le comprendra (Jn 5.39). Toutefois, il n’est pas non plus possible de comprendre l’Ancien Testament sans la conversion à Christ (2 Co 3.14-16). Les Israélites incroyants ont les yeux du cœur voilés en le lisant.
L’Ancien Testament parle dans plusieurs passages de la venue du Royaume de Dieu. Il est très souvent question du Messie en rapport avec ce Royaume. Le Messie sera Fils de David. L’idée du Fils que Dieu donnera à David et qui lui bâtira une maison permanente (2 S 7) passe au premier plan dans la prophétie, d’autant plus que la royauté en Israël et en Juda répond moins à sa vocation (És 9.5-6; 11.1-2,10; Jr 23.5; 30.9; 33.17,20-22,26; Éz 34.23-24; 37.22-24; Os 2.2; 3.5; Am 9.11-12; Mi 5.1-2). Ce roi oint aura son origine en la maison de David, quand celle-là est tombée dans l’humiliation et ne règne plus, mais ressemble à un tronc sec (És 11.1-2; Jr 23.5-6; 33.14,17; Éz 17.22; Mi 5.1-2; Za 3.8; 6.12-13). C’est en la ville de Bethléem que naîtra le Messie. Lui aussi, comme la maison de David, sera méprisé. Cependant, il sera le Messie qui régnera sur le peuple d’Israël (Mi 5.2).
Selon ce texte de Michée, l’origine du Messie remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité. Cela semble clairement dire que le Messie promis n’est pas une créature terrestre. Son origine (céleste) précède sa naissance (humaine). Ésaïe 9.5-6 dit explicitement que Dieu lui-même viendra vers son peuple dans le Messie. Il est également décrit comme celui qui porte l’Esprit (És 11.2). Il est le Roi juste et victorieux, humble qui emprunte un âne (Jr 33.17-22; Za. 9.9-10). Le peuple le reconnaîtra comme le Seigneur notre justice (Jr 23.6). Il régnera éternellement. Son Royaume s’étendra sur toute la terre (Ps 45.7; Éz 37.25; Za 6.13; 9.10).
Le Messie n’est pas seulement décrit comme Roi, mais aussi comme le Prophète oint par le Saint-Esprit, portant de bonnes nouvelles à Israël et aux païens (par exemple És 11.2; 61.1-3), et comme Sacrificateur (par exemple Za 6.13).
D’après le Nouveau Testament, pour pouvoir comprendre tout l’Ancien Testament, il faut l’associer au Christ. Les prophètes témoignent de lui (Jn 12.41; Ac 2.25,31; 1 Pi 1.10-12). Matthieu fait toujours remarquer que la vie et l’œuvre de Jésus doivent être considérées comme l’accomplissement des anciennes prophéties (Mt 1.22-23; voir És 7.14; Mt 2.15; voir Os 11.1; Mt 26.31; voir Za 13.7, etc.). Christ y est considéré comme l’accomplissement de tout l’Ancien Testament. Il existe un lien essentiel entre le culte ancien et le Christ (voir Jn 1.29 et toute l’épître aux Hébreux).
Non seulement les prophéties et le culte anciens parlent proleptiquement du Christ, mais encore l’histoire lui est aussi liée. Ainsi, il existe un lien très clair entre le serpent d’airain et le Christ (Jn 3.14). L’histoire du peuple a son but en Christ et en son Royaume (voir par exemple la généalogie de Matt. 1). On peut affirmer que Christ lui-même l’a déjà dirigée (1 Co 10.4). La totalité de cette histoire forme une unité. Cela n’implique pas que nous puissions toujours suivre le progrès de l’action rédemptrice d’un point à l’autre. Cette action historique de Dieu forme le fond de la prophétie messianique. Cette prophétie fait comprendre la direction en laquelle se meut l’action rédemptrice de Dieu. Nous ne devons pas séparer la prophétie de l’histoire.
Nous ne devons pas appeler chaque prophétie biblique une prophétie messianique au sens étroit, bien qu’il s’agisse en chaque prophétie de l’histoire liée à la venue de Christ. La prophétie messianique au sens étroit annonce qui est le Christ attendu. Il ne s’agit pas simplement d’une prédication simple qui perd sa valeur par son accomplissement. Le Nouveau Testament cite souvent la prophétie pour expliquer certains événements de la vie de Jésus. L’Église lit l’Ancien Testament parce qu’elle ne peut pas comprendre le Nouveau sans lui. Ce ne sont pas seulement les prophéties messianiques qui nous font mieux connaître le Christ. Chaque action divine dans le passé était dirigée vers le Christ et actuellement nous fait mieux comprendre le salut manifesté en lui.
D’un autre côté, nous pouvons aussi dire que l’on ne peut pas pleinement comprendre l’Ancien Testament sans la lumière du Nouveau Testament. Les croyants de l’Ancienne Alliance savaient sans doute quelque chose du Messie. Selon l’apôtre Paul, le salut était caché jusqu’aux jours du Nouveau Testament (Rm 16.25-26), mais cela ne signifie pas que Dieu n’aurait absolument rien révélé pendant des siècles de ce qui concerne le Christ. Paul s’exprime en un sens relatif, à cause de la grandeur de l’étonnement qui accompagne l’accomplissement de l’annonce faite pendant l’ancienne économie du salut, mais qui ne pouvait encore être comprise pleinement. Certes, le mystère n’a pas été manifesté aux fils de l’homme d’autres générations, comme il a été révélé maintenant (Ép 3.5).
Nous ne remarquons cette unité entre les deux et ne découvrons cette prédication de l’Ancien Testament sur Christ qu’à condition d’accepter par la foi Christ comme le Sauveur qui est le centre de toute l’histoire. Cette idée ne doit cependant pas conduire à une interprétation capricieuse de l’Ancien Testament. Ce n’est que l’examen précis d’un passage qui peut nous apprendre comment ce passage nous témoigne de Christ. Il n’est pas permis de négliger le contexte historique. Il ne faut pas oublier ou négliger la lumière que le Nouveau Testament projette sur le passé. Le croyant actuel comprend souvent mieux l’histoire, la prophétie et les cérémonies de l’Ancien Testament que celui de l’Ancienne Alliance.