La chute de l'homme
La chute de l'homme
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L’origine du péché
a. Satan, le tentateur
b. Le récit de la chute -
Le péché dans le monde
a. Les modes de propagation du péché
b. Les progrès du mal
c. Idolâtrie et paganisme
d. Exemple d’opiniâtreté du péché
e. Aujourd’hui - Le péché en nous
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Les conséquences du péché
a. Victime ou coupable?
b. La triste condition de l’homme pécheur
c. Le châtiment du péché
L’homme a été créé par un acte spécial de Dieu. Il est le sommet de la création. Toute la race humaine est issue d’un seul couple. Les différences de couleur et de constitution physique se sont produites sous l’empire de causes diverses. Le péché dégrade l’homme partout; la conversion sauve tous les hommes qui se confient en Jésus-Christ. Celui-ci a confirmé l’enseignement de la Genèse.
L’évolutionnisme prétend que l’homme n’a pas été créé, mais qu’il est le produit de l’évolution animale. Cette théorie flatte l’orgueil de l’homme en lui laissant supposer que, parti de l’animalité, il est capable de s’élever aux plus hautes destinées, elle nie la réalité de la chute et par conséquent la nécessité de la rédemption.
Adam était libre d’agir conformément à la volonté de Dieu ou contre cette volonté. Le péché est donc un acte conscient et blâmable de désobéissance à l’égard de Dieu, non une erreur accidentelle. L’homme était dans une condition où le péché n’était pas inévitable, mais seulement possible.
La mort était donc possible pour l’homme, mais elle n’était pas un événement naturel. Elle est une conséquence du péché, son salaire. Si la mort physique est devenue une réalité pour tous les hommes à cause du péché, l’esprit, principe supérieur de notre être, demeure immortel.
1. L’origine du péché⤒🔗
Le mal n’est pas un reste d’animalité qui subsiste dans l’homme. S’il en était ainsi, Dieu serait l’auteur du mal. La Bible souligne la responsabilité de la créature intelligente et libre qui, mise en demeure d’obéir au Créateur, a préféré suivre les suggestions du tentateur (Gn 3).
Si Dieu n’est pas l’auteur du mal, il est certain qu’il a permis qu’Adam ait été exposé à la tentation. Il ne saurait y avoir de liberté normale, et par conséquent, de sainteté véritable, sans possibilité de choix. L’apparition du serpent en Éden prouve que le péché existait déjà hors du paradis terrestre.
a. Satan, le tentateur←↰⤒🔗
1. Ses noms : Satan (vient de l’hébreu, 40 fois dans la Bible, 6 fois dans la bouche de Jésus) signifie l’adversaire, l’accusateur. Diable (vient du grec, 28 fois dans la Bible) signifie le diviseur, le lutteur. Il est désigné par plusieurs autres noms : malin (13 fois), menteur, prince de ce monde ou des démons, dieu de ce siècle, l’adversaire, l’accusateur, Abbadon, Appolyon (destructeur), Béelzébul, Bélial (ruine), Mammon, le dragon, l’homme fort.
2. Sa biographie : Satan est l’ange qui se révolta dans le ciel antérieurement à la chute de l’homme. Ézéchiel le compare au roi de Tyr (Éz 28.12) et Ésaïe au roi de Babylone (És 14.12). Il paraît avoir occupé dans le ciel une place de choix : « chérubin protecteur » devant Dieu (Éz 28.14). Pris au piège de sa beauté, jaloux de la gloire du Christ, il abusa de sa liberté, se laissa gagner par le désir de suprématie, rêva de supplanter le Christ et répandit la rébellion parmi les anges du ciel. Aussitôt, il fut chassé du ciel avec les esprits qui l’avaient suivi (chute des anges).
Dès lors, il exerce ses ravages sur la partie de l’univers où se trouve notre terre; Dieu le laisse agir pour des raisons qui sont les siennes (Jb 1 et 2), mais blessé à mort par la victoire remportée sur lui par Jésus-Christ, il sera mis hors d’état de nuire quand Dieu le jugera bon.
b. Le récit de la chute←↰⤒🔗
Le poignant récit de Genèse 3 nous montre dans le premier péché le type et la source de tous les autres. Relevons :
1) Le progrès de la tentation←↰⤒🔗
Le tentateur inspire le doute sur l’ordre de Dieu et le dénature. Il déclare que le jugement de Dieu ne s’accomplira pas. Il calomnie le caractère et les interventions de Dieu. Il promet le bonheur et la gloire par le péché.
2) Les progrès de la chute←↰⤒🔗
La femme entre en conversation avec le tentateur; elle altère à son tour l’ordre de Dieu; elle croit le tentateur plutôt que Dieu, livre son âme à la convoitise, à la sensualité et à l’orgueil, et elle entraîne son mari.
3) Les suites du premier péché←↰⤒🔗
Adam et Ève ont honte; ils ont peur de Dieu et le fuient. Ils allèguent de mauvaises excuses et rejettent leur faute l’un sur l’autre, sur le serpent, et, pour finir, sur Dieu lui-même.
4) La sentence de Dieu contre le péché←↰⤒🔗
L’homme est condamné à un travail pénible; la terre est maudite, la femme est condamnée aux douleurs de l’enfantement, elle est assujettie à l’homme. Ils sont tous deux chassés du jardin d’Éden et placés sous la loi de la mort.
5) Promesse d’une future délivrance←↰⤒🔗
Montrant sa miséricorde en même temps que sa justice, Dieu annonce qu’il y aura lutte entre l’humanité et le tentateur, et que cette lutte aboutira pour l’humanité à une victoire chèrement achetée.
2. Le péché dans le monde←⤒🔗
Par la chute, le péché est entré dans le monde, et, avec lui, la souffrance et la mort qui règnent désormais sur tous les hommes (Pr 20.9), les privant de la gloire de Dieu. La puissance du péché, loin de faiblir, va en augmentant.
a. Les modes de propagation du péché←↰⤒🔗
Le péché se propage dans le monde avant tout par la naissance. Les hommes héritent dès leur conception d’une nature viciée qui les dispose au mal. C’est là le péché originel. Le péché s’étend également par la contagion de l’exemple corrupteur, la séduction, les fausses maximes. Enfin, il se multiplie par la mauvaise volonté des hommes qui choisissent le mal plutôt que le bien et tombent dans des fautes inévitables.
b. Les progrès du mal←↰⤒🔗
Les progrès du mal sont exposés dans la Bible au lendemain de la chute : meurtre d’Abel, invention d’armes meurtrières, corruption du genre humain à la veille du déluge, ivresse de Noé, orgueilleuse entreprise des constructeurs de la tour de Babel.
c. Idolâtrie et paganisme←↰⤒🔗
Après la dispersion qui suivit la tentative « d’atteindre le ciel » au moyen de la tour de Babel, c’est le paganisme qui commence avec l’idolâtrie, les mœurs dissolues, l’asservissement des faibles par les forts.
d. Exemple d’opiniâtreté du péché←↰⤒🔗
Au milieu des nations païennes, la Bible nous fait connaître l’exemple du peuple d’Israël, aimé de Dieu et se détournant sans cesse de la loi et tombant, soit dans l’idolâtrie, soit dans le formalisme.
e. Aujourd’hui←↰⤒🔗
Aujourd’hui même, dans les pays où a pénétré le christianisme, le péché est à l’œuvre. Incrédulité, indifférence, crimes, guerres, fraudes, discordes, injustices, divorces, dissolution des mœurs. Ses conséquences sont le désespoir, l’inquiétude, la misère physique ou morale, la souffrance.
3. Le péché en nous←⤒🔗
Le mal n’est pas seulement extérieur, il est en nous, et aucun homme n’est pur. Tantôt, il se manifeste par l’état du cœur, qui préfère les biens du corps à ceux de l’esprit (concupiscence, sensualité), tantôt par l’état de l’individu qui s’aime lui-même plus qu’il n’aime Dieu et ses semblables (égoïsme).
Du péché naissent les péchés, c’est-à-dire les pensées et les actes contraires à la volonté de Dieu (Jc 1.15).
L’homme pèche de diverses manières :
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par ses actions, ses paroles ou ses pensées;
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en faisant le mal et en négligeant de faire le bien;
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en commettant lui-même le mal ou en participant au mal commis par autrui.
Nous avons de nombreuses preuves de notre misère morale :
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la gravité des fautes que nous commettons et leur nombre;
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la facilité avec laquelle nous faisons le mal, la difficulté de faire le bien;
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la mauvaise conscience qui amène en nous le remords et la crainte du jugement de Dieu et des hommes.
4. Les conséquences du péché←⤒🔗
a. Victime ou coupable?←↰⤒🔗
Puisque l’homme est pécheur par nature, est-il responsable du mal qu’il commet? N’est-il pas une victime, un malade? Dieu a-t-il le droit d’être exigeant à son égard?
Nous sommes coupables, en vertu de notre liberté, de céder ou de résister au péché et, par conséquent, nous sommes responsables de nos actes. Le mal qui est en nous procède donc tout à la fois de notre nature et de notre volonté. La part dans la nature est assez grande pour que nous soyons incapables de nous délivrer du mal par nous-mêmes, la part de la volonté est assez grande pour que nous soyons inexcusables devant Dieu.
b. La triste condition de l’homme pécheur←↰⤒🔗
Le péché souille le corps, l’âme et l’esprit. Il fait de l’homme un enfant de la colère, un enfant du diable, un fils de la rébellion, le privant de la gloire de Dieu. Dès lors, Dieu est pour lui un étranger, sa pensée, sa loi, sa volonté lui deviennent importunes et même odieuses. La Bible appelle « chair » les affections et les passions opposées à la loi de Dieu. Il n’est pas exagéré de dire que le péché a perverti la nature humaine et que cette perversion est déjà un châtiment. Seule une conversion radicale, c’est-à-dire un changement de nature en sens inverse, peut rendre l’homme capable de jouir de la présence et de la communion de Dieu.
c. Le châtiment du péché←↰⤒🔗
Dieu ne veut pas laisser impunie la révolte de l’homme. Elle enflamme sa colère et il veut la châtier, dans le temps et dans l’éternité, de la peine la plus forte : la perdition. Cette perdition est définie par Jésus-Christ sous les expressions suivantes : les ténèbres du dehors, le feu éternel, le châtiment éternel.
La miséricorde de Dieu n’est pas anéantie parce qu’il punit. Une miséricorde sans justice ne témoignerait pas d’un amour véritable, elle serait une faiblesse malfaisante.