Comment célébrer le culte?
Comment célébrer le culte?
Nous venons de voir1 que le culte communautaire est l’un des aspects les plus importants de la vie dans la foi. Cependant, non seulement nous devons le célébrer, mais encore nous devons apprendre comment adorer Dieu correctement. Tous les cultes célébrés ne sont pas forcément dignes de lui, donc pas acceptables par lui. Il existe une différence essentielle entre les formes d’adoration païennes et le culte chrétien. Même si certaines formes d’adoration païennes s’adressent à un dieu unique, du fait qu’il ne s’agit pas du Dieu de Jésus-Christ, ces célébrations sont à ses yeux des abominations. Pareillement, parce que certaines Églises célèbrent des cultes contraires à la volonté révélée de Dieu, ces cultes ne peuvent devenir l’objet de la bénédiction divine.
Dieu n’a pas prescrit de modèle bien tracé de culte; cependant, il a révélé certains principes fondamentaux.
Pour commencer, notre culte sera spirituel, célébré dans la communion entre le Dieu de l’alliance et son peuple racheté. Ce qui signifie que nous connaissons Dieu et que nous l’approchons en et par Jésus-Christ, notre parfait Rédempteur et unique Médiateur.
Deuxièmement, il sera célébré avec ordre et sera réglé selon un modèle donné afin que tous sachent ce que l’on accomplit et y prennent la place qui leur revient.
Ensuite, ce doit être un culte officiel, c’est-à-dire qu’il est préparé par le conseil des anciens ou les autres pasteurs qui en sont chargés officiellement et qui président au déroulement du culte.
Ce sera également un culte actif; les membres de l’Église ne viennent pas seulement pour recevoir, mais ils sont prêts aussi à donner et à se donner par le chant des cantiques, par leur prière et en prenant part à l’offrande.
Enfin, c’est un culte qui édifiera la foi, ranimera l’espérance et fortifiera l’œuvre de la charité chrétienne, grâce à l’enseignement de la Parole offrant l’exceptionnel privilège de s’approcher de Dieu et de bénéficier de sa communion.
Il est, certes, triste de constater tellement de variété et de formes, souvent contradictoires, dans la célébration du culte. Nous constaterons néanmoins qu’en dépit des dissimilitudes et même des contradictions, il existe quand même une unité fondamentale dans l’esprit; chaque service divin comporte des parties où Dieu est le principal acteur, si l’on peut s’exprimer de la sorte, car c’est bien lui qui nous accueille; il demande que nous l’entendions, nous fait entendre ses saints commandements et le message de la grâce et du salut en Christ. C’est encore lui qui nous renvoie dans nos foyers et vers nos occupations quotidiennes, en nous assurant de sa bénédiction. Le culte communautaire comporte d’autres éléments qui montrent la participation active des fidèles. Ceux-ci chantent en l’honneur de Dieu. Ils offrent des prières aussi bien pour eux-mêmes que pour l’Église et pour le monde; ils apportent aussi leur offrande pour exprimer leur reconnaissance et leur consécration.
Le culte sera placé sous la surveillance des anciens; ils sont les responsables devant Dieu pour l’organiser en vue de l’édification de l’assemblée. C’est sous leur surveillance et avec leur accord qu’est choisi le ministre de la Parole et y est installé comme le pasteur de l’Église locale. Pareillement, là où il n’y a pas de pasteur, il leur appartient de choisir le prédicateur ou l’officiant lors d’une cérémonie.
Le pasteur, lui, est chargé de conduire le service. Il annonce le message de la part de Dieu. Ainsi, l’assemblée entend la Parole par l’intermédiaire de son serviteur. Le pasteur est également le porte-parole de la communauté, tout spécialement lors de la prière communautaire; dans la prière d’intercession, il présente au Seigneur les besoins de celle-ci et intercède en leur faveur, mais toujours au nom du Christ, le seul Médiateur et Intercesseur auprès du trône de la grâce.
Concernant les moyens de grâce, nous savons que Dieu prend plaisir à se servir de la prédication et de l’administration des deux sacrements pour affermir notre foi. Quoique nous sachions que toutes les bénédictions divines sont appliquées par l’opération efficace du Saint-Esprit, nous apprenons par la Parole qu’il ne faut pas mépriser les moyens extérieurs, matériels, que Dieu a désignés à cet effet. Du fait que le rôle du sermon est d’expliquer la Bible et d’appliquer son enseignement à nos vies, il est le principal moyen de grâce. Les deux sacrements, le Baptême et la sainte Cène, sont des aides qui nous permettent aussi de comprendre, de manière vivante et visible, le message de l’Évangile. Ce sont des actes qui pointent vers ce qui est l’opération de Dieu en Christ, dans la communion de son Esprit.
L’administration des sacrements devra être annoncée d’avance afin de préparer la communauté à y prendre part. Celle de la Cène est d’ordinaire précédée par un sermon préparatoire, suivie d’un autre qui devrait être applicatoire. Quant à la fréquence de la célébration, certains prônent un service hebdomadaire, en évoquant l’exemple de Calvin, d’autres préconisent une célébration mensuelle; d’une manière générale, les Églises réformées confessantes, sans que cela doive devenir une règle, célèbrent la Cène six fois par an, à savoir lors des grandes fêtes chrétiennes, à Noël, le Vendredi saint, à Pentecôte, le dimanche de la Réformation, ainsi qu’à deux autres occasions, à choisir librement. Une trop fréquente célébration, hebdomadaire par exemple, risque de la rendre, pour certains, banale et routinière. Ajoutons encore que les deux sacrements doivent être célébrés publiquement et non en privé.
Exceptionnellement, dans le cas d’un malade désireux de participer à la sainte Cène et qui se trouverait dans l’impossibilité de se déplacer, le pasteur, accompagné de ses anciens ou de quelques fidèles, pourrait lui rendre visite le dimanche de la célébration et, rappelant la liturgie de la Cène, administrer le sacrement. N’oublions jamais que le sacrement ne devra pas être célébré sans la proclamation de la Parole.
Note
1. Voir mon article intitulé Le culte communautaire.