Cet article a pour sujet l'homosexualité, ses causes, sa perversion contre nature, qui menace gravement le mariage et la société, ce que la Bible dit au sujet de l'homosexualité et une approche théologique et pastorale.

Source: Homme et femme il les créa. 11 pages.

Le désordre dans l'amour - L'homosexualité

  1. Les causes de la pratique homosexuelle
  2. Homosexualité ou homosexualisme?
  3. Les données bibliques
  4. Approche théologique et pastorale

1. Les causes de la pratique homosexuelle🔗

La « révolution sexuelle » a placé à la une de l’actualité l’homosexualité et la lutte des homosexuels pour obtenir les prétendues libertés qui leur seraient dues. Des rapports médico-sociaux, des articles se voulant scientifiques ou de vulgarisation, ainsi que des émissions radiophoniques et télévisées y sont abondamment consacrés. Les principaux intéressés, eux, sont descendus dans l’arène pour réclamer à cor et à cri droit de cité dans la société moderne en exigeant une législation qui normalise et reconnaisse non seulement leur identité sexuelle, mais encore leur union homosexuelle!

Dans certains pays, leurs lobbies sont tellement puissants et bien organisés, aussi bien dans le domaine politique que juridique, qu’ils réussissent à défaire des lois et à les refaire à leur faveur, au grand dam de la majorité des citoyens qui adhèrent encore, au milieu d’une société déliquescente, aux valeurs de notre héritage biblique et chrétien.

Dans nombre de pays occidentaux aux mœurs relâchées, le courant non seulement vers la libéralisation de la pratique de l’homosexualité, mais encore son acceptation et sa légalisation comme manière de vivre parmi d’autres sont entamées depuis au moins deux décennies1. La pratique de l’homosexualité doit être acceptée comme normale, à condition, dit-on avec un semblant de prudence, qu’elle ne porte pas ouvertement atteinte « aux bonnes mœurs », c’est-à-dire qu’elle ne se pratique pas au détriment des très jeunes et n’engendre pas une nouvelle forme de prostitution, masculine ou féminine… Hélas!, les faits démontrent que ce sont justement les très jeunes enfants qui en sont devenus les victimes toutes désignées, et la prostitution enfantine, de garçons autant que de filles, offre un monstrueux marché de chair fraîche aux pervers de tout acabit, qui peuvent assouvir sur eux leurs passions inavouables et se livrer à des sévices sexuels de tout ordre.

Derrière les activistes qui agitent l’opinion publique, certains hommes d’Église, toujours à la traîne de ce qui s’accepte dans la nouvelle Babel qu’est devenue la société occidentale, sont allés jusqu’à préconiser l’ouverture « d’Églises » destinées à accueillir les seuls homosexuels, et nombreux sont déjà les « mariages » de couples d’homosexuels célébrés dans ces cercles-là avec la bénédiction ecclésiastique… Ne parlons pas de ces hommes et de ces femmes d’Église, pasteurs ou prêtres, théologiennes et même femmes évêques, qui affichent ouvertement leur préférence homosexuelle.

La prolifération phénoménale du nombre d’homosexuels avoués ne devrait pas être attribuée simplement au fait que, contrairement à leur dissimulation de jadis, ils sortent actuellement de leurs ghettos et de leur clandestinité, cherchant la publicité en qualité de mouvement de libération qu’ils se donnent. Cela les a certainement rendus visibles et audibles à un degré sans précédent. Mais l’accroissement de leur nombre est bien réel et ses causes ne sont pas difficiles à déterminer.

Notons-en quelques-unes : Pour commencer, l’accent que la psychothérapie populaire place actuellement sur le droit de l’individu à s’autoaccomplir et s’autoaffirmer à l’aide de tout moyen possible et imaginable; le refus de reconnaître une quelconque norme ou règle morale, le domaine des rapports sexuels n’étant pas le dernier; la stimulation et l’encouragement, parfois même une forte contrainte, qu’une société décadente et amorale exerce sur les individus à s’offrir des expériences érotiques en tout genre, mettant celles-ci à la portée de tous et de chacun dans le but unique d’obtenir une gratification facile, sans engager de responsabilité personnelle. On leur assure que celles-ci contribuent à leur bien-être et à la guérison de leurs troubles psychologiques, selon l’idée largement répandue que tout ce qui fait plaisir devrait être nécessairement bon… Nombre de nos contemporains sont convaincus qu’ils doivent essayer et adopter, si cela leur plaît, des pratiques d’érotisme « gay » (terme emprunté par les Anglo-saxons au français, et qui sert actuellement à désigner l’homosexuel) ou encore à développer une ambivalence sexuelle. Le terme « gay » signifie joyeux, au sens français de gai, mais celui qui, le premier, l’a appliqué à l’homosexuel pratiquant devait posséder une bonne dose d’humour noir! Car la soi-disant « gaieté » doit bien vite pâlir à côté des tendances sadomasochistes qui caractérisent la majorité des homosexuels avoués et pratiquants. On sait à quel point ces gens-là peuvent être dépressifs.

En second lieu, la large diffusion de matériaux pornographiques, imprimés ou filmés, décrivant ouvertement tout acte sexuel et favorisant toute pratique perverse, y compris l’abus de jeunes enfants, allant jusqu’au crime sadique, a inévitablement contribué à la multiplication sans précédent du nombre d’homosexuels, notamment pratiquants.

En troisième lieu, la proportion considérable de mariages brisés et de foyers à parent unique est, de leur côté, une source de déséquilibre en ce qui concerne l’identité sexuelle dans la vie des jeunes enfants. Pour ceux-ci, les relations affectueuses et fidèles entre leurs parents sont source d’équilibre, d’identité sexuelle et de maturation d’une personnalité stable durant leur croissance psychologique. L’absence de rôles sexuels bien définis, virilité pour l’homme, féminité pour la femme, peut devenir facilement source de confusion pour les enfants et pour les adolescents et avoir des conséquences néfastes.

Ainsi, des garçons qui ne connaissent pas leur père soit à cause d’un divorce soit par une régulière désertion du foyer, ou dont les pères sont froids, distants et dépourvus de toute affection seront probablement plus vulnérables et enclins à accepter les avances des pédérastes et, victimes sans défense, ils tomberont entre les mains des corrupteurs de l’enfance et de la jeunesse.

Nombre de psychologues estiment que l’une des causes principales de la tendance homosexuelle, si elle n’est pas exclusive, convient de la chercher dans l’absence de plus en plus généralisée de l’exercice d’une véritable et affectueuse autorité parentale sur les mineurs. Le Dr David F. Busby cite quelques modèles familiaux qui favorisent chez l’enfant ou l’adolescent une orientation homosexuelle : absence d’intimité entre mère et père; un père absent, soit par décès soit par divorce, avec une mère qui, elle, est trop présente; un père autoritaire et une mère à tendance masochiste; un père passif et une mère dominatrice, soit hyperprotectrice soit trop permissive; un père vulgaire et une mère excessivement prude aux yeux de qui le sexe est une réalité répréhensible; l’absence des deux parents ou d’adultes les remplaçant correctement avant l’âge de 12 ans; une mère idéalisée qui bloque et empêche l’enfant de s’identifier avec le père; un père ou un frère aîné idéalisé, ce qui aboutit à une dépendance hostile dans les rapports avec le père.

Un facteur supplémentaire qui contribue à l’orientation homosexuelle doit certainement se trouver dans la prospérité matérielle exceptionnelle dont jouit actuellement la société occidentale à l’instar de celle de Sodome, laquelle avait pourtant, selon le passage d’Ézéchiel 16.49, causé sa perte. La recherche frénétique du plaisir facile et instantané, à l’abri de toute contrainte et de tout devoir, a fait sombrer maintes sociétés prospères dans des comportements suicidaires.

Ne négligeons pas non plus un autre facteur, présent même dans des familles ne connaissant pas de graves crises. Je veux parler des parents qui remettent entièrement la responsabilité de l’éducation de leurs enfants, dans tous les domaines, aux enseignants. Une telle responsabilité est déléguée toujours davantage aux soins de l’éducation dite publique ou laïque qui s’arroge des prérogatives qui, en réalité, devraient être celles des parents. Le rejet de Dieu dans le système éducatif moderne a ouvert la porte à l’irréligion et à l’endoctrinement humaniste athée dans les écoles gérées par l’État. L’éducation dite sexuelle dispensée actuellement à l’école publique va, dans certains pays, jusqu’à montrer aux enfants des films avec des descriptions crues et explicites de méthodes d’autostimulation et d’auto-érotisme, ainsi qu’à leur présenter l’homosexualité, masculine ou féminine, comme un choix normal et légitime, à côté de l’hétérosexualité.

2. Homosexualité ou homosexualisme?🔗

On distingue entre homosexualisme comme pratique perverse et homosexualité, qui serait une condition normale ou naturelle donnée! Perversion et homosexualité ne seraient donc pas synonymes et il ne faudrait pas conclure que, parce que l’on est en général hétérosexuels, les homosexuels, eux, seraient forcément des pervers. Simplifier la réalité à ce point c’est se laisser aller contre toutes les évidences fournies par la recherche médicale et par la connaissance psychologique moderne. L’homosexualité ferait-elle vraiment partie de la constitution même de certains êtres humains et leur disposition homosexuelle serait-elle tout à fait normale ou naturelle, même si elle ne l’est pas pour autrui?

Pour parler du point de vue strictement biologique, la fonction des organes mâles consiste à établir un rapport spécifique avec les organes féminins, un point c’est tout. Tel est l’ordre de la nature, et la biologie ne connaît aucune dérogation à cette loi physique établie dans l’univers créé. Aussi, la pratique sodomite apparaît déjà, sur ce plan-là, comme une grave perversion de l’ordre de la nature. En outre, les données scientifiques nous montrent, en dépit de la légèreté de certaines déclarations, qu’aucune personne ne naît homosexuelle, mais qu’elle le devient soit par choix personnel, soit pour avoir été contaminée par un tiers. Tenir la nature, voire Dieu, pour responsable d’une constitution homosexuelle trahit la volonté de vouloir échapper à sa propre responsabilité. Or, anticipons déjà ce que nous dirons plus loin; seule la reconnaissance d’une responsabilité personnelle permettra de guérir de ce mal. L’abdication de celle-ci, dans ce domaine comme ailleurs, est la preuve flagrante d’un tragique processus de déshumanisation.

Lorsque le processus de maturité, ou plutôt d’immaturité, aboutit non au sexe complémentaire, ce qui est la voie normale, mais au sexe identique, l’attirance physique vers celui-ci sera plus grande et l’orientation sexuelle normale, elle, complètement faussée. Elle pourra l’être à divers degrés. Il est évident qu’un tel désordre n’est pas propre à une époque donnée ni à une classe particulière. On dit alors que ces homosexuels seraient des invertis, une catégorie sexuelle particulière victime de conditions physiques et psychologiques qu’ils n’auraient pas cherchées et qui font que le comportement homosexuel leur est parfaitement naturel. La majorité d’entre eux s’efforcera peut-être de lutter contre leur penchant, par souci de respectabilité sociale. Certains sont même des époux et des épouses, pères ou mères de famille cherchant, peut-être désespérément, à échapper à leur condition anormale. Leur homosexualité est une condition indépendante de leur choix. Ils n’en sont que les victimes!

L’homosexualisme, quant à lui, est considéré comme une pratique délibérée, anormale et perverse. Il caractérise le comportement d’hommes et de femmes blasés de tout ce qui est normal. De telles personnes sont motivées par une curiosité perverse, toujours à la recherche de sensations interdites, dans la plus pure tradition de Sodome et de Gomorrhe.

S’il faut se pencher sur le cas des premiers en les considérant comme des victimes malheureuses, il convient de tenir les seconds, sans la moindre hésitation, comme des transgresseurs des normes de la création. Ils outragent leur propre corps comme ils outragent celui d’autrui, que ce dernier soit consentant ou non. Fait plus grave, ils outragent le saint nom du Dieu Créateur. Nombreux sont, en effet, les hétérosexuels par nature, c’est-à-dire n’ayant jamais eu de penchants réels pour l’homosexualité, attirés par celle-ci afin de goûter à certaines formes de luxure, mus uniquement par un désir pervers de tout ce qui sort de l’ordinaire, recherchant frénétiquement n’importe quel plaisir ou supposé tel.

Quelle que soit l’explication médicale, psychologique ou sociologique avancée, nous ne saurions même pas un seul instant négliger le facteur éthique que pose l’inversion et, à plus forte raison, la perversion homosexuelle.

Nous ne cherchons certes pas à accabler ceux et celles qui n’éprouvent aucune attirance physique pour le sexe opposé. Le leur reprocher serait absurde. Nous croyons cependant que l’homosexualité est une menace grave pour la stabilité de la vie conjugale, pour celle de la famille et, par voie de conséquence, pour la société tout entière. C’est ce qui ressort clairement lorsque les partisans de l’union homosexuelle s’en prennent violemment au mariage hétérosexuel et à la famille en tant qu’institution. Curieusement, certains cherchent à rendre leurs liens anormaux durables, en fondant ce qu’étrangement on appelle mariage et foyer stable entre… homosexuels.

On dit avec raison que les perversions hétérosexuelles sont, elles aussi, très graves et qu’il faut les combattre avec la même vigueur. Cet argument ne soulève pas la moindre objection de notre part; cependant, nous ferons remarquer que l’homosexualité aggrave son cas en niant l’ordre de la création et en débauchant des victimes du même sexe qui peuvent être mises hors d’état de fonctionner normalement pour le reste de leur vie.

Nous remarquons également que les avocats de la pratique homosexuelle recourent, afin de la justifier, à un argument prétendument scientifique, celui de l’hypothèse évolutionniste, comme si l’homosexualité n’était qu’une simple étape durant le développement de l’être humain, une forme d’immaturité déterminée seulement par l’environnement. Il nous apparaît clairement que cette position révèle de nouveau des a priori anti-bibliques. Certains sont allés jusqu’à affirmer que derrière toute chasteté il y aurait un potentiel passif d’homosexualité…

À notre avis, au cœur de la révolution homosexualiste se trouve l’opposition résolument anti-biblique à l’ordre créé par Dieu. La tolérance homosexuelle trahit purement et simplement le profond et radical mépris à l’égard de l’éthique chrétienne.

Or, comme nous le verrons dans un paragraphe suivant, tous les textes bibliques qui traitent de la question insistent sur le caractère antithétique et religieux de l’apostasie de l’homme rebelle. Cette rébellion aboutit à la corruption éthique. Certaines formes modernes d’homosexualité ne sont pas uniquement des expressions de perversion sexuelle, elles sont surtout l’affirmation d’une position philosophique résolument anti-biblique. Cette antithèse de nature religieuse a réussi à oblitérer toute distinction entre l’homme et la femme, le masculin et le féminin. L’homme et la femme ont cessé d’être sexuellement complémentaires. Ainsi, la pratique moderne de l’homosexualité perverse n’est pas un phénomène isolé. Elle témoigne de l’esprit et de la vision du monde imposée par la sécularisation moderne. Le chrétien devrait tirer toutes les conclusions de cette antithèse et y discerner les conséquences tirées de la mort de l’absolu qu’a décrété l’homme apostat.

Le monde n’est pas seul à plaider en faveur de la libéralisation des mœurs homosexuelles; certaines des Églises issues de la Réforme ont été parmi les premières à défendre une telle pratique. Des lobbies homosexuels s’agitent et agissent au sein de certaines Églises pour faire valider leurs « droits ». Dans certaines grandes Églises, la libéralisation des mœurs est entrée en compétition avec celle des droits et de la dignité de la personne humaine…

Dans une étude aussi brève que la nôtre, nous n’avons pas la prétention d’aborder le problème sous tous les angles. C’est sans passion et dans un esprit pastoral, mais aussi dans un inconditionnel attachement à la Parole de Dieu comme révélation divine que nous chercherons à examiner les données bibliques relatives à cette orientation et pratique sexuelle.

3. Les données bibliques🔗

a. L’Ancien Testament🔗

Concernant toute morale sexuelle, la question qu’il convient de poser est la suivante : Quelle est l’attitude chrétienne correcte vis-à-vis du phénomène moderne de l’homosexualité? Que dit la Bible à ce sujet?

La question ne peut pas être traitée de manière académique du fait même que des chrétiens sont pris dans l’engrenage; certains luttent seuls et dans la souffrance, d’autres dissimulent simplement leur état, et d’autres cherchent même à trouver des justifications illégitimes à leur pratique.

La révélation biblique relative à la création de l’homme et de la femme ne connaît et n’admet qu’une seule et unique différenciation sexuelle fondamentale, celle entre l’homme et la femme. Selon l’Écriture, le type unique exclusif et normal de la sexualité est l’hétérosexualité, tel que le manifeste l’ordre initial de la création. Or, la sexualité humaine est bien davantage que simple fonction génitale. Elle engage la personne tout entière dans une relation affective intégrale. Dimension mystérieuse et fondamentale de l’existence, elle est l’un des principaux facteurs pour le bonheur et l’équilibre de la personne humaine.

Les passages bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament ne sont pas abondants, quantitativement parlant, mais leur teneur est sans ambiguïté : ils condamnent unanimement la pratique de l’homosexualité.

Souvenons-nous, pour mémoire, du récit de la création de l’être humain en tant qu’homme et femme, masculin et féminin. Genèse 1.26 et 2.18-24 souligne une fois pour toutes la différence sexuelle entre l’homme et la femme. C’est la norme qui ordonne le mariage et établit les règles de la sexualité; Dieu a voulu exclusivement l’union monogame entre un homme et une femme. Le Nouveau Testament reprendra ce récit pour en faire l’illustration de l’union du Christ avec son Église. Cette union mystique dans la foi est reflétée dans l’union hétérosexuelle entre l’homme et la femme, nullement dans l’union homosexuelle entre deux hommes ou deux femmes.

Dans Lévitique 18.22 (voir 20.13), le code mosaïque interdit comme une abomination la liaison sexuelle entre deux hommes. Ces deux passages sont sans équivoque, ils condamnent l’homosexualité.

Les partisans d’une telle pratique prétendent que ce code de Moïse serait dépassé, ou encore ils soutiendront que ce n’est pas la pratique en elle-même qui est condamnée, mais son association avec la violence et des pratiques cultuelles idolâtres… Un examen du contexte démontre cependant qu’outre l’homosexualité, sont également passibles du châtiment le plus sévère l’inceste, l’adultère, l’abus des enfants et la zoophilie. Si l’argument selon lequel on peut prendre la défense des homosexuels s’applique à ceux-ci, il devrait également étendre sa force sur ces autres pratiques perverses et ainsi tolérer la zoophilie ou la nécrophilie comme on veut actuellement tolérer l’homosexualité, ce que le texte biblique est loin de laisser même soupçonner!

Deux récits profondément révoltants relatifs à des perversions homosexuelles accompagnées de violence nous sont rapportés dans Genèse 19.4-11 et dans Juges 19 à 21. Le premier concerne les villes maudites de Sodome et de Gomorrhe. À vrai dire, dans le premier de ces deux textes, nous trouvons, avec la condamnation de la pratique proprement dite, celle de la violence qui l’accompagne. Les partisans de la libéralisation des mœurs se réclamant du christianisme voudraient cependant nous faire croire que ce n’est pas tellement l’homosexualité qui y est condamnée, mais surtout l’esprit inhospitalier des habitants de ces deux villes. Une lecture attentive du passage révélera que le véritable crime des Sodomites est leur pratique sexuelle perverse. Or, aussi bien le judaïsme que l’Église ont, depuis toujours, entendu que cette violence-là était de nature sexuelle perverse; c’est d’ailleurs un fait bien établi que perversion et violence vont presque toujours ensemble. L’avertissement du Christ dans Luc 17.29-30 ne peut être entendu autrement que dans ce sens de perversité qui a valu aux deux villes maudites leur destruction radicale. Or, il est à noter que l’iniquité des Sodomites ne s’était pas révélée seulement en ce jour-là, mais que ce jour-là elle avait atteint son apogée.

D’autres passages bibliques font également allusion à la corruption des deux villes mentionnées (Dt 32.32; És 1.10; Jr 23.14; 2 Pi 2.6; Jude 1.7; Ap 11.8).

b. Le Nouveau Testament🔗

Bien que l’Église du Nouveau Testament n’appliquera pas la même peine, l’interdiction de la pratique restera valable pour elle au même titre que pour la communauté de l’Ancien Testament. L’interdiction révèle sans ambiguïté la volonté expresse du Dieu Créateur et Législateur, qui n’est autre que le Rédempteur de son peuple, le Saint d’Israël.

Du côté de certains interprètes modernes, on a cherché à expliquer ces textes comme si l’offense visée n’était pas de nature morale, mais culturelle, voire cultuelle. Mais cela ne prouve rien, si l’on tient compte du nombre de textes et de leur force insistant sur la nature morale de la transgression.

Le Nouveau Testament n’est pas très prolixe sur la question. Les discours de Jésus n’y font aucune allusion. Mais son silence s’explique à notre avis par la préoccupation principale du Seigneur relative aux péchés de nature spirituelle, tels par exemple l’orgueil, la suffisance et l’hypocrisie. Hormis la brève allusion à Sodome que nous rencontrons dans la lettre de Jude, toute autre référence est due à la plume de l’apôtre Paul. Les spécialistes du Nouveau Testament sont unanimes pour reconnaître que, pour Paul, le péché en question est l’un des plus graves, plus grave encore que l’adultère ou que le meurtre.

Examinons le premier chapitre de sa lettre aux Romains. L’apôtre y décrit l’un des résultats de l’apostasie religieuse manifestée dans le domaine sexuel. « Ayant adoré et servi la créature au lieu du Créateur », les hommes et les femmes païens « ont remplacé les relations naturelles par des actes contre nature » (Rm 1.25-26). On notera en passant que l’apôtre est bien plus réaliste au sujet de la pratique lesbienne que ne le sont nombre de théologiens ou pasteurs modernes. Le contexte théologique dans lequel apparaît la question véritable est celui de la création. Après avoir annoncé le thème de sa lettre, dans les versets 16 et 17, Paul fait part du jugement de Dieu contre l’iniquité. Il s’étend alors sur l’horreur de l’actuelle situation éthique de l’homme déchu. Son intention est de montrer que ce dernier a effectué le plus mauvais choix spirituel et moral. Créé pour adorer et servir Dieu, il a échangé la gloire du Créateur contre celle de la créature, allant jusqu’à adorer les créatures inférieures, c’est-à-dire les animaux, ce qui l’a conduit à sa banqueroute morale. Ce contexte de la création jette une lumière toute nouvelle sur le sens des relations dites naturelles dans les versets 26 et 27. Certains y cherchent pourtant une expression permettant une interprétation favorable à l’inversion. L’inverti n’aurait jamais changé « l’usage naturel » « contre nature »! À la rigueur, on pourrait le tenir pour un anormal, appartenant à une minorité, mais le traiter d’antinaturel serait injuste et faux, proteste-t-on.

Cette interprétation erronée — est-ce à dessein? — ne peut se défendre ni sur le plan de l’exégèse ni même sur le terrain de la théologie en général. Parlant des rapports naturels, l’apôtre ne se réfère pas à l’homme ou à la femme tels qu’ils sont. Au contraire, il a en vue un canevas plus large. Il ira plus loin, de manière tout à fait radicale, pour les considérer tels qu’ils ont été créés à l’origine. Sans l’ombre d’un doute, le modèle sexuel original est celui de l’hétérosexualité. Ici comme ailleurs, il est évident que la distinction, certes importante, entre l’inverti et le perverti ne peut se défendre théologiquement. L’échange contre nature n’est pas une simple question de variante, de « pluralité », mais du refus du comportement sexuel réglé par le Créateur. Placée dans le cadre de la création, toute relation homosexuelle devient antinaturelle, comme c’est le cas pour l’idolâtrie. Dans ce processus régressif déclenché par la chute va s’effectuer, entre autres, le terrible échange entre Dieu et l’idole, dont l’une des conséquences les plus perverses est l’échange antinaturel entre les sexes.

Dans sa première lettre à Timothée, l’apôtre rejoint plus particulièrement l’éthique de l’Ancien Testament. Sa théologie et sa pastorale se trouvent dans la droite ligne de la révélation accordée dès l’origine de la création. L’éthique de la révélation est normative, car ce texte se prononce dans le cadre de la loi. L’apôtre définit la place de la loi morale, celle qui s’exprime principalement dans les dix commandements. Bien que l’apôtre ne les cite pas expressément, les mots de l’Ancien Testament s’y trouvent implicitement. Il y est fait d’abord une énumération des offenses contre Dieu. Vient ensuite l’énumération de celles contre l’homme. Dans cette liste se trouvent les immoraux, dont les sodomites (1 Tm 1.10).

Il s’ensuit que l’homosexualité est tenue pour une transgression du Décalogue au même titre que l’adultère hétérosexuel. Le Décalogue, lui aussi, s’enracine dans l’ordre de la création. L’exigence de la loi n’est en rien différente, et encore moins divergente, voire opposée, à ce que Dieu avait initialement prévu pour la conduite éthique. Le schéma initial de la sexualité réapparaît ici et l’homosexualité n’y trouve ni place ni légitimation.

L’examen de la première lettre de Paul aux Corinthiens nous paraît également d’une importance décisive du fait que, durant son séjour dans cette ville, il rédigea sa lettre aux Romains et, depuis Éphèse, sa lettre aux Corinthiens ainsi qu’une lettre à un pasteur, à savoir sa première à Timothée, pasteur à Éphèse.

Avant de conclure ce paragraphe, rappelons, pour mémoire, les principes qui président à notre interprétation biblique. Un texte biblique sera lu et compris à la lumière de l’ensemble de l’Écriture.

Certaines règles de l’Ancien Testament ont été abrogées dans le Nouveau Testament du fait de l’ordre nouveau instauré par la venue de Jésus-Christ. L’Église reconnaît que certaines des règles en vigueur dans le Nouveau Testament peuvent se rapporter à des situations particulières à l’époque où le texte a été rédigé. L’Église cherche dans l’Écriture la vérité permanente, non des détails contingents et une attitude perfectionniste. Elle sait que l’idéal n’est pas atteint dans ce monde de péché. Ainsi, le sixième commandement interdit de tuer, mais la peine capitale est pourtant justifiée (Gn 9.4; Rm 13). Le mariage est monogame, mais il existe des cas où le divorce devra être toléré.

L’homosexualité peut-elle jouir de ce même statut d’exception? L’union entre personnes du même sexe peut-elle être envisagée ou permise? Certainement pas. Ce serait tirer des conclusions absurdes de l’Écriture, car la loi ne s’oppose pas à l’Évangile. L’une et l’autre sont inséparables. L’Évangile est déjà présent dans l’Ancien Testament et la loi se retrouve tout au long du Nouveau Testament.

L’homme sans Dieu se rebelle contre lui afin de s’exalter, et l’ironie est qu’en cherchant à s’exalter il se déshonore complètement. Cherchant à honorer et à glorifier son corps, il finit par le déshonorer ouvertement et fait de sa disgrâce un fait public. Le sexe et la religion sont ainsi intimement et inévitablement liés dans toute croyance non biblique. C’est le résultat religieux de toute apostasie. L’homme, ayant franchi les dernières limites, finit par adorer son propre mal sexuel et par exalter sa disgrâce, la tenant pour le chemin même de la vie…

4. Approche théologique et pastorale🔗

L’homosexualité ne peut être détachée ni isolée de tout le contexte biblique, afin de la rendre excusable et même acceptable, pas plus que d’autres délits condamnés par l’ordre divin. Elle sera condamnée comme mode de vie, comme philosophie sexuelle, et non en tant que tendance ou orientation. Enfin, la grâce de Dieu qui pardonne peut également faire surmonter la tentation et contrôler les pulsions. L’Évangile peut transformer la personne de toutes ses tendances immorales, quelle que soit leur expression, et en faire une créature nouvelle (2 Co 5.17; Ap 21.5). Sa puissance libératrice a été éprouvée dans la vie de maint converti, et non seulement dans l’Église de Corinthe; il est encore aujourd’hui la puissance de Dieu pour sauver quiconque croit.

Nous avons énoncé un principe d’herméneutique permanent; il convient de tenir toujours compte de l’ensemble du message biblique. Selon Romains 1, l’homosexualité est un acte contre nature, parce qu’opposé à l’ordre même de la création. Il est un usage déformé et inique de la fonction sexuelle. Échange du normal contre l’anormal, elle doit être considérée comme un désordre, conséquence du péché. Celui ou celle qui croit que sa condition est indépendante de sa volonté devra admettre sa responsabilité quant à la pratique. Sa responsabilité morale est engagée dans la mesure où il ou elle s’aventure délibérément sur une voie interdite.

Contrairement à l’avis de certains, d’après lesquels l’homosexualité n’est qu’une variation accidentelle, de même ordre que la couleur des cheveux ou le fait de naître gaucher, nous rappellerons que la normalité est clairement énoncée dans l’Écriture qui déclare que l’homme, l’être humain, est créé « homme et femme ». C’est le comportement du sujet qui est définitif et c’est à la conversion que Dieu appelle tout homme, en l’appelant ainsi à dépasser par la grâce tout désordre dû au péché, en vue d’une marche sur le chemin de la sanctification et de l’obéissance reconnaissante.

Ce serait renverser l’ordre créé que d’admettre que l’homosexualité pourrait trouver son épanouissement ou sa plénitude en affirmant sa tendance.

Il faut tenir compte que le Nouveau Testament projette une lumière toute nouvelle sur cette dimension de l’existence. Le concept du peuple de Dieu était lié à la descendance physique des Hébreux, d’où la loi absolue du mariage.

L’unité et l’égalité des sexes en Christ ne signifient pas la disparition de l’homme et de la femme. Le chrétien est appelé à choisir entre le célibat ou le mariage, toute relation extraconjugale lui restant interdite. La sexualité est une partie vitale et capitale de l’existence, mais le chrétien prendra soin de résister à la tentation d’exalter le sexe. Celui qui, pour une raison ou pour une autre, ne peut entrer dans une relation conjugale normale ne doit pas s’estimer victime d’une situation injuste, ainsi que le fait l’absolutisation moderne du sexe. Le chrétien qui aurait des tendances homosexuelles et qui ne peut se marier doit vivre une vie nouvelle en Christ et assumer, par la grâce, sa condition. Comme tout célibataire, il est invité à chercher à plaire au Seigneur (1 Co 7.32).

Quant à l’Église, elle doit accueillir l’homosexuel qui accepte le chemin de l’obéissance de Dieu comme étant, lui aussi, sanctifié par le Christ, au même titre que tous les autres pécheurs. L’Église est moyen de grâce. Elle annonce le salut par le Christ et la rémission des offenses. Elle offre la possibilité de guérison, sachant que le Christ est venu détruire les conséquences du péché et apporter une espérance nouvelle à tout homme vivant dans le désordre, quel qu’il soit. Et sa responsabilité est d’autant plus grande à l’égard de ses membres les plus vulnérables. Elle empêchera que ceux-ci ne s’isolent, ne se haïssent et ne s’enfoncent dans la solitude et le désespoir. Elle les aidera à trouver la guérison spirituelle et, s’il y a lieu, une thérapeutique appropriée. L’Église sait, avant toute chose, que c’est le pouvoir rédempteur de la croix et le sang et l’Esprit du Christ qui sont les seuls secours; qu’elle ne songe donc surtout pas à fonder des paraéglises pour homosexuels!

L’Évangile qu’elle annonce est le même pour l’homosexuel que pour l’hétérosexuel; mais la puissance de salut et de guérison de l’Évangile se vérifie surtout dans les situations les plus anormales et les plus dramatiques. Toute pastorale sera, ici comme ailleurs, animée d’une telle foi.

Quelle est l’alternative? Ce sera l’amour et la puissance rédemptrice de Jésus-Christ et l’œuvre de sanctification qu’entreprend le Saint-Esprit. Ceci implique que toute la vérité de Dieu doit être déclarée à l’homosexuel, qui sera appelé à la repentance et à la conversion comme tout autre pécheur. Le pasteur comme la communauté chrétienne devront refléter l’amour du Christ à leur égard comme à l’égard de tout égaré, quel que soit son égarement. Leur but doit être celui d’annoncer l’Évangile afin de libérer le pécheur du jugement éternel de Dieu.

Il appartient à l’Église d’avertir surtout ses jeunes contre toute expérience sexuelle prémaritale ou extraconjugale. C’est un domaine où, plus peut-être qu’ailleurs, Satan rôde autour des fidèles comme un lion rugissant pour dévorer ou faire chuter celui même qui est debout.

Voici encore un dernier mot; le chrétien est convaincu que rien, même pas la mort, ne peut le séparer de l’amour de Dieu manifesté en Christ.

Note

1. NDLR : Depuis la rédaction de cet article, plusieurs de ces pays ont adopté une législation légalisant le « mariage homosexuel ».