Le désordre dans l'amour - Les multiples facettes de l'adultère
Le désordre dans l'amour - Les multiples facettes de l'adultère
L’adultère, qui est l’expression essentielle de tous les désordres amoureux, se présente actuellement sous un visage nouveau. Comme toujours, il est le fruit de l’infidélité conjugale. Mais actuellement, peut-être même sans que nous y prenions garde, il envahit la totalité de notre existence pour corrompre chacune de nos cellules, pour attaquer et désagréger les tissus vivants, tuer lentement mais sûrement l’ensemble de l’organisme moral. L’adultère classique avait l’avantage, si je puis m’exprimer de la sorte, d’être le fruit d’une décision libre, d’un consentement conscient. L’adultère au visage moderne s’empare de nous comme de pauvres pantins, sans pouvoir de résister, sans même que nous nous en rendions compte. Tâchons de comprendre.
Il est exact que l’immoralité grossière et l’impudeur éhontée de la pornographie ne suscitent chez des gens normalement constitués qu’écœurement et soulèvent des protestations. Non simplement parce que la pornographie est une immondice innommable, elle l’est à coup sûr, mais encore parce qu’elle est la plus grosse farce, le mensonge le plus aberrant dont sont victimes de pauvres diables qui, frustrés dans leurs attentes, s’imaginent pouvoir obtenir (par le truchement d’images, photos ou films) une bribe, une miette de sensation érotique. L’unique satisfaction dont on puisse parler ici n’existe en réalité que pour les seuls marchands escrocs de l’obscénité, ces nouveaux porcs qui s’engraissent de l’argent des paumés. La pornographie est un des plus grands mensonges inventés par le Malin et c’est tout d’abord en tant que mensonge qu’il est immoral.
On s’étonnera qu’on enfonce ici des portes ouvertes, voire qu’on prêche à des… convertis! Certes, les gens normaux refusent cette source d’écœurement et son vulgaire étalage sur les places publiques. Je le veux bien. Mais l’immondice qu’il faudrait non seulement dénoncer, mais encore combattre, ne serait levé au rang d’un phénomène social si ce que nous appellerons l’adultère masqué n’avait pas, lui, pris place et rang dans nos mentalités. Si nous n’avions pas toléré avec autant de prédilection que d’inconscience! Nous avons permis la promotion du sexe tous azimuts! Il paraît que la liberté sexuelle moderne vient après la vaccination obligatoire, le suffrage universel et le café décaféiné comme l’une des plus grandes conquêtes des modernes! Dans le vacarme que causent les révolutions modernes, politiques, culturelles, économiques, il n’y a que la révolution dite sexuelle qui semble rester permanente!
Écoutez le témoignage d’une de mes correspondantes, jeune étudiante africaine : « Si je refuse systématiquement, ce que je fais, les avances de vulgaires dragueurs et autres stupides Don Juan, je passe pour une anormale. » Et d’ajouter : « C’est tout juste si même des messieurs bien élevés ne me conseillent d’aller consulter un psychanalyste! » Ainsi, au regard des modernes, la sexualité immorale, vieille luxure et débauche caractérisée, passe pour la chose la plus normale du monde, aussi normale que de mâcher du chewing-gum et, bien évidemment, d’abuser des drogues. Tandis que la pureté, la pudeur, l’honneur de son âme et de son corps sont tenus pour des signes affligeants de dégradation, si ce n’est d’imbécillité.
Ces lignes ont été rédigées peu après que j’aie lu un compte rendu exécrable, mais élogieux et exalté d’un roman d’il y a quelques années, qui exaltait la conquête des corps de 16 ans et, notez-le bien, il y était précisé 16 ans, pas plus, car 17 ans c’est déjà trop mûr pour en tirer bénéfice et assouvir de bas instincts. Après cela, comment ne pas vomir sur la figure de ces écrivains de talent pourrisseurs d’âmes et briseurs de vertus? Vous serez tenus pour de vieux jeu, prêts à s’écrouler en même temps que leur stupide pudibonderie et leurs bondieuseries, sans avoir rien compris aux nécessités et aux plaisirs de la chair! Ajoutons que la différence entre un tel libertinage et la pornographie n’est pas de nature, elle est de degré seulement.
Pourtant, notre ministère pastoral nous a donné maintes occasions de constater que de jeunes chrétiens et chrétiennes, au prix d’une immense déception et d’un chagrin d’amour profond, ont refusé les avances malhonnêtes en y opposant le courage de leur foi et l’exigence de la pudeur.
Voici Nicole, l’une de nos catéchumènes, à peine 16 ans. Elle n’était pas la plus brillante. Elle avait pourtant saisi le sens de l’Évangile et toute la force de la pureté chrétienne. Un jour, nous avons dû accourir à l’hôpital. Dans son désespoir, elle avait tenté de mettre fin à sa jeune existence. Quant à la cause, c’est avec un visage bouleversé de douleur, mais d’une innocence qui ne pouvait que m’émouvoir profondément, qu’elle me confiait : « Je sortais avec un garçon qui m’a demandé de m’offrir à lui; j’ai refusé, et alors, ajouta-t-elle, il m’a plaquée! » Je suis encore bouleversé en me rappelant de Nicole, ma jeune catéchumène. Je me moque bien des psychanalystes de pacotille et autres médicastres qui la taxeraient de refoulée. Je sais donc qu’au cœur de la révolution sexuelle, en pleine métropole avilie, se trouvent encore des jeunes qui se comportent comme des résistants et repoussent l’immonde boue déversée autour d’eux.
Revenons à notre première idée. L’adultère s’infiltre partout. Voici un exemple. L’éducation moderne déclare, quasi ex cathedra et de manière infaillible, qu’entre l’homme et l’animal il n’existe aucune différence; aussi tient-elle à nier dogmatiquement l’existence d’un principe moral absolu devant régir les relations humaines, le commandement du Dieu saint. Or, là où on ignore ou méprise le commandement absolu du Dieu saint, là les officines de l’immoralité et les guichets de la pornographie feront toujours des recettes.
Un autre exemple est la publicité, parmi lesquelles on peut entendre ou lire les annonces du genre : « Si vous êtes seule, jeune et jolie, pourquoi ne pas vous associer entre 3 et 5 heures de l’après-midi à notre club? » (nous devrions parler de porcheries plutôt!). Invitation gratuite! N’oublions certainement pas les rires gros et gras et autres sous-entendus des raconteurs d’histoires salées et autres chroniqueurs stupides de stations radio ou de chaînes de télévision. Leurs expressions vulgaires, leurs historiettes louches cultivent, font épanouir et prospérer l’adultère.
Que dire des chanteurs et chanteuses dont l’une, une nord-américaine, passe actuellement pour être l’idole des millions de jeunes, laquelle chante : « Papa, ne me prêche pas! Je fais ce que je veux de mon corps! » C’est donc cela le pluralisme sexuel et le progrès moderne. Jadis, il y avait des maisons pour la tolérance, aujourd’hui tout se passe dans la rue, jetée en pâture devant les yeux de tout le monde, pour inonder, asphyxier et finalement avilir et abrutir.
En voilà assez de ces déchets. L’Écriture sainte, elle, annonce que Dieu jugera et condamnera tout ce qui est une abomination sexuelle. Pour l’heure, Dieu invite au repentir, à avoir recours à sa grâce, même les plus dégénérés, ou ce qu’hypocritement on appelle des déviants, victimes innocentes ou inconscientes. Il promet la restauration. L’Écriture nous met en garde contre toute obsession sexuelle, qui n’est au fond qu’un mirage déplorable, le plus gros des mirages modernes. Écoutez ce qu’écrivait il y a peu Wilhelm Reich, celui qui est considéré comme le père de la révolution sexuelle moderne :
« Que vient de faire le couple dans la rencontre intime? Ils ont échappé de justesse, et dans l’ordre, à la névrose, à la cuirasse caractérielle, à la stase, au fascisme, au stalinisme, enfin au cancer! Désormais, ils ont vaincu deux mille ans de répression sexuelle judéo-chrétienne. »
Rien que ça, mes amis! Si le sujet n’était pas aussi grave, on se mettrait à rire de cette pauvre ganache de Reich.
La Bible chrétienne déclare : « Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure » (Hé 13.4). Dans le commandement donné au Sinaï, Dieu ordonne : « Tu ne commettrais pas d’adultère » (Ex 20.14). Ce ne sont pas des paroles de moraliste; ce sont des paroles accompagnées par cet autre discours de l’Évangile libérateur et rénovateur : « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ » (Rm 13.14). C’est par une telle transformation radicale qu’on échappera non seulement aux immondices que nous venons de mentionner, mais encore à l’adultère tapi au fond de nos cœurs. Il ne suffirait pas de raser les boutiques immondes des ruelles malfamées ou de nettoyer les points chauds de nos grandes villes. Il faudrait encore épurer nos pensées intimes et nos sentiments les mieux dissimulés.
Revêtir Jésus-Christ! Voilà le remède à toute immoralité. Le Fils de Dieu, l’homme parfait, celui que personne n’a pu accuser d’immoralité, a porté sur lui toutes nos souillures et a fait l’expiation de nos fautes. Si sur le mont Sinaï nous entendons le commandement « tu ne commettras pas d’adultère », sur le mont du Calvaire, nous entendons le Sauveur crucifié prier Dieu « Père, pardonne-leur » (Lc 23.34). C’est encore lui qui déclare : « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu » (Mt 5.8). Ils le verront, en effet, revêtus de sa sainteté, lui qui est notre Sauveur, qui nous présente devant Dieu vêtus de sa pureté, pour la vie présente et pour l’éternité.