"Facebooking" devant la face de Dieu
"Facebooking" devant la face de Dieu
- Développer des relations avec les gens de manière chrétienne
- Une guitare à une corde
- Qui peut-on qualifier d’ami?
- Une vraie amitié
- Le vrai Vous
- L’esclavage électronique
- Trouver un équilibre
- Devant la face de Dieu
Il n’y a aucun doute : Facebook est là pour longtemps. Tout comme les téléphones cellulaires, les courriels, les envois de textos et Twitter, Facebook fait partie de la réalité d’un nouveau réseau social. Évidemment, il n’y a là rien de nouveau pour ceux et celles qui sont « branchés » depuis longtemps, mais pour ceux et celles qui commencent à peine à s’habituer aux téléphones cellulaires et aux courriels, Facebook peut prendre par surprise. Au cours des trois premiers mois de 2009, cinq millions de personnes se sont inscrites à Facebook chaque semaine! Au mois de mars de cette même année, plus de 200 millions de personnes utilisaient Facebook et rien n’indique que ça ralentira. Vous n’avez pas besoin d’aller bien loin pour trouver des membres d’Église qui font partie de ces millions. On y retrouve des adolescents, des adultes, des parents et même des grands-parents.
Qu’est-ce que Facebook? C’est comme un immense lieu de rencontre sur Internet (www.facebook.com). Les gens n’ont qu’à signer pour se créer (gratuitement!) une identité Facebook et faire leur arrivée dans le réseau. Tout comme dans les relations en personne, certaines parties de votre profil seront publiques, alors que d’autres demeureront privées si vous le souhaitez. Vous donnez la permission à des « amis » d’accéder à vos renseignements privés — par exemple des photos, des vidéos ou vos dernières réflexions personnelles. Vous pouvez alors devenir « ami » d’autres utilisateurs et accéder à votre tour à leurs choses personnelles. Des gens peuvent vous trouver et demander à devenir vos « amis ». Vous avez la liberté de dire « oui » ou « non ».
Il n’est pas difficile de constater le grand attrait qu’exerce Facebook. Facebook vous donne la chance de communiquer en même temps avec des amis proches et moins proches. En affichant un élément d’information à votre « mur » (qu’on pourrait comparer à un tableau d’affichage personnel), vous pouvez communiquer d’un seul coup et à tout le monde en même temps ce qui se passe dans votre vie. En contrepartie, vous pouvez vous aussi suivre les derniers développements dans la vie des autres. Facebook permet de renouer avec d’anciens amis, avec de la parenté dont on avait perdu la trace, avec des connaissances oubliées depuis longtemps, et ce, de partout dans le monde. À mesure que Facebook attire de nouveaux utilisateurs, les possibilités d’établir encore davantage de contacts avec d’anciens amis ou de nouveaux amis augmentent.
1. Développer des relations avec les gens de manière chrétienne⤒🔗
Tout comme la plupart des technologies, Facebook n’est ni bon ni mauvais en soi. Sa valeur dépend de l’usage que vous en faites. De plus, une relation qu’on établit et développe sur Internet n’est pas nécessairement « fausse », de même qu’une relation en personne n’est pas nécessairement « vraie ». Vous pouvez facilement être hypocrite dans les deux cas, tout comme vous pouvez être « vrai » dans les deux situations également. Facebook ne fait qu’offrir un autre lieu et d’autres moyens pour développer des relations et faire l’expérience d’une certaine forme de communauté. Le défi devant nous est de parvenir à adapter cette technologie de manière chrétienne. Tout comme nous sommes appelés à vivre nos relations en personne avec les autres d’une manière qui plaît à Dieu, de même nous devons entretenir nos relations avec les autres dans Facebook devant la face de Dieu.
2. Une guitare à une corde←⤒🔗
Un des principaux défis quant à nos relations dans Facebook est d’arriver à comprendre ce que Facebook n’offre pas : des relations en chair et en os. Les dimensions d’une relation dans Facebook sont plus limitées que celles d’une relation en personne. Vous ne pouvez regarder une personne dans les yeux, lui serrer la main ou la serrer dans vos bras. Vous ne pouvez voir l’expression de son visage ou entendre le ton de sa voix. Son rire, ses soupirs, ses clins d’œil et ses sourires vous échappent. C’est en grande partie une relation de cerveau à cerveau, au moyen d’un ordinateur. Comme l’a écrit quelqu’un récemment, c’est comme essayer de jouer de la guitare avec une seule corde : « Vous pouvez faire de la musique; c’est juste moins intéressant ou moins bon qu’avec une guitare à six cordes. »
Cela ne signifie pas que les relations dans Facebook sont inutiles ou insignifiantes; c’est juste qu’elles ne sont pas complètes. Vous ne pouvez arriver à connaître la personnalité de quelqu’un dans son ensemble à moins de passer du temps face à face avec elle et de vivre pendant un certain temps dans un même endroit. C’est pour cette raison que Facebook peut être un très bon outil pour renouer avec d’anciens amis ou pour continuer à développer des relations présentes, mais que c’est un moyen très risqué pour développer de nouvelles relations. Si vous n’avez jamais vécu quoi que ce soit ensemble, en personne, ou si vous n’avez jamais échangé verbalement en personne, vous ne connaîtrez jamais réellement la personne qui semble être votre ami en ligne. Il n’est pas nécessaire de faire de grandes recherches pour trouver des gens qui ont été grandement blessés par des gens avec qui ils avaient commencé à développer une relation en ligne et qui semblaient être des amis, mais qui se sont avérés bien différents en personne. Le prix à payer pour ces expériences difficiles est souvent élevé. Faites bien attention à qui vous donnez la permission de devenir ami.
3. Qui peut-on qualifier d’ami?←⤒🔗
Le concept même d’amitié est en danger d’être redéfini de manière non biblique dans Facebook. Tout à coup, vos parents, vos enfants ou des gens qui ont autorité sur vous (par exemple vos professeurs, vos anciens, vos patrons) sont admis comme « amis ». C’est l’unique catégorie pour se brancher, par conséquent tous les types de relation sont qualifiés « d’amitiés ». Il est bien évident que l’amitié est une très belle chose, mais est-ce que votre père est réellement votre « ami »? Certainement pas de la même manière dont peut l’être un copain de classe, une personne de votre âge ou un collègue de travail peut l’être. Nous devrions donc faire attention à ce que signifie le concept « d’ami » et nous assurer que ce que nous affichons ou les courriels que nous envoyons soient rédigés de manière à rendre honneur et respect aux personnes à qui nous le devons (Rm 13.7; Ép 6.2).
Un autre aspect encore plus préoccupant est la tendance à favoriser les amitiés à « sens unique » qu’offre Facebook. Il est facile, dans ce forum, d’admettre de nouveaux amis et il est facile de devenir l’ami de quelqu’un d’autre. Il n’est pas rare d’avoir plus d’une centaine « d’amis » et parfois bien davantage. Il n’y a aucune obligation, aucune attente, ce qui facilite notre tendance naturelle à l’égocentrisme. Vous affichez des choses que les autres peuvent lire ou regarder pour voir quel genre de réaction elles susciteront dans le groupe. Pendant ce temps, vous avez la possibilité de jeter un coup d’œil sur ce qui se passe dans la vie de vos amis, mais sans avoir vraiment à vous impliquer. C’est facile de devenir un ami « voyeur » — toujours en train de regarder, mais rarement en train de s’impliquer dans une relation réciproque où l’on prend soin et où l’on se soucie l’un de l’autre.
4. Une vraie amitié←⤒🔗
Nous savons bien que l’amitié implique ce soin et ce souci. Une vraie amitié exige non seulement que nous nous ouvrions à l’autre, mais que nous manifestions notre amour envers l’autre en actes et en paroles. La Bible dit qu’un ami est quelqu’un qui est plus attaché qu’un frère (Pr 18.24). L’amitié implique que nous aimions notre prochain comme nous-mêmes, que nous considérions aussi les intérêts des autres (Ph 2.4). Prenez la résolution d’être un ami véritable lorsque vous utilisez Facebook. Ne vous contentez pas d’afficher des choses à votre sujet, mais prenez des nouvelles de vos amis. Priez pour eux, soyez responsable envers eux en veillant à leur bien-être, dans la mesure du possible.
Il ne vous sera peut-être pas possible d’agir ainsi avec tous les contacts qui sont appelés « amis », mais démontrez à ceux que vous considérez réellement vos amis que vous vous souciez véritablement d’eux en développant une relation réciproque en paroles et en actes. Si c’est le moindrement possible, organisez une rencontre en personne de temps en temps. Réfléchissez à la possibilité de limiter votre liste d’amis aux personnes avec lesquelles vous pouvez maintenir une véritable relation, où chacun s’intéresse réellement à l’autre. Les relations dans Facebook peuvent constituer un merveilleux complément aux amitiés en personne, mais elles ne peuvent servir de remplacement.
5. Le vrai Vous←⤒🔗
Les rencontres en personne peuvent être empreintes d’hypocrisie, mais les risques sont encore bien plus grands dans les relations en ligne. Il est facile, lorsque vous créez votre profil ou quand vous affichez des photos, de trier les informations sur le volet. Ces informations peuvent être carrément trompeuses ou en partie trompeuses. Il est même possible qu’elles soient toutes vraies, mais simplement incomplètes, pouvant donner l’impression que votre vie est beaucoup plus rose qu’elle ne l’est en réalité. Il est plus facile de contrôler et de changer notre image sur Facebook que face à face, ce qui pourrait amener les gens à avoir une image de nous qui ne correspond pas à la réalité. Par exemple, nos informations pourraient laisser croire que nous avons du succès, que nous avons beaucoup d’humour, que nous avons beaucoup d’amis, que nous sommes populaires, intellectuels, émotifs, sensibles, ou quoi que ce soit d’autre, alors que ce n’est pas vraiment le cas. La vie d’une personne peut être remplie de problèmes sans que rien paraisse dans son profil Facebook.
Soyons vrais et sincères sur Facebook tout comme en personne. Le Seigneur déteste la tromperie et l’hypocrisie. Ce sont des choses du diable, le père du mensonge (Jn 8.44). Si nous agissons de manière à essayer d’impressionner les gens en cachant qui nous sommes vraiment ou ce qui se passe réellement dans nos vies, non seulement risquons-nous de subir le jugement de Dieu, mais ça n’aide en rien nos amitiés. Les gens ne pourront pas nous aider s’ils ne savent pas que nous avons des luttes ou des problèmes. Les gens ne pourront pas nous connaître vraiment si nous prétendons être ce que nous ne sommes pas (par exemple que nous avons un très bon sens de l’humour, que nous sommes intellectuels, que nous réussissons bien). Je ne veux pas dire que nous devrions étaler tous nos problèmes devant tout le monde, mais simplement que notre profil d’amitié devrait être un reflet fidèle de qui nous sommes, de la personne que Dieu a faite en nous créant, et qu’avec certains amis proches, nous devrions nous efforcer de partager leurs difficultés et leur permettre de connaître les nôtres.
6. L’esclavage électronique←⤒🔗
Facebook présente un danger commun aux autres formes de communication électronique : le danger d’être toujours partiellement « en ligne » même lorsque nous ne sommes pas branchés. Nous gardons nos téléphones cellulaires sur nos hanches, nos Black Berrys dans nos mains et nos portables un peu partout dans la maison, tous en mode de communication activé. Si notre cellulaire sonne, nous nous empressons de répondre, prêts à interrompre la conversation avec la personne en face de nous n’importe quand! Nous sommes prêts à arrêter tout ce que nous faisons pour aller vérifier nos courriels, pour répondre à un appel ou à un texto, ou pour jeter un coup d’œil sur Facebook, juste parce que notre esprit est toujours avide de connaître les détails les plus récents.
La technologie qui nous ouvre le monde peut aussi faire de nous des esclaves de ce monde. La communauté en ligne cherche toujours à attirer notre attention, à susciter notre intérêt et nous nous laissons facilement entraîner. Il n’est pas rare d’entendre que telle ou telle personne a développé une dépendance à ses courriels ou à Facebook, éprouvant sans cesse le besoin d’aller les vérifier. Si ces personnes n’y ont pas accès pendant quelques jours, elles présentent même des symptômes de repli sur soi. Avant même d’avoir eu le temps de nous en apercevoir, nous découvrons que c’est la technologie qui nous maîtrise alors que ce devrait être nous qui la maîtrisions.
7. Trouver un équilibre←⤒🔗
En tant que chrétiens, nous ne devrions permettre à rien ni personne mis à part Jésus-Christ de nous maîtriser (Ga 5.1). Facebook peut faire partie de notre journée, mais il ne devrait pas régner sur notre journée. Une bonne façon d’utiliser Facebook de manière équilibrée est de limiter le nombre de fois où nous le consultons chaque jour et le temps que nous y passons. Par exemple, vous pourriez décider d’aller vérifier Facebook deux fois par jour pour un temps maximal de quinze minutes chaque fois. Pensez à la possibilité de sauter une journée (pourquoi pas le jour du Seigneur?) et de vous concentrer sur autre chose. Forcez votre esprit à se rappeler que Facebook n’est pas « tout » dans la vie en faisant passer d’autres choses en priorité. Par exemple, n’allez pas vérifier Facebook avant le milieu de la matinée ou même avant le dîner (ou même après l’école); commencez par accomplir une partie de vos tâches et remplir certaines de vos obligations. Donnez-vous du temps au début et à la fin de la journée pour être en communion avec Dieu. Ne permettez pas que la dernière chose à laquelle vous pensiez avant de vous endormir soit Facebook, mais bien plutôt le Livre de Dieu, sa Parole.
Si vous voulez voir si Facebook occupe une trop grande place dans votre vie, prenez le temps de vous arrêter lorsque vous l’utilisez pour vous poser les questions suivantes : « Comment est-ce que je me sens en ce moment? Est-ce que je deviens anxieux? Est-ce que j’anticipe mes réactions? Est-ce que je suis nerveux? Est-ce que j’ai beaucoup de plaisir? Est-ce que je suis excité? Est-ce que Facebook m’influence trop? Est-ce que je cherche davantage à développer des amitiés à l’ordinateur que dans la vraie vie? Est-ce que je néglige mes relations en personne avec des gens qui sont près de moi physiquement pour pouvoir profiter de mes amitiés en ligne? » Ces questions peuvent nous aider à déterminer si notre utilisation de Facebook est saine ou non. Si Facebook est devenu une force dominante dans votre vie et que vous n’arrivez pas à imaginer comment vous pourriez vous en passer, considérez la possibilité de faire un « jeûne » de Facebook pendant un mois complet. Cette déconnexion pourrait vous aider à remettre les choses en perspective.
8. Devant la face de Dieu←⤒🔗
Il est tentant de considérer Facebook comme quelque chose qui relève de notre petit monde privé. Dans Facebook, nous pouvons contrôler l’environnement, les personnes qui s’y trouvent et notre manière d’entrer en relation ou de développer nos relations avec ces personnes. Cependant, n’oublions pas que tout ce que nous faisons, nous le faisons devant la face de Dieu. S’il y a une face à laquelle nous devrions penser lorsque nous affichons ou nous créons un profil dans Facebook, c’est bien à celle de notre Sauveur, qui est mort afin que nous soyons restaurés dans notre communion avec lui et avec les autres, dans l’alliance d’amour de notre Dieu. C’est alors que nos amitiés pourront être vraies et honorables et qu’elles pourront plaire à Dieu.