Hébreux 11 - La foi permet d'endurer de terribles épreuves
Hébreux 11 - La foi permet d'endurer de terribles épreuves
« D’autres furent torturés et n’acceptèrent pas de délivrance, afin d’obtenir une résurrection meilleure. D’autres éprouvèrent les moqueries et le fouet, bien plus, les chaînes et la prison. Ils furent lapidés, mis à l’épreuve, sciés, ils furent tués par l’épée, ils allèrent ça et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, opprimés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne! Errants dans les déserts, les montagnes, les cavernes et les antres de la terre. »
Hébreux 11.35-38
Bien-aimés en Jésus-Christ,
Le texte d’aujourd’hui peut sembler loin de notre réalité quotidienne. C’est pourtant une parole d’une grande actualité. Nous ne connaissons peut-être pas beaucoup de chrétiens autour de nous qui sont torturés, emprisonnés ou lapidés à cause de leur foi. Il existe pourtant un grand nombre de chrétiens dans le monde qui subissent des horreurs semblables. On estime à 215 millions le nombre de chrétiens dans le monde qui subissent actuellement un niveau élevé de persécution. L’Inde, l’Éthiopie, le Nigeria et la Chine hébergent à eux seuls plus de la moitié de ces chrétiens.
Chaque année, le ministère « Portes ouvertes » publie un « Index mondial de persécution » qui établit une liste des 50 pays où les chrétiens sont le plus persécutés. En 2017, la Corée du Nord, la Somalie, l’Afghanistan, le Pakistan et le Soudan venaient en tête de liste, suivis de plusieurs pays du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie. Dans 21 pays, le taux de persécution est de 100 %, c’est-à-dire que la persécution touche absolument tous les chrétiens du pays. Plusieurs pays où les chrétiens subissent le plus de violence connaissent une radicalisation islamique, par exemple en Afrique. Beaucoup de nos frères et sœurs dans le monde subissent des répressions, purges, arrestations, expulsions, kidnappings, viols, assassinats, destructions de maisons, d’églises ou d’écoles, discriminations sur le marché de l’emploi, rejet familial, restrictions religieuses, pressions pour devenir musulmans, bouddhistes ou athées. Pour quelle raison reçoivent-ils tous ces mauvais traitements? En raison de leur identification à la personne de Jésus-Christ.
Quand nous prêchons l’Évangile, il ne faut jamais promettre : « Si vous devenez chrétiens, désormais, tout ira très bien dans votre vie. » Jésus a dit que celui qui veut être son disciple doit d’abord évaluer le coût. Nous devons calculer la dépense avant de commencer le projet, comme nous faisons lorsque nous voulons construire une maison. Le salut est purement gratuit, mais il y a un coût à payer pour être disciple de Jésus-Christ.
En même temps, nous avons l’assurance que Dieu soutient puissamment ses enfants éprouvés. Notre texte d’aujourd’hui nous démontre la puissance de Dieu qui nous rend capables de persévérer. La foi nous permet d’endurer de terribles épreuves.
1. La foi nous fait persévérer dans la persécution⤒🔗
Nous achevons bientôt notre parcours du temple de la renommée des croyants. L’auteur de l’épître aux Hébreux nous a présenté une belle brochette de croyants de l’Ancien Testament : Noé, Abraham, Moïse et plusieurs autres. Comme le temps lui manquait, à partir du verset 32, il s’est mis à peser sur l’accélérateur. Les versets 32 à 35 nous présentent des croyants qui ont accompli de grands exploits par la foi. Si l’auteur s’était arrêté au verset 35, nous aurions l’impression que la foi nous permet de toujours éviter la souffrance et d’accomplir uniquement des exploits. C’est d’ailleurs une idée assez répandue dans plusieurs milieux chrétiens de nos jours. Plusieurs prédicateurs prêchent un « évangile de la prospérité », un faux évangile qui nous dit que, si nous avons vraiment la foi, nous deviendrons riches, nous serons en bonne santé ou nous guérirons de nos maladies, nous aurons une vie abondante et victorieuse. Si par contre, nous sommes pauvres ou malades, le problème, d’après eux, serait un manque de foi.
Bien sûr, je ne préconise pas un « évangile de la pauvreté, de la médiocrité et du misérabilisme ». Certains s’imaginent que, plus nous sommes humiliés par la pauvreté, plus nous serions spirituels et proches de Dieu. Pas du tout! Le pardon de Dieu et le cadeau de la vie éternelle sont tout autant pour les riches que pour les pauvres qui se repentent de leurs péchés et qui croient en Jésus-Christ pour leur salut. Mais notre texte est certainement très loin d’un évangile de la prospérité!
Au verset 35, l’auteur rappelle un grand exploit : « Des femmes retrouvèrent leurs morts par la résurrection. » Oui, voilà certainement une grande victoire de la foi! Puis au milieu du verset 35, l’auteur change complètement de direction : « D’autres furent torturés et n’acceptèrent pas de délivrance, afin d’obtenir une résurrection meilleure. » Oui, voilà une autre grande victoire de la foi, mais qui prend une forme tout à fait différente.
L’auteur semble faire allusion à la persécution subie par des juifs du deuxième siècle avant Jésus-Christ, à l’époque des Maccabées qui se sont opposés au roi séleucide Antiochus Épiphane. Le deuxième livre des Maccabées nous raconte par exemple le martyre d’Éléazar, un vieil homme de 90 ans qui a subi le supplice de la roue, suivi du martyre de sept frères, cruellement torturés pour avoir refusé de manger de la viande interdite par la loi. Ils ont préféré la torture plutôt que de faire des compromis avec leur foi. L’un d’eux a dit : « Mieux vaut mourir de la main des hommes en attendant, selon les promesses faites par Dieu, d’être ressuscité par lui » (2 Macc 7.14). Même si les livres des Maccabées ne sont pas inspirés, ils nous racontent quand même la foi courageuse de ces croyants.
Notre auteur inspiré nous dit : « Ils n’acceptèrent pas de délivrance, afin d’obtenir une résurrection meilleure » (Hé 11.35). Comment une résurrection peut-elle être meilleure qu’une autre? Souvenons-nous des deux enfants ressuscités par les prophètes Élie et Élisée. Ils sont revenus à la vie et leurs mères les ont retrouvés comme avant. C’était une bonne résurrection, mais ceux qui sont morts dans l’espérance de la résurrection à venir recevront une résurrection bien meilleure, avec un corps glorieux, pour la vie éternelle dans un monde nouveau.
Quand nous regardons par la foi aux choses meilleures qui nous sont promises dans le Royaume éternel, cela nous aide à relativiser les souffrances du temps présent. Les souffrances resteront toujours désagréables et pénibles, mais la foi permet de regarder au-delà. Dieu donne à ses enfants la capacité d’endurer la persécution sous toutes ses formes en nous fortifiant par notre espérance glorieuse. Il n’y a rien de plus encourageant pour des chrétiens éprouvés que d’entendre parler de notre espérance éternelle.
« D’autres éprouvèrent les moqueries et le fouet, bien plus, les chaînes et la prison » (Hé 11.36). Les prophètes Michée, Jérémie et Hanani ont été victimes de ce genre de cruauté (1 R 22.24-27; Jr 20.2; 37.15-16; 38.1-13; 2 Ch 16.7-10). Pourquoi? Pour avoir fidèlement annoncé la Parole de Dieu à des gens qui n’aimaient pas du tout leur message. Oui, il peut nous en coûter cher de suivre le Seigneur et d’annoncer fidèlement sa Parole! Sommes-nous prêts à payer le prix? Les persécutions dans notre pays existent, mais sont peu de choses comparées à celles qui existent ailleurs. Mais sommes-nous prêts à subir des moqueries ou des injustices, même très mineures, par amour pour Jésus?
2. La foi nous fait persévérer jusqu’à la mort←⤒🔗
L’auteur continue en nous rappelant que certains croyants ont persévéré jusqu’à la mort aux mains de leurs ennemis : « Ils furent lapidés, mis à l’épreuve, sciés, ils furent tués par l’épée » (Hé 11.37). Le prophète Zacharie, fils de Yehoyada, a été mis à mort par lapidation (2 Ch 24.20-22). Dans le Nouveau Testament, nous avons l’exemple d’Étienne, lapidé par des juifs pour leur avoir annoncé la bonne nouvelle. Avant de mourir, Étienne a vu la gloire de Dieu et Jésus à la droite de Dieu. Jésus était debout, non pas assis, mais debout pour accueillir son fidèle serviteur (Ac 7.54-58).
L’Ancien Testament ne mentionne personne qui a été scié. Mais d’après une ancienne tradition en dehors de la Bible, le prophète Ésaïe aurait été scié en deux par le méchant roi Manassé. Certains ont réussi à échapper au tranchant de l’épée. Élie, par exemple, a échappé à la vengeance de Jézabel. Par contre, à la même époque, plusieurs autres prophètes ont été tués par l’épée (1 R 19.10,14). Certains échappent par la foi. D’autres périssent, fortifiés par la foi. Lesquels des deux sont les plus victorieux? Ceux qui échappent ou ceux qui périssent? Les deux sont victorieux! Hébreux 11 mentionne les deux. Les uns et les autres sont aussi dignes de mention dans le temple de la renommée des croyants. Celui qui est rendu capable de persévérer jusqu’à mourir à cause de sa foi honore Dieu. Il souffre et meurt à la gloire de Dieu.
N’est-ce pas surprenant? La persécution ne vient pas toujours de l’extérieur de l’Église. Elle vient parfois de l’intérieur même du peuple de Dieu. Jésus s’est lamenté : « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés » (Mt 23.37). Jérusalem, qu’on appelle la ville sainte, était plutôt la ville meurtrière. Elle avait la réputation de tuer ses prophètes. Cela n’a pas empêché les prophètes de continuer de prêcher fidèlement la Parole. La foi leur a donné la force de persévérer dans leur mission.
Si vous lisez des témoignages de chrétiens morts martyrs, dévorés par des lions ou brûlés sur le bûcher, nous voyons que Dieu leur a donné une force toute spéciale pour traverser leurs épreuves. C’étaient des chrétiens comme vous et moi. Au moment opportun, Dieu leur a donné la force dont ils avaient besoin pour continuer à témoigner de leur foi aux mains de leurs bourreaux. Prions pour que Dieu donne cette même persévérance à nos frères et sœurs persécutés dans le monde. Ils n’ont pas cette force en eux-mêmes. Ils ont besoin de la recevoir du Saint-Esprit pour rester de fidèles témoins de Jésus-Christ jusqu’au bout.
3. La foi nous fait persévérer dans les privations←⤒🔗
Notre texte mentionne encore d’autres croyants qui, sans aller jusqu’à se faire tuer, ont vécu dans des conditions misérables. « Ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres » (Hé 11.37). Cette description nous fait penser au prophète Élie qui portait un vêtement de poil en signe de sa vocation prophétique (2 R 1.8). Ses vêtements symbolisaient son message de jugement et de repentance. Jean-Baptiste a fait la même chose pour prêcher la repentance et l’arrivée du grand Roi.
Aux versets 37 et 38, la liste des privations continue : « dénués de tout, opprimés, maltraités — eux dont le monde n’était pas digne! — errants dans les déserts, les montagnes, les cavernes et les antres de la terre. » Des gens persécutés deviennent souvent pauvres, démunis, sans abri. Heureusement, la géographie de la Palestine présente plusieurs collines avec des cavernes qui ont permis aux croyants de se cacher. Dieu, dans sa providence, a prévu des lieux de refuge pour ses enfants pourchassés. David, par exemple, est allé se cacher dans des cavernes quand Saül le poursuivait pour le tuer.
D’après le roi Saül, David n’était pas digne de vivre sur terre. D’après le roi Achab, Élie non plus n’était pas digne de vivre sur cette terre. Notre texte dit le contraire : c’est le monde dans lequel nous vivons qui n’est pas digne de tels croyants. Ce monde incrédule qui rejette Jésus-Christ ne mérite pas d’avoir des croyants comme citoyens. Cette terre n’est pas un endroit convenable pour nous. Nous aspirons à une patrie meilleure, c’est-à-dire céleste. Dieu n’a pas honte d’être appelé notre Dieu, il nous a préparé une cité permanente (Hé 11.16). En attendant, Dieu, dans sa bonté, veut que ses enfants vivent encore ici un certain temps pour être le sel de la terre et la lumière du monde. Nous avons une mission importante au milieu d’un monde hostile.
Nous sommes vraiment loin de l’évangile de la prospérité! Dénués, opprimés, maltraités, errants, cachés dans les cavernes. Dieu n’a jamais promis à ses enfants une vie tranquille et paisible dans l’abondance matérielle. La foi n’est pas la garantie de succès matériel. Dieu peut faire vivre ses enfants dans le confort et l’abondance matérielle, et c’est très bien. Il le fait pour que nous puissions le remercier et vivre à sa gloire et à son service. Mais Dieu place également d’autres de ses enfants dans des conditions difficiles, avec toutes sortes de privations, pour vivre aussi à la gloire de Dieu et pour montrer que nous attendons un monde meilleur. La raison qui nous rend capables de persévérer, c’est notre foi, quelles que soient les conditions dans lesquelles nous sommes placés.
Oui, notre foi en Jésus-Christ, notre Sauveur! Jésus a enduré beaucoup plus de souffrances que n’importe quel chrétien. Il l’a fait pour payer notre rançon, nous libérer de la dette de nos péchés et faire de nous les héritiers de son Royaume éternel. Nous sommes les héritiers d’un monde meilleur. C’est un cadeau qu’il nous donne gratuitement et que nous recevons simplement par la foi. Alors, Jésus a le droit de nous dire : « Soyez prêts à payer le prix pour me suivre. » Il a payé le prix de sa vie pour nous racheter et pour que nous lui appartenions pour toujours. Il a tous les droits sur nos vies. Souvenons-nous de cette parole de Jésus : « Un serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jn 15.20).
Pour conclure, voici cinq applications pratiques pour nos vies. Premièrement, admirons la puissance de Dieu et la grâce de Dieu! Quand nous pensons à ces croyants d’autrefois ou d’aujourd’hui, nous voyons que Dieu les a rendus capables d’endurer toutes sortes de souffrances à cause de leur foi. C’est tout à la gloire de Dieu! Remercions-le de les avoir soutenus, fortifiés, encouragés dans leurs épreuves. Ces exemples nous sont donnés, non pour nous faire déprimer, mais pour nous permettre de louer Dieu. C’est lui qui nous donne la foi. C’est lui qui nous fait persévérer dans la foi.
Deuxièmement, soyons encouragés par ces exemples quand nous subissons des plus petites persécutions. Les moqueries, les incompréhensions, les injustices que nous pouvons subir à cause de notre foi sont peu de choses comparées aux atrocités subies par certains croyants d’autrefois et d’aujourd’hui. Si Dieu leur a donné la force de persévérer au milieu de toutes ces atrocités, il est certainement capable de nous soutenir dans nos difficultés qui sont moindres. C’était le cas des premiers destinataires de cette lettre. Ils étaient persécutés, mais moins que ces exemples de l’Ancien Testament. Dieu leur a dit et Dieu nous dit : Soyez encouragés par ces exemples.
Troisièmement, nous ne savons jamais quand notre vie tranquille et confortable peut basculer. Aujourd’hui, plus de 215 millions de chrétiens dans le monde vivent des persécutions violentes. Peut-être qu’un jour plusieurs d’entre eux auront des conditions meilleures. Nous l’espérons et nous prions pour qu’ils soient soulagés. Mais peut-être qu’un jour c’est nous qui ferons partie de ce nombre. Nous ne le souhaitons pas et nous prions pour continuer de vivre en paix dans notre pays, mais on ne sait jamais. Peu importe la forme de rejet que nous pouvons subir aujourd’hui ou à l’avenir, nous devrions toujours estimer que c’est un honneur de souffrir pour le beau nom de Jésus-Christ.
Quatrièmement, prions pour nos frères et sœurs persécutés dans le monde. Nous ne les connaissons peut-être pas, mais ils ont besoin de nos prières. Pour nous aider à mieux comprendre ce qu’ils vivent, informons-nous de leur situation. Par exemple, le ministère « Portes ouvertes » que j’ai déjà mentionné nous fournit beaucoup d’informations sur une cinquantaine de pays où les chrétiens sont les plus persécutés. Leurs documents sont sur internet. C’est facile d’y avoir accès. Nos prières deviendront plus riches et plus spécifiques.
Enfin, rappelons-nous toujours que Jésus-Christ, notre Sauveur, a souffert la persécution plus que quiconque. Soyons immensément reconnaissants pour toutes ses souffrances. Il les a endurées pour notre salut. Il a payé notre rançon à grand prix. Et maintenant, il nous prépare une place dans la maison du Père, dans son Royaume éternel. « Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu » (Ap 21.4). Oui, nous avons cette grande promesse de notre Sauveur : « Le vainqueur, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » (Ap 3.21). Amen.