Introduction à l’épître aux Philippiens
Introduction à l’épître aux Philippiens
L’auteur de l’épître aux Philippiens est l’apôtre Paul. Lorsqu’il a écrit ou dicté cette lettre, l’apôtre était en prison, probablement à Rome.
Nous pouvons présumer que Philippes a été la première ville d’Europe où l’Église du Seigneur a été établie.
Cette histoire nous est racontée en détail en Actes 16. Aux alentours du milieu du premier siècle, l’apôtre est arrivé pour la première fois à Philippes, au cours de son deuxième voyage missionnaire. Philippes était une ville importante de Macédoine. Il est arrivé à cet endroit avec plusieurs compagnons de travail, sous la direction spéciale du Seigneur qui l’avait appelé au moyen d’une vision.
Peu de temps après, une petite Église a vu le jour, comprenant d’abord Lydie, la vendeuse de pourpre, et toute sa maisonnée, ainsi que le gardien de prison et sa famille et possiblement plusieurs autres, puisqu’en Actes 16.40, il est question des « frères ».
L’expression « il n’y a parmi vous ni beaucoup de puissants ni beaucoup de nobles » (1 Co 1.26) s’appliquait également à cette Église. Toutefois, malgré leur petit nombre et leur pauvreté, les membres de cette Église ont grandement contribué au service de l’Évangile. L’Église a régulièrement envoyé de l’argent à Paul, de sorte que l’apôtre a été capable de se consacrer entièrement à l’annonce de l’Évangile (voir aussi 2 Co 11.9). L’Église a également apporté une aide importante aux pauvres de Jérusalem (voir 2 Co 8). L’apôtre Paul, pour sa part, a trouvé de nombreux sujets de joie dans cette Église; elle était « sa joie et sa couronne » (Ph 4.1). Cette déclaration était d’autant plus significative lorsqu’on pense qu’elle a été prononcée au moins dix ans après l’établissement de cette Église (voir 1 Th 2.19-20).
Paul a gardé des liens avec l’Église de Philippes; d’abord au moyen de quatre visites personnelles, puis par des délégués, en particulier Timothée et Épaphrodite, et finalement en maintenant la communication avec eux de différentes façons, notamment au moyen de cette lettre.
Pour quelles raisons a-t-il écrit cette lettre?
D’abord, l’apôtre voulait exprimer sa gratitude pour les dons qu’il avait reçus des mains d’Épaphrodite.
Ensuite, Paul voulait s’assurer par cette lettre qu’Épaphrodite soit bien reçu à son retour dans cette Église. Apparemment, les gens de Philippes n’étaient pas satisfaits d’Épaphrodite.
Par ailleurs, l’apôtre voulait avertir les Philippiens du danger qui les menaçait. De faux enseignants voulaient s’immiscer au milieu d’eux. L’apôtre a averti l’Église de Philippes du danger des judaïsants, ces faux enseignants qu’il avait déjà mentionnés dans sa lettre aux Galates.
En résumé, les judaïsants enseignaient que l’on pouvait obtenir sa propre justice devant Dieu en observant la loi. La personne et l’œuvre du Christ, reçues par la foi, ne suffisaient pas d’après eux. La circoncision était également nécessaire. Cette doctrine annulait l’Évangile et ramenait les gens en arrière, en refusant de reconnaître que Jésus-Christ était venu.
Enfin, la dernière raison que Paul avait d’écrire cette lettre était l’existence de conflits au sein de l’Église. L’unité et la coopération entre les membres de l’Église laissaient à désirer, d’où les exhortations de l’apôtre à ce sujet.
Cette lettre a certaines caractéristiques qui lui sont propres. Elle a souvent été appelée « la lettre de la joie ». Cela n’est pas surprenant puisque les mots « joie » et « se réjouir » s’y retrouvent pas moins de seize fois.
Le ton de cette lettre est empreint de joie et de reconnaissance. Il semble que les Philippiens aient été quelque peu découragés, abattus, et peut-être avaient-ils également des craintes concernant le bien-être de l’apôtre. Quoi qu’il en soit, l’apôtre les a exhortés à ne pas être abattus, mais à vivre en tout temps dans la joie. Le contexte de l’emprisonnement de Paul rend cette exhortation d’autant plus puissante : l’apôtre lui-même était plein de joie dans ses souffrances.
« Le contenu est donc ceci, que les croyants, dans tout ce qui leur arrive, ont suffisamment de raisons de se réjouir, car ils ont le Seigneur de leur côté.1 »
Note
1. Jean Calvin, Commentaire sur Philippiens, Éditions Kerygma.