Introduction au livre de Michée
Introduction au livre de Michée
1. Auteur⤒🔗
Les deux sections suivantes (1 et 2) sont tirées de la Bible Annotée (Introduction à Michée).
Le nom de Michée (en hébreu Mica, abrégé de Mikaja ou, plus complètement, Mikajahou) signifie : « Qui est comme l’Éternel? » C’est l’antique profession monothéiste d’Israël (Ex 15.11; Dt 6.4), devenue nom propre. Il a donc la même valeur que le nom de Mical (Dn 10.13). Michée semble lui-même, dans un passage (Mi 7.18), faire allusion à cette signification de son nom, comme Ésaïe le fait pour le sien propre (És 8.18).
Nous savons peu de choses des circonstances extérieures du prophète. Il était, d’après Michée 1.1, originaire de la bourgade judéenne de Moréseth, voisine de la frontière des Philistins et de Gath, l’une de leurs cinq villes. C’est là que la tradition fait mourir le prophète et place son tombeau.
D’après le titre de son livre, Michée a exercé son ministère sous les rois de Juda Jotham, Achaz et Ézéchias (758-698 avant J.-C.). Il est ainsi contemporain d’Osée et d’Ésaïe, mais sans doute un contemporain plus jeune que ces deux prophètes, qui étaient entrés dans la carrière déjà sous le prédécesseur de Jotham, Ozias (És 1.1). D’après le livre de Jérémie (Jr 26.18), c’est au temps d’Ézéchias que Michée aurait prophétisé. Jérémie, accusé d’être traître à sa patrie, se trouve en danger de mort pour avoir annoncé publiquement la destruction de Jérusalem. Les anciens de Juda prennent sa défense en rappelant qu’Ésaïe avait prédit la même chose à Ézéchias et à tout son peuple, sans que ni le roi ni le peuple eussent songé à l’en punir; et ils citent textuellement la prophétie qui se trouve dans Michée 3.12.
Certains traits mentionnés dans ces prophéties, comme la grande extension en Juda ou l’immoralité des chefs politiques et religieux, paraissent convenir particulièrement à l’époque d’Achaz. La réforme entreprise par Ézéchias se rattacha, comme on sait, à la grande Pâque à laquelle furent conviés les restes des dix tribus et qui ne fut célébrée qu’après la chute de Samarie. Quant à la corruption des grands, le livre d’Ésaïe fournit précisément, pour les premières années du règne d’Ézéchias, des traits absolument concordants avec le tableau tracé par Michée. On trouve d’ailleurs, dans ce même livre, des témoignages datant de la dernière période de ce règne, qui prouvent que, ni dans l’un ni dans l’autre domaine, la réforme n’avait produit tous les fruits attendus.
2. Époque←⤒🔗
Le discours de Michée 1, qui annonce la ruine de Samarie, ne semble pas pouvoir dater d’une époque de beaucoup antérieure à cet événement, et se place ainsi assez naturellement dans les premières années du règne d’Ézéchias.
Ce livre fait l’effet d’un tout composé d’un seul jet; il est par conséquent difficile d’en attribuer les diverses parties à des époques différentes et déterminées. Il est parmi ceux de l’Ancien Testament qui sont le plus cités dans le Nouveau Testament et dans d’autres livres de l’Ancien Testament même. Comparer par exemple :
- Matthieu 2.5-6 - Michée 5.1
- Matthieu 10.36 - Michée 7.6
- Sophonie 3.19 - Michée 4.6-7
- Jérémie 5.1 - Michée 7.2
- Jérémie 9.3-4 - Michée 7.5
- Jérémie 26.18 - Michée 3.12
- Jérémie 30.12 - Michée 1.9
- Zacharie 3.10 - Michée 4.4
- Zacharie 9.10 - Michée 4.3
- Zacharie 10.12 - Michée 4.5
- Zacharie 13.4 - Michée 3.7
Il n’est pas probable que la carrière de Michée se soit prolongée au-delà des commencements du règne d’Ézéchias. Son livre, qui annonce la chute de Samarie (Mi 1.6), ne représente nulle part l’événement comme un fait accompli. Nous croyons donc devoir en placer la composition entre les années 727 (avènement d’Ézéchias) et 722 (prise de Samarie).
Originaire, comme Amos, de la campagne de Juda, il est naturel que Michée trahisse un intérêt particulier pour des localités, d’ailleurs insignifiantes, de cette contrée, à laquelle appartenait son lieu natal, Moréseth. Aussi est-ce sur elles qu’il voit avant tout fondre le jugement de l’invasion assyrienne (Mi 1.10-15). Il est certain cependant, par le contenu même de son livre, que c’est à Jérusalem qu’il a comme Ésaïe, et par conséquent à côté de celui-ci, vécu et prophétisé. C’est de cette ville qu’il est constamment occupé; c’est aux classes riches de la capitale qu’il s’adresse; ce sont leurs vices qu’il peint en témoin oculaire; il a évidemment sous les yeux le même tableau moral et social et il censure les mêmes désordres que son grand contemporain. (Bible Annotée).
« Nous sommes au temps où Jérusalem est l’objet d’une cour assidue, où les agents de l’étranger déploient leur zèle et où on croit pouvoir se mêler de la politique des grandes puissances. C’est également l’époque qui a été témoin du jugement de Dieu sur le royaume du Nord, sans d’ailleurs vouloir en tirer aucune leçon. Et les gens auxquels Michée s’adresse sont les bourgeois de Jérusalem, sûrs d’eux-mêmes et de leur bon droit, qui cherchent des alliés au gré de leurs intérêts et qui ne peuvent douter de la protection spéciale que Dieu fait reposer sur leur ville. Ils ont de bonnes notions religieuses. Ils considèrent le temple comme le signe visible de l’amour de Dieu. Ils croient encore à l’alliance. Les cultes sont bien fréquentés, les sacrifices abondants; le peuple ne vient-il pas d’être l’objet d’un nouveau miracle de la part de son Dieu qui a obligé les armées de Sennachérib à lever le siège de la ville? Mais ce Dieu ne joue aucun rôle dans les décisions importantes de la vie réelle et concrète, où l’homme reste prisonnier de sa routine, où la raison d’État, les intérêts des maîtres de la finance et de la politique font la foi. Et l’on sait déjà que le message d’Ésaïe, qui proclamait la nécessité de la foi et de l’obéissance, s’était heurté à l’indifférence générale » (Bruno Balscheit).
3. Plan←⤒🔗
1. Une sentence divine - 1.1 à 3.12
a. Jugement concernant Samarie et Jérusalem
b. Causes de ce jugement
c. Bénédiction au-delà du jugement
d. Culpabilité des chefs, prophètes et sacrificateurs
2. Le salut messianique - 4.1 à 5.14
a. Restauration future
b. Déportation à Babylone, suprême attaque avant l’établissement du règne de Dieu
c. Venue du Messie
d. Purification du peuple par le Dieu lui-même
3. Les causes morales du salut - 6.1 à 7.20
a. Le juste procès de Dieu avec son peuple
b. Aveu de grande corruption
c. La grâce de Dieu
4. Message←⤒🔗
a. Reproches et menaces de jugement←↰⤒🔗
La prophétie de Michée renferme, comme les écrits des autres prophètes, ces trois éléments : les reproches, la menace et la promesse. Les reproches portent sur la corruption de la nation depuis les grands jusqu’aux petits, et sur le formalisme religieux des mieux disposés (Mi 6.7). La menace est celle du jugement de la captivité, qui doit purifier le peuple et n’en laisser subsister qu’un reste, dont Dieu se servira pour établir son règne. En effet, l’élévation du peuple n’est possible que sur la voie de l’abaissement. Tel est le langage des vrais prophètes; ce sont, déclare Michée, les faux prophètes qui prédisent la gloire en supprimant le jugement qui en est la condition.
Le peuple de Dieu est désigné sous le nom de Jacob. Il est ainsi d’emblée exhorté à se rappeler qu’il est l’héritier de la promesse et qu’il n’est pas simplement un peuple parmi les autres. Le Dieu de l’alliance que prêche Michée n’est pas la divinité nationale du royaume de Juda; c’est l’Éternel qui s’est abaissé vers son peuple pour faire de lui le porteur de la promesse. Si le monde place son espoir dans une évolution progressive vers toujours plus de bien-être et de sécurité, le message de Michée atteste que le peuple de Dieu connaît une espérance tout autre, l’espérance en un règne éternel de paix où la justice de Dieu se manifestera pour toutes les nations. Si le monde place son espoir dans les grands qui l’asservissent, Michée montre que le peuple de Dieu, lui, peut attendre le Dominateur de la fin des temps, le vrai Libérateur, le nouveau David. Enfin, si le monde croit pouvoir placer son espoir dans une sorte de fatalisme optimiste, le peuple de Dieu, lui, peut vivre avec l’espérance de voir le reste d’Israël, dont parle également Ésaïe, trouver son salut dans la repentance et la conversion.
C’est parce que Michée connaît cette espérance fondée sur la vérité qu’il renverse de fond en comble toutes les illusions dont se nourrissent ses contemporains. Toutes les garanties humaines de l’espérance sont successivement ôtées au peuple. Et c’est seulement s’il accepte de se soumettre à l’exigence de la repentance qu’il pourra s’abandonner aux promesses de Dieu, aussi bien au milieu des bouleversements de l’époque qu’au moment où se produira le terrible assaut que préparent ses ennemis.
Mais les espérances trompeuses ne sont pas seules à détruire le lien de l’alliance. Michée décrit le procès que Dieu dresse contre son peuple et dans lequel il lui reproche des violations très concrètes du pacte du Sinaï, violations qui, à toutes les époques, ont pour effet de saper les bases mêmes de l’existence : l’impitoyable et démoniaque dictature économique des riches qui violent le droit des pauvres et qu’Ésaïe avait déjà dénoncée; la décadence générale de la magistrature, du clergé et de la prophétie, dont les représentants ne se préoccupent plus de la vérité, mais recherchent uniquement les avantages de charges autrefois fondées sur le droit de Dieu; l’infidélité du pouvoir politique qui, extérieurement, déploie une activité remarquable, mais qui méprise en fait sa vocation qui l’appelle à être le gardien de la loi divine; enfin, dans le domaine de la vie privée, la disparition de la confiance mutuelle et de la solidarité qui laisse le champ libre au démon de la suspicion jusque dans les cercles les plus étroits de la société.
En face de cette civilisation qui fait bon marché de Dieu et neutralise ses commandements afin de pouvoir tranquillement suivre sa propre voie, Michée proclame la réalité des exigences et du jugement du Seigneur de l’alliance. Car pour le peuple englobé dans cette alliance, la volonté et le droit de Dieu ne sont pas choses nouvelles :
« On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien, et ce que l’Éternel demande de toi; c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde et que tu marches humblement devant ton Dieu » (Mi 6.8).
La prédication de Michée vise essentiellement la situation morale et religieuse du pays.
« On sait que ce fut, après les règnes relativement bons et heureux d’Ozias et de Jotham, celui d’Achaz. Les exemples d’idolâtrie et de licence donnés d’en haut, par le roi et les chefs, agissaient comme un poison sur tout le corps de la nation, firent enfin éclater au grand jour la dissolution morale, dont les progrès étaient jusqu’alors restés plus ou moins cachés. Sous un roi incapable et impie, les grands n’observaient plus aucun frein et se livraient sans scrupules à leur avidité et à leurs débauches, soutenus dans la poursuite de leurs projets criminels par des prophètes de mensonge et des magistrats vendus, toujours prêts à les flatter et à les appuyer. L’injustice et l’impiété régnaient dans toutes les sphères de la nation. Telle était la situation lorsqu’Ézéchias monta sur le trône, et l’on comprend que ses intentions réformatrices, bien que secondées par des hommes tels qu’Ésaïe et Michée, ne pouvaient avoir pour résultat de la transformer d’un seul coup » (Bible Annotée, Introduction à Michée).
Les Jérusalémites croient pouvoir s’approprier l’alliance dans le sens d’une inviolabilité assurée de leur cité. Fausse sécurité, dénonce Michée. Si Dieu reste fidèle à ses engagements, l’homme peut ne pas tenir les siens. La vénalité des grands prend une dimension effrayante, les prophètes et les juges pensent plus à leurs profits qu’à la vérité et à l’équité dont ils sont responsables. Le fossé s’est élargi entre les possédants et les pauvres, et la situation sociale est déplorable. Les cultes sont célébrés avec faste, mais ils n’impliquent aucune conversion du cœur.
Ce mal est tellement radical que Samarie et Jérusalem deviennent comme la personnification du péché. Le châtiment, conséquence du jugement de Dieu, sera à la mesure même de la révolte. Pour l’avoir annoncé, Michée laissera dans l’histoire le souvenir d’un prophète de malheur. Qu’on ne voie pas toutefois dans cette catastrophe qui s’approche de la ville sainte le fait d’une colère aveugle et implacable, mais bien plutôt le jugement d’un Dieu qui ne supporte pas l’injustice. Le prophète se réfère à un idéal d’alliance qu’il a résumé dans l’admirable formule de Michée 6.8; Israël est jugé en fonction de son élection.
« Il résulte de ce qui vient d’être dit que l’activité de Michée a été vouée, aussi bien que celle d’Ésaïe, au royaume de Juda. La situation des dix tribus ne l’occupe qu’en passant, au début de son livre. La situation morale et politique de Juda dans la dernière moitié du 8e siècle est caractérisée par deux traits : les progrès de la corruption et de l’impiété, qui rendent toujours plus évidente la nécessité d’un jugement purificateur; l’extension croissante de la puissance assyrienne, prête à se faire l’instrument de ce jugement de Dieu sur Israël et sur les autres peuples de l’Asie occidentale. C’est le moment décisif dans l’histoire du peuple élu et du monde ancien où l’Empire de Ninive, parvenu à l’apogée de sa force et sur le point de réaliser le rêve de monarchie universelle conçu par ses souverains, entre positivement en conflit avec le règne de Dieu concentré dans le petit peuple d’Israël. Samarie va tomber et Jérusalem sera bientôt menacée » (Bible Annotée, Introduction à Michée).
b. Promesse et espérance←↰⤒🔗
Cependant, le livre de Michée ne se limite pas à ces sombres perspectives. Le fait de reconnaître Dieu comme le Juge suprême et comme le Seigneur du droit transformera en même temps la vision de l’avenir désormais commandé par l’espérance du Royaume et du Libérateur final. Le message du prophète atteste que cette reconnaissance et cette espérance sont indissolublement liées. À chaque époque de son histoire, le peuple de Dieu a besoin d’entendre cette prédication lucide et pathétique qui renverse les illusions pieuses et proclame l’impérieuse exigence du vrai Dieu.
« Le châtiment peut se transformer en appel à la conversion. Déjà, Dieu prépare un renouveau dans l’humble clan d’Ephrata, où un roi messianique descendant de David est attendu. La réunion des tribus dispersées inaugure la grande paix qui s’étendra jusqu’aux extrémités de la terre. Jérusalem deviendra un centre d’attraction universel et les nations accourront vers elle de toutes parts pour y rencontrer Dieu et y recevoir sa Parole. Source de bénédictions pour les nations converties au Seigneur, le petit reste israélite jouera, à l’égard des peuples rebelles, le rôle d’instrument de la vengeance divine. Toutes les fausses sécurités humaines, tous les cultes mensongers, toutes les pratiques idolâtres seront balayés. Israël s’en remettra entièrement à Dieu et n’attendra plus son salut que d’une initiative divine » (TOB).
Car « Qui est semblable à l’Éternel? » Dieu est un Dieu juste, qui a en horreur le péché et qui hait l’hypocrisie, mais aussi un Dieu miséricordieux dont la grâce surabonde là où le péché a abondé. Lorsque son autorité n’est pas acceptée, c’est la ruine du peuple. Les chefs humains exercent alors une fausse autorité et tyrannisent les pauvres et les faibles. Au chapitre 3.11, Michée flétrit l’autorité civile, spirituelle et morale de son temps en dénonçant sans pitié les corruptions. Puis il annonce la venue du vrai Chef, « celui qui dominera sur Israël », qui sortira de Bethléem et ramènera la paix. Après l’Exil, Dieu enverra le Messie, nouveau David. Pendant la période qui s’étendra de la première à la seconde venue du Messie, le peuple élu sera à la fois bénédiction et malédiction où il sera dispersé. Un jour, Dieu rassemblera le « reste d’Israël ». Les restes d’Israël se soumettront alors à sa divine autorité. Ils goûteront la plénitude du pardon de Dieu. En attendant ce jour glorieux où le Royaume de Dieu sera établi dans une justice éternelle, notre devoir est de pratiquer la justice, d’aimer la miséricorde et de marcher dans l’humilité, c’est-à-dire l’humble soumission à l’autorité de l’Éternel.
Pas plus qu’Ésaïe Michée ne conçoit la réalisation de l’espérance messianique autrement que sur les ruines de l’état de choses présent, lequel n’est plus susceptible d’amendement. Une nouvelle ère ne peut luire que par delà le jugement.
« Ésaïe et Michée annoncent tous deux la captivité. Mais, quoique pour l’un comme pour l’autre l’Assyrie représente la puissance de ce monde hostile à Dieu, chose digne d’être remarquée, c’est à Babylone qu’ils placent le lieu de l’Exil (És 39.6; Mi 4.10). Tous deux proclament le futur relèvement d’Israël par un roi davidique sortant de la race royale profondément humiliée, presque anéantie, un roi surhumain, divin même (És 9.5-6; Mi 5.1-2) » (Bible Annotée, Introduction à Michée).
Au tableau de ce divin souverain tracé de la main de David dans le Psaume 110, Michée ajoute deux traits essentiels. Il fait ressortir clairement le contraste entre les deux origines du Messie : d’un côté, il doit son existence terrestre à une naissance humaine; il naît d’une femme selon Ésaïe. Ceux qu’il sauve sont appelés ses frères. Mais d’autre part, il a une origine supérieure, qui va se perdre dans l’infini de l’éternité. À ce premier trait, il ajoute un second : l’état d’abaissement profond du peuple et de la famille royale au moment où naîtra le Messie. Il devra faire à nouveau ce chemin d’abaissement à la gloire qu’avait parcouru une première fois un ancêtre David fondateur de la dynastie messianique. Voilà pourquoi Michée fait sortir le Roi Messie de Bethléem, théâtre de la vie de David au temps de son obscurité première (Mi 5.1).
La révélation divine avait fait briller ce grand espoir comme un astre étincelant au terme de l’histoire de ce peuple obscur. L’étoile n’a pas disparu, même durant la tourmente de l’Exil. Et au lendemain de la tempête, elle a jeté de nouveau le plus vif éclat.