Introduction aux livres de 1 et 2 Rois
Introduction aux livres de 1 et 2 Rois
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Généralités
a. Unité de plan
b. Unité d’inspiration - Période
- Auteur
- Plan
- Le règne de Salomon
- Les deux royaumes de Juda et d’Israël
- Les derniers rois
- Message
1. Généralités⤒🔗
Dans le canon ancien, les deux livres des Rois n’en formaient qu’un seul. La division vient de la version des LXX, et de là a passé dans la Vulgate (traduction latine de la Bible). Cependant, on peut y constater une unité de plan et d’inspiration.
a. Unité de plan←↰⤒🔗
L’auteur ou les auteurs-compilateurs continuant le récit là où l’avait laissé 2 Samuel, commencent par raconter la fin du règne de David, puis le règne de Salomon, l’histoire parallèle des royaumes de Juda (Sud) et d’Israël (Nord), et, enfin, la fin du royaume d’Israël (captivité assyrienne), et la fin de Juda (captivité babylonienne).
b. Unité d’inspiration←↰⤒🔗
L’auteur ou les auteurs ne cherchent pas à faire œuvre littéraire. À plusieurs reprises, ils indiquent ce qui manque au récit et renvoient le lecteur aux archives des Rois d’Israël et de Juda. Ils se placent avant tout au point de vue religieux et prophétique. Ce qu’ils relèvent c’est la manière dont les rois se sont conduits vis-à-vis de Dieu. La vie de chacun d’eux est résumée par des mots : « il fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel », ou : « il fit ce qui est bien aux yeux de l’Éternel ».
2. Période←⤒🔗
Le récit commence à la fin du règne de David, autour de l’an 1000 avant notre ère, et se termine au temps de l’Exil, vers 586. La section de 2 Rois 25 à 27 relate un événement qui eut lieu la trente-septième année de l’exil de Jojakin, soit en 561. Les deux livres des Rois couvrent donc une période d’environ 450 ans. Dans leur contenu essentiel, les livres des Rois suivent la trame de l’histoire.
3. Auteur←⤒🔗
L’auteur (ou les auteurs) de la narration nous est inconnu. Le Talmud l’attribue à Jérémie. On a aussi pensé à Esdras. On suppose avec toute vraisemblance que la rédaction des livres date du temps de l’Exil et après l’Exil, puisque cet Exil est relaté à la fin de 2 Rois.
4. Plan←⤒🔗
1. Salomon - 1 Rois 1 à 11
a. Établissement de Salomon comme roi - 1.1 à 2.46
1. Usurpation d’Adonija - 1.1-31
2. Salomon choisi comme roi - 1.32-53
3. Dernières instructions de David à Salomon - 2.1-9
4. Châtiment des ennemis de Salomon - 2.10-46
b. Sagesse et richesses de Salomon - 3 à 4
1. Révélation de Dieu à Salomon - 3
2. Renommée de Salomon - 4
c. Le temple et la maison de Salomon - 5 à 10
1. Préparatifs pour la construction du temple - 5
2. Construction - 6 à 7
3. Dédicace du temple - 8.1-21
4. Prière de Salomon - 8.22-53
5. Bénédiction de Salomon - 8.54-61
6. Fête - 8.62-66
7. Seconde apparition de Dieu à Salomon - 9.1-9
8. Possession de Salomon - 9.10-28
9. La reine de Séba et les trésors de Salomon - 10
d. Péché de Salomon et ses conséquences - 11
1. Compromis de Salomon - 11.1-8
2. Jugement de Dieu - 11.9-13
3. Ennemis de Salomon (prophétie d’Achija) - 11.14-40
4. Mort de Salomon - 11.41-43
2. Juda et Israël; le schisme - 1 Rois 12 à 16.28
a. Roboam (Sud), 17 ans (mauvais) - 12.1-24
b. Jéroboam (Nord), 23 ans (m.) - 12.25 à 14.20
c. Abijam (S), 3 ans (m.) - 15.1-8
d. Asa (S), 41 ans (bon) - 15.9-24
e. Nadab (N), 2 ans (m.) - 15.25-31
f. Baescha (N), 24 ans (m.) - 15.32 à 16.7
g. Éla (N), 3 ans (m.) - 16.8-10
h. Zimri (N), 7 jours (m.) - 16.10-20
i. Omri (N), 12 ans (m.) - 16.21-28
3. Alliance entre Juda et Israël - 1 Rois 16.29 à 2 Rois 13.9
a. Achab (N), 22 ans (m.) - 16.29 à 22.40
b. Josaphat (S), 25 ans (b.) - 22.1-33, 41-51
c. Achazia (N), 2 ans (m.) - 22.52 à 2 Rois 2.29
d. Joram (N), 12 ans (m.) - 2 Rois 3.1 à 8.15
e. Joram (S), 8 ans (m.) - 8.16-24
f. Achazia (S), 1 an (m.) - 8.25-29
g. Jéhu (N), 28 ans (m.) - 9 à 10
h. Athalie (N), 6 ans (m.) - 11.1-20
i. Joas (S), 40 ans (m.) - 11.21 à 12.21
j. Joachaz (N), 17 ans (m.) - 13.1-9
4. Lutte entre Juda et Israël - 13.10 à 18.12
a. Joas (N), 16 ans (m.) - 13.10-25
b. Amatsia (S), 29 ans (b.) - 14.1-20
c. Jéroboam (N), 41 ans (m.) - 14.23-29
d. Azaria (S), 52 ans (b.) - 14.21-22 et 15.1-7
e. Zacharie (N), 6 mois (m.) - 15.8-12
f. Schallum (N), 1 mois (m.) - 15.13-16
g. Ménahem (N), 10 ans (m.) - 15.17-22
h. Pékachia (N), 2 ans (m.) - 15.23-26
i. Pékach (N), 20 ans (m.) - 15.27-31
j. Jotham (S), 16 ans (b.) - 15.32-38
k. Achaz (S), 16 ans (m.) - 16
l. Osée (N), 9 ans (m.) - 17
m. Ézéchias (S), début du règne, 4 ans (b.) - 18.1-8
n. Captivité assyrienne 721 - 18.9-12
5. Royaume unique : les derniers Rois de Juda - 18.13 à 25.30
a. Ézéchias, fin du règne, 24 ans - 18.13 à 20.21
b. Manassé, 55 ans (m.) - 21.1-18
c. Amon, 2 ans (m.) - 21.19-26
d. Josias, 31 ans (b.) - 22.1 à 23.30
e. Joachaz, 3 mois (m.) - 23.31-35
f. Jojakim, 11 ans (m.) - 23.36 à 24.7
g. Jojakin, 3 mois (m.) - 24.8-17 et 25.27-30
h. Sédécias, 11 ans (m.) - 24.18 à 25.21
i. Le gouverneur Guedalia (en Palestine) - 25.22-27
j. Jojakin (à Babylone) - 25.27-30
5. Le règne de Salomon←⤒🔗
Après la mort de David, vers 970, Salomon, à l’instigation de Nathan, monte sur le trône. Politiquement, Salomon a sauvegardé l’héritage de son père. Les mariages de Salomon avec des princesses étrangères affermirent la situation politique du royaume, puisque le pharaon d’Égypte lui-même devint le beau-père du roi d’Israël. Le fils de David conclut en outre un traité de commerce avec le puissant roi de Tyr, la grande métropole commerciale qui était en relation d’affaires avec tous les pays du monde connu.
Toutefois, pour la Bible, Salomon est moins important pour ses actes politiques que pour les idées qui lui ont été attribuées. Il est le type du sage, du roi glorieux et de l’organisateur de génie. Comme constructeur du temple, il devient le modèle de la piété centrée sur le sanctuaire. La prière qu’il prononce à l’occasion de la dédicace exprime d’une manière significative la foi de la tradition. Ici comme ailleurs, la piété est rattachée au Dieu de l’alliance.
La période de paix et de prospérité du règne de Salomon rappelle symboliquement, dans ses grandes lignes, le futur règne messianique du Prince de la paix : un temps de paix; un temps de gloire; la sagesse et la connaissance; la renommée du roi de paix; un temps de sécurité.
Le règne de Salomon occupe la moitié du premier livre des Rois. C’est la période la plus brillante de l’histoire d’Israël. Résultat de toutes les luttes et de toutes les dispensations précédentes, ce règne est en même temps l’accomplissement des promesses que le Seigneur avait faites à son peuple. Jamais sans doute Israël et son roi ne marchèrent plus régulièrement dans le chemin de la fidélité que pendant les premières années de ce règne, et jamais non plus ils ne furent plus visiblement protégés et bénis.
Cette paix complète, « où chacun était assis sous sa vigne et sous son figuier », cette prospérité générale du peuple de Dieu, ce spectacle unique que présentait la terre sainte, alors que les rois voisins apportaient en tribut les offrandes les plus précieuses, tous ces traits de ce temps sont l’image historique la plus parfaite du règne messianique promis par les prophètes. Si les victoires de David sont le symbole des luttes de l’Église et de son futur triomphe, le règne paisible et glorieux de Salomon est l’image de ces temps bienheureux de rafraîchissement dont jouira l’humanité, lorsque le retour du Christ aura restauré toutes choses (Ac 3.20-21).
Pourtant, l’histoire du roi Salomon est bien décevante à plusieurs égards. Des signes de décomposition apparaissent déjà dans les deux États vassaux de Damas et d’Édom. Que de privilèges n’a-t-il pas eus? Il n’hérita pas comme son père d’un royaume désorganisé et d’une armée démoralisée, mais d’un royaume établi dans la justice et d’une armée victorieuse; aussi son règne fut-il caractérisé par la paix et la sécurité. Cependant, il manqua de force de caractère. Il désobéit aux ordres que Moïse avait donnés à l’avance aux rois; il eut un grand nombre de femmes; il multiplia le nombre de ses chevaux et fit de grands amas d’or et d’argent. Ses femmes étrangères le détournèrent de la foi au seul Dieu vivant, aussi le Seigneur l’avertit que son royaume allait être divisé. Trois ennemis furent suscités à la fin de sa vie. Hadad l’Édomite, Rezon et Jéroboam, à qui le prophète Achija prédit l’autorité sur dix tribus d’Israël. Dieu ne fait point acception de personne. Il punit le pécheur, qu’il soit roi ou simple artisan.
6. Les deux royaumes de Juda et d’Israël←⤒🔗
Parmi les vingt souverains de Juda, aucun ne fut sans reproches. Quatre persévérèrent dans la bonne voie (Asa, Josaphat, Ézéchias et Josias). Cinq autres commencèrent leur règne en faisant ce qui est juste (Joas, Amatsia, Azaria, Ozias, Jotham). Sur les dix-neuf rois du Royaume d’Israël, pas un seul ne se comporta avec fidélité, tous ayant marché sur les traces de Jéroboam, ce qui entraîna le royaume du Nord à la ruine. Parmi les pratiques religieuses illégitimes, il faut compter l’institution des nouveaux lieux de cultes, le culte de faux dieux, un nouvel ordre de sacrificateurs, une nouvelle fête religieuse.
Les deux siècles et demi environ que dura la période du royaume divisé sont une suite de péchés, avec le lamentable cortège de misères morales, spirituelles et politiques qu’ils entraînent toujours. Le péché par excellence du peuple fut l’idolâtrie contre lequel Dieu l’avertit sans cesse (l’Exil l’en guérit). Dans les Évangiles, le grand péché des Juifs n’est plus l’idolâtrie, mais l’hypocrisie.
« À côté de la royauté et du sacerdoce, nous voyons fonctionner dans le temps des rois l’ordre des prophètes. Ce troisième ordre a proprement commencé avec Samuel. Ces délégués immédiats et temporaires de Dieu avaient pour mission de soutenir les rois et le peuple dans la voie de la fidélité envers l’Éternel et de les y ramener quand ils s’en étaient écartés, puis de compléter l’œuvre du sacerdoce en travaillant à faire du service extérieur célébré par celui-ci une réalité spirituelle dans le cœur du peuple; enfin, de diriger les regards de tous, peuple, rois et sacrificateurs, vers la réalisation finale du règne de Dieu dont la théocratie israélite n’était que le germe et la figure. » (Bible Annoté, Conclusion sur 2 Rois).
Les prophètes furent, pour le peuple, les envoyés de Dieu, ses porte-parole. Pendant les 280 années de la monarchie, aucun prophète ne nous a laissé de document écrit à l’exception probablement de Joël et peut-être d’Abdias. Cependant, Dieu ne fut pas sans témoins pendant cette période. À partir du règne de Jéroboam II dans le Nord, d’Ozias et de Jotham dans le Sud, nombreux sont les prophètes qui parurent et dont nous possédons les livres. Dans le Nord : Jonas, Amos, Osée; dans le Sud : Abdias, Joël, Ésaïe, Michée; avant la captivité babylonienne : Nahum, Sophonie, Jérémie, Habacuc; captivité et retour : Ézéchiel, Daniel, Aggée, Zacharie, Malachie.
7. Les derniers rois←⤒🔗
Huit rois se succédèrent en Judée après la captivité d’Israël et jusqu’à la captivité babylonienne. La leçon donnée à Israël ne servit point à Juda. Malgré la réforme d’Ézéchias et de Josias, il fut entraîné sur la pente glissante du mal, par Manassé tout d’abord, puis par les successeurs de Josias. La voix prophétique se faisait plus pressante et sévère, mais en vain. Le châtiment de l’Exil devint inévitable.
8. Message←⤒🔗
L’Éternel avait dit à Abraham : « Et même des rois sortiront de toi. » L’époque des Rois a été la réalisation de cette promesse. Israël était parvenu en quelque sorte à l’état d’homme adulte. Dès ce moment, il se trouva en relation avec les autres nations de l’Orient, constituées monarchiquement comme lui. Seulement, entre elles et lui, il y a cette différence fondamentale que le vrai souverain d’Israël est l’Éternel dont le roi humain n’est que le représentant et le lieutenant, tandis que les rois des autres nations les gouvernent en vertu de leur autorité propre.
C’est alors que s’accomplit aussi une autre promesse divine : Dieu avait annoncé à son peuple à son entrée en Canaan qu’il y aurait un lieu choisi par lui-même où ils pourraient lui présenter leurs holocaustes, leurs sacrifices et leurs dîmes (Dt 12.11). L’exécution de cette seconde promesse résulta bientôt de l’accomplissement de la première. David, le véritable fondateur de la monarchie israélite, fut celui qui, par la conquête de Jérusalem et l’élévation de cette ville au rang de capitale du pays tout entier, posa le fondement de la concentration du culte dans un sanctuaire national.
Sans doute, il ne fut pas pratiquement possible de supprimer immédiatement tous les lieux d’adoration particuliers disséminés dans le pays (haut lieux). Tout au plus à l’adoration des faux dieux cananéens sur ces hauteurs consacrées parvint-on à substituer celle de l’Éternel. Jusqu’à Josias, les rois, même les plus pieux, ne parvinrent pas à abolir entièrement ces cultes locaux et secondaires. Mais tout ce qui constituait le culte national israélite — les holocaustes réguliers, l’offrande journalière du parfum, les solennités annuelles, tous les actes du culte institués par le Lévitique — se célébrait à Jérusalem, dans le sanctuaire central bâti et inauguré par Salomon sur la colline de Sion, à côté de la résidence royale. Il en fut ainsi jusqu’au moment où les rois qui devaient guider le peuple dans la voie de la fidélité à l’Éternel s’en détournèrent ouvertement, installant eux-mêmes des autels pour l’adoration des divinités étrangères dans le sanctuaire élevé au nom de l’Éternel. Ce fut là le signal de la chute de la royauté et du rejet de la nation. Israël devenu païen tomba au pouvoir des païens. La royauté israélite avait subsisté près d’un demi-millier d’années. (Bible Annotée, Conclusion sur 2 Rois).
En résumé, les livres des Rois ne contiennent pas seulement un précis d’histoire, mais un message : Ils attestent que Dieu demeure la force irrésistible, bouleversante, de l’histoire de son peuple, même si cette histoire passe à travers la guerre civile, la guerre étrangère, la famine, le meurtre et la trahison, comme ce fut le cas à l’époque d’Israël et de Juda.
Dieu ne permet pas à son peuple de continuer à avancer sur le chemin qu’il a cru bon d’emprunter à un moment donné. L’État israélite ne saurait de lui-même trouver la bonne voie, et c’est vrai pour tous les États; mais Dieu envoie ses prophètes pour apprendre à l’État à se soumettre à sa Parole. Les livres des Rois affirment, par là, que les institutions humaines sont solidement fondées uniquement lorsque ceux qui les représentent écoutent la Parole de Dieu et se soumettent à sa justice. Si Dieu n’a pas la place qui lui revient dans le gouvernement des hommes, le chaos et l’effondrement deviendront inévitables.
L’homme ne peut se gouverner lui-même, que ce soit par la puissance des richesses, par l’autocratie ou la démocratie; le gouvernement de l’homme par l’homme est une faillite. Sans Dieu, toutes les méthodes sont vouées à l’échec. Mais en face des trônes humains se dresse le trône divin, immuable et infaillible. La méthode de Dieu est d’abandonner à eux-mêmes les rois qui l’abandonnent, afin qu’ils voient le fruit de leurs péchés.
En perdant Dieu de vue, un peuple perd le sens de sa vocation. L’idéal national s’évanouit ou se corrompt dans l’incrédulité et la désobéissance aux lois divines. Le peuple de Dieu, oubliant celui qui l’avait choisi pour faire de lui une bénédiction pour toute la terre, fit preuve à la fois d’une fausse tolérance et d’une fausse intolérance.
Ce que nous avons dit à propos des livres de Samuel vaut également pour les livres des Rois. Le sens politique ou même les victoires ne font pas nécessairement les bons rois selon Dieu. Des monarques de l’envergure de Jéroboam II y apparaissent marqués du signe de la réprobation. La Bible applique à l’histoire un critère spécial. Est un bon roi, pour elle, celui qui lutte pour le vrai culte et dont la manière de gouverner s’inspire de la loi. Tels Ézéchias et Josias, qui sont dans la ligne de David. Viennent ensuite Asa, Josaphat, Joas, Osias et Jotham, tandis que tous les autres rois, y compris ceux du royaume du Nord, sont déclarés infidèles, selon le jugement de Dieu.
Ces appréciations ne constituent pas seulement une vérité historique, mais encore une prédication, un témoignage inspiré par la foi au Dieu de l’alliance. Selon ce message, la royauté et le pouvoir sont jugés fidèles dans la mesure où ceux qui les exercent se soumettent à l’esprit du Dieu de l’alliance, c’est-à-dire dans la mesure où ils pratiquent eux-mêmes et protègent le vrai culte. Tout le reste n’a pas de valeur aux yeux de Dieu qui a daigné se servir de ce document pour nous parler.
Mais même dans les moments les plus sombres de l’histoire de l’homme, où Dieu semble s’être totalement retiré, Dieu suscite des témoins de la vérité, les prophètes qui maintiennent vivante dans l’esprit d’un reste la conscience de sa présence et de son autorité. Souvenons-nous du message que le livre des Rois nous apporte : Dieu est toujours vainqueur. Son amour ne se fatigue et ne se lasse point (És 40.28). Dans sa colère, il se souvient de ses compassions. À travers même des captivités, le sens national de la nation élue est préservé. Dieu n’a jamais rejeté définitivement son peuple réel. Il ne se repent pas de ses dons et de son appel.
Ce message s’adresse au peuple de Dieu de tous les temps. La différence entre l’histoire pure et l’histoire envisagée du point de vue de la foi, c’est que la première peut être un simple objet de connaissance, tandis que la seconde réclame notre adhésion ou notre refus. Ainsi, à travers le témoignage des livres des Rois, Dieu appelle son peuple et ses chefs à se décider pour ou contre lui.