Introduction à l'Évangile selon Luc
Introduction à l'Évangile selon Luc
- Auteur
- Authenticité
- Destinataires
- Date et lieu de composition
- Particularités
- Structure
- Message
- Questions
1. Auteur⤒🔗
D’après l’introduction de l’Évangile, Luc, son auteur, n’était pas un témoin oculaire des événements qu’il relate dans son écrit. Que savons-nous de lui? Voici quelques renseignements assez sûrs : Il est d’origine grecque, médecin de profession, historien aussi et auteur du livre des Actes des apôtres. Il est compagnon de Paul lors des voyages missionnaires du grand apôtre des gentils. Il est nommément mentionné dans certains passages du Nouveau Testament (Col 4.3; Phm 1.24; 2 Tm 4.11) où il apparaît comme un proche collaborateur de Paul.
De sa vie antérieure à sa conversion, nous ne savons strictement rien. Peut-être était-il originaire de Lycaonie, en Asie Mineure. À moins que (autre conjecture) il ne fût de l’Italie méridionale. Eusèbe, l’historien de l’Église primitive, et Jérôme, le théologien latin, pensent qu’il était peut-être originaire d’Antioche de Syrie. Quoi qu’il en soit, un personnage richissime, nommé Théophile, l’aurait acquis comme esclave — ce qui est encore une autre hypothèse non vérifiée — et c’est à lui que Luc dédiera aussi bien l’Évangile qui porte son nom que le livre des Actes des apôtres.
Il se peut que Théophile ait remarqué les capacités intellectuelles de Luc et l’ait affranchi afin qu’il puisse poursuivre des études. Or, à l’époque, les médecins appartenaient en général à la classe des esclaves affranchis. Les études étaient difficiles dans cette discipline sévère, mais ceci explique aussi la supériorité du style de Luc par rapport aux trois autres Évangiles. Il se pourrait qu’il se soit converti à la foi chrétienne au moment de la fondation de l’Église d’Antioche (vers l’an 36, année de la mort d’Étienne, ou en 44, date de la mort du roi Hérode Agrippa).
Nous le trouvons ensuite à Troas, au cours du deuxième voyage missionnaire de Paul (Ac 16.10). L’apôtre devait déjà le connaître depuis Antioche, mais le silence règne sur l’activité de Luc jusqu’à sa rencontre avec Paul.
Les seuls enseignements dont nous disposons sont les passages du livre des Actes où il est dit « nous ». Or, ce pronom de la première personne du pluriel disparaîtra dès le départ de la troupe missionnaire de la ville de Philippes, en Macédoine. Luc demeure dans la ville pour y affermir la jeune Église et, à partir de là, il rayonne sans doute aux alentours. Il ne rejoindra le grand apôtre que lors du troisième voyage missionnaire (Ac 20.6). Car le récit du voyage est tellement détaillé qu’il ne peut qu’être un fragment du journal de bord de l’auteur. Les « nous » cessent à partir d’Actes 21.27, à Jérusalem, après l’entrevue avec Jacques. Pendant les deux ans du séjour de Paul en prison, Luc rassemble les matériaux nécessaires pour la rédaction de son Évangile. Il reste en rapport avec l’apôtre, car dès que celui-ci part pour Rome, Luc se trouve présent pour l’accompagner (Ac 27.1). La narration est celle d’un témoin oculaire. Luc va jusqu’à Rome et il entoure Paul pendant le début de sa captivité.
Paul associe son nom aux salutations qu’il adresse aux Églises de Colosses et à Philémon, puis il le quitte (pas de salutations), dans la lettre aux Philippiens, probablement la dernière que Paul a écrite pendant sa première captivité. Pourquoi Luc disparaît-il? Où s’est-il rendu? Luc revient à Rome au cours de la deuxième captivité de Paul (2 Tm 4.11). Il serait mort martyr en Bithynie, crucifié sur le tronc d’un arbre, ou en Grèce, à l’âge de 80 ans.
Selon la tradition, ses restes auraient été transportés avec ceux d’André à Constantinople, sous le règne de l’empereur Constance. On est tout à fait certain de la très haute estime dans lequel Paul tenait son compagnon. Les deux livres qui sont dus à sa plume indiquent une intelligence supérieure et un haut niveau culturel, mais aussi un homme consacré, plein d’affection envers les malheureux et les pauvres et entièrement voué au service de l’Évangile.
2. Authenticité←⤒🔗
Luc a puisé ses matériaux d’abord dans la tradition orale (Lc 1.2), ensuite dans des informations particulières, dans le but de compléter, de préciser et de coordonner les données fournies par des témoins primitifs (1.3). Ces informations devaient être en araméen et en grec, orales ou écrites. Les récits de l’enfance ne rapportent pas les mêmes événements que Matthieu. Tenney affirme ce qui suit sur l’origine de l’Évangile :
« Bien que l’auteur du troisième Évangile ne se nomme pas, il n’a pas voulu faire une œuvre anonyme. Dans le prologue, il parle de lui à la première personne, et il désigne par son nom le premier lecteur auquel son Évangile est destiné. La tradition selon laquelle Luc le médecin bien-aimé (Col 4.14) est l’auteur à la fois de l’Évangile et des Actes remonte à la deuxième moitié du 2e siècle. Des autorités théologiques aussi éloignées les unes des autres que Tertullien en Afrique du Nord, Irénée en Gaule, Origène à Alexandrie et Marcion en Asie Mineure tiennent Luc pour l’auteur de l’Évangile. Ces données sont renforcées encore par le fait que, durant les premiers temps de l’Église, jamais l’authenticité de Luc ne fut mise en question. »
Examinons d’abord les preuves externes de l’authenticité du troisième Évangile.
C’est vers l’an 180 que le premier texte connu, dû à Irénée, évêque de Lyon, attribue expressément la rédaction de l’Évangile au médecin Luc, compagnon de Paul, qui est mentionné trois fois dans le Nouveau Testament (voir plus haut).
Cette tradition, qui fait aussi de Luc l’auteur des Actes était antérieure à Irénée et exprime l’opinion unanime de l’Église durant les dix-huit premiers siècles. Cette attribution fut par la suite fréquemment mise en doute, tant en ce qui concerne l’Évangile que le livre des Actes, mais il ne nous paraît pas que des raisons péremptoires aient été avancées contre elle. Justin Martyr, au 2e siècle, utilise l’Évangile de Luc et Tatien l’inclut dans son célèbre Diatessaron, sorte de synopse des quatre Évangiles. Marcion le fait aussi, quoique sous une forme révisée, à cause de son caractère universaliste. Ainsi, à la fin du 2e siècle, l’Évangile est cité comme étant de la plume de Luc. Tertullien le cite ou bien y fait allusion près de 500 fois.
On trouve aussi des traces dans la lettre de Clément de Rome (fin du 1er siècle) ainsi que dans la Didachè. Il est cependant curieux de constater le silence de Papias sur Luc. Luc ayant donné lui-même dans son prologue de l’Évangile des renseignements sur la manière dont il avait composé son écrit, il est probable que Papias n’a pas jugé indispensable de compléter ceux-ci par d’autres détails. L’Évangile de Luc est employé au 2e siècle par trois chefs de mouvements gnostiques, ce qui prouve à quel point ce livre était considéré : nous avons déjà mentionné Marcion, citons encore Valentin et Basilide.
Justin Martyr cite un grand nombre de traits rapportés par Luc seul. Dans le fragment de Muratori, Luc est pour la première fois nommé comme l’auteur de l’Évangile. En l’an 180, Irénée dans son traité Contre les hérétiques écrit : « Luc, compagnon de Paul, rédigea dans son livre l’Évangile annoncé par Paul. »
Enfin, on retrouve Luc dans les écrits de Clément d’Alexandrie, d’Origène et de Jérôme. Quant aux preuves internes, nous allons leur consacrer cette deuxième partie de cette section.
Selon Tenney, parmi les trois synoptiques, Luc est celui qui fournit le plus de renseignements sur sa propre origine. L’auteur ne se nomme pas, mais il donne une introduction littéraire en y exposant ses intentions, son objectif, ses méthodes et ses relations avec ses contemporains qui avaient tenté la même entreprise. L’introduction (1.1-4) constitue la clé du livre et celle des Actes. Voici d’abord quelques conclusions de l’introduction :
1. Au moment où l’auteur se met à rédiger son livre, il circulait déjà un certain nombre d’informations, dont certaines étaient partielles, mais ne pouvaient servir comme base à une histoire de la vie de Jésus et de son ministère. L’auteur n’aurait jamais écrit un Évangile s’il avait été tout à fait satisfait avec les matériaux déjà existants.
2. Ces récits avaient cherché un arrangement systématique des faits dont on pouvait disposer (1.1).
3. Ces mêmes faits étaient bien connus au monde chrétien et acceptés indépendamment des narratifs. Luc parle « des événements qui se sont accomplis parmi nous » (1.1).
4. L’auteur s’est senti au moins aussi informé que les autres, et comme étant en mesure d’écrire un récit sous sa propre responsabilité : « Il m’a paru bon d’écrire ».
5. Son information vient des sources dignes de foi (1.2).
6. Il était familier avec certains événements, soit par observation, soit par voie d’enquête, et il était certainement contemporain du cours principal de l’action dans le sens qu’il avait vécu au cours de la génération de ceux qui avaient rendu témoignage. Le terme traduit par « ayant tracé le cours de toutes choses » est le même que celui rencontré dans 2 Timothée 3.10-11 où il est dit que Timothée avait « suivi » son enseignement, sa conduite, etc. Les mots utilisés n’impliquent pas seulement que Timothée était présent avec Paul à chaque occasion dans les villes parcourues, mais indiquent, à travers par exemple le mot « anothen », traduit par « depuis le commencement », qu’il a été un contemporain de Paul et qu’il avait de très solides connaissances, source de controverse, car dans les écrits de Jean et de Jacques il signifie invariablement « d’en haut ». Luc l’emploie seulement à deux reprises, une première fois ici, puis une seconde fois dans Actes 26.5.
Dans ce dernier passage, qui rapporte un discours de Paul, il ne peut signifier « d’en haut », mais plutôt « avant », c’est-à-dire depuis quelque temps. Dans Galates 4.9, Paul l’emploie pour indiquer son éducation à Jérusalem, c’est-à-dire qu’il se réfère au passé. Tandis qu’il est possible de rendre Luc 1.3 par « d’en haut », le contexte n’autorise pas une telle traduction, et ne peut certainement pas être confondu avec d’autres emplois du langage de Paul et de Luc. La traduction d’un terme ambigu sera déterminée par l’usage courant qu’en fait ailleurs le même auteur.
Fondé sur cette règle, on peut conclure que, par « anothen », Luc a en vue les connaissances dont il disposait antérieurement. Sa connaissance du Christ remonte à quelques années dans le passé récent. À la date où il est associé aux disciples, témoins oculaires, il dut sans doute entretenir des relations avec des proches de Jésus. Or, nous pensons que le Saint-Esprit a contrôlé tous ces matériaux, ainsi que le langage dans lequel il écrivit son ouvrage.
7. Sa connaissance couvre quasiment tous les faits majeurs de la vie de Jésus. Son Évangile contient des faits particuliers qui n’apparaissent nulle part ailleurs et qui sont très représentatifs de la vie de Jésus.
8. Il écrit avec précision et dans un ordre logique. Son emploi du terme « dans l’ordre » ne présuppose pas nécessairement un ordre chronologique, mais plutôt qu’il avait un plan exact et qu’il était décidé à lui rester fidèle.
Quelque fortes que soient les preuves externes de l’authenticité de l’Évangile, les preuves internes leur sont supérieures. Il y a deux faits dont on ne peut absolument pas douter : que l’Évangile de Luc et Actes aient le même auteur; que l’un et l’autre aient été dédicacés à un personnage nommé Théophile. L’authenticité des Actes sera examinée dans un autre article1.
Qu’il suffise de souligner que si les preuves de l’authenticité du livre des Actes, telles que nous les présenterons dans l’article consacré a ce livre sont valables, alors ce qui est dit dans Actes 1.1 sera valable aussi pour Luc 1.1-4.
3. Destinataires←⤒🔗
Le précédent paragraphe a déjà donné un certain nombre d’indications quant à l’éventuel destinataire de notre Évangile. Apportons ici encore quelques précisions.
L’auteur cherche à atteindre des lecteurs, des chrétiens d’origine grecque. L’Évangile, de même que le livre des Actes, a été dédié à un certain Théophile.
Certains spécialistes pensent que ce nom désigne des lecteurs chrétiens en général. Pour d’autres, il désigne un riche personnage que Luc connaît et qui pourrait publier son livre. Théophile serait ainsi un riche propriétaire ayant des esclaves, qui aurait libéré Luc et l’aurait envoyé à l’université de Tarse pour y étudier la médecine. Luc y aurait rencontré Paul, qui l’aurait converti. Luc cherche à rendre un service à son ami et maître en rédigeant son Évangile et en le lui dédicaçant.
Il est également probable que Théophile était un Grec des classes nobles, soit un converti à la foi, soit un catéchumène en train d’étudier la foi chrétienne. Comme tel, il représente la classe ou le genre de lecteurs que Luc voudrait atteindre parmi les Grecs. Nous savons qu’il évite tous les termes hébreux ou araméens et les remplace par des termes équivalents en grec, qui sont connus de ses lecteurs. Ainsi, il dit « Seigneur » (18.41) au lieu de « Rabbouni », « Père » (12.42) au lieu « d’Abba ». L’intérêt des Grecs était universel, d’où l’insistance de Luc à souligner l’universalité de la personne et de la mission de Jésus. Cela apparaît dans sa généalogie, qui remonte jusqu’à Adam. Il rapporte que les anges annoncent une bonne nouvelle pour tout le peuple. Siméon prédit que l’enfant qui vient de naître sera une lumière pour les païens, ainsi que la gloire d’Israël. Les disciples reçoivent mission de proclamer le nom de Jésus à toutes les nations (24.47).
L’intérêt humanitaire était assez prononcé chez les Grecs, d’où les descriptions du Messie qui a compassion de tous les hommes, notamment des plus défavorisés et des plus démunis. Il le présente donc comme le véritable bon Samaritain (10.33).
L’épithète de « très excellent » (« kratisté ») est ajouté, qui généralement s’applique à des personnes officielles ou à des membres de l’aristocratie. L’objectif de Luc consiste à donner à son ami une connaissance aussi complète que possible de cette même vérité. À partir de ces déductions, on peut conclure que l’auteur était un homme qui possédait un talent littéraire dont il sut se servir adéquatement dans sa représentation du Christ.
Au siècle dernier, le théologien allemand Theodore Zahn donnait les raisons suivantes au fait que les auteurs anciens dédicaçaient leurs ouvrages à des personnes connues :
« … à cause de l’intérêt que le patron-mécène portait soit à l’ouvrage lui-même, soit à son auteur. Aussi ce dernier espérait-il une aide matérielle lui permettant une large circulation de son ouvrage. Il atteignait de la sorte un double objectif : réussir matériellement son entreprise; atteindre par là un plus grand nombre de lecteurs de la classe de celui à qui il avait dédié son écrit. »
Le mot « kratisté » est employé ailleurs trois fois par Luc. Outre dans le prologue, on le retrouve dans Actes 23.26; 24.3 et 26.25. Dans chaque cas, il s’applique à une personne de position élevée dans le gouvernement romain, deux fois au gouverneur Félix et une fois à Festus, le successeur de ce dernier.
D’après Luc 1.3 et Actes 1.1, on peut penser que Théophile occupait une position élevée pour que l’auteur s’adresse à lui en ces termes-là. Peut-être appartenait-il à l’aristocratie, exerçant une très large influence, occupant un haut poste dans le gouvernement impérial. Chercheur sincère, il avait déjà été informé de la vérité chrétienne (Lc 1.4). Qu’il ait désiré s’informer personnellement est un fait d’une grande importance qui prouve de sa part un grand intérêt à l’égard de l’Évangile. Cependant, Luc semble avoir quelques doutes quant à la rigueur et la précision des informations en possession de Théophile. Il écrit donc afin que celui-ci parvienne à une meilleure connaissance des faits. On ne peut assurer avec certitude qu’il fut un baptisé ni trop tirer avantage de l’étymologie de son nom Théophile, ami de Dieu, qui était un nom assez courant chez les Grecs.
L’Empire romain connaissait un grand nombre de personnes comme lui qui étaient lasses du formalisme et de la froideur de la religion officielle. Elles étaient d’une trop grande culture pour se satisfaire des superstitions du paganisme, mais également insatisfaites de l’intellectualisme aride de la philosophie, pour pouvoir accepter ses réponses comme adéquates. Leur recherche de la vérité et leur soif religieuse demeuraient donc insatisfaites. Certes, le judaïsme était assez bien connu et même respecté. Cependant, les Grecs et les Romains n’étaient pas disposés à abandonner leur héritage culturel pour embrasser en tant que prosélytes la religion juive.
Aussi, nombre de ces personnes embrassèrent-elles la foi chrétienne. En s’adressant à Théophile, Luc s’adressait avec raison à ce large groupe des païens cultivés.
Cependant, tout en cherchant à satisfaire la soif religieuse des païens, Luc ne néglige pas pour autant les juifs déjà convertis. Sa connaissance des Septante (version grecque de l’Ancien Testament) lui donnait un arrière-plan solide pour l’approche de ces derniers. Aussi, à son style grec, il ajoute une nuance de sémitisme qui le rend sympathique à leurs yeux, et du coup, accessible aussi. Car les chrétiens à leur tour devaient être mieux informés au sujet des faits concernant leur foi et de la personne qui était l’objet de leur foi.
L’écrit de Luc a pris en réalité naissance dans le besoin d’évangélisation, et en répondant aux besoins particuliers de celle-ci, il approfondit aussi les besoins de la communauté existante.
4. Date et lieu de composition←⤒🔗
Aucun indice interne ne nous renseigne avec précision sur la date et le lieu de la composition du troisième Évangile. Eusèbe et Jérôme parlent d’une origine antiochienne de l’Évangile. On a également parlé de Rome et d’Alexandrie. Il serait sage de ne retenir aucune de ces hypothèses.
En ce qui concerne la date, il y a des variations entre 64 et 150. Les années entre 100 et 150 ne peuvent pas être retenues à cause du prologue même. Celles entre 70 et 80 sont vraisemblables pour expliquer la prophétie de Jérusalem (Lc 21). Il est fort probable que la date est antérieure à 70. Preuve en sont les détails précis que contient l’Évangile, dont la mémoire aurait difficilement pu survivre à la catastrophe de la chute de Jérusalem.
Deux terminus peuvent en fixer la date avec une certitude presque absolue. Il a été rédigé avant le livre des Actes et après le développement du christianisme, au point qu’il devait attirer l’attention d’un païen tel que Théophile. Certains spécialistes pensent que le livre des Actes a été rédigé avant la fin de la première captivité de Paul à Rome, puisque la fin abrupte du livre laisse supposer que l’auteur n’avait plus rien à dire. L’Évangile, quant à lui, dut être rédigé après la fin de la vie de Jésus. L’an 60 peut servir de date médiane, car à cette date-là Luc s’était, depuis déjà longtemps, converti à l’Évangile (au moins depuis dix ans). Il aurait voyagé extensivement en Palestine où il rencontra de nombreuses personnes familières de Jésus. Durant l’emprisonnement de Paul, il dut effectuer des recherches en vue de la composition de son Évangile. Il est probable que Luc et Jean-Marc furent en rapport personnel lorsque ce dernier accompagna Barnabas et Paul lors de leur voyage missionnaire. Bien qu’on ne puisse affirmer de manière catégorique que l’an 60 de notre ère est la date de la composition de l’Évangile, nous retiendrons celle-ci, ou les années autour de celle-ci, comme hypothèse valable.
Tout ce que nous écrivions sur Théophile, le destinataire premier de l’écrit, n’épuise pas la question des destinataires, ainsi que nous l’avons déjà expliqué. Ceux-ci pourraient être sans doute la société contemporaine de Luc, formée en majorité de païens dans les colonies où des juifs s’étaient implantés et de nombreux convertis, fruits du ministère de Paul. De nombreux détails du livre démontrent que Luc ne s’adresse pas à un public essentiellement juif. Il précise la situation géographique de certaines villes de Palestine : Nazareth et Capernaüm, villes de la Galilée, Arimathée en Judée, Emmaüs, village proche de Jérusalem, etc. Il explique ce qui était le premier jour des pains sans levain, celui où on immolait la Pâque.
Pour parvenir à une date approximative, il nous faut tenir compte du fait que Luc a peut-être utilisé l’Évangile selon Marc, donc il lui serait postérieur. Étant donné que Marc ne fut sans doute pas rédigé après l’an 65, on peut considérer que celui de Luc n’est pas postérieur à l’an 70. Il n’est pas possible de donner des précisions quant aux autres sources de Luc.
5. Particularités←⤒🔗
Nous avons déjà noté nombre de particularités dans l’écrit lucanien. Relevons encore ici les plus saillantes.
« Le trait caractéristique le plus saillant du troisième Évangile est le soin avec lequel il souligne la grâce que Dieu manifeste en Jésus-Christ. Il relève en effet avec prédilection que l’amour que Dieu manifesté en Jésus-Christ s’adresse surtout à ceux que ni l’honorabilité de la conduite ni la pureté de la croyance ne paraissent désigner pour entrer dans le Royaume de Dieu. Les pécheurs scandaleux paraissent jouir d’un traitement de faveur. Et si Luc n’a pas été un témoin oculaire du ministère de Jésus, il est peut-être celui des évangélistes qui a le mieux compris ce que Jésus disait quand il affirmait qu’il était venu chercher et sauver celui qui était perdu. C’est rester fidèle à l’intention du troisième Évangile que de lui donner pour titre l’Évangile de la grâce.2 »
En effet, le Seigneur apparaît sur les pages du troisième Évangile comme montrant une grande sympathie pour les hommes. Luc est ravi de montrer l’intérêt du Seigneur à l’égard des humbles et des gens sans privilèges, comme les femmes, les Samaritains, les pauvres. La note donnée par le Magnificat se retrouve ainsi partout. Nous pouvons en effet parler de son caractère éminemment universaliste, dans le bon sens du terme. Jésus sera la lumière des gentils, et la vision lucanienne du salut s’étend au-delà d’Israël à tous les peuples de la terre.
Jésus est un être « social ». Treize femmes sont mentionnées dans cet Évangile. Jésus a un œil vif sur les tristesses de la vie. Ainsi est-il dit que le jeune homme que Jésus ressuscita dans la ville de Naïn était le fils unique d’une veuve. De même, Jaïrus n’avait qu’une seule fille. De tels passages montrent un intérêt profond à l’égard des hommes et une intelligence aiguë des tragédies qui les frappent.
Rappelons-nous également la conversation que Jésus a eue avec les deux disciples sur la route d’Emmaüs, ou l’ouverture de Jésus et son accueil à Zachée, son association avec les pauvres et les marginaux, ses critiques sévères adressées à des riches.
Un autre trait dominant est l’intérêt historique dont il fait preuve. Aucun autre Évangile ne donne des dates aussi précises. Il n’y a ailleurs aucune autre tentative de donner un plan de la vie de Jésus à partir de son enfance et des périodes précises de sa vie. Luc regarde Jésus avec les yeux d’un universaliste. Pour lui, il n’y a ni Grec, ni Juif, ni serf, ni affranchi. Son histoire n’est pas une chronique ennuyeuse d’événements, mais une interprétation vivante, écrite sous l’inspiration du Saint-Esprit.
Selon Manley, « aucun écrit historique n’est aussi digne de confiance que celui de Luc ». Il faut le ranger parmi les plus grands historiens. C’est le seul évangéliste qui place l’histoire de l’Évangile dans le cadre de l’histoire universelle, comme il ressort de son énumération synchronique et des fréquentes mentions des empereurs et de leurs fonctionnaires, ainsi que des rois vassaux.
Nous pouvons aussi discerner chez lui un sentiment qui est absent chez les autres évangélistes, une sorte d’intérêt biographique pour le Christ, comme le montrent les détails abondants sur son enfance et sa jeunesse. Examinons de plus près les récits de la nativité.
Tandis que Matthieu associe une tragédie profonde avec les événements qui ont lieu lors de la naissance du Sauveur, Luc, quant à lui, présente une note de jubilation. Des anges apparaissent à d’humbles bergers, leur annoncent en chantant la naissance du Sauveur et conduisent ces derniers à une adoration dans l’étable. Marie tient ici un rôle plus éminent que chez Matthieu.
En outre, le récit se trouve inséré dans un contexte plus large, puisqu’il est précédé par celui de la naissance du Baptiste et rapporte les Psaumes de Marie et de Zacharie. Luc présente donc l’histoire de l’incarnation par une description d’une rare beauté et d’une grande force religieuse. Comme Matthieu, il souligne le fait de la naissance virginale du Christ. À cet égard, il convient de mentionner en passant que la différence de détails dénote que les deux évangélistes ont dû utiliser des sources différentes.
Luc souligne également la doctrine. Ayant voyagé avec Paul, il ne pouvait pas ne pas se rendre compte de l’importance de la doctrine. Bien qu’il ne divise pas son écrit en des sections thématiques théologiques, son vocabulaire prouve ses profondes connaissances de la vérité biblique et son intérêt pour elle.
La personne du Christ, Fils de Dieu, est reconnue par les anges, par les démons, par le Père, elle est présentée comme divine et humaine. Le salut est présent et la majorité des paraboles, notamment celles du chapitre 15, illustrent parfaitement la nature du salut. Le terme de « justifier » chez Paul apparaît chez Luc, de même que dans le livre des Actes, quoique pas toujours dans un sens théologique. Dans la parabole du pharisien et du péager (18.14), il montre la position de l’homme en face de Dieu. Comme dans les autres Évangiles, Luc jette le fondement de la théologie plutôt que de développer un tel sujet. Mais la doctrine de la personne du Christ, la nature et la signification de la repentance, du salut, du péché, de la justification, de la rédemption et d’autres choses encore sont bien évidentes.
La doctrine du Saint-Esprit reçoit une place d’honneur. Il y a plusieurs références, davantage que chez Marc et Matthieu réunis. Les acteurs principaux de l’Évangile, Jean-Baptiste, Marie, Élisabeth, Zacharie, Siméon et le Seigneur en personne, furent remplis du Saint-Esprit pour accomplir leur ministère ou la part qui leur était confiée. Jésus fut baptisé par l’Esprit et conduit au désert pour y être tenté. Il reçoit le Saint-Esprit, il se réjouit en lui et il espère que ses disciples le recevront pour accomplir leur mission grâce à lui. Le livre des Actes mène plus loin encore cette œuvre de l’Esprit.
Certaines classes de gens reçoivent plus d’attention que d’autres. Les femmes sont souvent mentionnées (43 fois contre 49 chez Matthieu et Marc réunis). Notons la présence d’Élisabeth, la mère de Jean-Baptiste, d’Anne la prophétesse, de la compagnie des femmes qui servent le Seigneur, de celles qui sont présentes lors de la crucifixion et pleurent sur lui.
Les enfants aussi sont l’objet d’une attention particulière, plus que dans d’autres annales qui viennent de l’antiquité. Luc accorde trois chapitres à l’enfance de Jean et de Jésus. Jésus accomplit un miracle pour un enfant. Il est celui qui défend les pauvres et les rejetés. Sept à huit paraboles traitent de la pauvreté et de l’oppression. Il y a le portrait d’un mauvais riche, du mauvais économe, d’un juge inique. Écrivain de talent, Luc nous rapporte des paraboles, belles non seulement par leur beauté spirituelle, mais encore par leur forme littéraire. Celle de l’enfant prodigue est la plus grande des « nouvelles » (genre littéraire) de toute la littérature mondiale. En grec, c’est une merveille de simplicité. Aucun sujet n’aurait pu être traité avec autant de délicatesse que la naissance de Jésus racontée par Luc.
De même, l’histoire des deux disciples auxquels Jésus apparaît sur le chemin d’Emmaüs est une histoire émouvante et pleine d’enseignement. Quiconque lit l’Évangile pour sa qualité littéraire verra en Luc un modèle extraordinaire.
Luc révèle aussi la nature des vraies richesses, car la vie de l’homme ne dépend pas de l’abondance de ses biens. On peut trouver chez lui d’autres enseignements à ce sujet : le riche insensé (12.16), l’économe infidèle (16.1), Lazare et le mauvais riche (16.19), ainsi que le conseil que Jésus donne à son hôte (14.12-14).
Une particularité à noter c’est l’aspect littéraire du long voyage que Jésus effectue à partir de la Galilée jusqu’à Jérusalem et qui occupe les passages de 9.51 à 19.27. Ce long interlude de dix chapitres ne possède pas d’ordre chronologique précis. Dans 9.51, Jésus et les disciples quittent la Galilée pour se rendre à Jérusalem. En 17.11, ils traversent la Samarie près de la Galilée où ils ont commencé leur voyage. Parce qu’à cet endroit le récit de Luc est différent de celui de Marc, on l’a appelé « la grande insertion ».
Le voyage de retour n’est pas moins remarquable en contenu et en longueur. Il contient nombre de matériaux qui ne se trouvent pas dans les deux autres synoptiques, tels le bon Samaritain, le riche insensé, la brebis perdue, la drachme perdue, l’enfant prodigue, l’économe infidèle, le riche et Lazare.
Une deuxième particularité littéraire n’apparaît qu’aux yeux de celui qui a étudié ce qu’on a appelé le « problème synoptique ». Si Luc s’appuie sur Marc, il lui emprunterait près de 50 pour cent de son Évangile. Mais ce pourcentage est tiré de l’ensemble de l’Évangile et non d’une section particulière. Il est donc étonnant que Luc n’utilise pas le matériel trouvé dans Marc 6.45 à 8.10. On appelle cette absence « la grande omission ».
6. Structure←⤒🔗
Il n’est pas facile de présenter dans un ordre logique rigoureux le plan et la structure du troisième Évangile. La grande insertion rend l’entreprise plus difficile encore. On ne peut que diviser l’Évangile d’après les sections géographiques. Or, la similarité entre les trois synoptiques apparaît notamment dans les détails géographiques. L’unité de structure qui les caractérise tous les trois est le baptême et la tentation de Jésus en Judée, son ministère en Galilée, son retour en Judée, et finalement sa passion, sa mort et sa résurrection à Jérusalem.
À ce modèle fondamental, Luc ajoute son récit détaillé de la nativité, nombre de détails sur le voyage de retour à Jérusalem, dont on ne trouve pas de trace dans les deux premiers Évangiles, ainsi que le prologue, si important.
Tâchons de lui donner le plan suivant :
- Prologue (1.1-4)
- Naissance du Christ (1.15 à 2.52)
- Introduction de Jean-Baptiste, baptême, généalogie, tentation (3.1 à 4.14)
- Ministère en Galilée (4.14 à 9.50)
- Retour à Jérusalem (9.51 à 19.27)
- Ministère à Jérusalem (19.28 à 21.38)
- Dernier repas de Jésus, passion et résurrection (22.1 à 24.53)
Les miracles : L’Évangile selon Luc rapporte six miracles qui ne se trouvent pas dans les autres Évangiles; ce sont :
- La pêche miraculeuse (5.1-11)
- La résurrection du fils de la veuve de Naïn (7.11-17)
- La guérison d’une femme qui avait l’esprit d’infirmité (13.10-17)
- La guérison de l’homme frappé d’hydropisie (14.1-6)
- La guérison des dix lépreux (17.11-19)
- La guérison du serviteur du souverain sacrificateur Malchus (22.51)
Les paraboles : Des 35 paraboles qui se trouvent dans l’Évangile, 19 lui sont particulières :
- Les deux débiteurs (7.41-43)
- Le bon Samaritain (10.30-37)
- L’ami importun (11.5-8)
- Le riche insensé (12.13-21)
- Les serviteurs vigilants (12.35-38)
- L’économe fidèle (12.41-48)
- Le figuier stérile (13.6-9)
- Les places principales (14.7-14)
- Le grand dîner (14.16-24)
- La tour inachevée (14.28-30)
- La guerre (14.31-32)
- La drachme perdue (15.8-10)
- L’enfant prodigue (15.11-32)
- L’économe infidèle (16.1-13)
- Le riche et Lazare (16.19-31)
- Les mauvais serviteurs (17.7-10)
- Le juge inique (18.1-8)
- Le pharisien et le péager (18.9-14)
- Les talents (19.11-27)
7. Message←⤒🔗
Le message particulier de l’Évangile ressort assez clairement de son intention : exalter Jésus en tant que l’homme parfait et le Sauveur de l’humanité. Il souligne la certitude historique de la vie de Jésus et de l’enseignement qui le concerne établissant ainsi une distinction entre la foi chrétienne et les philosophies spéculatives grecques, tout autant que les fables juives. Il prouve que la foi chrétienne peut être acceptée comme une religion digne de foi, la seule où l’homme peut espérer trouver le salut dans le temps et pour l’éternité. L’intention de Luc est fortement missionnaire, aussi l’auteur vise-t-il à gagner la classe cultivée de la société romaine. Théophile et ceux qu’il représente doivent apprendre la certitude et le bien-fondé des informations qu’ils avaient recueillies au sujet de Jésus, le Christ.
On peut ajouter que Luc fournit une base à l’enseignement doctrinal de l’apôtre Paul. Il cherche à démontrer que le message de l’apôtre consistant à annoncer la gratuité et l’universalité du salut n’était pas une invention de sa part, mais bien l’écho de la pensée même du Maître. Luc, comme d’ailleurs les autres évangélistes, ne raconte pas l’histoire pour l’histoire, mais il le fait pour amener ses lecteurs à la foi et au salut. Ses yeux sont tournés vers l’avenir. Jésus est venu créer une humanité nouvelle, qui révolutionne le monde entier. Le récit des Actes des apôtres n’est que la continuation de celui des Évangiles. Luc nous révèle l’incarnation par la vertu du Saint-Esprit. Par sa naissance miraculeuse, il est devenu chair de notre chair et frère de ceux que Dieu appelle à lui. Il les sauve par son élection divine, dans sa grâce manifestée en lui. Les publicains et les gens de mauvaise vie font partie de ce cercle des sauvés. En lui, toutes les barrières sociales et raciales disparaissent.
Quelle a été l’importance de ce message pour l’époque contemporaine de Luc?
Traçons dans les grandes lignes un tableau de l’Empire romain et de sa situation.
L’empire était à l’époque une association remarquable d’états, de tribus, de villes, de régions et de peuples placés sous l’autorité d’un gouvernement central installé à Rome. Il s’étendait sur l’Angleterre, l’Europe, l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient, jusqu’aux rives de l’Euphrate en Mésopotamie. Sans doute en rédigeant son Évangile, Luc avait présent à l’esprit ce vaste empire et les peuples qui en faisaient partie. Qu’il le connut et qu’il en fut familier ressort des détails qu’il donne dans Actes 2 sur les peuples parmi lesquels les juifs étaient dispersés.
Dans Actes 18, Luc donne encore le signe de son intérêt pour l’évangélisation et de sa responsabilité missionnaire. Il n’est par conséquent pas étonnant qu’il s’occupe des rapports entre l’Église et l’État. Au moment où il rédigeait son écrit, une période tragique commençait pour les rapports entre la Palestine et l’Empire romain. Les juifs s’étaient rebellés contre Rome. Ils avaient été réduits à l’impuissance par les armées impériales et Jérusalem avait été largement détruite. Luc semble craindre que cette hostilité des Romains ne s’étende sur les chrétiens. Bien qu’il n’en parle pas ouvertement, son Évangile laisse suffisamment entendre qu’il s’efforce de dissiper tout sentiment de suspicion de la part des Romains à l’égard de l’Église.
Quelque quarante années avant la date de composition de l’Évangile, Jésus avait été accusé de sédition politique et crucifié sous l’autorité romaine. Au début des années 60, les chrétiens sont persécutés par Néron; Pierre et Paul sont exécutés. Ayant tout ceci à l’esprit et s’adressant à des Romains, Luc s’efforce de dissiper toute crainte romaine par rapport aux chrétiens. Il le fait en mettant l’accent sur la centralité de Jésus, le présente comme un homme de paix; ses motifs sont purement religieux; il est innocent à l’égard de toute agitation politique (23.2,13-16,22).
Ce n’est que sous la pression exercée par les juifs que le gouverneur condamne Jésus à la crucifixion. Pourtant, même ainsi, le gouvernement romain apparaît davantage comme protecteur que comme adversaire. En outre, la naissance de Jésus a lieu sous le règne du plus grand des empereurs, César Auguste, et elle coïncide avec un décret impérial. Lorsque Jésus commence son ministère, Tibère est l’empereur régnant, et Ponce Pilate le gouverneur de la Judée. La destruction de Jérusalem qui avait peut-être eu lieu quand Luc rédige son écrit n’est mentionnée ni ici ni dans le livre des Actes des apôtres.
Nous avons déjà souligné le fait que Luc présente Jésus comme l’homme universel et non seulement comme un juif, ainsi que fait Matthieu. Le message de Luc apparaît clairement dans son intention missionnaire. Il cherche à dissiper toute crainte d’agitation politique soulevée par l’Église naissante. Toutefois, l’Évangile est aussi un précieux document pour l’Église elle-même et pour sa propre foi. Il n’est pas un simple morceau d’écrit missionnaire. Depuis le récit de la naissance et celui du ministère jusqu’à la passion de Jésus, Luc conduit ses lecteurs vers les grands faits qui constituent le salut du peuple de Dieu. Aussi conclut-il ce message par l’ordre missionnaire de prêcher l’Évangile à toutes les nations en commençant par Jérusalem.
8. Questions←⤒🔗
- Que savons-nous sur l’auteur de l’Évangile selon Luc?
- Quel est le thème principal de cet Évangile?
- Quel en est le trait particulier?
- Comment expliquer le récit de l’entretien de Jésus à douze ans avec les docteurs de la loi?
- Quelle leçon tirer de la parabole de Luc 6.46-49?
- Quelles sont les annonces que Jésus a faites au sujet de sa passion?
- Quel est l’enseignement que Jésus donne sur la prière? (11.1-13).
- Pourquoi Jésus a-t-il pleuré sur Jérusalem? (19.41-44).
- Qui sont Siméon, Anne, Zacharie?
- Décrivez l’ordre donné aux soixante-dix (10.1-20).
- Résumez l’entretien de Jésus avec les deux disciples d’Emmaüs au chapitre 24.
- Qu’est-ce qu’un pharisien? Un païen? Un péager?
- Analyser les prières de Jésus (3.21; 6.12; 9.28; 11.1; 23.34).
- Analyser les cantiques de l’Évangile, notamment le Magnificat (1.46-55)
- Apprendre par cœur les paroles prononcées par Jésus sur la croix.
- Quels sont les malheurs que Jésus promet aux incrédules?
- Quelles sont les prédictions contenues dans Luc 1.13-20, 32, 46-55, 68-79; 2.10-14, 29-35; 17.20?
Notes
1. Voir mon article Introduction au livre des Actes des apôtres.
2. J.S. Javet.