Jean 15 - Aimez-vous les uns les autres comme le Christ vous a aimés
Jean 15 - Aimez-vous les uns les autres comme le Christ vous a aimés
« Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n’y a pour personne de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. »
Jean 15.12-14
Bien-aimés frères et sœurs en Jésus-Christ,
Il n’a jamais été aussi facile de se faire des amis. Si quelqu’un veut faire de vous son ami, il suffit de cliquer en haut à droite, puis cliquer sur paramètres, puis cliquer ici, et voilà! On vient de créer un nouvel ami! Si vous voulez supprimer des amis gênants, la procédure est tout aussi simple! On peut avoir plusieurs centaines d’amis Facebook. C’est merveilleux! Sans compter tous les liens qu’on peut développer au moyen de tant d’autres réseaux sociaux : Twitter, Instagram, WhatsApp, etc. Ces réseaux peuvent être très utiles, même pour faire connaître l’Évangile et faire avancer le Royaume de Dieu. Mais quand même, avoir 500 ou 800 amis… Ne me dites pas que ce sont tous de vrais amis!
En même temps, nous vivons à une époque où les gens n’ont jamais autant souffert de solitude. Les foyers ou les centres d’hébergement sont remplis de personnes âgées qui ne reçoivent pratiquement jamais de visite. Bien d’autres personnes séparées, divorcées, veuves ou célibataires vivent seules. Un bon nombre de jeunes gens et de jeunes filles souffrent de profonde solitude et passent rarement du temps physiquement avec d’autres personnes. La solitude est devenue une épidémie, si ce n’est une pandémie. Une bien triste réalité!
En même temps, une belle occasion nous est donnée de faire connaître la richesse de l’Évangile. Dans notre texte, Jésus nous dit : « Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 15.12). Voilà un grand commandement, plein de force et de beauté. L’Église de Jésus-Christ est une communauté de croyants où l’amour existe. Un amour véritable, authentique, entre frères et sœurs en Jésus-Christ. Bien sûr, cet amour n’est pas parfait, loin de là. La pensée individualiste nous influence. Notre nature pécheresse nous rend égoïstes. D’où l’importance de ce grand commandement. Nous en avons tellement besoin! Le Saint-Esprit est puissant pour écrire dans nos cœurs ce commandement et pour nous rendre capables de nous aimer les uns les autres, au moins de commencer. L’Église contraste fortement avec le monde. L’Église est la lumière du monde. L’Église est une communauté privilégiée où l’amour existe par la puissance du Saint-Esprit. Aimez-vous les uns les autres comme le Christ vous a aimés.
1. La démonstration de cet amour⤒🔗
Jésus donne ce commandement dans un contexte bien précis. Le Seigneur prépare ses disciples à la terrible tempête qui s’en vient : sa mort, sa résurrection, sa montée au ciel, le don du Saint-Esprit. Il prépare ses apôtres à la grande mission : annoncer l’Évangile, poser le fondement de l’Église, construire l’Église. Jésus vient de leur dire : « Moi, je suis le cep; vous, les sarments » (Jn 15.5). Je suis la vigne, vous êtes les branches. Demeurez en moi, et vous porterez beaucoup de fruit.
Le fruit est important. Le fruit démontre visiblement une réalité cachée. Nous ne voyons pas la vigne, Jésus est monté au ciel. Nous ne voyons pas le lien qui unit les branches à la vigne. Le Saint-Esprit agit secrètement dans nos cœurs pour nous donner la foi. Par contre, nous voyons le fruit sur les branches, le fruit de l’Esprit. Le fruit démontre que la vie circule dans les branches. Le fruit démontre que nous sommes unis à Jésus-Christ. Le fruit est produit par la puissance du Saint-Esprit. Ça se voit, ça doit se voir, en nous et dans l’Église!
Quels fruits allons-nous porter? Jésus a déjà mentionné la joie au verset 11, il a déjà mentionné la paix au chapitre précédent (Jn 14.27). Oui, au milieu de la pire tempête qui fait rage autour d’eux et en eux, il les prépare à recevoir sa joie et sa paix. Mais ce n’est pas tout! Il leur parle maintenant de l’amour. Le fruit de l’Esprit c’est l’amour, la joie, la paix, comme dit l’apôtre Paul en Galates 5.22. L’amour que nous aurons les uns pour les autres dans l’Église est la démonstration visible de l’œuvre de l’Esprit Consolateur dans nos cœurs.
À quoi ressemble ce fruit? On parle beaucoup d’amour, mais ça ressemble à quoi l’amour que le Seigneur nous commande d’avoir? « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 15.12). Notre amour pour les autres doit ressembler à l’amour que le Christ a eu pour nous. Rien de moins! À quoi ressemble son amour? C’est d’abord un amour sans réserve. Jésus ne s’est pas limité à aimer ceux qui sont aimables. Il est allé s’asseoir avec des collecteurs d’impôt et des prostituées. Il est allé parler à la femme samaritaine qui avait eu cinq maris et qui vivait avec un homme qui n’était pas son mari. Il a rassemblé un groupe d’hommes qui se querellaient entre eux pour savoir qui était le plus grand parmi eux.
Dans ce passage, nous sommes dans la chambre haute, qui est une oasis de paix temporaire, pour préparer les disciples et le Seigneur Jésus lui-même à traverser la pire tempête de leur vie. Dans quelques instants, Pierre va renier son Maître, les autres l’abandonneront. Jésus est-il surpris? Les laissera-t-il tomber? Non. Il les aime tellement qu’il s’en va à la croix mourir pour eux. Jésus aime des gens qui ne sont pas aimables.
Vous allez me dire : Oui, mais quand même, il nous appelle ses amis. C’est vrai, nous lisons au verset 14 : « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs. […] Je vous ai appelés amis. » Nous sommes ses amis, de vrais amis, c’est très beau! Mais avant d’être ses amis, ces hommes, ces disciples, étaient ses ennemis. Nous étions aussi ses ennemis. Paul nous le dit très clairement :
« À peine mourrait-on pour un juste; quelqu’un peut-être aurait le courage de mourir pour un homme qui est bon. Mais en ceci, Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. […] Lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils » (Rm 5.7-10).
L’amour de Dieu est tellement puissant qu’il transforme des ennemis en amis. Pour accomplir ce miracle, il a fallu un amour sans réserve. Jésus-Christ, le Fils de Dieu, a aimé des personnes qui n’étaient pas aimables. Pourquoi nous aime-t-il? Parce qu’il nous aime! Point! On ne peut rien y ajouter!
Alors, comment devons-nous aimer nos frères et sœurs dans l’Église? Comme le Christ nous a aimés! Nous n’allons pas aimer seulement ceux qui sont aimables. Nous aimerons ceux qui ne sont pas aimables. Vous savez, c’est dangereux de se connaître. À mesure que nous apprenons à nous connaître — que ce soit notre conjoint, nos enfants, nos parents, nos collègues de travail, nos frères et sœurs dans l’Église —, nous nous mettons à découvrir les péchés, les défauts, les manies des uns et des autres, les choses qui nous irritent chez ces personnes. Les amis Facebook sont faciles à aimer. Ils sont loin, distants, ils nous présentent une belle image d’eux-mêmes. Ça va bien. Quand on se frotte de plus proche aux autres, c’est là que la vraie amitié est testée, le vrai amour est mis à l’épreuve.
Il n’est pas difficile de trouver des personnes qui ne sont pas aimables. Regardez autour de vous, vous allez en voir, à commencer par moi! Que faire avec des frères et des sœurs dans l’Église qui sont parfois moins aimables? Devons-nous essayer de les éviter? Ne pas leur parler? Parfois, on aimerait pouvoir cliquer sur la touche « Supprimer », mais ça ne marche pas comme ça. Dieu nous met ensemble dans son Église pour nous donner la magnifique occasion de démontrer un amour sans réserve. « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Avons-nous cet amour sans réserve pour nos frères et sœurs de cette Église?
L’amour du Seigneur possède une autre caractéristique. C’est d’abord un amour sans réserve. C’est aussi un amour qui se donne. Un amour sans réserve ne regarde pas si l’autre est aimable. Un amour qui se donne ne regarde pas à ce que cela va nous coûter. « Il n’y a pour personne de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15.13). Parole sublime de Jésus qui brûle sur ses lèvres et dans son cœur. Elle brûle parce que le bon Berger est sur le point de donner sa vie pour ses brebis. Il s’y prépare depuis longtemps, mais là, ça y est, c’est l’heure du grand sacrifice. Il s’apprête à payer le prix le plus élevé, le prix de sa propre vie, pour des pécheurs comme nous! Quelle démonstration d’amour! Il n’y a pas de plus grand amour. Le Seigneur Jésus sait parfaitement que c’est lui qui fera la démonstration du plus grand amour qui soit. Un amour sacrificiel, qui se donne sans compter.
Comment aimer nos frères et sœurs dans l’Église? Comme le Christ nous a aimés! Un amour sans réserve, un amour qui se donne. Donner notre temps, notre attention, notre écoute; donner notre énergie, nos talents, notre argent; donner notre patience, nos paroles d’encouragement; se donner soi-même. Un jour, une jeune dame m’a écrit : « Ce que l’apôtre Paul dit en Éphésiens 5 à propos de la soumission de la femme à son mari, c’est pas très intéressant, n’est-ce pas? » Oui, c’est vrai, c’est pas très intéressant, ai-je répondu… Mais as-tu remarqué ce que Paul dit aux maris au verset suivant? C’est vraiment pas intéressant pour eux non plus! « Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle » (Ép 5.25). Les maris doivent aimer leur épouse comme le Christ s’est sacrifié pour son Église, comme il s’est donné pour elle quand il était suspendu sur la croix. Vous les maris, votre amour pour votre femme ressemble-t-il à l’amour du Christ pour son Église? Nous avons du pain sur la planche! Et vous tous, frères et sœurs, grands et petits, avez-vous cet amour sacrificiel les uns pour les autres?
Est-ce vraiment intéressant de donner sa vie pour ses frères et sœurs? Oui et non. Non, parce que, généralement, nous ne sommes pas portés à donner notre vie pour les autres. Cela ne vient pas naturellement. Oui, parce que le Saint-Esprit déverse dans nos cœurs l’amour de Dieu. Petit à petit, il met dans nos cœurs ce même amour pour les autres. Avec cet amour, il nous donne aussi la joie et la paix. C’est vraiment une joie d’obéir au Seigneur. C’est une joie de présenter ce témoignage au monde. Jésus vient de dire à ses disciples : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13.35). Le monde saura que nous sommes chrétiens par l’amour dont nous sommes empreints! Prions pour que nous puissions présenter ce témoignage collectif au monde autour de nous. Le monde a désespérément besoin de voir cet amour entre nous. Pour cela, nous avons besoin d’aller à la source de cet amour.
2. La source de cet amour←⤒🔗
Sans la source de l’amour, nous sommes fichus. Le commandement d’aimer est trop élevé. Nous n’y arriverons jamais par nous-mêmes. Mais il y a une espérance, il y a une bonne nouvelle. Celui qui nous a commandé d’aimer est lui-même la source de cet amour. Il est celui qui nous rendra capables d’aimer. Pour pouvoir aimer comme le Christ nous a aimés, il faut que nous soyons transformés. Jésus est puissant, par son Esprit et sa Parole, pour transformer des ennemis de Dieu en amis de Dieu.
Le Seigneur dit au verset 14 : « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. » À première vue, on a l’impression que cela dépend de nous, comme si Jésus disait : « Si vous faites ce que je vous commande, alors, je vous accepterai comme amis. » Ce n’est pas du tout le sens de cette parole. Jésus vient juste de dire que, pour porter du fruit, il faut être attachés à la vigne.
« Moi, je suis le cep; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15.5).
Il est impossible d’aimer comme Jésus-Christ nous a aimés si nous ne sommes pas d’abord unis à lui par la foi et transformés par lui. Le jardinier qui prend soin de la vigne ne se dit pas : « Je pars à la recherche de branches mortes pour essayer d’en trouver qui sont pleines de fruit, et quand j’en trouverai, je les prendrai et je les grefferai ensuite à ma vigne. » C’est absurde! « Sans moi, vous ne pouvez rien faire! » Il faut d’abord que les branches soient solidement rattachées à la vigne pour recevoir la sève et porter du fruit. Sans le Seigneur Jésus, nous ne pouvons pas aimer comme lui.
« Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. » En d’autres mots : Si vous portez du bon fruit, c’est la preuve que vous êtes rattachés à la vigne. Si vous faites ce que je vous commande, si vous avez de l’amour les uns pour les autres, c’est la démonstration que vous êtes mes amis authentiques. Ce n’est pas notre obéissance qui fait de nous des amis de Jésus. C’est Jésus qui fait de nous ses amis, pour ensuite nous donner la force et la joie de nous mettre à vivre dans l’obéissance à sa parole et à ses commandements.
Cela veut dire que, pour pouvoir nous aimer les uns les autres dans l’Église, nous devons d’abord être restaurés dans notre relation avec Dieu. Où trouver cette restauration? À la croix du Seigneur Jésus. Il a pris sur lui notre manque d’amour. Il a pris sur lui notre égoïsme, notre indifférence à l’égard des autres. Il a pris sur lui nos conflits conjugaux et familiaux, nos querelles dans l’Église. Sur la croix, il a crié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Mt 27.46). C’était le prix à payer. Nos ruptures de relations lui ont coûté sa rupture de relation avec son Père. Il a été abandonné par son Père, pour que, premièrement, nous soyons réconciliés avec Dieu, et pour qu’ensuite nos relations avec les autres soient restaurées. Il a donné sa vie pour ses amis, pour que nous fassions preuve du même amour les uns envers les autres, et tout spécialement dans son Église.
Le Seigneur Jésus connaît parfaitement notre manque d’amour pour les autres, notre haine même envers les autres. Il connaît parfaitement nos conflits et nos ruptures de relations. Il en a payé le prix! Il a été abandonné par son Père, mais aussi par ses amis les plus intimes. Il a souffert la pire solitude, seul sur la croix comme punition pour nos manques d’amour et pour nos haines. Renié par un ami, trahi par un proche, abandonné par ses compagnons d’œuvre. Suspendu sur la croix dans l’obscurité complète pendant trois heures à subir la colère de Dieu à notre place, sans ami, sans compagnon pour le soutenir ou l’encourager, pour que nous devenions amis de Dieu et amis de Jésus-Christ. Il faut que notre relation soit restaurée avec Dieu pour que nos relations entre nous soient ensuite restaurées. Son amour pour nous est puissant pour produire en nous le bon fruit de l’amour pour nos frères et sœurs dans son Église.
Jésus nous dit : « Vous êtes mes amis. » N’est-ce pas merveilleux? Nous avons désespérément besoin de son amour et de son amitié pour pouvoir aimer comme il nous a aimés. Par la foi, nous sommes ses amis. Avec lui, nous ne sommes pas simplement des amis Facebook, à distance. Nous sommes des amis intimes, proches de lui. Nous ne pouvons pas nous cacher derrière un écran ou lui présenter une belle façade. Il nous connaît entièrement, il nous comprend parfaitement, il a compassion de nous dans nos faiblesses. Lui seul peut guérir et apaiser nos cœurs. Lui seul peut combler notre besoin profond d’amour et d’amitié. Souvent, nous espérons qu’une autre personne prenne sa place. Nous remplaçons le Seigneur Jésus par notre femme ou notre mari, par notre copain ou notre copine, par un ami ou un membre de la famille. Nous pensons que cette personne pourra combler nos cœurs. Cette personne devient alors une idole qui remplace Dieu, qui remplace notre Sauveur.
Nos relations avec les autres sont très importantes, mais elles doivent rester à leur place. La priorité consiste à demeurer dans l’amour du Christ. Et alors, ensuite, comme fruit bénéfique de cette relation intime avec lui, par le Saint-Esprit agissant puissamment dans nos cœurs, nous pourrons aimer notre prochain comme il nous a aimés. Demeurez en moi, demeurez dans mon amour, et vous porterez du fruit!
Que faire quand les gens autour de nous n’ont pas cet amour pour nous? Que faire quand nos amis nous déçoivent? Quand des membres de notre famille nous trahissent? Quand notre compagnon ou notre compagne nous abandonne? Revenons à la source de l’amour pour nous abreuver à cet amour. Jésus est fidèle. Il est toujours le même. Nous sommes encore ses amis. En toute circonstance, il nous connaît, il nous comprend, il a compassion, il entend nos prières, il entend nos larmes. « Recueille mes larmes dans ton outre; ne sont-elles pas inscrites dans ton livre? » (Ps 56.9). Nous sommes ses amis. Jamais il ne nous abandonnera. Jamais il ne nous trahira. Jamais il ne nous décevra! Il est tout-puissant, il connaît tout, il est amour et nous sommes ses amis pour toujours! Amen.