Jean 15 - Je suis la vigne
Jean 15 - Je suis la vigne
« Moi, je suis le cep, vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit. »
Jean 15.5
Texte : Jean 15.1-17
Peuple du Seigneur,
Il est réjouissant de voir une vigne porter de belles grappes de raisins, une plante productive dont les fruits abondent sur les branches, attendant simplement d’être cueillis pour être mangés. Si vous aviez une telle vigne dans votre jardin, vous en seriez fiers et contents. Par contre, une vigne aux branches desséchées qui ne porte aucun fruit est triste à voir. Vous voudriez alors vous en débarrasser.
Jésus utilise cette illustration pour nous enseigner de grandes vérités sur lui-même et sur notre vie chrétienne. Jésus se compare à une vigne et nous sommes comparés à des branches. Des branches en santé, bien rattachées à la vigne, porteront beaucoup de bons fruits. Il en est de même pour les chrétiens rattachés à Jésus-Christ; ils porteront beaucoup de bons fruits.
Dans notre texte, Jésus réunit ses disciples pour un dernier entretien privé avec eux, juste avant son arrestation et sa crucifixion. Il profite de l’occasion pour parler de ce qui vient et de la relation qu’il veut avoir avec son Église une fois qu’il aura quitté cette terre. Il leur fait une septième et dernière déclaration commençant par « Je suis » : « Je suis le vrai cep » ou encore « Je suis la vraie vigne » (Jn 15.1). Jésus utilise cette image pour nous enseigner des choses sur lui-même, mais aussi sur les branches et sur les fruits.
1. Je suis la vigne⤒🔗
Comme à son habitude, Jésus tire son illustration de la vie courante. « Je suis le pain de vie » (Jn 6.25). « Je suis la lumière du monde » (Jn 8.12). « Je suis le bon berger » (Jn 10.11). Et maintenant : « Je suis le vrai cep. » La culture de la vigne était très répandue en Israël. C’était une image familière dans l’Ancien Testament. Les prophètes ont comparé Israël à une vigne à plusieurs reprises.
Souvent, cette comparaison était négative. Dieu, à travers ses prophètes, se plaignait de son peuple, comparant Israël à une mauvaise vigne portant de mauvais fruits.
« Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il la défonça, ôta les pierres et y planta un cépage délicieux, il bâtit une tour au milieu d’elle, il y creusa aussi une cuve. Puis, il espéra qu’elle produirait des raisins, mais elle a produit des fruits infects. […] Or, la vigne de l’Éternel des armées, c’est la maison d’Israël, et les hommes de Juda, c’est le plant qu’il chérissait. Il avait espéré la droiture, et voici la forfaiture! La justice, et voici le cri du vice! » (És 5.1-2,7).
Jérémie, Ézéchiel et le Psaume 80 répètent tous la même chose : Israël était la vigne de l’Éternel, mais malheureusement elle n’a pas donné les raisins espérés. La vigne de l’Éternel était devenue infecte, desséchée, brûlée par le feu. La condition morale et spirituelle d’Israël s’était détériorée. Le peuple de Dieu ne vivait plus à la gloire de Dieu ni dans l’obéissance à ses commandements. Dieu pouvait-il faire plus? Il avait pris grand soin de bien cultiver sa vigne, mais voilà qu’elle était devenue sans fruit.
Eh bien oui, Dieu pouvait faire encore plus. Il a envoyé son propre Fils. Jésus déclare : « Je suis le vrai cep. » Il est la vigne parfaite, par excellence, la vigne véritable. Jésus a été planté sur la terre sèche et aride de ce monde corrompu. Au début, il semblait n’être qu’une faible plante, méprisée et rejetée par les hommes (És 53.2-3). Il est cependant la vigne bien-aimée par le Père, une vigne devenue extrêmement productive, en qui le Père prend plaisir.
Quand Jésus déclare « Je suis le vrai cep », il est en train de dire qu’il est ce qu’Israël n’a pu être, qu’il est venu accomplir ce qu’Israël n’a pu accomplir. Le Fils de Dieu a vécu dans l’obéissance parfaite et complète aux commandements de son Père. Jésus fait toute la joie de son Père. Avant la venue de son Fils, Dieu était déçu et mécontent d’Israël, sa vigne improductive. Mais maintenant, le Père est entièrement satisfait de l’œuvre de son Fils. Jésus est la vraie vigne, fertile et productive, plantée par Dieu lui-même.
Quand Jésus déclare « Je suis la vraie vigne », nous comprenons qu’il ne parle pas uniquement de lui. Il est en train de nous dire qu’il est la source de la vie. Il est la source de vie pour son Église. C’est là une vérité à la fois simple et profonde. Si nous sommes rattachés à lui par la foi, nous serons des branches vivantes. Nous porterons du bon fruit. Si nous ne sommes pas rattachés à lui, alors, dans ce cas, nous sommes morts. « Je suis la vraie vigne », la vigne choisie par le Père, la vigne qui nourrit, soutient et revitalise. Cette vraie vigne portera certainement de vrais bons fruits, à la gloire du Père et pour sa plus grande joie. Cependant, pour qu’il y ait des fruits, il faut des branches.
2. Vous êtes les branches←⤒🔗
« Moi, je suis le cep; vous, les sarments » (Jn 15.5). Jésus parle à ses disciples. Il parle de ses disciples. Il parle aussi de tous ceux qui croiront en lui. Il compare le lien qui existe entre lui et les croyants au lien qui existe entre le cep et les sarments. La vigne porte des branches. L’œuvre parfaite de Jésus produit son Église. Le Père, qui est le vigneron, a planté sa vraie vigne. L’œuvre de Jésus est parfaitement accomplie. Sa mort, sa résurrection, son ascension au ciel, le don du Saint-Esprit, tout cela est complété. Que fait le vigneron maintenant? Il s’occupe des branches de sa vigne.
« Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche » (Jn 15.2). En grec, le mot traduit par « retrancher » peut signifier « ôter », « retrancher », mais il peut aussi signifier « lever », « soulever ». Il est donc possible de lire le verset 2 de la manière suivante : « Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le soulève. » Cela change complètement le sens. Il semble étrange que le vigneron, aussitôt qu’il apercevrait un sarment sans fruit, se dépêche de le retrancher. En fait, on peut comprendre qu’il le soulève simplement. Il soulève la branche pour l’empêcher de toucher au sol et pourrir. Il soulève la branche pour qu’elle soit mieux exposée au soleil et qu’elle soit dans des conditions plus propices à porter du fruit.
Le Père soulève et soutient ses enfants qui ne portent pas de fruit afin qu’ils soient dans de meilleures conditions spirituelles et qu’ils aient le temps de développer du fruit. Jésus parle de « tout sarment qui est en moi ». Plus loin, il parle d’un autre cas : « Si quelqu’un ne demeure pas en moi… » (Jn 15.6). Voyez la différence. « Tout sarment qui est en moi », c’est une chose, mais « si quelqu’un ne demeure pas en moi », c’est une autre chose. Si quelqu’un ne demeure pas en Jésus, il est jeté dehors et on le brûle, mais pour le sarment qui est en Jésus, le vigneron s’en occupe. Il le soulève pour qu’il soit dans des conditions plus propices.
Si nous commençons à nous éloigner de Jésus-Christ, à fuir la communion avec lui, si nous négligeons la communion fraternelle, si nous nous laissons prendre au filet du péché, nous porterons très peu de fruit, comme ce qui est arrivé au roi David pendant un certain temps. C’est alors que le Père vient nous soulever. Il nous ramène à sa Parole, il nous rétablit en communion avec son Église, il nous relève pour que nous recommencions à porter du fruit.
« Et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde afin qu’il porte encore plus de fruit » (Jn 15.2). Le vigneron l’émonde. En grec, on dit qu’il le purifie. Il coupe les bouts de branche inutiles qui nuisent à la production. Il est facile pour un chrétien de développer de mauvaises habitudes, d’établir de mauvaises priorités, de se lier d’amitié avec de mauvais amis. Nous développons toutes sortes de mauvaises branches qui nuisent à la production des fruits. Le Père vient nous émonder. Il nous purifie.
« Déjà, vous êtes émondés, à cause de la parole que je vous ai annoncée » (Jn 15.3). Déjà, nous sommes purifiés par le sang de Jésus. Déjà, nous sommes purifiés par le Saint-Esprit déversé dans nos cœurs. Nous avons cependant besoin d’être purifiés davantage. L’émondage n’est pas facile. Il peut faire mal. Il est douloureux. Couper une mauvaise habitude, couper une mauvaise amitié, couper dans nos priorités mal placées, c’est loin d’être toujours évident. Le Père nous discipline comme un bon Père. Il nous envoie parfois des épreuves. Il peut également nous envoyer un frère ou une sœur pour nous reprendre et nous corriger. Il nous faut comprendre que l’émondage n’a pas pour but de détruire, mais toujours d’améliorer la branche afin qu’elle soit plus productive.
Jésus nous dit ce qui est essentiel pour toute branche de la vigne :
« Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure sur le cep, de même vous non plus, si vous ne demeurez en moi » (Jn 15.4).
Il est facile de penser que nous sommes capables par nous-mêmes de porter du fruit. Jésus nous dit que c’est impossible. De plus, quand nous portons peu de fruit, il est facile de se décourager. L’essentiel pour nous n’est pas de regarder au fruit ou au peu de fruit, ni même à l’émondage. L’essentiel est de demeurer unis à Jésus-Christ. « Demeurez en moi, comme moi en vous. » Comment demeurer en lui? Demeurer en lui signifie chercher à le connaître de mieux en mieux, à développer cette relation privilégiée que nous avons avec lui.
Nous le connaissons par la Parole qu’il nous a annoncée. Nous le connaissons par le Saint-Esprit qu’il a mis dans nos cœurs. C’est une connaissance du cœur, une foi vivante et active. Demeurer en lui signifie vivre en communion avec lui. Cette communion se vit à l’écoute de sa Parole et dans la prière. « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez et cela vous sera accordé » (Jn 15.7). Voyez-vous le lien qui existe entre demeurer en lui, connaître sa Parole et s’exercer à la prière? Prenez-vous le temps de développer cette communion vivante avec le Seigneur? Êtes-vous chaque jour à l’écoute de sa Parole? Priez-vous chaque jour? « Demeurez en moi, comme moi en vous. » Cette parole est si profonde que nous ne pouvons pleinement la comprendre.
Par contre, « si quelqu’un ne demeure pas en moi », il est mort (Jn 15.6). Il est une branche morte, en laquelle il n’y a jamais eu de vie. Cette branche n’a jamais réellement été rattachée à la vigne, elle n’a jamais eu la foi. C’est une branche morte, comme Judas Iscariot qui a quitté Jésus et le groupe des douze. Ce genre de branches improductives, le vigneron les ramasse, les jette dehors et les brûle. Jésus prononce un avertissement solennel contre tous ceux qui ne sont pas rattachés à lui. Ces branches mortes peuvent avoir l’apparence de branches vivantes. Ces gens se disent peut-être chrétiens. Ils font peut-être semblant de l’être, mais au fond, ils n’ont pas la vie, ils n’ont pas la foi en Jésus-Christ.
Prenons le temps de nous examiner pour voir si nous avons bien cette foi vivante en Jésus-Christ. Examinons nos vies pour voir si nous demeurons unis à lui. Mais comment savoir si nous sommes des branches vivantes unies à Jésus? Nous en voyons l’évidence par le fruit que nous portons.
3. Vous porterez beaucoup de fruit←⤒🔗
« Moi, je suis le cep; vous les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit » (Jn 15.5). Cette parole souligne la vitalité de la vigne. La vigne est productive. Elle produit beaucoup de fruit. « Tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde afin qu’il porte encore plus de fruit » (Jn 15.2). « Celui qui demeure en moi comme moi en lui porte beaucoup de fruit » (Jn 15.5). Le grand souci du vigneron, c’est que les branches portent beaucoup de fruit, de plus en plus de fruit.
Nous ne pouvons pas nous attendre à porter du fruit si nous ne demeurons pas en communion avec Jésus-Christ. « Le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure sur le cep, de même vous non plus, si vous ne demeurez en moi » (Jn 15.4). « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15.5). Mais si nous demeurons en lui et que lui demeure en nous, nous devrions nous attendre à porter beaucoup de fruit. C’est justement la raison pour laquelle le Père a planté son Fils comme une vigne, la vraie vigne! C’est aussi la raison pour laquelle le Saint-Esprit est venu dans nos cœurs pour nous greffer à Jésus-Christ. Aspirons-nous à porter juste un peu de fruit ou beaucoup de fruit? Est-il normal de se contenter de peu alors que la vigne a été plantée pour en porter beaucoup?
Mais, de quel fruit s’agit-il? Nous pensons bien sûr au fruit de l’Esprit, en Galates 5 : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi. Un chrétien porte au moins un début de ce fruit. Le fruit se reflète dans nos motivations, nos désirs, notre attitude, nos paroles, nos actions. Le fruit consiste à obéir à ses commandements. « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour » (Jn 15.10). « Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 15.12). Nous revenons encore une fois à l’amour, le premier fruit de l’Esprit de Galates 5.
« Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 15.12). Voilà l’essentiel de son commandement. Quel fruit portons-nous dans ce domaine? Grandissons-nous dans notre amour les uns pour les autres? Portons-nous beaucoup de ce fruit? Si nous hésitons à répondre, peut-être devrions-nous nous demander si nous demeurons vraiment dans l’amour de Jésus-Christ. Si nous portons peu de fruit, ne jetons pas le blâme sur nos frères et sœurs en prétextant qu’ils sont difficiles à aimer. Examinons-nous plutôt et voyons si nous demeurons en bonne communion avec notre Sauveur, lui qui nous a aimés le premier. Les branches doivent recevoir quotidiennement la sève de la vigne; recevons-nous cette sève? Voilà la condition première pour pouvoir porter le fruit de l’amour.
Les branches doivent porter non seulement le fruit de l’amour, mais aussi le fruit de la joie. « Je vous ai parlé ainsi, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète » (Jn 15.11). La joie est un autre beau fruit de la vie chrétienne en communion avec Jésus-Christ. Jésus est rempli de joie et il veut nous communiquer sa joie. Cette joie est-elle apparente dans nos vies? Si nous avons la joie du Seigneur, les autres devraient pouvoir le remarquer.
En conclusion, pourquoi le vigneron tient-il tant à ce que nous portions du fruit? Il y a au moins trois raisons. Tout d’abord, parce que le fruit nous procure un bienfait à nous-mêmes. Quand nous portons du fruit, nous voyons que nous demeurons en Jésus-Christ. Nous démontrons que nous sommes ses disciples. Nous recevons une plus grande certitude de notre salut. C’est très encourageant!
Deuxièmement, le fruit soutient et confirme notre témoignage dans le monde. Jésus a dit : « Je vous ai choisis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jn 15.16). Jésus se préparait à envoyer ses disciples en mission. Nous devons prêcher l’Évangile, oui, mais s’il y a peu de fruit dans nos vies, peu d’amour, peu de joie, peu d’obéissance, notre message sera peu convaincant. Si, par contre, nous portons du fruit, le monde le verra et ce fruit pourra convaincre les non-croyants. « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13.35).
Troisièmement, le fruit que nous portons rejaillit sur Dieu lui-même. « Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruit » (Jn 15.8). Le vigneron se réjouit de sa vigne productive, avec ses branches bien chargées de fruits. Les bons fruits glorifient Dieu. Notre but premier dans la vie n’est pas de vivre heureux ou d’aller au ciel. Notre but premier est de glorifier Dieu et de montrer aux autres à quel point il est grand. Comment le faire? En portant beaucoup de fruit. Comment porter beaucoup de fruit? En demeurant attachés à la vigne, en demeurant attachés à Jésus-Christ, qui a dit : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » Amen.