Jean 3 - Le salut offert en Jésus-Christ
Jean 3 - Le salut offert en Jésus-Christ
« Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut, de même, que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n’est pas jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et voici le jugement : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont aimé les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal a de la haine pour la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient réprouvées; mais celui qui pratique la vérité vient à la lumière, afin qu’il soit manifeste que ses œuvres sont faites en Dieu. »
Jean 3.14-21
Jésus continue l’entretien avec Nicodème. Arrêtons-nous un instant sur la comparaison entre le serpent d’airain élevé par Moïse dans le désert et l’élévation du Fils. Pour la comprendre, il faut revenir au livre des Nombres dans l’Ancien Testament, au moment où le peuple d’Israël se trouvait dans le désert sous la conduite de Moïse.
« S’étant découragé et révolté, il avait commencé à parler contre Dieu et Moïse en disant : Pourquoi nous avez-vous fait sortir d’Égypte pour nous faire mourir dans le désert? Car il n’y a ni pain ni eau, et nous sommes dégoûtés de cette nourriture de misère! Alors l’Éternel envoya contre le peuple des serpents venimeux qui les mordirent, et il mourut beaucoup de gens d’Israël. Le peuple vint trouver Moïse en disant : Nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi. Maintenant, veuille implorer l’Éternel pour qu’il nous débarrasse de ces serpents! Moïse pria donc pour le peuple. L’Éternel lui répondit : Fais-toi un serpent en métal et fixe-le en haut d’une perche. Celui qui aura été mordu et qui fixera son regard sur ce serpent aura la vie sauve. Moïse façonna un serpent de bronze et le fixa en haut d’une perche. Dès lors, si quelqu’un était mordu par un serpent, et qu’il levait les yeux vers le serpent de bronze, il avait la vie sauve » (Nb 21.5-9).
Pour certains, la croix de Jésus-Christ contemplée dans la foi est ici comparée avec le serpent de bronze fabriqué par Moïse. Elle apporte la guérison à nos maux spirituels et nous mène vers la vie éternelle. Pour d’autres, c’est la clarté de l’Évangile qui est ici signifiée : par la prédication de cet Évangile, Christ allait être dressé comme un étendard que contempleraient tous les hommes.
Le point qu’il nous faut retenir de ce célèbre passage c’est que le salut ne vient pas des hommes, de leurs œuvres ou de leurs propres mérites, mais de la miséricorde divine seulement, telle qu’elle s’est manifestée dans le don de Jésus-Christ. Ce salut est offert à tous et s’approprie par la foi seulement. Le rejet de ce salut gratuit amène la condamnation automatique de ceux qui le méprisent. Car la mort éternelle est la perspective naturelle et inéluctable de toute créature, c’est ce qui attend chacun de nous, à moins d’un miracle. Ce miracle est cependant accompli par Dieu en Jésus-Christ, et par la foi, on peut s’en saisir.
Si Dieu n’avait pas aimé le monde et l’humanité qu’il a créés, il n’aurait pas envoyé son Fils unique, il n’aurait pas consenti cet énorme sacrifice. Cet amour et la manière dont il s’est manifesté sont le signe que la création lui appartient toujours, en dépit des apparences. Mais le jugement qui pèse sur tous ceux qui rejettent Jésus-Christ est tout autant le signe que la création appartient à Dieu. Rejeter Christ ce n’est pas se placer sur un terrain neutre ou protégé, cela a des conséquences inéluctables. Alors que Jésus-Christ n’est pas venu sur terre pour exercer le jugement final, mais pour sauver ce qui était perdu, sa venue, mesurée à l’aune de la foi ou de l’absence de foi en sa personne et son œuvre, est bien la source d’un jugement.
Il ne faut pas, comme on le fait souvent, citer le verset 16 qui nous présente le salut offert en Christ, et passer sous silence la suite du texte qui énonce le jugement pesant sur ceux qui rejettent ce salut. L’Évangile nous déclare que c’est à bon droit que ceux qui haïssent la lumière quand elle leur est offerte soient jetés dans les ténèbres qu’ils auront préférées à la lumière. Rien d’injuste à cela.
« Car quiconque fait le mal a de la haine pour la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient réprouvées; mais celui qui pratique la vérité vient à la lumière, afin qu’il soit manifeste que ses œuvres sont faites en Dieu. »
Cette dernière phrase mérite un éclaircissement. Qui est celui qui pratique la vérité avant même de venir à la lumière? Ses œuvres sont-elles bonnes par elles-mêmes? En fait, nous voyons ici qu’il y a un mouvement inévitable entre des œuvres déjà préparées en Dieu et leur accomplissement en ce même Dieu, qui les amène à leur perfection. Tandis que les auteurs d’œuvres mauvaises n’ont aucune chance quant à eux de parvenir à Dieu.