L'audace missionnaire
L'audace missionnaire
- Le moment critique
- L’audace de la foi
- La certitude missionnaire
- La puissance de Dieu dans nos faiblesses
- L’assurance au milieu des difficultés
- Les difficultés qu’il faut affronter
1. Le moment critique⤒🔗
La foi est le retentissement, dans notre existence individuelle, de l’histoire de la rédemption. Elle est la prise de conscience de la plénitude des temps, c’est-à-dire du fait qu’avec la venue du Christ dans le monde déjà l’événement décisif de l’histoire de l’humanité est arrivé. Le jugement du monde est commencé. L’histoire entre dans sa période critique. Cette période critique est constituée par le temps de la foi chrétienne. Pendant tout ce temps, nous sommes en crise, c’est-à-dire que nous ne sommes pas dans une situation stable, définitive, mais provisoire. En quelque sorte, ce temps est une perpétuelle venue du Christ, une perpétuelle parousie, un perpétuel avent.
Le mot par lequel Jésus-Christ inaugure sa prédication en reste la définition : « Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche » (Mt 3.2); auquel saint Paul fait écho : « Le Seigneur est proche » (Ph 4.5). Le temps actuel est constitué par cette proximité de la parousie, qui s’exprime par les perpétuelles venues du Christ dans le monde et dans nos vies. Ce temps est aussi le temps de la décision. Il permet aux hommes de choisir pour ou contre le Christ de Dieu. Le principe de la vocation chrétienne c’est d’avoir compris que le moment était critique, qu’il ne s’agissait plus de s’installer dans une existence facile, qu’il fallait se faire une âme à la mesure d’un temps de crise et, par conséquent, être tout entier orienté vers la solution de cette crise par la mission.
2. L’audace de la foi←⤒🔗
Un premier trait qui la caractérise sera dès lors l’audace, c’est-à-dire une certaine aptitude, en s’appuyant non pas sur soi-même, mais sur la puissance de Dieu, à affronter toutes les difficultés, soit qu’elles viennent des hommes, soit qu’elles viennent des choses, soit qu’elles viennent des mauvais anges.
« Cette assurance, nous l’avons par le Christ auprès de Dieu. Ce n’est pas que nous soyons capables par nous-mêmes de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes; mais notre aptitude vient de Dieu… » (2 Co 3.4).
Donc, cette assurance ne vient pas de ce que nous sommes capables par nous-mêmes d’accomplir quelque chose. Mais notre aptitude vient de Dieu; c’est lui qui nous a rendus capables d’êtres « ministres [= serviteurs] d’une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’esprit : car la lettre tue, mais l’esprit vivifie » (2 Co 3.6).
Comment pouvons-nous caractériser cette disposition? Nous pouvons l’envisager d’abord dans sa source. Elle est exprimée par saint Paul quand il dit : « C’est lui qui nous a rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance. » Le point de départ de cette audace de l’apôtre c’est que l’œuvre qu’il accomplit n’est pas son œuvre, mais qu’il est serviteur, le ministre d’une œuvre qui le dépasse. Ceci est important, parce que, dans la mesure où la philosophie expose ses propres pensées, dans la mesure où l’homme d’action essaie d’établir son influence personnelle, il peut toujours se demander s’il se trompe ou ne se trompe pas. Il présentera, par conséquent, ce qu’il dira avec timidité et prudence; et s’il le présente sans timidité, il apparaîtra comme plein de fatuité et d’inconscience.
Au contraire, l’attitude missionnaire est tout à fait différente. L’apôtre est quelqu’un qui n’a aucun attrait, par lui-même, pour l’œuvre à laquelle il est appelé; très souvent, il la redoute profondément, il en voit les dangers. Ce n’est pas je ne sais quel goût naturel qui l’entraîne à se faire le messager de l’Évangile, mais c’est tout simplement le fait que Dieu l’a saisi pour faire de lui son envoyé :
« Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes; Dieu nous connaît, et j’espère que dans vos consciences vous nous connaissez aussi. Nous ne nous recommandons pas de nouveau nous-mêmes auprès de vous; mais nous vous donnons occasion de vous glorifier à notre sujet, afin que vous puissiez répondre à ceux qui tirent gloire des apparences et non de ce qui est dans le cœur. En effet, si nous sommes hors de sens, c’est pour Dieu; et si nous sommes de bon sens, c’est pour vous. Car l’amour du Christ nous étreint, nous qui avons discerné ceci : un seul est mort pour tous, donc tous sont morts; il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair; même si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici : toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le service de la réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation » (2 Co 5.11-19).
Cette expression « Nous sommes envoyés comme des ambassadeurs au nom du Christ » manifeste le sens de la mission; l’apôtre appartenait jusque-là à la vie privée, il poursuivait son existence personnelle. Maintenant, il est chargé d’une mission publique et officielle. Il faut qu’il annonce au monde la Bonne Nouvelle. Car telle est la mission de l’Église. L’Église n’est pas une communauté particulière, elle est un organe officiel de Dieu. Elle est l’organe officiel par lequel Dieu lui-même annonce au monde l’Évangile. Elle a pour charge de répéter à travers tout le temps qui nous sépare du retour du Christ : « Repentez-vous, car le Royaume de Dieu est proche », de convier les hommes à la repentance, à cause des événements qui vont venir. Ceci marque l’activité de l’Église et donc aussi l’activité des membres de l’Église.
3. La certitude missionnaire←⤒🔗
Voilà qui est précisément le fondement de la certitude missionnaire. À partir de ce moment, tous les doutes, toutes les inquiétudes et tous les retours sur soi (examen de soi) n’ont plus d’importance; quand on est en mission, il n’y a plus qu’une chose à faire, accomplir sa mission; peu importe les difficultés que l’on rencontre. Quand un officier de liaison est envoyé pour transmettre un message dans les lignes, il ne doit pas se préoccuper de savoir s’il en a envie ou non à ce moment-là; il faut que le message soit porté. Il y a des gens à prévenir; on envoie l’officier pour les prévenir; il faut qu’ils soient prévenus coûte que coûte, quoiqu’il doive en coûter au messager.
Il en est ainsi du missionnaire. Il faut que les hommes soient prévenus, afin de se préparer en vue du jugement qui vient. Il est envoyé par Dieu pour cela, peu importe les dangers. Le missionnaire est, normalement, dans une vie dangereuse. Il est perpétuellement exposé à des contradictions de la part de ses frères, de la part des éléments, de la part des anges. Peu importe, il faut remplir la mission, c’est la seule chose dont il soit question et c’est la racine de son assurance tranquille. Il a une mission à accomplir; tout le reste, désormais, est passé. « Les choses anciennes sont passées, voilà, toutes choses sont devenues nouvelles. »
La nouveauté de l’existence lui est apparue de manière éblouissante, quand la triple plénitude des temps, du monde et de Dieu s’est révélée à lui. Jusque-là, il menait une petite vie banale, quotidienne, et voilà que brusquement tout s’est illuminé pour lui; il a vu, en quelque sorte, éclater l’apparence des choses; les profondeurs de la réalité spirituelle et du drame du monde se sont ouvertes sous ses yeux comme un abîme. En présence de tout cela, il sait que, désormais, il n’a plus qu’une seule chose à faire : accomplir sa mission. J’accomplis ma mission, je suis en mission, je fais mon service, qui est non pas celui de je ne sais quelle cause humaine, mais le service même de la Trinité. Ceux qui l’envoient, ce sont les trois personnes; ceux à qui il est envoyé, ce sont les nations païennes; le contenu du message, c’est l’annonce de la parousie.
4. La puissance de Dieu dans nos faiblesses←⤒🔗
« À moi, le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens comme une bonne nouvelle la richesse insondable du Christ » (Ép 3.8). Pourquoi est-ce moi que Dieu est venu chercher? Saint Paul n’était pas un bon orateur et, en présence de ses interlocuteurs, soit par défaut de parole, soit par manque d’allure, il n’avait pas d’apparence. Les Corinthiens disaient de lui : quand il est loin, il fait de grands discours, et puis, quand il est là, il n’a l’air de rien! Par conséquent, il n’avait pas d’aptitude spéciale. Au contraire, il aurait pu passer à la vue de certains comme un homme insignifiant… Vraiment, on peut se demander pourquoi Dieu l’a choisi! Enfin, peu importe, la question ne se pose pas : C’est lui qui est choisi; il faut que la mission soit accomplie, il faut qu’il aille jusqu’au bout pour la remplir.
Et il est d’autant plus tranquille qu’il sait que cela ne vient pas de lui, que ce n’est pas sur lui-même qu’il doit compter, qu’humainement, il a tout contre lui; lui, le Juif, pour s’adresser aux Romains et aux Grecs; lui, cet homme sans moyens extérieurs pour affronter à Athènes les philosophes stoïciens et épicuriens du temps; lui, cet homme chétif, pour affronter les traversées les plus périlleuses et passer sa vie sur les routes… Peu importe, tout ceci servira précisément à montrer que c’est une force divine qui agit en lui. « Il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses » (2 Co 12.9).
Pourquoi se glorifier dans la faiblesse? Précisément parce qu’il est faible, il apparaît clairement que ce qui agit en lui est une force divine, et que ce n’est pas par la persuasion d’une sagesse humaine qu’il édifie son œuvre, mais par la force divine qui est en lui et dont il est le serviteur, serviteur de la Parole de Dieu. Il est un serviteur et il accomplit son service, et tout le reste n’est rien. Il sait très bien qu’il n’a qu’à s’appuyer sur Dieu pour l’accomplir. « Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin qu’il apparaisse que cette souveraine puissance de l’Évangile vient de Dieu et non pas de nous » (2 Co 4.7).
5. L’assurance au milieu des difficultés←⤒🔗
En quoi consiste maintenant cette assurance? Comment va-t-elle se manifester? On peut la définir dans une certaine aptitude à affronter tranquillement, paisiblement, non pas dans la tension et dans la violence, toutes les difficultés, toutes les contradictions, tous les dangers, tous les obstacles, à ne pas se laisser démonter par quoi que ce soit, parce qu’il faut, encore une fois, que la mission soit accomplie (2 Co 3.5). Qu’importe de vivre au milieu de l’existence la plus périlleuse, au milieu de tous les dangers.
« Nous sommes opprimés de toute manière, mais non écrasés; dans la détresse, mais non dans le désespoir; persécutés, mais non délaissés; abattus, mais non perdus, portant toujours avec nous, dans notre corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée en notre corps » (2 Co 4.7-11, et le texte continue dans 5.6-11).
« Voici maintenant le jour favorable, voici maintenant le jour du salut » (2 Co 6.2). C’est toujours la même idée, celle du temps (du « kairos »), de l’imminence. Voici le moment favorable; ce moment est venu; c’est le moment critique; c’est le moment de la décision. Et ce jour favorable, il se déploie durant tout le temps de l’Église par la miséricorde de Dieu qui donne ce délai, pour laisser aux hommes le temps de la décision. Mais ce délai n’a d’autres raisons que de donner le temps de la décision; ce n’est pas que Dieu s’éloigne, ce n’est pas que Dieu soit moins proche; il est toujours proche; mais sa miséricorde donne ce délai et ce temps pour la conversion. Ce délai est destiné à permettre que toutes les nations, successivement, prennent la décision, que toutes, à leur tour, soient mises en présence du message et qu’elles choisissent devant le messager.
C’est là qu’apparaît la souveraine liberté du missionnaire, libre à l’égard de toutes les choses humaines, libre dans la pauvreté comme dans l’abondance, capable de poursuivre son message à travers les circonstances les plus diverses, parce que l’important est uniquement que son message soit porté.
6. Les difficultés qu’il faut affronter←⤒🔗
Nous pouvons remarquer que cette assurance se définit principalement par rapport à trois catégories de difficultés.
1. Les premières sont des difficultés qui viennent des hommes. L’apôtre doit aller annoncer officiellement le message aux autorités officielles et tout d’abord devant les autorités officielles de la pensée. Saint Paul va à Athènes, à l’Aréopage, et là, devant les sommités intellectuelles de son temps, les philosophes grecs, il annonce l’Évangile de Jésus-Christ et le message de la résurrection. Peu importe qu’il se sente inférieur, dans l’ordre de la dialectique, à l’égard de ces philosophies, il leur dit ce qu’il a à dire. La force de l’Évangile ne vient pas de la persuasion d’une sagesse humaine.
L’Évangile vient bouleverser les raisonnements et les calculs humains, forcer les gens à sortir de leur vie naturelle. Il faut qu’il fasse en ce sens scandale. Il ne faut pas essayer de le ramener, pour le rendre plus acceptable, à une sagesse tout humaine. Il faut que le missionnaire accepte la contradiction. Il doit se rappeler d’ailleurs que le premier, son Maître, a connu cette contradiction. L’efficacité du message ne vient pas de la présentation humaine qu’il lui donne, mais de ce que l’Évangile est une puissance à l’œuvre dans le monde, la Parole même de Dieu, qui est efficace par elle-même. Ce qui dépend de nous, ce n’est pas de donner de l’efficacité à cette Parole, mais simplement de la faire passer. Certes, nous avons le devoir de bien la présenter. Il ne faut pas que ce soit notre négligence qui la rende moins acceptable. Nous devons connaître la psychologie, la culture de ceux à qui nous la présentons. Mais, encore une fois, cette Parole seule peut accomplir son effet, convertir les cœurs. Car c’est une parole créatrice, capable de créer des cœurs nouveaux. Et si nous avions assez de foi, nous serions capables de pénétrer des cœurs impénétrables, car ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu.
Il affronte aussi les autorités politiques, publiques. Et ceci est un aspect très important de la prédication évangélique. Il ne faut pas oublier que le Christ a été cité devant un tribunal et que c’est devant un tribunal qu’il a eu l’occasion de proclamer officiellement son message aux autorités publiques, affirmant par là la prétention du règne de Dieu à être un régime officiel. Le Royaume de Dieu doit juger les royaumes de ce monde et c’est pourquoi c’est un spectacle exemplaire que de voir les représentants du Royaume de Dieu cités devant les représentants du royaume de ce monde. Il en a été ainsi dans la vie du Christ : il a rendu son suprême témoignage en présence d’abord du Sanhédrin juif, c’est-à-dire de l’assemblée officielle du judaïsme, et ensuite en présence de Pilate, le procurateur romain. Et il a été condamné par un jugement régulier; en ce moment, le royaume de ce monde a refusé de reconnaître les droits du Royaume du Christ.
Cette proclamation publique continuera à travers l’histoire et elle apparaîtra, éminemment, toutes les fois qu’un chrétien sera ainsi cité devant les autorités publiques. C’est ce qui se produira dans les premiers siècles, dans le temps des martyrs. L’importance des martyrs, c’est qu’ils sont jugés par un tribunal public et que, devant ce tribunal, ils proclament l’Évangile, la prétention du Christ à être le Roi véritable. Et ils sont condamnés légalement pour cela. Et ceci continuera dans tous les pays, où les chrétiens, ou des chrétiens seront souvent arrêtés par les autorités publiques pour délit d’Évangile.
Là s’exprime encore aujourd’hui cet affrontement entre la prétention de la cité des hommes à être le seul régime officiel et à faire de l’Église une affaire privée, et la prétention du Royaume de Dieu à représenter officiellement la Trinité dans le monde et à s’adresser publiquement aux autorités publiques pour annoncer son message. Ceci ne veut pas dire que les régimes politiques n’aient pas, dans leur ordre, une autorité propre et que l’Église n’ait pas à reconnaître cette autorité. Mais l’Évangile a un droit absolu à être annoncé et, toutes les fois qu’un régime politique contestera ce droit, les chrétiens auront le devoir de revendiquer jusqu’à la mort. Le martyre apparaît comme le point culminant de ce conflit.
2. Un second ordre de difficultés est constitué par les dangers qui viennent des choses. Le missionnaire s’expose à passer sa vie dans des circonstances périlleuses. Jamais les soucis de sa sécurité matérielle ne devront l’empêcher d’accomplir sa mission, qui est l’Évangile. Ce n’est pas du tout le plaisir d’affronter les périls ni la recherche de la vie dangereuse pour elle-même; c’est tout simplement la tranquille confiance que nous sommes dans les mains de Dieu et que, par conséquent, absolument rien ne nous arrivera qu’avec sa permission.
3. Il y a, enfin, un troisième ordre de dangers que doit affronter l’apôtre, et de loin le plus redoutable. Sa lutte n’est pas seulement contre la chair et le sang, mais contre les puissances, les dominations et les forces mauvaises. Car Dieu l’appelle à un combat spirituel plus encore qu’à un combat temporel. Ce n’est pas seulement des puissances visibles et les princes de la cité terrestre qu’il doit affronter, mais ceux que l’Écriture appelle « les princes de ce monde ». Car la mission est un combat spirituel dont les âmes sont l’enjeu et qui se joue dans les profondeurs où il faut arracher les âmes aux puissances qu’elles tiennent captives. L’apôtre sait qu’il entre là dans les luttes les plus dangereuses; il sait que les puissances mauvaises feront tout pour l’arrêter et pour l’empêcher de parvenir à ses fins. Il sait qu’en étant apôtre, il s’expose à toutes les tentations, à toutes les épreuves intérieures; il sait que Dieu permettra qu’il soit tenté parce que c’est précisément à l’intérieur même de cette tentation qu’il remportera la véritable victoire. Là encore, à aucun moment, il n’aura peur en affrontant ces puissances dangereuses, parce qu’il sait qu’il sera dans les mains de Dieu. Il sait que le Christ les a déjà vaincues dans sa passion et sa résurrection.
« Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ » (2 Co 10.4-5).
Peu importe ce que nous sommes, peu importe les obstacles que nous pouvons rencontrer. Ce n’est pas ce qu’il faut regarder. Dieu est capable, avec des instruments misérables, faibles, avec des êtres timides, fragiles, dans la mesure où ils ont vraiment foi en lui, de faire des œuvres admirables, et ceci pour manifester que cette puissance vient de Dieu et non pas de l’homme. Autrement, ce ne serait pas un témoignage. L’apôtre doit être la manifestation de ce que Dieu peut faire et non pas de ce que l’homme fait. Plus il est faible, plus son témoignage est éclatant, parce qu’alors les hommes ne sont pas tentés de rapporter à l’homme la puissance de ce qui est accompli, mais de la rapporter à Dieu seul.