L'importance de la Bible
L'importance de la Bible
La Bible est le livre le plus vendu au monde, faisant concurrence avec les meilleurs des livres à succès de la littérature mondiale.
Combien la lisent-ils? Selon des statistiques récentes, sur plus de 12 millions d’habitants de la région parisienne, à peine cinq pour cent ont vu une Bible, malgré toutes les versions qui en existent, soit protestantes, soit catholiques romaines, soit encore la traduction dite œcuménique!
Insistons sur l’importance de sa lecture. Soulignons également la confiance qu’elle nous inspire, je veux dire sa fiabilité. La Bible, telle qu’elle nous est parvenue en tant que texte imprimé et publié, est entièrement digne de notre confiance.
L’Église chrétienne, lorsqu’elle est fidèle au message de la Bible, l’accepte comme la Parole même de Dieu. Non seulement les Églises issues de la Réforme, mais encore l’Église romaine la tient comme telle, bien qu’à côté d’elle elle reconnaisse aussi l’autorité de la Tradition.
Il est probable que, lecteur de ces lignes, vous possédiez un exemplaire de la Bible chrétienne, Ancien et Nouveau Testaments. Si vous appartenez à la famille protestante, réformée, vous avez sans doute, à la fin de votre instruction religieuse, lors de votre profession de foi, reçu en cadeau un exemplaire de celle-ci. De même, si votre mariage a été célébré dans un temple protestant, le pasteur officiant a dû vous en remettre un exemplaire en souvenir de la cérémonie! Elle vous a été offerte comme le symbole du fondement sur lequel vous deviez fonder votre foyer. Il est à craindre que maintes Bibles offertes lors de ces deux occasions ne soient enfouies derrière les rayons d’une bibliothèque couverte d’une épaisse couche de poussière! Peut-être a-t-on considéré la Bible d’une telle valeur que l’on n’ose plus la toucher, de peur que, telle de la porcelaine de Chine, elle ne se brise! Nous ironisons, bien entendu. Je m’imagine aussi qu’une sourde crainte incite certains à ne pas l’ouvrir afin d’éviter de tomber sur tel ou tel passage risquant fort d’incommoder!
Si vous êtes de tradition catholique romaine, vous avez dû entendre parler de la Vulgate, cette traduction latine de la Bible, par saint Jérôme au cours du 5e siècle après J.-C. Elle était, il y a à peine quelques décennies encore, la seule autorisée par la hiérarchie romaine; depuis peu, les diverses versions entreprises par des théologiens romains prolifèrent à leur tour. Et, à moins que vous préfériez votre vieux Missel, vous avez aussi entrepris de feuilleter les pages de votre sainte Bible! Il est réjouissant que nombre de catholiques romains ne se contentent plus de professer seulement qu’elle est Parole de Dieu, mais qu’ils en entreprennent une étude sérieuse. Ils ont appris que la Bible n’est pas le livre des protestants, le « pape en papier » du protestantisme! Fini aussi le temps d’expurger de son contenu des passages entiers, lesquels, prétendait-on, étaient beaucoup trop indécents pour de chastes oreilles!
Protestants ou catholiques, nous n’avons plus aucune excuse pour ignorer ce chef-d’œuvre de la littérature mondiale.
Dans nombre de pays à régime libéral, il n’est pas difficile de se procurer un exemplaire de la Bible chrétienne; ceci n’est pas le cas dans de nombreux pays à régime dictatorial, dictature politique ou religieuse, où posséder la Bible est un délit punissable par la loi. Ainsi, si vous emportez une Bible dans vos bagages de touriste, voire d’employé d’une entreprise occidentale, dans tel pays du Moyen-Orient où coulent à flots les pétrodollars, elle vous sera confisquée avec un plus grand empressement que s’il s’agissait de la drogue! Sans doute, parce qu’elle peut émanciper les esprits et affranchir des cœurs tenus dans un esclavage pire que celui des corps. Sans doute est-elle plus explosive que les armes automatiques modernes pour effectuer une révolution radicale des pensées et des actes!
Reconnaissons-lui son pouvoir extraordinaire de changer des mentalités archaïques et d’apporter une libération qu’aucune guerre de libération ni aucune révolution violente ne pourraient jamais accomplir. Mœurs, morale, bien-être spirituel, un virage à 180 degrés même dans les conceptions sociales, politiques, économiques, voire scientifiques, s’effectuent grâce au contact de la Bible, non certes par un effet magique, mais par une réflexion intelligente sur toutes les implications de tout ce qu’elle affirme sur les rapports entre Dieu et l’homme et entre l’homme et l’homme.
Dans tel autre pays à régime matérialiste, de l’Est européen par exemple, l’interdiction qui frappait l’importation de la Bible, il y a encore quelques années seulement, avait poussé certains chrétiens à se livrer à une légitime contrebande et, par des moyens détournés, y faire parvenir et distribuer gratuitement des milliers de Bibles. Qu’aurait-on pu faire d’autre lorsque la famine spirituelle était criante et que seuls ceux insensibles à la vie de l’Esprit, des consciences morales atrophiées, restaient sourds et indifférents? Il fallait à tout prix, au prix de très gros risques, faire entendre le seul message redonnant espérance, si on ne voulait laisser asphyxier des populations entières dans les brumes d’un matérialisme dialectique plus obscurantiste et plus intolérant que la dernière des religions païennes. Bien souvent, une seule Bible a dû servir à de nombreuses personnes, la pénurie en étant plus cruellement ressentie que le défaut de certaines denrées alimentaires. Dieu merci, certains de ces paradis matérialistes ont ouvert leurs portes et donnent à la Bible un libre accès.
Vous êtes, quant à vous, de rares privilégiés si le pays que vous habitez compte des libraires offrant sur leurs rayons des exemplaires des saintes Écritures chrétiennes. Vous aurez peut-être l’embarras du choix entre telle ou telle version disponible. Quant à moi, j’utilise en français, bien que cette indication n’ait rien d’une recommandation dogmatique, la version Louis Segond, récemment révisée et appelée la Bible à la Colombe. En faisant un jeu de mots, je puis dire que lorsque celle-ci était encore « précolombienne », elle me paraissait aussi suffisante pour l’intelligence correcte des textes originaux hébreu et grec que la plus récente révision. Toutefois, il me paraît tout à fait indiqué de chercher à en améliorer la traduction. Vu mes origines, la langue grecque moderne étant l’une de mes deux langues maternelles, et aussi à cause de mon ministère pastoral et d’enseignement théologique, j’ai plus souvent recours à l’original grec du Nouveau Testament.
Un examen attentif de la Bible nous dévoilera toute la riche variété de son contenu unique. Des faits d’un très grand intérêt pour le sort de l’humanité y sont rapportés. Plus loin, nous examinerons la manière dont elle fut rédigée, les matériaux et les langues utilisés pour sa rédaction. Rappelons-nous, en passant, que les manuscrits originaux ne sont plus disponibles à l’heure actuelle, ayant disparu depuis déjà fort longtemps.