Luc 2 - Le Maître de l'histoire Message de Noël
Luc 2 - Le Maître de l'histoire Message de Noël
« En ces jours-là parut un décret de César Auguste, en vue du recensement de toute la terre. »
Luc 2.1
« En ce temps-là », ce temps qui précédait le premier Noël, l’empereur de Rome promulgua un édit. Selon le décret impérial, tous les habitants de l’Empire romain devaient se faire recenser.
Sans doute César Auguste poursuivait-il un double but. Il s’agissait d’abord pour lui de connaître le nombre exact de ses sujets, afin de prévoir plus sûrement le montant des impôts et le nombre d’hommes qui pourraient être recrutés dans ses armées; connaître, aussi exactement que possible, la foule immense sur laquelle s’étendait son autorité. Le décret fut tout naturellement appliqué à la Palestine, pays occupé par les Romains. Et c’est ainsi que Joseph et Marie, qui allait être mère, se rendirent à Bethléem où Jésus naquit. À travers cet édit impérial s’accomplit la parole du prophète Michée, qui avait annoncé que le Sauveur naîtrait à Bethléem.
Certes, l’empereur Auguste, dans son palais de marbre dominant le Tibre, ne se doutait pas de la portée de son édit : Il songeait à sa politique et mettait en pratique ses rêves de grandeur; et voici que, bien malgré lui, il ne faisait que servir le dessein de Dieu qui avait décidé que Jésus naîtrait à Bethléem! « En ces jours-là, parut un décret de César Auguste. »
Et aujourd’hui? Aujourd’hui, nos César Auguste modernes font toujours paraître des édits. Plus que jamais, les hommes promulguent des décrets, les gouvernements font paraître des ordonnances et les puissants de ce monde donnent des ordres… Et leurs décisions remuent parfois le monde, comme jadis celle de César Auguste. « En ces jours-là, parut un décret. » Et aujourd’hui donc! Mais voici qu’au milieu de tant d’édits, d’ordonnances, de lois et de contraintes gouvernementales ou autres, la Parole de Dieu nous apporte en ce temps-ci la Bonne Nouvelle, qui est celle de Noël. Dieu n’a pas changé; il est toujours le même; il reste, hier comme aujourd’hui, admirable dans ses desseins et merveilleux dans les moyens qu’il emploie. Il peut se servir de toutes choses. Aujourd’hui aussi, il se sert de la volonté des hommes qui nous gouvernent pour réaliser ses desseins d’amour et de salut à notre égard.
Nous nous croyons peut-être abandonnés de Dieu et soumis aux volontés des hommes. Nous avons l’impression que nous sommes menés. Nous subissons souvent avec rage, impatience ou lassitude les édits des hommes. Nous nous sentons emportés par ce qu’on appelle la fatalité. Et cette impression n’est pas fausse. Les hommes jouent avec nous comme César Auguste jouait avec Marie et Joseph.
Mais, et c’est là le message de notre texte, le fait que des hommes promulguent des édits et exercent le pouvoir n’empêche pas Dieu d’exercer le sien, qui est toute autre chose! Les hommes décrètent et se démènent, contre Dieu peut-être. Mais leurs efforts et leurs prétentions se heurtent à l’humour divin. Ils restent, sans le savoir, au service de Dieu, l’unique qui fait l’histoire réelle et permanente.
Dieu nous a montré au temps de César Auguste, l’un des plus puissants monarques de tous les temps, qui était, en réalité, le grand Maître des destinées humaines. Il fait la même démonstration tout au long de sa révélation, la Bible, et surtout durant la vie de Jésus-Christ, son Fils unique. Même le Vendredi saint, ce jour de haine, de lâcheté et d’iniquité tel que le monde n’en a pas connu de pareil malgré sa terrible histoire, accomplit les desseins de Dieu. Le grand triomphe de l’amour de Dieu ne peut plus faire de doute depuis Noël et Vendredi saint, depuis Pâques et Pentecôte. Au temps de César Auguste et par son édit, la volonté de Dieu s’accomplit, et il en sera toujours ainsi.
Puissions-nous le croire, car « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », écrivait saint Paul (Rm 8.28). Si nous le savons et si nous le croyons, alors nous célébrerons un Noël qui sera véritablement joyeux et heureux.