Proverbes et sagesse (5) - La sagesse de Dieu
Proverbes et sagesse (5) - La sagesse de Dieu
Pour conclure cette série d’articles sur le livre des Proverbes, je vous propose maintenant de nous pencher ensemble sur le chapitre 8, le Poème de la Sagesse, où celle-ci nous est présentée comme une personne représentant un des attributs divins et qui s’adresse directement au lecteur. Passage remarquable dont un court extrait est repris dans le tout dernier livre de la Bible, l’Apocalypse, et appliqué à Jésus-Christ, le Fils éternel de Dieu :
« Moi, je suis la Sagesse, j’habite à côté de la réflexion, j’ai découvert la science et la circonspection. Révérer l’Éternel c’est détester le mal. Je déteste l’orgueil, la suffisance, la conduite mauvaise et la bouche menteuse. C’est à moi qu’appartiennent les bons conseils et la prudence. Je possède l’intelligence et la puissance. C’est par moi que règnent les rois et que les princes décrètent des lois justes. Par moi gouvernent tous les chefs, tous les hommes d’État et tous les magistrats sur terre. Moi, j’aime ceux qui m’aiment, et ceux qui me recherchent ne manquent pas de me trouver. Je suis accompagnée de la richesse et de l’honneur, du bonheur et des biens durables. Mon fruit est plus précieux que l’or, oui, même que l’or le plus fin, et les profits que je rapporte valent mieux qu’un argent de choix. Je marche sur la voie de la justice et je suis les sentiers de l’équité, pour combler de biens ceux qui m’aiment et remplir leurs trésors. Or l’Éternel me possédait tout au début de son activité et avant d’entreprendre les plus anciennes de ses œuvres. J’ai été établie dès les temps éternels, bien avant que la terre ne fût créée. J’ai été enfantée avant que l’océan n’existe et avant que les sources n’aient fait jaillir leurs eaux surabondantes. Avant que les montagnes n’aient été établies, avant que les collines soient apparues, j’ai été enfantée. Dieu n’avait pas encore formé la terre et les campagnes ni le premier grain de poussière de l’univers. Moi, j’étais déjà là quand il fixa le ciel et qu’il traça un cercle autour de la surface du grand abîme. Et quand il condensa les nuages d’en haut, quand il fit jaillir avec force les sources de l’abîme, et quand il assigna à la mer des limites pour que ses eaux ne les franchissent pas, quand il détermina les fondements du monde, j’étais à ses côtés comme son maître d’œuvre. Sans cesse, objet de ses délices, je dansais devant lui, jour après jour, jouant sur la surface de la terre, je trouvais mes délices dans les êtres humains. Maintenant donc, mes fils, écoutez-moi : heureux tous ceux qui suivent les voies que je prescris! Écoutez mes leçons et vous deviendrez sages. Ne les négligez pas! Car, heureux l’homme qui m’écoute, oui, qui vient veiller à mes portes jour après jour, et qui monte la garde devant l’entrée de ma maison. Car celui qui me trouve a découvert la vie, il obtient la faveur de l’Éternel. Mais il se fait tort à lui-même celui qui me désobéit; tous ceux qui me haïssent aiment la mort » (Pr 8.12-36).
La Sagesse ici personnifiée nous est présentée comme à la fois distincte de Dieu et complètement associée à lui, prenant part à toutes ses œuvres dans la création. Or, c’est bien de cette façon que le Nouveau Testament présente la personne du Fils Éternel de Dieu, devenu pour un temps un être humain en la personne de Jésus-Christ. Par exemple, l’apôtre Paul, écrivant aux chrétiens de Corinthe, contraste la sagesse humaine et celle de Dieu. Les Juifs et les Grecs de son temps n’ont pas reçu et accepté la sagesse de Dieu en la personne de Jésus-Christ, ils considèrent sa crucifixion comme une folie, et bien c’est cette soi-disant folie que Dieu a choisie pour démontrer sa puissance et sa vraie sagesse :
« En effet, là où la sagesse divine s’est manifestée, le monde n’a pas reconnu Dieu par le moyen de la sagesse. C’est pourquoi Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient par un message qui paraît annoncer une folie. Oui, tandis que d’un côté les juifs réclament des signes miraculeux et que, de l’autre, les Grecs recherchent la sagesse, nous, nous prêchons un Christ mis en croix. Les Juifs crient au scandale et les Grecs à l’absurdité. Mais pour tous ceux que Dieu a appelés, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Christ que nous prêchons manifeste la puissance et la sagesse de Dieu. Car cette folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes, cette faiblesse de Dieu est plus forte que la force des hommes » (1 Co 1.21-25).
Et Paul ajoute encore :
« Ainsi, aucune créature ne pourra se vanter devant Dieu. Par lui, vous êtes unis au Christ, qui est devenu pour nous cette sagesse qui vient de Dieu : en Christ en effet, se trouvent pour nous l’acquittement, la purification et la libération du péché » (1 Co 1.29-30).
Dans une autre de ses lettres, cette fois-ci adressée aux chrétiens de Colosses, Paul pousse plus loin encore le parallèle avec la Sagesse dont nous parle le chapitre 8 du livre des Proverbes :
« Ce Fils, il est l’image du Dieu que nul ne voit, il est le premier-né de toute la création. Car c’est en lui qu’ont été créées toutes choses dans les cieux comme sur la terre, les visibles, les invisibles, les trônes et les seigneuries, les autorités et les Puissances, oui par lui et pour lui tout a été créé. Il est lui-même bien avant toutes choses et tout subsiste en lui » (Col 1.15-17).
Puissiez-vous avoir été enrichis de la vraie sagesse à la lecture de cette série sur le livre des Proverbes, et avoir compris qu’avant toutes choses, cette sagesse provient du Dieu vivant, celui qui parle aux hommes journellement dans sa révélation et qui accorde la vie à ceux qui l’écoutent avec foi et qui mettent ses paroles en pratique.