Psaume 90 - Comptez vos jours
Psaume 90 - Comptez vos jours
Le Psaume 90 n’est pas très joyeux.
Il s’agit d’une méditation de Moïse sur le péché et la faiblesse de la vie humaine. On peut s’imaginer Moïse devenu vieux offrant cette prière vers la fin de son séjour sur terre.
Le titre du psaume appelle Moïse « homme de Dieu ». Cela nous rappelle que Moïse a été choisi pour sortir le peuple de Dieu de l’esclavage en Égypte et le conduire vers la Terre promise. Il a été témoin des terribles souffrances du peuple de Dieu. Il a fait l’expérience des puissants actes de délivrance de Dieu. Cependant, Moïse a aussi goûté à l’amertume des révoltes d’Israël dans le désert et au juste jugement de l’Éternel contre son peuple.
Au cours de toutes ces années, qu’est-ce que Moïse a appris? Il a appris ce qu’est le péché, le péché d’Israël et le sien. Il a appris que, même lorsque nous sommes animés des meilleures intentions, notre faiblesse inhérente peut nous empêcher de faire ce qui est juste. Il a aussi appris que tout pécheur mérite la sainte colère de Dieu — Moïse la méritait aussi.
Au cours de ces années, Moïse a également appris ce qu’est la fragilité de la vie. Pensez aux milliers d’Israélites tombés dans le désert : au combat, par des morsures de serpent, et même consumés par le feu de Dieu. Pensez aussi aux quarante années d’errance : Dieu attendait simplement que cette génération pécheresse disparaisse. Où qu’ils sont allés dans le désert, les Israélites ont laissé des tombes derrière eux.
Ainsi, comparé au Dieu éternel, Moïse constate que l’humanité n’est presque rien :
« Tu les emportes; ils sont comme un instant de sommeil, qui, le matin, passe comme l’herbe : elle fleurit le matin et elle passe; on la coupe le soir et elle sèche » (Ps 90.5-6).
D’un certain point de vue, c’est la nature même de notre existence : mauvaise, brutale et courte. Nous naissons faibles, nous passons notre vie à pécher, puis nous mourons, chacun d’entre nous.
Le Psaume 90 peut sembler un peu déroutant, surtout si nous sommes optimistes quant à notre vie et aux perspectives d’une nouvelle année. Cependant, ce n’est pas tout, car ce psaume contient une bonne nouvelle, l’Évangile du Christ. C’est à la lumière de tout ce que nous savons de cette vie que Moïse nous apprend à prier au verset 12 : « Enseigne-nous à compter nos jours. »
Qu’est-ce que compter? D’une certaine manière, compter est aussi simple que faire un exercice de mathématiques de maternelle. On compte les pommes, ou on compte les blocs, et on écrit la réponse. Eh bien, nous devons aussi compter nos journées! Toutefois, contrairement au fait de compter des pommes, compter nos jours est un exercice pour lequel nous avons besoin d’aide : « Enseigne-nous, ô Dieu! » Nous ne demandons pas à Dieu de nous révéler combien de temps nous allons vivre. Nous prions pour que Dieu nous aide à bien faire face à la réalité des jours de notre vie qui sont courts.
Quand on est enfant, bien sûr, le temps semble s’étirer à l’infini. Les deux mois de vacances d’été semblent interminables! Par contre, quand on vieillit, une décennie passe en un clin d’œil. Soudain, on est le plus ancien au bureau, ou tous les enfants ont déménagé, et on se demande : « Où est passé le temps? »
Mais peu importe ce que l’on ressent, pour chacun d’entre nous, c’est la même chose :
« Le nombre de nos années s’élève à soixante-dix ans et, si nous sommes vigoureux, à quatre-vingts ans; et leur agitation n’est que peine et misère, car cela passe vite, et nous nous envolons » (v. 10).
Nous avons besoin d’aide pour le reconnaître, car nous ne sommes probablement pas enclins à y penser. Personne ne veut être faible ou vulnérable. Personne ne veut entendre le tic-tac de l’horloge.
Et que se passe-t-il si nous ne pensons pas à nos limites? Et si nous n’envisageons pas la réalité de notre mort prochaine et de ce qui suivra? Nous serons probablement occupés à vivre pour nous-mêmes, à plonger dans le plaisir et à courir après tout ce que nous pouvons accomplir. Nous ne penserons pas au jugement de Dieu ni aux conséquences de nos actes.
Cependant, avec un esprit de sagesse, nous prions : « Enseigne-nous à compter nos jours. » Sachez que cette vie est fragile. Acceptez que la vie soit souvent difficile, et reconnaissez qu’elle est éphémère. Peut-être jouissez-vous d’une certaine stabilité aujourd’hui, mais la vie peut changer en un instant. Vous êtes soudainement licencié. Vous prenez une très mauvaise décision. Un membre de votre famille tombe malade ou vous-même tombez malade. Le téléphone sonne : un accident est arrivé et quelqu’un est mort.
Nous pensons que cela ne nous arrivera jamais : ceux qui sont en sécurité pensent qu’ils le resteront. Pourtant, le psaume nous demande de considérer que les choses peuvent changer radicalement en un instant. « Enseigne-nous à voir cela, Éternel », prions-nous. En effet, si nous ne sommes pas prêts, que se passera-t-il? Si nous n’avons pas servi le Seigneur Dieu et cru en son Fils avant ce moment, que se passera-t-il?
C’est le regard que le Saint-Esprit veut que nous portions dans ce psaume : que nous tournions notre regard vers l’Éternel. C’est ainsi qu’il commence :
« Seigneur, tu as été pour nous un refuge, de génération en génération. Avant que les montagnes soient nées, et que tu aies donné un commencement à la terre et au monde, d’éternité en éternité, tu es Dieu » (v. 1-2).
La toile de fond immuable de notre courte vie est l’éternité de Dieu. Il a vécu avant tous les temps, il vit à travers tous les temps, et Dieu sera encore quand le temps aura disparu. Pour notre part, nous vivons le changement continuellement, au fil des heures et des jours. De nombreux moments remplissent chaque jour, chaque année, et c’est ainsi que nous vieillissons, que nous progressons dans un domaine et que nous déclinons dans un autre. Mais quand il n’y a aucun écoulement du temps, il n’y a pas de changement qui se produit. Tel est l’Éternel, notre Dieu : Il est en dehors du temps. Quand le Dieu éternel regarde le temps, ce psaume dit qu’il n’y a pas de différence pour lui entre un jour et un millier d’années — pour lui, c’est la même chose. Il est éternel.
Ainsi, alors que nous comptons nos jours, nous réalisons que Dieu les a déjà comptés. Le Psaume 139.16 dit de l’Éternel : « Sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui étaient fixés, avant qu’aucun d’eux existe. »
Nous connaissons tous le jour de notre naissance, mais le Père connaît déjà le jour de notre mort. C’est un grand réconfort, car quoi qu’il arrive, le Dieu éternel peut être notre demeure.
Cependant, le seul moyen pour les humbles pécheurs de se reposer en Dieu est de bénéficier du don de l’expiation. Le Psaume 90 enseigne que toutes nos iniquités sont devant lui et que sa colère devrait nous consumer — et elle le fera, à moins que le péché ne soit payé par le Christ.
Jésus n’a pas vécu longtemps : ni 70 ans ni 80 ans. Sa carrière n’a duré que quelques années, jusqu’à ce qu’il soit injustement exécuté au début de la trentaine. S’il s’agissait de la vie de quelqu’un d’autre, nous dirions que c’est du gâchis. Pourtant, bien qu’elle ait été courte et difficile, cette vie a eu un pouvoir rédempteur. Jésus a consacré chaque heure et chaque jour de sa vie à la gloire de Dieu. Puis, à la fin, il a goûté à l’amertume de la colère de Dieu à notre place et il a été consumé par la colère de Dieu.
Cela signifie que toutes nos années, qu’elles soient nombreuses ou peu nombreuses, sont purifiées par son sang.
Tous nos jours, aussi faibles ou gâchés soient-ils, peuvent être remplis de sa puissance.
Désormais, notre vie peut être renouvelée par sa grâce et réorientée vers le haut, pour sa gloire.