William Tyndale - Traducteur de la Bible en anglais 1485 – 1536
William Tyndale - Traducteur de la Bible en anglais 1485 – 1536
William Tyndale, le hors-la-loi, ayant été informé que des agents de l’Église et du roi avaient découvert où il restait, remplit ses sacs d’autant de livres et de papiers qu’il lui était possible de transporter et s’enfuit, échappant de peu à la capture. Il était de nouveau en fuite. Le roi d’Angleterre, l’empereur de l’empire germanique et le pape à Rome voulaient tous le voir mort. Quel grand crime avait-il donc pu commettre? Tyndale voulait traduire la Bible en anglais, mais les dirigeants de l’Église ne voulaient pas que les gens du peuple puissent lire la Bible par eux-mêmes ni dans leur propre langue. Les dirigeants craignaient que cela ne vienne miner leur autorité. Ils décrétèrent que la traduction, la publication et la distribution de la Bible dans la langue du peuple constituaient un délit méritant la peine de mort.
Tyndale, un érudit universitaire, vint à la foi salvatrice en Jésus-Christ en lisant le Nouveau Testament grec. En étudiant les Écritures par lui-même, il reconnut que plusieurs enseignements de l’Église romaine étaient contraires à la Bible, obscurcissant le chemin conduisant le pécheur à Jésus-Christ. Puisque la plupart des gens ne pouvaient lire ni le grec, ni l’hébreu, ni le latin, Tyndale décida de traduire la Bible en anglais pour que tous les gens d’Angleterre puissent lire la Bible par eux-mêmes.
Un jour, à Coventry, en Angleterre, des parents furent brûlés parce qu’ils avaient enseigné à leurs enfants le Notre Père et les dix commandements en anglais. Tyndale ne pouvait retenir ses larmes devant de telles atrocités. Alors, il prêchait les Écritures et encourageait les gens à suivre la Parole de Dieu.
Un jour, un homme riche et instruit, qui en avait assez d’entendre Tyndale citer la Bible, cria : « Nous serions mieux sous la loi du pape que sous celle de Dieu. » Tyndale répondit : « Je défie le pape et toutes ses lois, et si Dieu me prête vie, je ferai en sorte que d’ici quelques années le garçon qui pousse la charrue connaîtra l’Écriture mieux que vous. » Comme il était très dangereux d’essayer de traduire la Bible en restant en Angleterre, Tyndale traversa secrètement la Manche en 1524 et se rendit en Europe continentale. Vivant une vie d’homme traqué, il passait constamment d’un pays à l’autre en Europe occidentale, travaillant avec acharnement à la traduction, ne parvenant qu’avec peine à devancer ses poursuivants.
Malgré tous les dangers et toutes les difficultés, Tyndale réussit à compléter la traduction du Nouveau Testament. Il la fit imprimer et la fit passer en contrebande en Angleterre. Des marchands cachèrent les Nouveaux Testaments dans leur cargaison, réussissant à tromper les agents du roi qui fouillaient tous les bateaux à la recherche des livres de contrebande. Des milliers d’exemplaires entrèrent dans le pays, bien cachés dans des boîtes remplies de vêtements ou dans des barils de grain. Les dirigeants du gouvernement et de l’Église savaient que s’ils ne réussissaient pas à arrêter Tyndale, le pays serait inondé de Bibles en anglais peu coûteuses, permettant ainsi aux gens du peuple de lire la Parole de Dieu par eux-mêmes. Ils saisirent plusieurs copies du Nouveau Testament, les brûlèrent publiquement et déclarèrent Tyndale hérétique.
Quand Tyndale apprit ce qu’ils avaient fait, il dit : « Je m’attendais à ce qu’ils brûlent le Nouveau Testament et un jour ils me brûleront peut-être moi aussi. Je suis heureux de pouvoir faire la volonté de Dieu. » Maintenant que le Nouveau Testament était complété, Tyndale s’attaqua à la tâche difficile de traduire l’Ancien Testament en anglais à partir de l’hébreu, langue originale dans laquelle il a été écrit. Les agents du roi le talonnaient de près.
En 1529, quand il apprit que ses ennemis approchaient encore une fois, il empaqueta les manuscrits des cinq premiers livres de l’Ancien Testament qu’il avait fini de traduire et s’enfuit à Antwerp en Belgique, embarquant sur un bateau à destination de Hambourg en Allemagne. Alors que le bateau faisait voile vers le nord en direction de Hambourg, il remercia Dieu d’avoir pu à nouveau échapper à ses poursuivants. Cependant, au large de la côte de la Hollande, une terrible tempête éclata, agitant violemment les eaux de la mer du Nord de tous côtés, détruisant le mât et rejetant le bateau sans défense contre les rochers. Tyndale et les autres passagers évitèrent la noyade de justesse en sautant dans les eaux glaciales et en nageant tant bien que mal jusqu’au rivage.
En l’espace de quelques minutes, les vagues réduisirent le bateau en pièces. Alors que Tyndale, debout sur la plage, tremblait de froid sous la pluie, il regarda la mer engloutir tous ses livres et tout le travail de traduction qu’il avait accompli au cours des trois dernières années. Cependant, immédiatement, à cet endroit même, il résolut de reprendre le travail. Tyndale prit le prochain bateau en direction de Hambourg et traduisit à nouveau et en entier la Genèse, l’Exode, le Lévitique, le livre des Nombres et le Deutéronome. Lorsque les livres furent complétés, il retourna en secret à Antwerp pour les faire publier et les expédier en Angleterre.
Antwerp, le port le plus riche d’Europe, faisait beaucoup de commerce avec l’Angleterre et un grand nombre de marchands anglais vivaient dans cette ville. Thomas Poyntz, un marchand anglais qui aimait Dieu et le suivait fidèlement, invita Tyndale à demeurer chez lui; Tyndale décida alors de rester à Antwerp. La famille Poyntz lui offrit un lit confortable, de bons repas et une pièce servant de bureau où il pouvait poursuivre son travail de traduction. Un jour, Tyndale rencontra un jeune homme anglais du nom de Henry Phillips qui l’encouragea dans la poursuite de son travail.
Il lui dit : « Le peuple anglais a besoin de pouvoir lire les Écritures par lui-même. » Cependant, Henry Phillips était un espion payé par les dirigeants de l’Église d’Angleterre pour kidnapper Tyndale et le ramener afin qu’il soit jugé. Un soir, Phillips invita Tyndale à souper. Il le conduisit dans une allée étroite où deux officiers les attendaient. Ils sautèrent sur Tyndale, le lièrent avec des cordes et le jetèrent dans une cellule humide d’un donjon du château de Vilvorde, une immense forteresse médiévale.
Même s’il faisait face à l’exécution, Tyndale n’était pas désespéré. Son seul regret était de n’avoir traduit qu’un tiers de l’Ancien Testament. Il languit pendant dix-huit mois dans son trou infesté de rats pendant que les autorités préparaient leur cause contre lui. Pendant ce temps, ils utilisèrent la corruption, les menaces et divers sévices pour tenter de le faire abjurer, mais il demeura ferme dans sa foi, aussi inébranlable que les murs de pierre massifs du château.
Dans la pénombre de sa cellule, Tyndale prépara sa propre défense en écrivant un texte intitulé La Foi seule justifie devant Dieu. Dans ce texte, il expliquait la Bonne Nouvelle de la Bible, démontrant à l’aide des Écritures que tous ceux qui mettent leur foi en Jésus-Christ sont pardonnés. Alors qu’il était en prison, Tyndale, tout comme l’apôtre Paul à Philippes, impressionna tellement le gardien par le caractère chrétien dont il faisait preuve ainsi que par la solidité de ses arguments que le gardien et plusieurs membres de sa famille crurent en Jésus-Christ.
Lorsque le procès débuta enfin, Tyndale se tenait seul devant ses accusateurs. Il fut accusé d’hérésie parce qu’il avait enseigné que les pécheurs sont justifiés devant Dieu par la foi seule, que les chrétiens n’ont pas besoin de passer par un prêtre pour obtenir le pardon de leurs péchés et que les gens devraient pouvoir lire la Bible dans leur propre langue. Tyndale défendit son enseignement à l’aide des Écritures et refusa d’abjurer.
La cour le reconnut coupable de tout ce dont il était accusé et le condamna à être brûlé vif sur le bûcher. En octobre 1536, des gardes enchaînèrent Tyndale à un poteau de bois et empilèrent autour de lui, jusqu’à la hauteur de sa taille, du petit bois, de la paille et des bûches sur lesquelles avait été répandue de la poudre de fusil. À l’avant, les représentants officiels de l’Église et de l’État occupaient les sièges d’honneur garnis de coussins et un grand nombre d’habitants de la ville s’étaient rassemblés pour assister à l’exécution. Tyndale éleva une dernière fois la voix pour prier Dieu : « Seigneur, daigne ouvrir les yeux du roi d’Angleterre! »
Un garde mit le feu au bûcher et William Tyndale souffrit une mort douloureuse, mais le Seigneur répondit à la dernière prière de Tyndale. Moins de deux ans après la mort du martyr, le roi Henri VIII donna la permission de publier la Bible en anglais et ordonna qu’une Bible anglaise soit placée dans chaque église du royaume. La traduction de Tyndale fut utilisée pratiquement mot pour mot dans la première version approuvée de la Bible anglaise.
Peu de temps après la mort de Tyndale, un évêque anglais a déclaré lors d’une rencontre d’hommes d’Église : « Le peuple connaît maintenant mieux les Saintes Écritures que la plupart d’entre nous. » Le but de la vie de Tyndale avait été atteint : le peuple anglais lisait la Bible par lui-même, dans sa propre langue.