Tite 2 - Les jeunes hommes
Tite 2 - Les jeunes hommes
« Exhorte de même les jeunes hommes à être sensés à tous égards. »
Tite 2.6
- La source
- Le paradis
- La chute
- Compris
- Jésus
- Tite 2.6 — Sensé
- Tite 2.12
- Crète
- Un rôle vital
- Conclusion
En Tite 2, Paul donne des directives aux femmes âgées, aux femmes plus jeunes, aux hommes âgés et aux hommes plus jeunes. Il donne également des directives sur la façon de prendre soin des enfants. Il y en a pour tous les groupes d’âge… sauf un. Pourquoi Paul ne dit-il rien à propos des adolescents?
Les adolescents de sexe masculin ont généralement la force des hommes adultes et, à bien des égards, les mêmes libertés et possibilités aussi que les adultes. En même temps, ces adolescents sont loin d’avoir les responsabilités d’un adulte. Nous disons à leur sujet que ce sont « des garçons qui se rasent ». Nous avons accepté l’idée que l’adolescence correspondrait à la période où les garçons font des choses stupides — et nous sommes prompts à leur pardonner parce qu’après tout ce ne sont que des enfants et à quoi d’autre pourrions-nous nous attendre? Cependant, les Écritures ne parlent que de deux tranches d’âge principales : les enfants et les adultes. Ce troisième groupe, les adolescents, n’est tout simplement pas biblique. C’est la raison pour laquelle Paul ne fait aucune mention d’eux en Tite 2.
Aux yeux de Dieu, les adolescents sont responsables de leur conduite (les préadolescents aussi d’ailleurs!) et doivent se repentir de leurs péchés tout autant que les hommes de cinquante ans. La Bible ne parle tout simplement pas de « garçons qui se rasent ». Dans la Bible, si vous n’êtes plus un enfant, alors vous êtes un homme, bien qu’encore un « jeune homme ». Ainsi, en Tite 2.6, lorsque Paul parle de la nécessité pour les jeunes hommes d’exercer la maîtrise de soi, il a en tête tout homme qui n’est plus un enfant et qui n’est pas encore un « homme âgé ».
Regardons de plus près ce que Paul dit en Tite 2 aux hommes plus jeunes dans l’Église de Crète et tâchons d’en retirer des éléments utiles pour l’instruction de nos propres hommes plus jeunes.
Bien que notre attention se porte ici sur les jeunes hommes, il faut noter que ce n’est pas seulement pour le profit des « jeunes hommes » que le Seigneur a permis que ce passage de l’Écriture soit préservé. Dans ce même chapitre, il est dit que les hommes plus âgés doivent être un exemple (Tt 2.2), ce qui doit sûrement inclure la responsabilité de s’assurer que les jeunes hommes deviennent ce que Dieu veut qu’ils soient. Les femmes plus âgées (Tt 2.4) doivent enseigner aux jeunes femmes à aimer leurs maris (Tt 2.4-5) — et ces maris sont inévitablement inclus dans le groupe décrit comme celui des « jeunes hommes ». Les femmes âgées et les femmes plus jeunes devraient donc toutes être intéressées par ce que le Seigneur attend des hommes plus jeunes. Ainsi, l’assemblée tout entière peut apprendre des instructions que Dieu donne aux hommes plus jeunes, et elle le doit.
1. La source⤒🔗
Il est important de se rappeler que les directives que Paul donne à Tite dans ce chapitre au sujet de ce que Tite doit enseigner aux « jeunes hommes » n’ont pas surgi du néant. Comme pour le reste de son enseignement, Paul s’appuie sur ce que Dieu a révélé précédemment. Ce qu’il dit ici doit être compris à la lumière de l’Ancien Testament et de l’exemple de Jésus-Christ, jeune homme parfait.
Commençons donc par examiner l’enseignement de la Genèse, puis celui de Jésus-Christ.
2. Le paradis←⤒🔗
Adam n’était sûrement pas un enfant quand Dieu l’a créé ni un homme âgé non plus. L’image qui nous vient à l’esprit quand nous pensons à Adam au paradis est celle d’un « jeune homme » de plus ou moins 20 à 30 ans, au summum de sa force et de ses capacités. Notez bien les responsabilités que Dieu lui avait confiées et dont il devait s’acquitter. Dans Genèse 1.26 à 2.18, nous apprenons qu’il devait :
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Refléter l’image de Dieu — Tout comme le Créateur tout-puissant était rempli d’amour, juste, saint, bon et généreux, de même Adam devait être rempli d’amour, juste, saint, bon et généreux. Les créatures, les anges ainsi que Dieu lui-même devaient être en mesure de voir en Adam, le jeune homme, un reflet de ce que Dieu était.
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Régner sur toute la création — Ce jeune homme a reçu une fonction royale et toutes les créatures ont été placées sous son autorité. Notez que Dieu n’a pas laissé Adam poireauter pendant de nombreuses années, attendant qu’il vieillisse, mûrisse et acquière l’expérience de toute une vie, avant de lui soumettre toute la création. Dieu l’a immédiatement placé dans le jardin, avec le mandat de le « cultiver » et de le « garder » (Gn 2.15). Le terme « garder » décrit la fonction de protéger le jardin des ennemis. Dieu savait très bien que Satan attaquerait le jardin par sa tentation insidieuse, pourtant, Dieu a confié le jardin aux bons soins de ce jeune homme!
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Être fécond — Le commandement d’être fécond ne réfère pas simplement au fait de faire des bébés, mais il inclut la responsabilité d’éduquer les enfants de manière à ce que la génération suivante apprenne elle aussi à refléter l’image de Dieu et à devenir de bons dirigeants du monde créé par Dieu.
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Être un leader — Dieu a également dit qu’il n’était pas bon que l’homme soit seul. Il a donc créé une femme afin qu’elle soit une « aide » pour l’homme (Gn 2.18). L’homme se devait en retour d’accepter l’aide que Dieu lui avait donnée, de la diriger et de la protéger.
Les directives que Dieu a données à Adam en Genèse 1 mettent ainsi en évidence que Dieu s’attendait à ce qu’Adam assume ses responsabilités. Les jeunes hommes des générations suivantes devaient de toute évidence faire de même. L’image biblique de la masculinité n’est certes pas caractérisée par le flânage et la paresse, par le temps perdu à jouer, et encore moins par une attitude passive qui laisse simplement venir les choses. Au contraire, un homme bibliquement fidèle accueille les responsabilités et prend des initiatives.
C’est ce que les hommes plus âgés doivent faire comprendre aux hommes plus jeunes. C’est aussi ce que les femmes plus âgées doivent enseigner aux jeunes femmes à encourager chez leurs maris.
3. La chute←⤒🔗
À cause du péché et de la chute, il est devenu incommensurablement difficile de s’acquitter de cette glorieuse responsabilité. Le travail est devenu une corvée et un fardeau. Les mauvaises herbes ne sont pas apparues seulement dans les jardins et les champs (Gn 3.18-19), mais aussi dans le caractère des gens et dans les relations interpersonnelles. Le mariage est devenu empreint de tensions (Gn 3.16b) et les enfants sont devenus une source de peine pour les parents (Gn 4). Nous comprenons bien pourquoi l’Ecclésiaste décrit tout comme étant vanité, fardeau, gémissement (Ec 1.2). « Que revient-il, en effet, à l’homme de toute la peine et de la préoccupation qu’il s’est données sous le soleil? » (Ec 2.22).
Après la chute, la créature qui avait été façonnée pour refléter l’image de Dieu, pour régner sur le monde de Dieu et pour engendrer d’autres êtres à l’image de Dieu se heurte maintenant à tant de frustrations. Quelle humiliation pour une créature investie d’une responsabilité aussi glorieuse!
4. Compris←⤒🔗
En dépit des effets destructeurs de la chute, plusieurs personnages de l’Ancien Testament ont démontré qu’ils comprenaient pleinement l’intention de Dieu à l’égard des jeunes hommes. Prenons les exemples de Joseph, David et Daniel :
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Joseph — Il avait 17 ans quand son père l’a envoyé voir comment se portaient ses frères, alors en train de garder les troupeaux de la famille (Gn 37.2). Il avait donc également 17 ans quand il a été vendu comme esclave en Égypte. Alors qu’il était un jeune homme, il s’est retrouvé dans la maison de Potiphar et a assumé de bon cœur la responsabilité que son maître lui a confiée lorsqu’il l’a « établi comme intendant sur sa maison en remettant entre ses mains tout ce qui lui appartenait » (Gn 39.4). Quelques années plus tard, alors qu’il était peut-être au début de la vingtaine, Joseph a été emprisonné là « où les prisonniers du roi étaient enfermés » (Gn 39.20). Cependant, même à cet endroit, il a pris l’initiative d’assumer toutes les responsabilités qu’on lui proposait. Ainsi, « le chef de la prison confia à Joseph tous les prisonniers qui étaient dans la prison » (Gn 39.22). Il a maîtrisé ses sentiments, de sorte qu’il n’a pas perdu son énergie à entretenir des sentiments de colère envers ses frères ou d’apitoiement sur lui-même. Lorsque sa famille est venue en Égypte, vingt ans après qu’il a été vendu, il était encore un homme assez jeune — mais maintenant à la direction de l’ensemble du pays.
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David — Alors qu’il était encore adolescent, déjà son père lui avait confié son troupeau de moutons. Il était adolescent lorsqu’il a combattu un lion et un ours et qu’il a été appelé à jouer de la harpe auprès du roi Saül. Dans sa jeunesse, il s’est porté volontaire pour lutter contre Goliath (1 S 17.42). Dans la vingtaine, il a conduit Israël dans la bataille en tant que commandant de l’armée de Saül, pour ensuite s’enfuir loin de la présence de Saül. Bien que persécuté par ce dernier, il a refusé de le tuer. Malgré son jeune âge, il avait compris ce qu’est la masculinité. Il a assumé ses responsabilités et a donc dû prendre des décisions difficiles. À 30 ans, il était déjà roi du peuple d’Israël.
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Daniel — Quand Daniel a été emmené comme prisonnier à Babylone, il était un jeune homme, probablement encore un adolescent. Malgré son jeune âge, il a refusé de manger la nourriture prescrite par le palais (Dn 1.8-17). Même s’il était jeune, il a saisi toutes les occasions d’apprendre tout ce qu’il pouvait. C’est pourquoi il était prêt à relever le défi quand Dieu l’a élevé à une position de pouvoir et de direction dans un pays étranger.
Ces trois jeunes hommes ont agi conformément aux attentes de Dieu révélées au paradis. Ils ont compris que la jeunesse n’était pas un temps pour flâner et paresser ni pour vivre aux crochets des autres. Être de jeunes hommes signifiait pour eux être prêts à assumer leurs responsabilités afin de refléter l’image de Dieu et de régner sur ce qui leur avait été confié, en particulier sur eux-mêmes.
5. Jésus←⤒🔗
Jésus de Nazareth est l’exemple biblique par excellence — le seul en fait — de ce que devrait être un « jeune homme ». Il est devenu « en tout semblable à ses frères » (Hé 2.17), ce qui inclut la réticence de certains jeunes à vouloir assumer des responsabilités. L’Écriture dit toutefois que malgré le fait que ce jeune homme ait été tenté à tous égards comme nous, il n’a jamais péché (Hé 4.15). Cela signifie que, pendant ses années d’adolescence et au cours de la vingtaine, il s’est fait un devoir de refléter l’image de Dieu dans tout ce qu’il faisait et de régner sur tout ce que Dieu lui confiait — y compris d’abord et avant tout sur lui-même, que ce soit en veillant sur sa bouche ou encore en réfrénant ses pulsions sexuelles.
C’est à 30 ans — un homme encore vraiment jeune! — qu’il a entrepris son ministère public en Israël, prêchant la bonne nouvelle du royaume de Dieu, guérissant les malades et ressuscitant les morts. Tout au long de son ministère, il a renoncé à lui-même pour le bien de ceux que le Père lui a confiés, acceptant même la croix maudite et le sévère jugement de Dieu au bénéfice de gens qui en sont indignes. Il a ainsi démontré précisément ce à quoi Dieu s’attend de tous les hommes depuis le commencement dans le paradis, soit qu’ils assument de bon cœur leurs responsabilités et prennent, par conséquent, des initiatives en vue de l’avancement du royaume du Seigneur.
Paul en a dégagé la signification pour les hommes :
« Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier. […] De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps » (Ép 5.25-28).
Le fait que Jésus ait pleinement assumé les responsabilités associées au fait d’être un homme signifie que « la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée » (Tt 2.11). Jésus est le (jeune) homme par excellence, dont l’exemple doit être suivi par tous les hommes.
6. Tite 2.6 — Sensé←⤒🔗
Revenons maintenant aux directives que Paul donne aux jeunes hommes en Tite 2.
Paul vise ici le développement de la vie de l’Église en Crète. Il s’appuie sur l’enseignement de l’Ancien Testament et sur l’exemple de Jésus pour considérer divers dons que le Seigneur a accordés à son Église et ce qui devrait se refléter concrètement dans la vie de ceux qui cherchent à suivre l’exemple de Jésus. C’est cela qu’il communique lorsqu’il dit à Tite : « exhorte les jeunes gens à être sensés ».
Le terme que Paul utilise pour décrire ce que les jeunes hommes doivent être est difficile à traduire. La Segond 1910 et l’édition de Genève 1979 traduisent par « modérés ». La Bible à la Colombe traduit par « sensés », la Segond 21 par « réfléchis » et la NBS par « pondérés ». Le même terme est utilisé dans Marc 5.15 à propos de l’homme démoniaque qui a été délivré. Après que les démons sortis de l’homme possédé soient entrés dans les porcs, les poussant à se noyer dans la mer, les habitants ont trouvé l’homme « dans son bon sens ». En Romains 12.3, Paul ordonne à ses lecteurs « de ne pas avoir de prétentions excessives et déraisonnables, mais d’être assez raisonnables pour avoir de la modération ».
Le principe, c’est que Dieu nous a créés pour dominer sur toutes les créatures, y compris sur nous-mêmes. Mais, lors de la chute, nous sommes devenus esclaves du péché, de sorte que Satan s’est mis à dominer sur nous.
Cependant, le Christ, cet homme parfait, a remporté la victoire sur le péché et sur Satan, devenant ainsi source de salut pour tous les hommes (Tt 2.11). Le péché n’est donc plus notre maître, pas plus que les démons exorcisés n’étaient encore maîtres du démoniaque de Marc 5. Jésus-Christ a répandu son Esprit afin que nous puissions à nouveau être les hommes que Dieu veut que nous soyons.
Les hommes sont censés assumer leurs responsabilités. La victoire du Christ nous donne une nouvelle occasion d’assumer nos responsabilités. Paul demande à Tite d’exhorter les jeunes hommes à considérer sérieusement la victoire de Jésus-Christ dans les décisions qu’ils ont à prendre chaque jour au sujet de ce qu’ils doivent faire. Autrement dit, ils doivent considérer qui ils sont en exerçant un jugement « sensé » qui découle de la foi dans l’Évangile : puisque vous n’êtes plus esclaves du péché — c’est la réalité! —, mais que vous appartenez de nouveau à Dieu en Jésus-Christ — c’est également la réalité! —, vous n’êtes pas forcés de succomber au péché et à la tentation, vous pouvez résister au diable. Être sensé, c’est s’approprier cette victoire dans notre processus de prises de décisions, ce qui aura pour effet de nous conduire à la maîtrise de nous-mêmes.
7. Tite 2.12←⤒🔗
Tite 2.12 est la suite logique de ce que nous lisons au verset 6 et vient préciser ce que signifie vivre de manière sensée au milieu des tentations de la vie. Nous y lisons que la victoire du Christ « nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux désirs de ce monde, et à vivre dans le siècle présent d’une manière sensée, juste et pieuse ».
Le mot traduit par « sensé » au verset 12 est le même mot que l’apôtre utilise au verset 6 à propos des jeunes hommes qui se doivent d’être modérés, sensés, pondérés, réfléchis. Jésus-Christ a renversé la puissance de Satan; que les « jeunes hommes » s’approprient donc cette réalité dans leurs prises de décisions. C’est ainsi qu’ils pourront assumer leurs responsabilités de manière appropriée.
Je dois préciser ici que « le temps présent » (ou « le siècle présent ») ne réfère pas aux années de jeunesse, mais bien plutôt à la période de temps qui s’écoulera jusqu’au retour du Christ dans sa gloire (voir le verset 13). Sa victoire sur la croix nous garantit que le grand acte final de l’histoire aura effectivement lieu, le jour où il viendra juger les vivants et les morts. Cette réalité invite, elle aussi, les « jeunes hommes » à vivre de manière sensée, en tenant compte de la réalité de ce retour dans les décisions qu’ils ont à prendre — qu’il s’agisse de la façon de conduire leur voiture, de la façon de dépenser leur argent, de la façon d’élever leur famille, de leurs choix de loisirs, etc.
8. Crète←⤒🔗
Ce mode de vie constituait un énorme défi pour les jeunes hommes à qui Paul écrivait sur l’île de Crète. La culture de l’île est illustrée par le proverbe que Paul cite précédemment : « Crétois toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux » (Tt 1.12). C’est une mentalité qui encourageait même les plus énergiques à se contenter de faire ce qu’ils avaient envie de faire. La foi chrétienne étant nouvellement arrivée sur l’île, les « jeunes hommes » avaient peu de modèles desquels s’inspirer.
C’est pourquoi Paul a dit à Tite qu’il devait être un bon exemple pour ces jeunes hommes. Nous lisons aux versets 6 à 8 : « Exhorte de même les jeunes gens à être sensés, en te montrant toi-même un modèle d’œuvres bonnes et en donnant un enseignement pur, digne, une parole saine, inattaquable ». Paul appelait Tite « mon enfant légitime en notre commune foi » (Tite 1.4), ce qui signifie que Tite a appris de l’apôtre même comment vivre la vie chrétienne et comment l’enseigner aux autres. En tant que prédicateur sur l’île de Crète, et jeune homme de surcroît, Tite se devait d’être conscient que les autres jeunes hommes chrétiens de Crète observeraient attentivement comment lui-même vivait l’Évangile de la victoire du Christ dans l’exercice de ses responsabilités quotidiennes. Sa propre façon de s’approprier la victoire du Christ dans ses décisions quotidiennes se devait de démontrer qu’il disait « non » à l’impiété et aux désirs de ce monde et qu’il s’adonnait au contraire aux bonnes œuvres. En outre, son enseignement ne devait pas ressembler à celui des grands discours vides des menteurs (Tt 1.10-11), mais devait manifester l’intégrité, la dignité et le bon sens.
Cette réalité est vraie pour tous les prédicateurs et tous les enseignants de tous les temps; elle est vraie pour tous les anciens, tous les diacres et tous les dirigeants. Tout homme chargé de prêcher et d’enseigner l’Évangile de la victoire du Christ doit être conscient de son rôle de modèle de vie chrétienne. Frères, nous avons été créés et recréés à l’image de Dieu, et, par conséquent, nous devons bien dominer sur tout ce que Dieu nous confie, de la même façon que le Seigneur. Jésus-Christ s’est dépouillé pour le bien de l’Église, son épouse. En tant qu’enseignants et prédicateurs de cette bonne nouvelle, nous devons de toute évidence nous approprier la réalité de la victoire du Christ dans toute notre conduite et dans toutes nos paroles si nous voulons que l’Évangile soit crédible.
9. Un rôle vital←⤒🔗
Paul reconnaît donc que les hommes plus jeunes jouent un rôle vital dans le développement de la vie de l’Église, que ce soit en Crète ou au Canada. Les jeunes hommes doivent prendre au sérieux toute responsabilité que Dieu leur confie (qu’il s’agisse d’un véhicule, d’une maison, d’une épouse, d’enfants, d’eux-mêmes, d’un travail, etc.). Ils doivent sans cesse s’approprier la victoire de Jésus-Christ sur la croix quand ils prennent des décisions relatives aux responsabilités que Dieu leur confie. L’impiété n’a donc pas sa place, mais il y a beaucoup de place pour une vie consacrée à Dieu et vécue à sa gloire. Un tel mode de vie ne peut constituer qu’une excellente publicité pour l’Église.
10. Conclusion←⤒🔗
Que voyons-nous chez les jeunes hommes d’aujourd’hui dans les Églises? De l’adolescence à la cinquantaine, ces hommes prennent-ils des décisions responsables, contribuant ainsi de manière positive à la vie de l’Église?
Je suis convaincu qu’il y a beaucoup de raisons d’être reconnaissants à cet égard. Nous voyons de jeunes hommes faire profession de foi et présenter leurs enfants au baptême. Nous voyons de jeunes hommes dévoués à leur femme et à leur famille et qui s’efforcent de servir dans le royaume de Dieu. Voilà des raisons d’être reconnaissants.
Nous voyons aussi de jeunes hommes qui sont loin de faire d’énormes efforts. Nous voyons de jeunes frères se contenter d’un travail élémentaire, se satisfaire de rentrer du travail pour relaxer devant la télé ou l’ordinateur, ou d’autres encore s’investir totalement dans le sport.
Il n’y a rien de mal à pratiquer un sport, ni à se détendre devant la télévision, ni même à exercer un travail manuel. Il y a cependant un problème si l’on ne consacre pas de temps ni d’énergie à se préparer à assumer de plus grandes responsabilités dans l’avenir. Dieu a créé les hommes pour qu’ils prennent des responsabilités; les hommes doivent donc lire, étudier et se préparer à exercer des rôles de leaders dans le futur.
La masculinité ne se mesure pas à la quantité de poils, ni à la grosseur du camion qu’on peut conduire, ni à la quantité de bière qu’on peut boire, ni à notre talent sur patins, ni à la grosseur du poisson qu’on peut pêcher. Sans vouloir dénigrer aucune de ces choses, aucune d’entre elles ne traduit ce pour quoi Dieu a créé l’homme.
Ce que Dieu veut des hommes, c’est que nous assumions avec cœur nos responsabilités, au point de nous approprier la victoire du Christ dans chaque décision que nous prenons, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. À quoi cela ressemble-t-il? À l’exemple de Jésus-Christ qui s’est dépouillé pour son épouse. Il est le jeune homme par excellence qui a assumé la responsabilité de ceux que Dieu lui a confiés, allant jusqu’à donner sa vie pour les siens. Tel est l’exemple sensé, pondéré, réfléchi que le Seigneur nous donne.