Dieu est heureux
Dieu est heureux
- Dieu est parfaitement heureux et béni
- Ses attributs font son bonheur
- Pourtant, le malheur est tombé sur le Fils de Dieu
- Le bonheur terrestre vient de Dieu
- Le bonheur véritable vient de Dieu en Jésus-Christ
1. Dieu est parfaitement heureux et béni⤒🔗
Notre Dieu est heureux! Voilà un très bel attribut divin, mais auquel nous ne pensons pas souvent et qui est souvent négligé. Il appartient à la nature même de Dieu d’être suprêmement heureux.
Deux termes grecs sont utilisés dans la Bible pour désigner le pur bonheur qui se trouve en Dieu. « Eulogètos » veut dire « béni », celui dont on dit du bien. Quant mot est employé pour adresser une louange à Dieu, il précède toujours le nom de Dieu. Ce sont des créatures qui bénissent Dieu, comme Zacharie : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité et racheté son peuple » (Lc 1.68). Le mot « béni » peut aussi être employé dans un sens absolu pour décrire Dieu dans son être même. Dans ce cas, le nom de Dieu précède le mot « béni ». Le souverain sacrificateur a demandé à Jésus s’il était « le Fils du Béni » (Mc 14.61), c’est-à-dire le Fils de Dieu. Paul affirme que les païens « ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen! » (Rm 1.25). Il utilise la même expression qu’il applique à Jésus, « le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement, Amen! » (Rm 9.5). Prenant Dieu à témoin, Paul dit : « Dieu […] qui est béni éternellement, sait que je ne mens pas » (2 Co 11.31).
Ces textes ne contiennent pas simplement des bénédictions que des hommes adressent à Dieu, mais déclarent un état de bénédiction dans lequel Dieu se trouve depuis toujours. En Romains 1, Paul ne fait pas que bénir le Créateur, il établit un contraste entre la créature qui est adorée par les païens et le Créateur qui est béni éternellement. La créature n’est pas éternelle, elle ne possède aucun bonheur éternel parfait. À l’inverse, le Créateur est éternellement béni en lui-même, depuis toujours et pour toujours. Il ne dépend aucunement de ses créatures pour être heureux. Il est donc le seul digne d’être adoré par ses créatures. Quand Paul applique à Jésus la même expression « Dieu béni éternellement » (Rm 9.5), il ne le fait pas tant pour louer Dieu que pour souligner la divinité du Christ, après avoir rappelé son humanité, lui qui est issu des Israélites selon la chair. Avant qu’il existe quelque créature pour bénir Dieu et dire du bien de lui, le Dieu trinitaire était heureux et béni depuis toujours.
Le deuxième terme grec employé pour désigner le pur bonheur de Dieu est « makarios » qui veut dire heureux ou bienheureux et qui est fréquemment utilisé pour déclarer certains hommes heureux, par exemple dans les béatitudes (Mt 5.3-11). Deux fois, Paul l’utilise pour parler de Dieu. Dans sa première lettre à Timothée, Paul lui parle du « glorieux Évangile du Dieu bienheureux » (1 Tm 1.11). Plus loin dans la même lettre, il se tourne vers la grandeur de Dieu, ce qui le remplit d’espérance.
« Garde le commandement sans tache, sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ, que manifestera en son temps le bienheureux et seul Souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir; à lui honneur et puissance éternelle! Amen » (1 Tm 6.14-16).
Comme il arrive souvent dans la Bible, Paul énumère ici plusieurs attributs de Dieu. En plus d’être le seul Dieu souverain, immortel, rempli de lumière, invisible, glorieux et tout-puissant, Paul affirme que Dieu est heureux. Il possède cet attribut à la perfection autant que tous ses autres attributs!
2. Ses attributs font son bonheur←⤒🔗
Ce texte nous indique que le bonheur de notre Dieu est intimement lié à tous les aspects de son être et de ses attributs. Dieu est heureux, car il se délecte pleinement en lui-même et dans tout ce qui reflète son caractère. Son bonheur est lié à tout ce qui est digne de joie et de délices en lui-même.
Il est heureux, car il est souverain, il exerce son règne et son pouvoir sur toutes choses. Il tient la terre entre ses mains et dispose du monde entier comme il veut. Ce qui gâche le bonheur des grands dirigeants humains, c’est qu’ils peuvent perdre leur pouvoir et mourir comme les autres humains (Ps 82.6-7). Aucun ennemi ne peut ravir au Roi des rois son trône. De plus, il possède en lui-même l’immortalité. Contrairement à nous qui dépendons de Dieu et des autres, lui ne dépend ni de nous ni des circonstances pour vivre! Sa vie fait sa joie. Il ne peut jamais changer ni perdre quoi que ce soit qu’il possède. Rien ne peut venir ébranler son bonheur!
De plus, Dieu est parfaitement heureux du fait qu’il habite une lumière inaccessible que personne n’a jamais vue. « Dieu est lumière, il n’y a pas en lui de ténèbres » (1 Jn 1.5). Rien ne peut assombrir son bonheur. Il ne souffrira jamais de dépression et ne sera jamais découragé de lui-même. Étant lumière, il est sans le moindre péché. « Dieu ne peut être tenté par le mal et ne tente lui-même personne » (Jc 1.13). Par nature, le péché laisse un goût très amer et engendre le malheur, conduisant à la mort et à la ruine éternelle. Le péché mène à toutes sortes de désordres, détresses et désastres que subissent les créatures pécheresses. Même les meilleurs chrétiens diront comme l’apôtre Paul : « Malheureux que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort? » (Rm 7.24). Le Dieu trois fois saint est à l’abri de tout malheur causé par les effets du péché. Quel bonheur d’être parfaitement saint comme il est saint!
3. Pourtant, le malheur est tombé sur le Fils de Dieu←⤒🔗
Quand nous commençons à réfléchir au bonheur suprême de Dieu depuis toute éternité, nous sommes mieux en mesure d’apprécier l’incarnation du Fils de Dieu et l’ampleur du coût qu’il a dû payer pour expier nos péchés. Il était aimé du Père depuis avant la fondation du monde (Jn 17.24), il possédait la même gloire que le Père auprès de lui, avant que le monde fût (Jn 17.5). Cependant :
« Lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix » (Ph 2.7-8).
Cela veut-il dire que Jésus a perdu le bonheur qui l’animait depuis toujours? Dans un sens, il a subi les malheurs que nous méritions. Toute sa vie, il a souffert les pires humiliations à cause de nous. Mettant volontairement un voile sur sa gloire, « il a été tenté comme nous à tous égard, sans commettre de péché » (Hé 4.15) afin de pouvoir compatir à nos faiblesses. Il a accepté d’être livré aux mains des méchants, jusqu’à subir la malédiction de la croix. Car il est écrit : « Maudit soit quiconque est pendu au bois, afin que, pour les païens, la bénédiction d’Abraham se trouve en Jésus-Christ » (Ga 3.14). Sur la croix, Jésus a même poussé ce cri déchirant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Mt 27.46). Cette humiliation sur la terre et jusqu’à la croix ne signifie pas que le Fils aurait temporairement cessé d’être heureux au sein de la Trinité, car il n’a jamais cessé d’être un avec le Père et avec l’Esprit.Bien qu’il ait mis un voile sur sa gloire, il n’a jamais perdu ses attributs divins. Profond mystère!
Dès le début de son ministère terrestre, le Seigneur Jésus a reçu la faveur de son Père qui a mis son sceau d’approbation sur sa mission. Lors de son baptême, la voix céleste de son Père a prononcé ces paroles : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Mt 3.17). Jésus a toujours pris plaisir à obéir à la loi de Dieu, jusqu’à citer les Écritures qui lui attestaient le bon plaisir de son Père, comme cette parole d’Ésaïe 42 qu’il a citée et appliquée à lui-même : « Voici mon serviteur que j’ai choisi, mon bien-aimé en qui mon âme a pris plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui et il annoncera la justice aux nations » (Mt 12.18). Le Fils était heureux de faire la volonté de son Père; en retour, son œuvre de rédemption faisait le bonheur de son Père. « Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance » (És 53.10). Il a également plu à l’Éternel de le ressusciter des morts et de l’élever auprès de lui dans la gloire. Au Psaume 72, dans sa prière pour le roi davidique à venir, Salomon a d’avance annoncé ceci à propos du Messie Roi à venir : « Par lui on se bénira mutuellement. Toutes les nations le diront heureux » (Ps 72.17). Le Seigneur Jésus aujourd’hui dans sa gloire est parfaitement heureux d’exercer son règne sur le monde et de distribuer à ses élus le don du salut et de la vie éternelle avec tous les fruits de son œuvre de rédemption.
4. Le bonheur terrestre vient de Dieu←⤒🔗
Quelles sont les implications pour nous de savoir que Dieu est éternellement heureux? Quels sont les fruits de son bonheur intrinsèque? Ce fruit se résume à dire qu’il est la source de tout notre bonheur. Dieu est non seulement heureux en lui-même, il prend plaisir en toute son œuvre de création qui reflète sa propre excellence. Une fois achevée son œuvre créatrice, il vit que c’était « très bon » (Gn 1.31), indiquant l’approbation divine et le pur délice que Dieu savourait à l’égard de sa création.
L’entrée du péché dans le monde et la multiplication du mal sur la terre ont certes attiré son déplaisir et sa juste colère contre toute impiété et toute injustice des hommes (Rm 1.18). Cette colère se manifeste concrètement par l’envoi de divers jugements. Cependant, le Dieu éternel ne change pas. Il continue toujours d’être infini, omniscient, tout-puissant. La joyeuse lumière de sa gloire ne cesse jamais de resplendir. Les actions des anges, des démons et des hommes ne viennent aucunement entamer la perfection de son être. C’est pourquoi il continue de s’appeler « le Dieu bienheureux », « Dieu béni éternellement », comme le souligne l’apôtre Paul. Les injustices des hommes ne le rendent pas malheureux, ni impuissant, ni pris au dépourvu. Dieu ne prend pas plaisir à châtier, mais même à travers ses châtiments, le Seigneur continue d’être « le Dieu bienheureux ». La preuve est qu’il demeure la cause de tout bonheur et de toute bénédiction qu’il accorde à ses créatures.
Quel genre de bonheur notre Dieu accorde-t-il à ses créatures en général? Les anges existent grâce à lui. Ils ont reçu de lui le privilège d’admirer la face de Dieu, de célébrer sa gloire et de se réjouir de la faveur divine. Les anges ont le grand bonheur de connaître Dieu et de le servir! Le bonheur des hommes vient également de Dieu. « En lui, nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Ac 17.28). Il nous procure ce dont nous avons besoin pour vivre : soleil, pluie, saisons, famille, travail, nourriture, santé. Même si, depuis la chute, tout est devenu vanité sous le soleil, il reste encore de nombreux bienfaits qui viennent du Dieu tout-puissant. « Il n’y a de bon pour l’homme que de manger et de boire, et de voir pour lui-même le bon côté de sa peine; mais j’ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu » (Ec 2.24). Toutefois, le don divin du bonheur terrestre demeure temporaire. « Au jour du bonheur, jouis du bonheur, et au jour du malheur, réfléchis : Dieu a fait l’un exactement comme l’autre, de telle sorte que l’homme ne découvre rien de son avenir » (Ec 7.14). En fait, sans Dieu, le bonheur terrestre est vanité. « J’ai dit en mon cœur : Allons! Je vais t’éprouver par la joie et n’arrêter ma vue que sur le bonheur. Même cela n’est que vanité » (Ec 2.1).
5. Le bonheur véritable vient de Dieu en Jésus-Christ←⤒🔗
La Parole de Dieu nous dit clairement que le vrai bonheur est réservé à ceux qui craignent l’Éternel.
« Quoique le pécheur fasse cent fois le mal et y prolonge ses jours, moi je reconnais tout de même que le bonheur est pour ceux qui craignent Dieu, parce qu’ils ont de la crainte en sa présence. Mais le bonheur n’est pas pour le méchant, et il ne prolongera pas ses jours, pas plus que l’ombre, parce qu’il n’a point de crainte en présence de Dieu » (Ec 8.12-13).
Pour des pécheurs que nous sommes, ce n’est qu’en Jésus-Christ que se trouve le bonheur véritable. C’est en Christ que se trouvent cachées toutes les bénédictions spirituelles pour lesquelles nous ne cessons de bénir Dieu (Ép 1.4). Ce bonheur commence dès aujourd’hui et durera pour l’éternité! Le premier bonheur spirituel commence par le pardon de Dieu et le don de sa justice gratuite.
« David proclame le bonheur de l’homme au compte de qui Dieu met la justice, sans œuvres : Heureux celui dont les iniquités sont pardonnées, et dont les péchés sont couverts! Heureux l’homme à qui le Seigneur ne compte pas son péché! » (Rm 4.6-8).
Ce bonheur ne vient pas de nous ni de nos accomplissements, car c’est « sans oeuvres » que Dieu nous impute le cadeau de la justification. Le bonheur du pardon divin est un don purement gratuit venant de celui qui est pleinement heureux et qui veut nous faire goûter à son bonheur! Il nous donne la foi, l’espérance et l’amour. Il nous donne son Esprit Saint et le fruit qu’il produit en nous, incluant la joie, la paix, la bonté. Il nous accorde sa protection contre le malin. Il promet le bonheur à ceux qui se mettent à l’écoute de sa loi et qui se confient en lui.
« Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur le chemin des pécheurs et qui ne s’assied pas sur le banc des moqueurs, mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel et qui médite sa loi jour et nuit! Il est comme un arbre planté près d’un cours d’eau qui donne son fruit en son temps » (Ps 1.1-3).
« C’est pourquoi l’Éternel attend pour vous faire grâce, ainsi il se lèvera pour avoir compassion de vous; car l’Éternel est un Dieu juste : Heureux tous ceux qui espèrent en lui! » (És 30.18).
Nous goûtons déjà aujourd’hui au bonheur de connaître la grâce de Dieu, mais nous attendons pour l’avenir « la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ-Jésus » (Tt 2.13). Au moment de mourir, nous entrerons dans sa présence bienheureuse, car, comme l’a dit l’apôtre Paul, « j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur » (Ph 1.23). L’apôtre Jean, quant à lui, rend témoignage de cette révélation :
« J’entendis du ciel une voix qui disait : Écris : Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dès à présent! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent » (Ap 14.13).
Cette déclaration fait partie des sept magnifiques béatitudes de l’Apocalypse promettant le bonheur à ceux qui persévèrent dans la foi. Au grand jour de la résurrection, nous entrerons dans le bonheur parfait d’être enfin rassemblés autour de l’Agneau dans la nouvelle création à venir. « Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l’Agneau » (Ap 19.9).
Personne ne voudrait vivre pour toujours avec un Dieu malheureux. Heureusement, les Écritures nous font connaître « l’Évangile de la gloire du Dieu bienheureux » (1 Tm 1.11). Puisque Dieu possède une joie parfaite et un bonheur infini, nous désirons avant tout vivre toujours avec lui. Le bonheur ultime ne se trouve pas dans la célébrité trompeuse, dans les vaines richesses ni dans les plaisirs éphémères. Il se trouve dans la joie de connaître Dieu et de vivre en communion avec lui pour toujours. « Il y a abondance de joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite » (Ps 16.11).