Galates 4 - La venue du Messie et la plénitude des temps
Galates 4 - La venue du Messie et la plénitude des temps
« Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi. »
Galates 4.4
- Comment vient le Messie?
-
Quand vient le Messie?
a. La déception et l’opposition des Juifs
b. Le doute et la perplexité des contemporains de Jésus - Quelles leçons nous enseigne la venue du Messie?
Le thème examiné dans la présente étude se résume dans un seul verset : « Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi » (Ga 4.4). Autrement dit, le Messie est venu au bon moment, en temps opportun, fixé par Dieu, dans sa prescience et sa mansuétude.
Le Messie ou « Messiah », en hébreu, est « l’Oint de Dieu », celui qui reçoit l’onction pour exercer la royauté et la domination, le règne et le pouvoir. C’est cette idée du Messie qui était répandue en Israël et qui justifiait cette fièvre messianique qui n’a cessé de secouer le peuple de Dieu tout au long de sa longue histoire. Malheureusement, quand le Messie arrive, sous la forme cachée du serviteur et non du conquérant politique, tout Israël est scandalisé et le rejette avec violence (1 Co 1.23).
Pour bien cerner les contours de cet évènement unique en son genre de la naissance et de l’accueil réservé au Messie parmi le peuple où il fait son apparition, nous allons examiner trois moments décisifs et complémentaires : comment vient le Messie, quand vient-il, quelles leçons nous enseigne sa venue?
1. Comment vient le Messie?⤒🔗
Cette question renvoie au thème de l’incarnation. L’incarnation est le fait de prendre chair (le mot carne en latin veut dire chair). Le fait que le mot incarnation ne se trouve pas dans la Bible ne signifie pas que cet article majeur de la foi évangélique est absent des pages de l’Écriture sainte. Au contraire, l’incarnation constitue l’un des fondements les plus solides et les plus sûrs de la révélation biblique. C’est un mystère parce que l’incarnation relève de la seule initiative de Dieu d’intervenir personnellement dans l’histoire des hommes à travers la personne de son Fils. D’ailleurs, l’Évangile le dit dans des termes d’une beauté merveilleuse :
« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3.16).
« La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père » (Jn 1.14).
Avant de venir dans le monde, sous la forme corporelle et humaine, Jésus existait depuis toujours comme Fils éternel de Dieu et comme la Parole incréée (c’est le thème théologique de la préexistence du Logos). Tel est le sens de Jean 1.1-3. Le Messie prend corps à travers la personne d’une vierge de Nazareth. Cette naissance virginale d’origine divine fut annoncée par l’ange à Marie (Lc 1.26-35). Le Credo le précise avec force : « Il a été conçu du Saint-Esprit, et il est né de la vierge Marie. »
Cette naissance de Jésus est un miracle puissant de Dieu et un signe éclatant de son amour. C’est ce que le cantique de Siméon nous permet de comprendre (Lc 2.29-34). En tout cas, l’incarnation est le résultat d’un acte libérateur de Dieu, en faveur « des brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 15.24).
2. Quand vient le Messie?←⤒🔗
Le Messie vient quand les temps sont accomplis, nous rappelle l’épître aux Galates (Ga 4.4). Mais le Messie vient dans l’abaissement le plus total, l’anonymat le plus complet. Personne en effet en Palestine ne pouvait s’imaginer que cet enfant né dans une étable, parmi le bétail, avait un rôle quelconque à jouer dans l’histoire du salut. Les réactions seront donc diverses sur la messianité de Jésus, lorsque celui-ci commence son ministère à l’âge de trente ans.
a. La déception et l’opposition des Juifs←↰⤒🔗
Les Juifs croyaient profondément à la venue du Messie. D’ailleurs, chaque génération s’y préparait activement, priait de tout cœur pour le voir apparaître et régner sur Israël. Mais « celui qui devait venir », d’après eux, devait venir comme libérateur et conquérant politique, appelé à chasser l’envahisseur romain et à rétablir l’unité et l’honneur bafoué du peuple d’Israël, par le moyen d’un règne universel, invincible et éternel. Mais voilà que le Messie, selon la prescience de Dieu, arrive sous la forme cachée du « serviteur souffrant » décrit de manière saisissante par le prophète Ésaïe (És 53). Mais les Juifs ne peuvent se contenter d’un Messie qui naît dans une crèche, qui vit parmi les pécheurs, qui s’identifie aux pauvres, qui se déclare Dieu en personne (Jn 8.24) et Fils de Dieu, c’est-à-dire capable de pardonner les péchés et de sauver les âmes (Mc 2.5,7). Ces faits sont suffisants en eux-mêmes pour susciter la réprobation et le rejet de ce Messie humain, trop humain, au goût de l’orthodoxie juive (Jn 7.27).
b. Le doute et la perplexité des contemporains de Jésus←↰⤒🔗
Les contemporains de Jésus ne l’ont pas reconnu comme le Messie et le Sauveur promis et annoncé par les antiques prophéties d’Israël. Même ses disciples, avant l’effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte (Ac 2), n’étaient guère très convaincus de sa messianité : « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reconnue » (Jn 1.5,11). Aux yeux de ses contemporains, Jésus était d’abord le fils du charpentier Joseph, que tout le monde connaissait « au quartier »; il était donc difficile pour ses voisins d’accepter qu’il fût devenu subitement le Messie (Lc 4.22; Jn 7.15). Mais par ses faits et gestes, ses œuvres et ses miracles, Jésus force l’admiration, en même temps qu’il jette le doute et la division dans les opinions de ses contemporains. Certains sont obligés de reconnaître, non pas par la foi, mais « objectivement », qu’il est le Messie : « Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de miracles que n’en fait celui-ci? » (Jn 7.31).
3. Quelles leçons nous enseigne la venue du Messie?←⤒🔗
Retenons-en cinq seulement parmi les plus caractéristiques.
- La naissance du Messie est l’accomplissement d’une antique promesse de Dieu faite dans le jardin d’Éden lors de la chute (Gn 3.15).
- La venue du Messie est un acte exceptionnel de l’amour de Dieu (Jn 3.16; Rm 5.8).
- La venue du Messie marque le temps de grâce de Dieu qui a pris sur lui de sauver l’homme envers et contre tout (Ép 2.8-9; Lc 14.23).
- La venue du Messie nous permet de naître de nouveau comme enfants de Dieu (Jn 3.3; Jn 1.12; 2 Co 5.17).
- La naissance du Messie, sa vie et son œuvre nous font participer à l’avènement du Royaume de Dieu comme témoins de l’Évangile (Ac 1.8).