Cet article a pour sujet le yoga souvent présenté comme étant des exercices physiques non religieux, mais qui est enraciné dans l'hindouisme qui adore de faux dieux et rejette la dualité entre le Créateur et la créature.

3 pages. Traduit par Paulin Bédard

Les habits de yoga neufs de l’empereur

Un groupe d’enfants est assis en cercle, les jambes croisées et les paumes des mains jointes devant leur cœur. Une charmante femme vient de terminer de les guider dans un exercice yogique d’étirement et de méditation silencieuse en musique. « Maintenant, dit-elle aux enfants, les mains jointes devant le cœur, regardez vers le bas et dites : “Je vois la lumière en moi”. Maintenant, regardez la personne assise à côté de vous et dites : “Je vois la lumière en toi”. » Les enfants ricanent, mais s’exécutent. « Et maintenant, faites une grande extension avec vos mains autour de tout le cercle et dites : “Cette lumière en chacun de nous nous rend un”. » Ils lui font écho à l’unisson. « Enfin, poursuit la femme, ramenez vos mains devant votre cœur et dites “Namasté”. “Namasté”. »1 La classe répète après elle. Le cours de yoga est terminé et les élèves de quatrième année sortent pour continuer leur journée dans une petite école publique du sud de la Californie.

La semaine dernière, j’ai observé ce cours avec le directeur, après avoir demandé que mon fils, qui a l’âge de la maternelle, en soit retiré. Mon fils et un autre élève sont les seuls enfants de l’école à ne pas participer à ces cours de yoga hebdomadaires qui sont notés. L’école insiste pour affirmer que le yoga n’est ni religieux ni spirituel, et y croit vraiment, mais j’ai été témoin d’un exercice spirituel profondément moniste fondé sur des bases purement religieuses.

Alors que je me tenais à côté du directeur, je me sentais comme l’enfant dans l’histoire des habits neufs de l’empereur, qui finit par protester : « Mais l’empereur ne porte pas de vêtements! » Seulement, dans mon histoire, l’empereur portait des habits de yoga! Tout le monde insiste pour dire que les étudiants sont dans une classe d’exercice, mais alors que je regarde, mon esprit crie : « Mais tout ce qui est enseigné dans cette classe est religieux! »

La page d’accueil du site web du groupe qui organise ces cours dans les écoles du sud de la Californie et de New York indique ceci :

« Les poses de yoga, les exercices de respiration, les chants, la méditation et les techniques de relaxation, adaptés à l’âge et au niveau de développement, offrent une relation adaptée aux enfants avec les traditions physiques et philosophiques du yoga » (C’est moi qui souligne).

Ce groupe a convaincu le directeur de l’école de mon fils de mettre au programme ce qu’il pense être une forme non religieuse d’exercice de yoga. En réalité, il initie les enfants à une « relation avec les traditions du yoga », qui sont intrinsèquement enracinées dans l’hindouisme, une tradition moniste à la base2.

Myths of the Asanas [Les mythes des asanas] d’Alanna Kaivalya et Arjuna van der Kooij explique aux adeptes du yoga que « derrière chaque asana et son mouvement correspondant se cache une histoire ancienne sur un dieu, un sage ou un animal sacré ». Dans l’introduction, nous apprenons que « les principes philosophiques de la pratique des asanas (poses physiques) encouragent la croissance spirituelle [] (que) les asanas peuvent être considérés comme une sorte de prière ». Les auteurs de l’ouvrage prennent même le temps de souligner que ce sont ces fondements spirituels qui « distinguent la pratique des asanas des autres formes systématisées de mouvement ». Eux aussi voient manifestement que même les formes purement physiques du yoga ne sont pas de simples exercices, mais quelque chose de bien plus important.

Le yoga, y compris sa pratique physique, est en effet très religieux. Une religion qui adore, qui sert et qui cherche le salut auprès de dieux qui ne sont pas le Dieu de la Bible est en conflit direct avec l’adoration, le service et le salut chrétiens.

Mark Driscoll affirme qu’« un chrétien fidèle ne peut pas davantage dire qu’il pratique le yoga pour Jésus qu’il ne peut dire qu’il commet l’adultère pour Jésus ». Je suis d’accord. Le Dieu qui condamne l’adultère dans les dix commandements dit aussi à son peuple :

« Tu ne te feras pas de statue, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte » (Ex 20.4-5, c’est moi qui souligne).

Pourtant, dans les écoles des côtes ouest et est des États-Unis, les petits enfants se prosternent et adorent — on leur enseigne les choses dont j’ai été témoin à l’école de mon fils :

  • exécuter la salutation au soleil (une séquence de mouvements qui vénère le dieu soleil Surya en tant que symbole de santé et de vie immortelle);
  • adopter la posture du dieu Hanuman, mi-homme, mi-singe, par le biais de la pose du croissant de lune; et
  • reconnaître la lumière divine en l’autre, par le mudra Namasté, qui signifie en fait « la lumière en moi honore la lumière en toi ». Ce dernier geste d’obéissance rend hommage à la lumière divine que l’on croit présente dans le corps et l’âme de chaque personne. Comme les étudiants se le sont répété, « cette lumière en chacun de nous nous rend un ».

Sur la cinquantaine de familles chrétiennes professant dans notre école, seules deux ont pensé à retirer leurs enfants de ces cours.

Cette expérience m’a rappelé de manière poignante l’importance vitale du travail que nous accomplissons ici à Truthxchange. Mon travail ne consiste pas seulement à aider à faire de la recherche et à élaborer des théories apologétiques. Notre travail est d’une nécessité urgente pour les chrétiens qui vivent actuellement dans cette culture. Tous les chrétiens doivent comprendre les fondements spirituels du monisme et de la dualité3 et reconnaître les implications de chaque vision du monde dans la vie de tous les jours. Je dois parler intelligemment et avec grâce de la question du yoga dans l’école de mon fils. D’autres chrétiens auront besoin de courage et de grâce pour s’exprimer sur une grande variété d’implications qui découlent d’une culture de plus en plus moniste.

Notes

1. NDT : Pour la signification du mot « Namasté », voir l’article Namasté, Satan.

2. NDT : Voir l’article L’origine du yoga.

3. NDT : L’auteur utilise les termes « Twoism » et « Oneism », que l’on peut traduire par « dualité » ou « binarité » et par « monisme ». Ce sont des termes et des concepts empruntés à Peter Jones, fondateur du ministère de Truthxchange, que ce dernier a beaucoup développés dans ses écrits et qui décrivent d’une part la foi chrétienne faisant la distinction entre le Créateur et la créature, et d’autre part la croyance païenne abolissant cette distinction et élevant la créature au niveau de divinité (voir Rm 1.18-25).