Ceux qui ne croient pas en Jésus seul le renient dans les faits
Ceux qui ne croient pas en Jésus seul le renient dans les faits
Croient-ils donc aussi en Jésus l’unique Sauveur ceux qui cherchent leur bonheur et leur salut auprès des saints, en eux-mêmes ou ailleurs?
Non! mais, en réalité ils renient1 l’unique Sauveur Jésus-Christ2 même s’ils se vantent de lui appartenir3. Car, ou bien Jésus n’est pas un parfait Sauveur, ou bien ceux qui le reçoivent avec une vraie foi doivent avoir en lui seul tout ce qui est nécessaire à leur salut4.
1. Ga 5.4.
2. 1 Co 1.21-25.
3. Mt 23.28; 1 Co 1.12-13.
4. Jn 1.16; Col 1.19-20; Col 2.10; Hé 12.2; 1 Jn 1.7.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 30
- La marque de l’histoire
- Le témoignage des Écritures
- Un danger actuel
- Le pardon et la paix en Jésus seul
- Savoir discerner et encourager
Jésus veut dire Sauveur. Il est venu nous sauver de nos péchés. Lui seul peut le faire. Cette confession de foi radicale a des conséquences bien pratiques que nous allons maintenant considérer.
Le sujet de cet article ne fera peut-être pas l’affaire de tous, car notre Catéchisme porte un jugement, en particulier sur la foi de ceux qui disent croire en Jésus-Christ. Nous vivons à une époque où l’on s’acharne à dire qu’il ne faut pas juger. Cette tendance se reflète même dans l’Église. Il ne faudrait surtout pas juger de la foi d’une personne. Si quelqu’un dit croire en Jésus, nous devrions l’accepter comme un frère sans trop poser de questions. Nous devrions l’accepter à la table du Seigneur, car qui sommes-nous pour sonder les cœurs? Autrement, nous aurions une attitude non charitable. Pourtant, ce que nous confessons est bien différent. Notre Catéchisme dit très clairement que ceux qui ne croient pas en Jésus comme seul et unique Sauveur, en fait, le rejettent!
« Croient-ils donc aussi en Jésus l’unique Sauveur ceux qui cherchent leur bonheur et leur salut auprès des saints, en eux-mêmes ou ailleurs? Non! mais, en réalité, ils renient l’unique Sauveur Jésus-Christ même s’ils se vantent de lui appartenir » (Q&R 30).
1. La marque de l’histoire⤒🔗
Nous voyons tout de suite que cette réponse porte la marque de l’histoire. Au temps de la Réforme du 16e siècle, l’Église de Rome était devenue une Église infidèle, complètement déformée par l’erreur et la corruption. L’Église romaine disait bien sûr que Jésus est Sauveur, comme elle le dit encore aujourd’hui. On se vantait d’appartenir à Jésus-Christ. Toutefois, les belles paroles ne sont pas suffisantes. En pratique, on priait les saints, on se confiait en Marie, on vendait des indulgences pour gagner des points bonis devant Dieu. On s’efforçait de gagner le ciel par toutes sortes de sacrifices et de bonnes œuvres. Oui, on prétendait que Jésus est Sauveur, on se vantait de lui appartenir, mais en fait le Seigneur Jésus n’était pas considéré comme étant pleinement suffisant pour notre salut. Il fallait Jésus, plus quelqu’un d’autre ou plus quelque chose d’autre.
C’est le plus qui est le problème. Le « plus » qu’on ajoute au Sauveur est en réalité une négation de l’œuvre parfaite et complète de Jésus-Christ. S’il nous faut ajouter quelque chose au merveilleux Sauveur et à la perfection de son œuvre, cela signifie que nous ne croyons pas, en fin de compte, que Jésus prend soin de tous nos besoins. Si nous cherchons notre bonheur et notre salut auprès des saints, en nous-mêmes ou ailleurs, nous ne croyons pas vraiment en Jésus, l’unique Sauveur, mais en réalité nous le renions! Les paroles de notre bouche sont vides; nous ne croyons pas vraiment en lui! C’est là une affirmation très forte. Nous le renions!
L’article 24 de la Confession de foi de La Rochelle va exactement dans le même sens et affirme ceci avec beaucoup d’assurance :
« Nous rejetons aussi tous les autres moyens que les hommes présument avoir pour se racheter envers Dieu, parce qu’ils discréditent le sacrifice de la mort et de la passion de Jésus-Christ. » Tout autre moyen de salut qu’on cherche en dehors de Jésus ou qu’on ajoute à Jésus discrédite son œuvre à la croix!
2. Le témoignage des Écritures←⤒🔗
Où trouvons-nous une telle idée dans la Bible? Notre confession est-elle fidèle à la Parole de Dieu? Paul dit en Colossiens 2.10 : « Vous avez tout pleinement en lui. » Paul met en garde les Colossiens contre ceux qui veulent les séduire par « la philosophie et par une vaine tromperie selon la tradition des hommes » (Col 2.8). Paul condamne ceux qui veulent ajouter des préceptes humains, car nous avons tout pleinement en Jésus-Christ! Si nous ajoutons à Jésus, forcément cela veut dire que nous n’avons pas tout pleinement en lui.
En Galates 5.4, Paul est encore plus tranchant : « Vous êtes séparés de Christ, vous qui cherchez la justification dans la loi; vous êtes déchus de la grâce. » Paul ne s’adressait pas à des païens qui n’avaient aucune notion de Jésus-Christ. Il s’adressait à des gens « aux yeux de qui a été dépeint Jésus-Christ crucifié » (Ga 3.1). Ce n’étaient pas des gens qui rejetaient directement le Seigneur Jésus, pourtant ils ajoutaient la nécessité d’observer les prescriptions de la loi et des traditions pour être sauvés. Jésus plus…! Ceux qui disent croire en « Jésus plus » sont en réalité « séparés de Christ », « déchus de la grâce »! Cela peut nous sembler un jugement sévère, mais c’est le jugement de la Parole de Dieu elle-même! L’apôtre Paul porte un jugement sur la foi des Galates. Il dit que leur foi est démontrée par leurs actions.
Pourquoi porter un jugement si tranchant? Parce que l’honneur de Dieu est en jeu.
« Car, ou bien Jésus n’est pas un parfait Sauveur, ou bien ceux qui le reçoivent avec une vraie foi doivent avoir en lui seul tout ce qui est nécessaire à leur salut » (Q&R 30).
Il n’y a pas d’autres possibilités. Ou bien nous avons en Jésus seul tout ce qui est nécessaire à notre salut, ou bien Jésus n’est pas un parfait Sauveur. Prier Marie ternit la gloire de Jésus parce que, s’il faut prier Marie, cela veut dire que Jésus n’est pas un parfait Sauveur.
3. Un danger actuel←⤒🔗
Le danger d’ajouter au Seigneur Jésus est toujours très grand. Il peut prendre diverses formes à diverses époques, mais il demeure fondamentalement le même. Il existait au temps des judaïsants en Galatie. Il existait au temps de la Réforme. Il existe encore aujourd’hui. De quelles façons aujourd’hui risquons-nous d’ajouter à Jésus? De quelles façons risquons-nous de chercher notre salut ailleurs qu’en lui?
Par exemple, en disant que Jésus s’occupe de 95 % de mon salut, mais que je dois y contribuer dans une proportion de 5 %, en y ajoutant moi-même ma libre « décision » pour Jésus-Christ. C’est ma décision qui ferait ensuite agir le Saint-Esprit pour que je naisse de nouveau et que je devienne enfant de Dieu. Jésus plus ma décision. Jésus plus mon libre arbitre. On se vante d’appartenir à Jésus, mais on se vante aussi, un tout petit peu, d’avoir apporté une contribution personnelle à son salut! Cette contribution ne serait pas le fruit de l’œuvre de Jésus à la croix agissant librement et puissamment par son Saint-Esprit dans mon cœur, mais plutôt le fruit de notre libre volonté indépendante de l’œuvre de la grâce. Jésus plus!
La division de la vie en domaine « spirituel » et en domaine « matériel » nous fait aussi courir le risque de discréditer la perfection de notre Sauveur. Je veux bien croire que Jésus s’occupe de mes besoins « spirituels », mais j’estime être responsable de mes besoins matériels. J’aurais par conséquent le droit de faire la grève, d’accepter du travail au noir, de travailler le dimanche, de tricher ou de frauder mon prochain afin de pourvoir à mes besoins, sans quoi je ne pourrais pas survivre. Dans une telle approche, Jésus ne serait pas le Sauveur du corps et de l’âme, mais seulement de l’âme.
Il existe encore bien d’autres exemples. Si j’ai un problème de santé, un problème conjugal, un problème d’anxiété, un problème financier et que je cherche une solution en moi-même ou auprès d’un conseiller ou d’une autre personne, mais que je néglige de m’adresser d’abord au Seigneur, cela revient encore une fois à dire « Jésus plus ». Si je trouve une échappatoire dans la drogue, l’alcool ou le sexe, si je trouve mon bonheur dans une belle voiture luxueuse, si je pense pouvoir m’en tirer par mon intelligence, mes paroles rusées, etc., cela signifie en réalité que je ne trouve pas ma joie entière et mon plein repos dans le pardon et la grâce qui se trouvent en Jésus seul.
4. Le pardon et la paix en Jésus seul←⤒🔗
Tous nos problèmes, au fond, viennent du péché. Chercher une solution ailleurs qu’en Dieu, c’est chercher à la mauvaise place. Dans l’épreuve, cherchons d’abord la face de Dieu dans la prière. Sa réponse à nos problèmes est celle-ci : « J’ai donné mon Fils pour enlever tous tes péchés. Ne crois-tu pas qu’il n’y a aucune condamnation dans l’épreuve que je t’envoie? Ne crois-tu pas que tu es en sécurité entre mes mains? Ou bien refuses-tu de mettre ta confiance en moi et cherches-tu une solution ou un réconfort dans des solutions que tu essaies de te fabriquer? »
« Ceux qui le reçoivent avec une vraie foi doivent avoir en lui seul tout ce qui est nécessaire à leur salut » (Q&R 30). Cela inclut la paix avec Dieu aujourd’hui, le contentement dans l’épreuve, le sentiment de sécurité entre les mains de notre Père céleste.
Il vaut la peine encore de citer le magnifique article 18 de la Confession de La Rochelle concernant notre pardon gratuit et notre paix. Remarquez les mots « tout », « seul », « uniquement », etc., qui expriment l’exclusivité :
« Nous croyons que toute notre justice est fondée sur la rémission de nos péchés et que notre seul vrai bonheur se trouve dans ce pardon, comme le dit David. C’est pourquoi nous rejetons tous les autres moyens par lesquels nous penserions pouvoir nous justifier devant Dieu et, sans présumer d’aucune vertu ni d’aucun mérite, nous nous en tenons uniquement à l’obéissance de Jésus-Christ, qui nous est attribuée aussi bien pour couvrir toutes nos fautes que pour nous faire trouver grâce et faveur devant Dieu. En fait, nous croyons qu’en nous écartant si peu que ce soit de ce fondement — l’obéissance de Jésus-Christ — nous ne pourrions trouver ailleurs aucun repos, mais que nous serions toujours rongés par l’inquiétude puisque, pris en nous-mêmes, nous sommes dignes d’être haïs par Dieu, et que nous ne serons jamais en paix avec lui jusqu’à ce que nous soyons fermement convaincus d’en être aimés en Jésus-Christ. »
Oui, nous avons véritablement tout pleinement en lui! Prenons garde de ne pas nier par nos actions ce que nous disons croire par notre bouche! Nous n’avons pas un demi-sauveur, mais un Sauveur parfait. Notre unique assurance et notre seul réconfort sont en jeu! S’il nous fallait contribuer à notre salut même dans une infime proportion de 1 % ou de 0,1 %, nous serions sans espoir, car il nous est tout simplement impossible d’y apporter la moindre contribution. Nous devons constamment lutter pour ne pas chercher ailleurs qu’en Jésus-Christ notre seul bonheur. C’est la tendance naturelle de notre cœur de croire que nous pouvons trouver notre bonheur ailleurs qu’en lui, alors que nous avons une richesse tellement incomparable en lui seul!
5. Savoir discerner et encourager←⤒🔗
Remarquez bien que la question du Catéchisme porte un jugement non seulement sur nous-mêmes, mais également sur les autres. Nous sommes appelés à exercer un discernement. Ce discernement s’étend à ceux qui « se vantent d’appartenir à Jésus-Christ », mais qui dans les faits le renient. La Bible nous enseigne à regarder à la vie des autres et à porter un jugement, un discernement, une appréciation. Nous ne sommes pas là pour décortiquer le cœur de l’autre afin de déterminer si la personne est née de nouveau ou non, ou pour fouiller dans ses replis psychologiques afin d’analyser si la personne croit vraiment ou ne croit pas. Toutefois, si la vie d’une personne montre qu’elle n’a pas confiance en Jésus seul, alors nous pouvons et nous devons dire que, dans les faits, cette personne renie le Christ. Comment le savons-nous? À cause de ses actions.
Commençons cependant par nous évaluer nous-mêmes sans jamais nous placer orgueilleusement au-dessus des autres. Commençons par montrer notre foi par nos actions, des actions qui montrent que le Seigneur Jésus est notre unique et parfait Sauveur et que nous avons entière confiance dans son sacrifice. Que notre vie soit une lettre ouverte qui confirme ce que nous confessons! Ensuite, exhortons-nous réciproquement et exhortons ceux qui confessent croire en Jésus en les encourageant à croire en lui seul, sans rien ajouter d’autre à la source de notre salut et de notre bonheur, à la seule gloire de Dieu!
« Oui, c’est vers Dieu que mon âme se tourne en silence; de lui vient mon salut. Oui, c’est lui mon rocher et mon salut » (Ps 62.2).