Comment faisons-nous face aux épreuves?
Comment faisons-nous face aux épreuves?
Les épreuves ne sont jamais une fin en soi,
mais elles servent toujours à mettre à l’épreuve
l’authenticité et la sincérité de notre foi
1. Nous n’échappons pas aux épreuves⤒🔗
Vivants dans un monde déchu et pécheur, les chrétiens n’échappent pas aux épreuves, aux tribulations et à la souffrance. Les luttes et les afflictions ne sont jamais loin. À travers l’histoire, les croyants ont crié à Dieu, exprimant ainsi les mêmes sentiments que ceux exprimés dans le Psaume 25 :
« Tourne-toi vers moi et fais-moi grâce, car je suis seul et malheureux. Les angoisses ont rempli mon cœur; fais-moi sortir de mes angoisses. Vois ma misère et ma peine, et pardonne tous mes péchés » (Ps 25.16 à 18).
Une épreuve est quelque chose qui nous trouble et nous laisse désemparés. Les sombres nuages de l’adversité menacent de bloquer la lumière de la miséricorde de Dieu. Aucun enfant de Dieu n’échappe à l’affliction. L’apôtre Paul rapporte comment il a été affligé de toutes sortes de manières : désemparé, persécuté, abattu, sans cesse livré à la mort à cause de Jésus-Christ (2 Co 4.8-11). Notre Seigneur Jésus lui-même a fait face à de nombreuses luttes pendant son ministère terrestre. À certains moments, son esprit humain a été très troublé.
Les épreuves peuvent nous toucher graduellement ou très soudainement. Elles apparaissent sous diverses formes (Jc 1.2-3). Votre épreuve consiste peut-être en un problème de santé, des difficultés financières ou encore la lutte contre un péché particulier. Il s’agit peut-être d’accepter le fait d’être célibataire, d’être veuf ou veuve ou d’être incapable de concevoir un enfant. Peut-être avez-vous de la difficulté à accepter la volonté de Dieu alors que des personnes chères à votre cœur vous ont fait des choses terribles, ou parce que des membres de votre famille se détournent du Seigneur ou ne le connaissent pas.
Les épreuves peuvent venir sous forme de déceptions, frustrations, incompréhensions, rêves non réalisés, attentes non comblées, calomnies douloureuses, pertes énormes, solitude, peur, critiques ou conflits. Dans de telles difficultés, nos plus grandes certitudes et nos plus grands principes sont souvent défiés. Les épreuves, cependant, ne sont jamais une fin en soi, mais elles servent toujours à mettre à l’épreuve l’authenticité et la sincérité de notre foi. Elles ont pour but de nous aider à trouver notre sécurité dans le Seigneur.
2. Une réponse joyeuse devant les épreuves←⤒🔗
Dans la lettre de Jacques, nous sommes encouragés à considérer les diverses épreuves que nous traversons comme un sujet de joie complète. Comment cela peut-il être vrai? La joie n’est-elle pas réservée aux bons moments? Devons-nous prendre plaisir dans la douleur et la souffrance? Pas du tout! Nous pouvons considérer les épreuves que nous traversons comme un sujet de joie complète parce que nous savons que toute difficulté est dans les mains de notre Seigneur et Maître. Il n’utilise pas les épreuves contre nous. Les épreuves sont les instruments que le Seigneur utilise pour nous former et développer en nous la fidélité spirituelle, l’endurance, la croissance, la maturité et la perfection qu’il veut voir en nous. Elles nous sont envoyées pour enrichir notre foi. Le Seigneur peut nous placer devant une épreuve pour nous pousser hors de notre zone de confort et de nos réseaux de soutien autres que lui. Nous sommes amenés à tomber à genoux et à confesser : « Qui d’autre ai-je au ciel? » (Ps 73.25).
Trouver la joie dans les épreuves, c’est quelque chose que nous apprenons, tout comme nous apprenons à nous contenter de l’état dans lequel nous nous trouvons (Ph 4.11). Si nous accordons trop de valeur aux conforts et aux commodités de la vie, les épreuves nous bouleverseront. Si nous nous obstinons à chercher à obtenir ce que nous voulons, les épreuves nous rendront amers et pleins de ressentiment plutôt que joyeux et heureux. Si nous vivons uniquement pour le présent et oublions l’avenir, les épreuves empliront notre cœur d’amertume et non de joie.
Les épreuves ne peuvent pas être évitées. Elles doivent être acceptées dans la foi. Si nous ne pouvons considérer les diverses épreuves que nous vivons comme un sujet de joie complète, alors nous devons nous questionner sur nos valeurs, car lorsque nous comprenons l’intention positive des épreuves, nous sommes alors en mesure de nous réjouir. Jacques encourage ses lecteurs à avoir une bonne attitude envers les difficultés de la vie.
Lorsque vous et moi rencontrons diverses épreuves, nous n’avons d’autre choix que de nous réjouir, car c’est tout autant un commandement que « Tu ne commettras pas de meurtre » ou « Tu ne commettras pas d’adultère ». Nous avons l’obligation de considérer les diverses épreuves que nous vivons comme un sujet de joie complète. La plupart des gens peuvent faire le bilan d’une difficulté qu’ils ont vécue et se réjouir du soutien qu’ils ont reçu. Ils considèrent ces souvenirs comme joyeux. Jacques nous ordonne de considérer les épreuves comme un sujet de joie complète, même quand il n’y a rien de positif dans toute l’expérience.
Nous pouvons considérer les épreuves que nous vivons comme un sujet de joie complète parce que, dans la foi, nous regardons au-delà de celles-ci. Bien que les larmes emplissent nos yeux et que l’anxiété menace nos cœurs, nous croyons que le Seigneur accomplit son dessein à travers l’épreuve. Notre Dieu souverain nous montre le chemin, dirigeant la situation pour notre bénéfice éternel. Cette réalité nous procure la joie dans sa plénitude, une joie pure, totale et complète dans le Seigneur. Les épreuves sont la promesse de meilleures choses à venir. Les souffrances du temps présent ne peuvent être comparées à la gloire qui sera révélée (Rm 8.18).
La joie dans les épreuves amène les croyants à considérer comme un privilège le test de leur foi — mais pas parce que l’épreuve serait agréable en soi. Ils savent qu’à travers ces tests, le Seigneur les attire de plus en plus près de lui. En effet, n’est-il pas vrai que, lorsque nous faisons face aux difficultés de la vie, nous sommes beaucoup plus conscients de la présence du Seigneur? En l’absence d’épreuves, nous commençons facilement à bâcler les choses, nous devenons négligents et confortablement installés dans nos routines. Nous lisons la Bible et nous prions par habitude, mais notre lecture et notre vie de prière manquent de profondeur.
Devant les épreuves et les difficultés, la réaction appropriée et chrétienne n’est pas la résignation humaniste, mais l’acceptation joyeuse. Le Seigneur nous accordera la force de traverser toutes ces difficultés. Lorsque nous souffrons en faisant ce qui est juste, nous avons l’approbation de Dieu (1 Pi 2.20). Il ne permettra pas que nous ayons à porter plus que ce que nous pouvons endurer, même si au cœur de la souffrance nous ne trouvons jamais les épreuves faciles. Souvent, ce n’est que plus tard que nous prenons conscience de la façon dont Dieu nous soutenait à travers l’épreuve.
La pire de nos épreuves n’est rien comparé à la souffrance que Jésus-Christ a dû endurer pour nous. Ses souffrances allaient bien au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. L’auteur de la lettre aux Hébreux nous encourage à avoir « les yeux fixés sur Jésus, qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection. Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a supporté la croix, méprisé la honte » (Hé 12.2). Jésus a traversé les épreuves en regardant à la joie de la gloire éternelle qui l’attendait au-delà de la souffrance. Notre Sauveur a été capable de regarder au-delà de ses afflictions, alors qu’il souffrait aux mains des hommes et qu’il était accablé par la profonde colère de Dieu.
Le fait de connaître la volonté de Dieu au sujet des épreuves permet à ses enfants de chanter des psaumes alors même qu’ils sont en train de brûler sur le bûcher ou qu’ils sont emprisonnés. Debout au bord d’une tombe, des larmes de chagrin coulant sur leurs joues, ils peuvent chanter des cantiques au Seigneur. Dans la douleur de la solitude, au cœur des souffrances physiques, de la tension du stress et de l’anxiété, ils demeurent capables de chanter et d’offrir des mélodies au Seigneur dans leur cœur.
L’apôtre Paul était affligé d’une épine dans la chair — une souffrance qu’il a dû supporter le reste de sa vie. Cependant, cela ne l’a pas rendu amer! Il s’est plutôt exclamé :
« Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les privations, dans les persécutions, dans les angoisses, pour Christ; en effet, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Co 12.9-10).
3. Les épreuves ont pour but de produire l’endurance←⤒🔗
En parlant des épreuves, Jacques écrit : « sachant que la mise à l’épreuve de votre foi produit la patience » (Jc 1.3). Lorsqu’il dit « sachant », il ne parle pas d’une connaissance qui viendrait de livres, mais qui est acquise par l’expérience. En traversant nous-mêmes des épreuves ou en voyant d’autres en traverser, nous apprenons que la mise à l’épreuve de notre foi produit l’endurance. Les épreuves ont pour but de produire quelque chose de très bénéfique pour nous-mêmes, ainsi que pour les autres, qui voient Dieu à l’œuvre en nous tout au long des périodes d’adversité.
Le Seigneur nous met à l’épreuve au moyen de diverses difficultés afin d’augmenter notre niveau d’endurance. Un athlète est prêt à se soumettre à un entraînement rigoureux, à s’exercer et à endurer de l’inconfort parce qu’il sait que cela augmentera son niveau d’endurance. De la même manière, le Seigneur nous teste à travers les épreuves pour nous rendre plus forts dans la foi. En fait, le mot « test » implique l’idée que tout ce que le Seigneur a l’intention de faire au moyen d’une épreuve particulière s’accomplira avec succès. Quelle pensée réconfortante! S’il nous arrive de penser que nous ne pouvons aller plus loin, le Seigneur nous assure que, par sa force, nous le pouvons. Notre Père céleste nous préserve de telle manière que nous persévérerons jusqu’à la fin.
David exprime admirablement comment une épreuve a éprouvé sa foi et produit l’endurance. Il proclame dans le Psaume 40.2-4 :
« J’avais mis en l’Éternel mon espérance et il s’est incliné vers moi; il a écouté mon cri. Il m’a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue; il a dressé mes pieds sur le roc, en affermissant mes pas. Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu. »
L’Ancien Testament nous donne plusieurs autres exemples de persévérance dans l’adversité. Job a été sévèrement mis à l’épreuve lorsque ses enfants et ses possessions lui ont été retirés. Sa propre femme s’est retournée contre lui et lui a suggéré de maudire Dieu et mourir. Job est toutefois demeuré inébranlable. Dans l’adversité et la peine, il a loué le nom du Seigneur. Il a dit : « Nu je suis sorti du sein de ma mère et nu j’y retournerai. L’Éternel a donné et l’Éternel a ôté; que le nom de l’Éternel soit béni! » (Jb 1.21). Plus tard, alors qu’il était assis sur un tas d’ordures, affligé d’horribles plaies et complètement incompris de ses amis, il s’est retrouvé extrêmement misérable et troublé. Néanmoins, regardant au-delà de l’épreuve, il a chanté au sujet de son Rédempteur :
« Mais je sais que mon rédempteur est vivant et qu’il se lèvera le dernier sur la terre, après que ma peau aura été détruite; moi-même en personne, je contemplerai Dieu. C’est lui que moi je contemplerai, que mes yeux verront, et non quelqu’un d’autre; mon cœur languit au-dedans de moi » (Jb 19.25-27).
Voilà un merveilleux exemple d’une lourde épreuve ayant produit la persévérance.
Le second exemple est tiré de la prophétie de Habacuc. Dans son affliction, le prophète pousse des cris vers le Seigneur et confesse : « Car le figuier ne fleurira pas, point de vendange dans les vignes. La production de l’olivier sera décevante, les champs ne donneront pas de nourriture, le petit bétail disparaîtra de l’enclos, point de gros bétail dans les étables… » Qui ne serait pas enclin à la panique et au désespoir dans une telle situation? Cependant, le prophète continue : « Mais moi j’exulterai en l’Éternel; je veux trouver l’allégresse dans le Dieu de mon salut » (Ha 3.17-18). Face aux épreuves, nous devons croire que le Seigneur Dieu est notre force et notre salut. Il nous donnera ce dont nous aurons besoin pour demeurer fermes.
La seule façon de sortir d’une épreuve est de la traverser. Le Seigneur ne nous promet pas une vie sans problèmes et sans épreuves, mais il nous assure qu’il nous aidera à les traverser. Ainsi, le Seigneur prononce ces paroles de consolation :
« Si tu traverses les eaux, je serai avec toi, et les fleuves, ils ne te submergeront pas; si tu marches dans le feu, tu ne brûleras pas et la flamme ne te consumera pas. Car je suis l’Éternel, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur » (És 43.2-3).
Prions pour que nous-mêmes, ainsi que nos frères dans la foi, nous ne soyons pas submergés par les afflictions. Le Seigneur, qui nous a créés et adoptés pour être ses enfants, sait ce qui est le mieux pour nous. Comme il est merveilleux de pouvoir chanter dans les épreuves :
« J’irai vers l’autel de Dieu, vers Dieu, ma joie et mon allégresse, et je te célébrerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu! Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu sur moi? Attends-toi à Dieu, car je le célébrerai encore; il est mon salut et mon Dieu » (Ps 43.4-5).