Les conséquences du péché
Les conséquences du péché
Mais Dieu n’est-il pas injuste envers l’homme en exigeant dans sa Loi ce que celui-ci ne peut pas faire?
Non, car Dieu l’avait créé tel qu’il puisse l’accomplir1. Mais l’homme s’est privé, lui et sa descendance2, de ces dons par sa rébellion3, à l’instigation du Diable4.
1. Gn 1.31; Ép 4.24-25.
2. Rm 5.12; Rm 5.18-19.
3. Gn 3.6.
4. Gn 3.13; Jn 8.44; 1 Tm 2.13-14.Dieu veut-il laisser impunies cette désobéissance et cette chute?
Pas du tout! Au contraire, il n’a que colère et horreur pour le péché1, tant originel qu’actuel, et, par son juste jugement, il veut le punir dans le temps et dans l’éternité2, comme il l’a déclaré : « Maudit soit celui qui n’accomplit pas les paroles de cette loi pour les mettre en pratique. »3
1. Ps 5.5-7; Ps 7.12; Na 1.2.
2. Gn 2.17; Ex 34.7; Mt 25.41; Rm 1.18; Rm 5.12; Ép 5.6; Hé 9.27.
3. Dt 27.26; Ga 3.10.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 9 et 10
- Dans son alliance, il nous demande encore de l’aimer et de lui obéir (Q&R 9)
- Dans son alliance, il nous menace encore de la même punition (Q&R 10)
Si un visiteur se présentait pour la première fois à l’Église et qu’il entendait les mots de cette portion de notre Catéchisme, il ne se sentirait peut-être pas très bien accueilli. Rébellion, désobéissance, colère de Dieu, péché, juste jugement, maudit, punition éternelle. Voilà des mots très forts et peu plaisants! Dieu n’est-il pas un Dieu d’amour? La foi chrétienne n’est-elle pas censée nous réconforter?
Ce n’est pas seulement le visiteur qui pourrait se sentir mal à l’aise. Plusieurs chrétiens ont de la difficulté avec des mots comme « désobéissance », « colère de Dieu » ou « châtiment éternel ». Un tel langage ne nous semble pas très réconfortant ni adapté à notre temps. Notre unique assurance n’est-elle pas d’appartenir à Jésus-Christ? Pour apprécier cet immense réconfort du croyant, il nous faut toutefois connaître la justice de Dieu et son jugement contre le péché.
Le Catéchisme a déjà traité de la connaissance du péché, de son origine et de son étendue. Nous arrivons maintenant aux conséquences du péché. Oui, le péché a de grandes et graves conséquences! Et cela pour une raison bien simple : Dieu est fidèle à son alliance. Dieu est juste, car il est fidèle à son alliance établie au commencement avec Adam.
1. Dans son alliance, il nous demande encore de l’aimer et de lui obéir (Q&R 9)⤒🔗
N’existe-t-il pas une grande différence entre Adam et nous? Après tout, Adam et Ève ont été créés purs, justes et saints. Ils étaient parfaitement capables d’aimer Dieu de tout leur cœur et de lui obéir sans failles. Nous ne sommes pas dans cet état, loin de là! Nous sommes même incapables d’aucun bien, à moins d’être régénérés par le Saint-Esprit.
« Mais Dieu n’est-il pas injuste envers l’homme en exigeant dans sa Loi ce que celui-ci ne peut pas faire? Non, car Dieu l’avait créé tel qu’il puisse l’accomplir. Mais l’homme s’est privé, lui et sa descendance, de ces dons par sa rébellion, à l’instigation du diable » (Q&R 9).
Les exigences de Dieu envers nous sont exactement les mêmes que celles qu’il avait à l’égard de nos premiers parents. Nous connaissons le premier commandement : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face » (Ex 20.3). Jésus a résumé les commandements de la façon suivante :
« Voici le premier : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mc 12.30-31).
Quelle est donc la différence entre ces commandements et les exigences de Dieu envers Adam et Ève? Il n’en existe aucune. Dans le jardin d’Éden, Dieu n’avait certes pas encore promulgué ces commandements par écrit, non parce qu’ils n’étaient pas déjà en vigueur, mais parce qu’ils étaient inscrits dans le cœur d’Adam et Ève qui étaient entièrement justes et purs et qui connaissaient intérieurement les exigences morales de leur Créateur. Le Seigneur nous demande aujourd’hui de croire en Jésus, de lui faire confiance, de lui être fidèle, de l’aimer de tout cœur et de le servir de toutes nos forces. C’est une façon différente de parler, mais au fond, le commandement demeure le même qu’au paradis.
La seule différence se trouve de notre côté : Dans le paradis, avant la chute, l’homme était capable de garder les commandements du Seigneur. Après la chute, nous avons perdu cette capacité. Personne n’est capable d’obéir et de répondre à l’appel du Seigneur.
Qu’est-ce que Dieu devait faire dans cette situation? Nous connaissons la solution humaine. Quand plus personne ne suit une loi du gouvernement, le gouvernement change la loi. On ne peut quand même pas mettre tout le monde en prison! Ce qui était considéré comme illégal et immoral finit par être légalisé. Il s’en dégage une impression de relativisme. Une action serait mal tant que le gouvernement dit que c’est mal. Avec le temps, le mal finit par devenir bien. Dieu, quant à lui, n’est pas relativiste. Il ne change pas. Sa sainteté ne deviendra jamais entachée par le péché ou l’injustice. « Mais toi, n’es-tu pas depuis toujours, Éternel, mon Dieu, mon Saint? […] Tes yeux sont trop purs pour voir le mal. » (Ha 1.12). Il nous demande encore de l’aimer de tout cœur. Quelle en est donc la conséquence? Tout le monde en prison!
L’idée principale qu’il nous faut retenir, c’est que Dieu garde son alliance. Il demeure fidèle à ses engagements et à ses exigences. Même si de notre côté nous avons rompu l’alliance, de son côté, Dieu ne l’a pas abolie. L’alliance est maintenue en vigueur. Cette considération nous aide à mieux saisir la profondeur de notre péché et de notre misère. Il ne sert à rien de dire : « Seigneur, abaisse un peu tes exigences, nous ne sommes pas capables. » Il est vrai que nous ne sommes plus capables d’obéir à ses commandements, mais ce n’est pas la faute de Dieu! D’autant plus que la désobéissance n’est pas seulement une petite erreur de notre part. C’est une révolte délibérée.
Si un jeune est en train de passer un examen à l’école et que tout à coup son stylo n’a plus d’encre, on peut toujours l’excuser. Si par contre le jeune a un stylo neuf et qu’il fait exprès pour le briser, la situation est bien différente. Il peut toujours se plaindre d’être incapable de compléter son examen, il demeure sans excuse.
Il ne faut pas s’attendre à ce que Dieu change ses exigences après la chute. Sinon, Dieu serait infidèle à son alliance et inconstant dans ses voies. En réalité, le Seigneur reste toujours le même. Encore et toujours, il demande de nous l’amour parfait et l’obéissance parfaite. Heureusement que Jésus a parfaitement obéi à notre place! Il a obéi jusqu’à aller mourir sur la croix. Quel soulagement! Jésus, le dernier Adam, a fait pour ceux qui croiraient en lui ce que le premier Adam devait faire, mais n’a pas réussi.
2. Dans son alliance, il nous menace encore de la même punition (Q&R 10)←⤒🔗
Dieu n’a pas laissé impuni le péché d’Adam. Notre ancêtre commun a été chassé du jardin d’Éden et il a subi douloureusement les conséquences de sa faute. Mais aujourd’hui Dieu serait-il peut-être moins sévère? Peut-être ne punirait-il plus le péché?
Il faut comprendre que le péché est une désobéissance, une rébellion ouverte, pas seulement une petite erreur. Un enfant peut faire des petites erreurs inconscientes. Mais quand un enfant est rebelle, ses actions en témoignent. Sa rébellion se reconnaît facilement quand il fait ce qui est mal de façon volontaire et délibérée. Ce qui donne bien des soucis aux parents!
La désobéissance, c’est tout le contraire de l’obéissance et de l’amour que Dieu demande de nous. Comment Dieu pourrait-il laisser le péché impuni sans se compromettre lui-même? Si ses menaces n’étaient que du vent, il serait comme des parents qui font du chantage. « Tu vas voir… » Ces parents ne mettent jamais leur menace à exécution. Cette inconstance parentale a pour triste résultat que les parents perdent évidemment le respect de leurs enfants.
« Dieu veut-il laisser impunies cette désobéissance et cette chute? Pas du tout! Au contraire, il n’a que colère et horreur pour le péché, tant originel qu’actuel, et, par son juste jugement, il veut le punir dans le temps et dans l’éternité, comme il l’a déclaré : Maudit soit celui qui n’accomplit pas les paroles de cette loi pour les mettre en pratique » (Q&R 10).
Oui, Dieu a horreur le péché. Nous avons tellement perdu le sens de la sainteté de Dieu que nous avons beaucoup de difficulté à comprendre que Dieu ne peut pas voir le mal en sa présence.
« Car tu n’es pas un Dieu qui prenne plaisir à la méchanceté; le mal ne séjourne pas auprès de toi. Les insensés ne subsistent pas devant tes yeux. Tu as de la haine pour tous ceux qui commentent l’injustice. Tu fais périr ceux qui profèrent le mensonge. L’Éternel a en horreur les hommes de sang et de ruse » (Ps 5.5-6).
Avant la chute, Dieu avait fait une menace très claire : « Tu mourras certainement » (Gn 2.17). Cette menace de mort incluait la mort spirituelle, la mort physique et la mort éternelle. Après la chute, Dieu répéta la même menace sous une forme différente : « Maudit soit celui qui n’accomplit pas les paroles de cette loi pour les mettre en pratique » (Dt 27.26; Ga 3.10). Ces menaces de malédiction et de mort ont commencé à être mises à exécution durant cette vie et le seront pleinement dans l’éternité pour ceux qui ne se repentent pas de leurs mauvaises voies. C’est pourquoi l’apôtre Paul a pu lancer cet avertissement : « La colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion » (Ép 5.6).
Pourquoi la punition de Dieu est-elle juste? Parce qu’il est fidèle à sa promesse et à ses menaces, il demeure fidèle à son alliance. Il avait d’avance averti Adam et Ève de ce qui allait leur arriver. Il a fait preuve de la même constance envers Israël, son peuple.
« Tu reconnaîtras donc que c’est l’Éternel, ton Dieu, qui est Dieu. Ce Dieu fidèle garde son alliance et sa bienveillance jusqu’à la millième génération envers ceux qui l’aiment et qui gardent ses commandements. Mais il rend leur dû directement à ceux qui le haïssent et il les faits périr; il ne diffèrent pas envers celui qui a de la haine pour lui; il lui rend directement son dû » (Dt 7.9-10).
Il agit encore de la même manière aujourd’hui. Voici ce que Jésus a déclaré :
« Celui qui croit en lui [le Fils de Dieu] n’est pas jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. […] Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jn 3.18,36)
Qui peut échapper au juste jugement et à la colère de Dieu? « Il est terrible de tomber dans les mains du Dieu vivant! » (Hé 10.31). Notre péché et notre misère sont tellement grands! Si Dieu considérait nos péchés, qui pourrait tenir devant lui?
Les exigences du paradis n’ont pas changé. La menace de mort éternelle contre le péché n’a pas changé non plus. Notre seul réconfort et notre unique assurance consistent en ceci : Jésus-Christ a payé pour tous nos péchés. Il a souffert pour nos désobéissances. Il a subi les conséquences de nos révoltes pour que nous soyons libérés du châtiment éternel. Cette promesse magnifique s’accomplira dans la vie de tous ceux qui se repentent de leurs péchés et qui mettent toute leur confiance en Jésus-Christ. Grâce soit rendue à Dieu par Jésus-Christ, car nous lui appartenons par la foi!