Faire peur ou faire envie
Faire peur ou faire envie
« Combien j’aime ta loi! Elle est tout le jour ma méditation. Ton commandement me rend plus sage que mes ennemis, car je l’ai toujours avec moi. Je suis plus avisé que tous mes maîtres, car tes préceptes font ma méditation. J’ai plus d’intelligence que les vieillards, car je garde tes statuts. Je retiens mon pied loin de toute mauvaise voie, afin d’observer ta parole. Je ne m’écarte pas de tes ordonnances, car c’est toi qui m’instruis. Que tes promesses sont douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche! Par tes statuts je deviens intelligent, aussi je déteste toute voie de fausseté. »
Psaume 119.97-104
« Ne vous inquiétez donc pas, en disant : Que mangerons-nous? Ou : Que boirons-nous? Ou : De quoi serons-nous vêtus? Car cela, ce sont les païens qui le recherchent. Or votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement son royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus. »
Matthieu 6.31-33
« Vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie de l’Esprit Saint. Ainsi vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants en Macédoine et en Achaïe. Car la parole du Seigneur a retenti de chez vous, non seulement en Macédoine et en Achaïe, mais votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu, à tel point que nous n’avons pas besoin d’en parler. »
1 Thessaloniciens 1.6-8
Il y a des mots ou des expressions, dans la Bible, et même dans le Nouveau Testament, qui font peur, alors que, selon comment nous les regardons, ces mêmes mots ou expressions pourraient au contraire faire envie. Ce n’est pas pareil!
Comment cela se fait-il? Je l’ai dit : c’est en fonction de la manière avec laquelle nous les entendons. On pourrait dire : Dans la foi ou en dehors de la foi? En Christ ou sans Christ?
Quels sont ces mots ou expressions? Il y en a beaucoup. J’en ai retenu quatre.
Je pense à l’expression « justice de Dieu ». Il y a aussi les mots « irréprochable » et « irrépréhensible » (qui sont pratiquement synonymes). Il y a également l’expression « être rempli de l’Esprit ». J’ai encore retenu l’expression « être un modèle ».
Je pense que chacun comprend pourquoi j’ai dit que ces mots peuvent faire peur, au point qu’on sera tenté de passer vite sur les passages qui les mentionnent, de faire comme si on ne les avait pas entendus… On se dit : « On va les laisser pour les autres! » Les pasteurs eux-mêmes peuvent hésiter à utiliser ces expressions. Pourtant, elles sont bien là. Mais si quelqu’un disait : « Moi, je les aime bien, ces expressions », on le regarderait bizarrement…
Frères et sœurs, que fait-on quand on a peur? On freine! Mais comment avancer, quand on freine?
1. Être un modèle?⤒🔗
La première expression que je retiens est : être un modèle. En général, même les plus fiers deviennent soudain très humbles et chacun a envie de faire un pas en arrière ou de baisser la tête. Il faut vite trouver une excuse, du genre « Personne n’est parfait », ou quelque chose comme cela. Ou on se souvient que Pierre demande aux anciens d’être des modèles. « Ne dominez pas…, mais soyez les modèles du troupeau » (1 Pi 5.3). Ouf, cela ne concerne que les anciens! Mais est-ce exact?
Il est exact que Pierre demande aux anciens d’être des modèles. Paul le demande à Timothée qui est un ancien : « Sois un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, pour ce qui est de l’amour, de la foi, de la pureté » (1 Tm 4.12). Paul le demande aussi pour chaque ancien qui doit être « mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier… » (1 Tm 3.2).
Soyons sérieux : Cela concerne-t-il seulement les anciens? Nous voyons bien que non : cela est également vrai pour chaque chrétien! Si ce n’était pas le cas, on ne parlerait pas de modèles, car le propre d’un modèle est d’être imité, d’être reproduit! Qui est concerné? Tous; tous les disciples du Seigneur. Tous? Oui, tous! « Sois un modèle pour les fidèles! », dit Paul. Jésus le dit ainsi : « Le disciple n’est pas plus que le maître; mais tout disciple accompli sera comme son maître » (Lc 6.40).
Frères et sœurs, cette parole de Jésus vous fait-elle peur ou vous fait-elle envie?
Réécoutons ce que Paul écrit aux chrétiens de Thessalonique :
« Et vous-mêmes, vous avez été mes imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations [les circonstances n’étaient donc pas idéales], avec la joie du Saint-Esprit, en sorte que vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l’Achaïe. Non seulement, en effet, la parole du Seigneur a retenti de chez vous dans la Macédoine et dans l’Achaïe, mais votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu, de telle manière que nous n’avons pas besoin d’en parler » (1 Th 1.6-8).
C’est donc que c’est possible! Ce n’est pas juste un idéal! Ce n’est pas juste pour faire peur ou pour culpabiliser les chrétiens! C’est bel et bien une manière de vivre qui existe : avoir soi-même un ou plusieurs modèles et devenir, sans s’en rendre compte, un modèle pour d’autres. Comment? En faisant des efforts? Pas du tout. Ce n’est pas l’Évangile, cela. C’est en laissant agir l’Esprit de Dieu, en étant sensible à sa voix, jour et nuit, instant après instant. Apprenons cela.
2. Irréprochables?←⤒🔗
Je propose d’aller plus loin avec un mot qui crée presque inévitablement un malaise : c’est le mot « irréprochable ». Il y a aussi le mot « irrépréhensible » qui ne vaut guère mieux, si j’ose dire! Ne sommes-nous pas, là, devant un mur? N’est-ce pas impossible? N’est-ce écrit que pour nous humilier? Réfléchissons.
Quand Paul demande à Timothée ou à Tite de nommer des anciens, il précise : « S’il se trouve des hommes irréprochables… » (1 Tm 3.2; Tt 1.6-7). C’était donc une condition. Et si c’était une condition, c’est donc que ce n’était pas impossible, sinon Paul ne le demanderait pas. Ce n’est donc pas impossible!
Autre question : Cela concerne les anciens, soit; mais cela concerne-t-il seulement les anciens? La réponse est non. Ce mot est aussi utilisé pour tous les chrétiens. Tous? Oui. Ah bon. Comment va-t-on faire? Je lis ce que Paul dit aux chrétiens de l’Église de Philippes :
« Faites toutes choses sans murmures ni hésitations, afin que vous soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde » (Ph 2.14-15).
Paul dit-il cela une seule fois? Non, il le dit aussi aux chrétiens de Corinthe et encore à ceux de Thessalonique.
Comment l’entendons-nous? Comme une loi ou comme une promesse? Dans la foi ou en dehors de la foi? Je propose cette définition simple : Est irréprochable — ou irrépréhensible — celui ou celle qui reconnaît ses fautes et qui progresse. Vous avez entendu : celui ou celle qui reconnaît ses fautes et qui progresse.
Est-ce une chose impossible? Non. C’est simplement un choix. Un choix de vie, un choix de foi, un choix de lumière. Si nous aimons le Seigneur, alors c’est la marche normale du chrétien! Celui qui reconnaît sa faute et qui progresse, que peut-on lui reprocher, en effet? Frères et sœurs, cela vous fait-il peur ou cela vous fait-il envie?
3. Être rempli de l’Esprit←⤒🔗
L’expression « être rempli de l’Esprit » peut nous faire peur également. Elle est utilisée par l’apôtre Pierre pour le choix des diacres, en Actes 6. Il convenait de choisir « des hommes sages, de qui on pouvait donner un bon témoignage et qui soient remplis du Saint-Esprit » (Ac 6.3). Apparemment, cela existait, car ils en ont trouvé sept.
Je repose la même question : Cela concerne-t-il les responsables seulement? Vous devinez la réponse : Pas du tout. Aux chrétiens d’Éphèse, Paul écrit : « Soyez constamment [en train d’être] remplis de l’Esprit » (Ép 5.18). Tous? Oui, tous : hommes et femmes, jeunes et vieux, chrétiens de longue date et nouveaux convertis…
Mais qu’est-ce que cela signifie « être rempli de l’Esprit »? Je propose une définition simple : Être rempli de l’Esprit, c’est le contraire d’être rempli de soi-même! Être rempli de l’Esprit, c’est être délivré de soi-même… (pensons au Christ en croix).
Si quelqu’un disait : C’est impossible! Il faudrait lui répondre : Pourtant, c’est le B-A-BA de la vie chrétienne, mon cher! Et si quelqu’un disait : Pas moi! on pourrait lui répondre : Pourquoi pas toi? Es-tu chrétien? N’es-tu chrétien que pendant les réunions? Jésus-Christ n’habite-t-il pas dans ton cœur? Ne lui laisses-tu pas un peu plus de place chaque jour? Ceux qui te voient ne doivent-ils pas découvrir au travers de toi quelque chose de Jésus, même si tu ne dis rien? Ne veux-tu pas apprendre à écouter ce que Dieu te dit par son Esprit et sa Parole?
Je repose la question, en m’incluant : Cela me fait-il peur, ou cela me fait-il envie?
4. La justice de Dieu←⤒🔗
La dernière expression que je veux évoquer est celle de justice de Dieu. Je ne sais pas pour les autres pays, mais en France, le mot « justice » fait peur, c’est sûr. On voit tout de suite un tribunal, des accusations, des sentences redoutables… Pourtant, dans le Sermon sur la montagne, Jésus dit que nous devons premièrement « rechercher la justice de Dieu ». Comment rechercher une chose qui fait peur?
Chaque fois que nous voyons le mot « justice » dans la Bible, nous devons voir la volonté juste de Dieu dans tous les domaines de la vie, tout simplement. La volonté juste de Dieu, cela fait-il peur ou cela fait-il envie? Il est évident que la réponse à cette question se trouve en Jésus-Christ. Sans lui, la volonté de Dieu, juste, bonne et parfaite, peut bien nous faire peur, car elle va inévitablement nous accuser. Avec Jésus-Christ, l’accusation est tombée, l’opposition est tombée, et le « oui » de la foi a remplacé les « non » de la révolte. Relisons le Psaume 119!
Je repense souvent à ce verset du livre des Proverbes : « C’est une joie pour le juste de pratiquer la justice » (21.15). Cela ne fait-il pas envie? Je pense à ce que dit Paul aux chrétiens de Thessalonique : « Vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu, et c’est là ce que vous faites » (1 Th 4.1). C’est donc possible! Vouloir ce que Dieu veut! « Et toutes choses vous seront données en plus », dit Jésus (Mt 6.33). Cela me fait peur ou cela me fait envie?