Le Fils unique de Dieu et les enfants de Dieu
Le Fils unique de Dieu et les enfants de Dieu
Pourquoi est-il appelé Fils unique de Dieu alors que nous sommes, nous aussi, enfants de Dieu?
C’est parce que, seul, le Christ est le Fils éternel de Dieu, par nature1, alors que nous, nous ne sommes enfants de Dieu qu’à cause de lui, par grâce et par adoption2.
1. Jn 1.1-3; Jn 1.14,18; Jn 3.16; Rm 8.32; Hé 1; 1 Jn 4.9.
2. Jn 1.12; Rm 8.14-17; Ga 4.6; Ép 1.5-6; 1 Jn 3.1.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 33
- Il est le Fils unique, éternel et naturel de Dieu
- Nous sommes enfants de Dieu par adoption
- Adoration
- Humilité
- Valeur
Nous apprenons de belles choses au sujet de notre Sauveur à travers les noms par lesquels il est désigné. Il est connu par son nom personnel, Jésus, qui signifie Sauveur. Il est connu par son titre officiel, le Christ, qui signifie celui qui a reçu une onction, ce qui lui confère l’autorité et le pouvoir d’exercer ses fonctions. Il est également connu par ses noms relationnels : Fils de Dieu et Seigneur. Ce sont des noms relationnels, car ils nous parlent de ses relations, celle qu’il entretient avec son Père, d’une part, et celles qu’il entretient avec l’Église et avec le monde, d’autre part.
1. Il est le Fils unique, éternel et naturel de Dieu⤒🔗
Nous nous concentrerons cette fois-ci sur son premier nom relationnel. Il est le Fils de Dieu. L’apôtre Jean nous dit : « Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père » (1 Jn 2.23). Croire et confesser que Jésus est le Fils de Dieu est donc absolument vital. C’est un bon test pour reconnaître si nous sommes dans la vraie foi. En réalité, quand nous confessons que Jésus est le Fils unique du Père, nous reconnaissons en même temps la relation qui existe entre Dieu et nous. Nous sommes enfants de Dieu. Tout est une question de relations : relations entre le Père, le Fils et nous.
Grâce à Jésus-Christ, nous sommes enfants de Dieu, mais Jésus est le seul Fils unique du Père. Par la foi, nous sommes fils et filles de Dieu, mais lui, il est Fils de Dieu d’une manière toute spéciale. Il est à part, il est le seul en son genre. « Seul, le Christ est le Fils éternel de Dieu, par nature, alors que nous, nous ne sommes enfants de Dieu qu’à cause de lui, par grâce et par adoption » (Q&R 33). Jean 3.16 nous dit que le Père a donné son Fils unique afin que nous ne périssions pas, mais que nous ayons la vie éternelle par la foi en lui. La relation entre Jésus et son Père est tout à fait privilégiée, unique au monde.
En quoi la relation entre Jésus et son Père est-elle unique au monde? Jésus est le « Fils unique de Dieu ». Cela veut dire qu’il est lui-même Dieu. Tous les attributs du Père sont des caractéristiques qui appartiennent aussi à son Fils. Le Père est tout-puissant, le Fils est tout-puissant; le Père connaît tout, le Fils connaît tout; le Père est parfaitement bon, juste et sage; le Fils est parfaitement bon, juste et sage, etc.
Le Symbole dit d’Athanase déclare :
« La personne du Père est une, celle du Fils est une, celle du Saint-Esprit est une; mais le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne forment qu’un seul Dieu. Ils ont une gloire égale et une majesté coéternelle; tel est le Père, tel est le Fils, tel est le Saint-Esprit. »
Une gloire égale et une majesté coéternelle! Jésus est Fils de Dieu depuis toujours! Le Père, le Fils et l’Esprit sont distincts, mais les trois sont un seul vrai Dieu! Jésus a dit : « Avant qu’Abraham fut, je suis » (Jn 8.58). À d’autres occasions, il a simplement dit : « Moi, je suis. » Il signifiait par là son éternité, de la même façon dont Dieu avait dit à Moïse au buisson ardent : « Je suis qui je suis » (Ex 3.14). Les dirigeants d’Israël ont très bien compris Jésus et c’est pour cela qu’ils voulaient le faire mourir, parce qu’ils pensaient qu’il blasphémait.
Jésus est le Fils naturel de son Père. Tous les deux partagent la même nature. Un fils naturel ressemble à son père; il a les mêmes traits caractéristiques. Quand on regarde un fils, on voit à travers lui son père. L’apôtre Jean nous dit que « personne n’a jamais vu Dieu; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui l’a fait connaître » (Jn 1.18). « Ce Fils […] est le rayonnement de sa gloire et l’expression de son être » (Hé 1.3).
Bien sûr, le Fils unique de Dieu s’est fait chair. Il est venu sur terre. Il est né à Bethléem. Il a vécu parmi les hommes. Pendant qu’il était sur terre, il a en quelque sorte caché ses caractéristiques divines. Les a-t-il perdues? Non, jamais. Il est toujours resté Dieu tout-puissant, omniprésent, omniscient, parfaitement sage, juste et bon, mais il a mis comme un voile sur ces qualités. Il l’a fait parce qu’il voulait payer notre dette et, pour cela, il fallait qu’il prenne sur lui notre nature humaine, afin d’expier nos péchés.
2. Nous sommes enfants de Dieu par adoption←⤒🔗
Oui, nous aussi nous sommes enfants de Dieu, mais nous le sommes par adoption, par pure grâce. Nous avons été créés. Notre existence a un début. Nous n’avons jamais été Fils de Dieu de la même manière que Jésus est Fils de Dieu et nous ne le serons jamais. Nous ne deviendrons jamais des dieux. En même temps, il existe une relation très proche et très intime entre Dieu et ses enfants sur terre. C’est une relation fondée sur la grâce, sur la volonté libre et souveraine de Dieu. Cette relation existe à cause de l’œuvre de rédemption du Christ. Ce qui est merveilleux, c’est que le Fils unique de Dieu a bien voulu se faire homme et mourir pour nous afin que nous ayons une place dans la famille de Dieu.
Même Adam n’avait pas un droit naturel d’appartenir à la famille de Dieu. Il n’était pas de la même nature que Dieu. Il a été créé, il était seulement à l’image de Dieu. Il était en quelque sorte « adopté ». Une fois qu’il a péché et que nous avons péché avec lui, c’est par l’œuvre de rédemption en Jésus-Christ que nous sommes rétablis dans cette relation privilégiée. Jésus a payé notre dette, il a signé nos papiers d’adoption. Dans son immense compassion, Dieu a fait de nous ses enfants. Il nous a adoptés! Quel immense privilège! Nous avons reçu son Esprit d’adoption qui nous rend libres.
« Et vous n’avez pas reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba! Père! L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Rm 8.15-16; voir Ga 4.5-7).
Le mot « adoption » est très beau. Il nous enseigne que nous sommes réellement enfants de Dieu et que nous avons des droits et des privilèges dans sa maison. Nous n’avons pas de droits naturels, mais nous avons reçu des droits qui sont des cadeaux gratuits : le droit de l’appeler « Abba, Père », de vivre en communion avec lui et de compter sur l’immense héritage qu’il nous a promis.
« Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être aussi glorifiés avec lui » (Rm 8.17).
3. Adoration←⤒🔗
Quelles sont les conséquences pour nous de savoir ces choses? Tout d’abord, puisque Jésus est le Fils unique éternel de Dieu, nous devrions avoir pour lui le plus grand respect et la plus grande admiration. Oui, Jésus est comme nous de plusieurs façons. Il s’est fait homme; il a été tenté comme nous; il peut compatir avec nous. Cependant, n’oublions jamais que le Fils de Dieu est également vrai Dieu éternel. Nous lui devons adoration, obéissance et respect. « L’Agneau qui a été immolé est digne de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et louange » (Ap 5.12).
Il est utile de s’en souvenir si l’on considère la tendance actuelle à rabaisser le Christ à notre niveau. Jésus est un ami, un bon copain, on peut lui parler comme on parle à son frère ou à un copain. C’est vrai que nous sommes ses amis, comme il l’a dit lui-même. Toutefois, ce lien d’amitié avec lui comporte une relation d’autorité et d’obéissance bien différente de nos amitiés humaines ordinaire. « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande » (Jn 15.14). Aucun ami humain avec qui nous entretenons des rapports d’égal à égal n’oserait nous dire une telle chose! Bien sûr, il est notre Frère, proche et intime, mais il est « le premier-né d’un grand nombre de frères » (Rm 8.29), avec des prérogatives qui lui appartiennent en propre.
N’oublions jamais qu’il est aussi vrai Dieu éternel, le Fils unique du Père, de même nature que le Père. Quand Moïse s’est présenté devant Dieu au buisson ardent, il a ôté ses chaussures parce qu’il se tenait sur une terre sainte. Nous aussi, quand nous nous tenons devant Jésus, le Fils unique de Dieu, nous sommes sur une « terre sainte », de la même manière que lorsque nous sommes devant Dieu le Père. Il nous faut donc nous approcher de Jésus-Christ toujours avec la plus grande considération, avec confiance, mais aussi avec crainte et tremblement. Il est digne de notre adoration!
4. Humilité←⤒🔗
Une deuxième implication, qui est la contrepartie de la première, c’est l’humilité. Cette fois-ci, au lieu de rabaisser le Fils de Dieu à notre niveau, il y a le danger de nous élever à son niveau. Puisque nous sommes enfants de Dieu, nous pourrions être tentés de penser que nous sommes de la même nature que Dieu, que nous faisons partie de Dieu. Satan travaille tous les jours à propager ce mensonge : « Vous serez comme des dieux » (Gn 3.5). C’est une idée qui flatte notre ego et plusieurs aujourd’hui tombent dans le piège de ce mensonge.
Les tendances « Nouvel Âge » et autres spiritualités païennes sont toujours très actives à propager l’idée que l’homme fait partie de Dieu. Il n’y aurait pas de distinction entre le Créateur et la créature. Nous faisons partie d’un même tout. Cela s’appelle le « monisme ». Il n’existerait pas de « dualisme », pas de séparation entre Dieu et sa création. Tout ferait partie du « divin ». Il s’agit seulement d’entrer en soi-même, de méditer, de découvrir cette étincelle divine en nous, de nous mettre à l’écoute du divin qui monte en nous-mêmes. Jésus serait simplement un moyen de parvenir à ce but qui consiste à « vivre plus pleinement notre divinité ».
Notre confession de foi nous rappelle à l’ordre. Elle nous garde dans la vraie foi et dans l’humilité. Elle nous rappelle que nous sommes créatures et que nous resterons toujours créatures. Oui, par pure grâce, nous sommes devenus enfants de Dieu, mais nous le sommes par adoption et non par nature. Seul Jésus est Fils éternel et naturel de Dieu. Cela devrait toujours nous garder humbles et dépendants.
5. Valeur←⤒🔗
Enfin, nous recevons le réconfort d’avoir été adoptés comme enfants de Dieu. Aux yeux de Dieu, nous sommes des gens bien spéciaux. Nous avons parfois de la difficulté à bien apprécier notre vraie valeur. Il nous arrive de nous détester. Nous sommes constamment en lutte avec une « mauvaise estime de soi ». Notre estime de soi risque facilement d’être trop « gonflée », comme nous l’avons déjà vu, comme elle risque aussi d’être trop faible, nous amenant à nous mépriser et à nous dénigrer.
Bien entendu, il y a des choses très sérieuses que nous devons détester en nous-mêmes : le péché, notre cœur mauvais, notre tendance au mal. Nous devrions diriger notre haine sur le péché et sur notre vieille nature mauvaise, en cherchant toujours à nous en débarrasser. Rappelons-nous toutefois que nous avons une grande valeur aux yeux de Dieu. Il est notre Père adoptif en Jésus-Christ. Nous sommes ses enfants d’adoption! Non par un quelconque mérite de notre part, mais par pure grâce.
« Voyez quel amour le Père nous a donné, puisque nous sommes appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. […] Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; mais nous savons que lorsqu’il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui le Seigneur est pur » (1 Jn 3.1-3).
Réjouissons-nous d’avoir Dieu pour Père, par la foi en Jésus-Christ, son Fils unique bien-aimé. Le Père n’a pas épargné son propre Fils, mais il a bien voulu nous le donner afin de nous adopter dans sa famille et de nous préparer un héritage éternel!