Galates 5 - La marche dans l'Esprit
Galates 5 - La marche dans l'Esprit
« Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit. »
Galates 5.25
De cette affirmation découle une obligation : nous devons marcher par l’Esprit. Dans Galates 5.16, c’est le verbe ordinaire qui est employé. Au verset 25, c’est un verbe plus rare. Il signifie être à son rang, se conformer. Puisque notre vie découle de l’Esprit, il faut aussi que notre conduite s’accorde avec ce fait. Après la naissance, la croissance. Après la semence mise en terre, l’arbre et son fruit, le fruit de l’Esprit qui est essentiellement l’amour avec ses conséquences : paix, joie, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi (Ga 5.22-23). Ce développement est appelé sanctification.
1. Nous avons été élus dans la sanctification de l’Esprit (1 Pi 1.2). La sanctification est l’acte par lequel nous sommes arrachés au monde profane pour être mis à part, consacrés à Dieu. Dans un sens, cette sanctification s’opère une fois pour toutes, en même temps que la nouvelle naissance. C’est pourquoi les chrétiens sont appelés très souvent des saints (Ép 1.1; Ph 1.1; 1 Co 3.17; 6.19).
Cependant, cette sainteté initiale doit déboucher sur une sanctification pratique. Un homme devient soldat dès qu’il endosse l’uniforme; mais il ne peut en rester là. Il faut qu’il apprenne la discipline, le maniement des armes, les autres aspects de la vie militaire. Une maison est à moi dès que j’en ai payé le prix; mais si je veux y être chez moi, il faut que j’y emménage; que je l’arrange à mon goût. C’est ainsi que le chrétien qui est saint doit rechercher la sanctification (Hé 12.14; 1 Th 4.3,8). La sagesse humaine nous dit : « tâche de devenir saint, et tu le seras », mais c’est une impasse. L’Évangile nous dit : « Tu es saint; deviens-le. »
C’est le Saint-Esprit qui nous permet de marcher dans ce sens. Il nous permet de faire mourir les actions du corps (Rm 8.13). Il nous communique les grâces dont nous avons besoin dans notre vie journalière. Il nous transforme « de gloire en gloire à l’image de Jésus-Christ » (2 Co 3.18). Ce n’est pas que nous soyons passifs dans cette opération; nous avons à faire « tous nos efforts » dans ce sens (2 Pi 1.5). Mais l’Esprit qui nous a fait naître est aussi celui qui nous fait croître.
2. Pour cela, il est nécessaire d’être rempli de l’Esprit. Lorsque nous parlons de plénitude de l’Esprit, il ne s’agit pas pour nous d’aspirer à « posséder » l’Esprit dans sa plénitude; car il est une personne et ne peut pas être fragmenté. Mais nous devons nous mettre à sa disposition afin que ce soit lui qui possède la plénitude de notre être, dans lequel, hélas!, il peut y avoir bien des contradictions et des oppositions internes. Si tout chrétien a reçu le Saint-Esprit, l’Écriture nous montre que seuls certains d’entre eux peuvent être considérés comme « remplis de l’Esprit » (Ac 6.3,5; 11.24). Cependant, cette grâce n’est pas réservée à un petit nombre; elle est offerte à tous les croyants. Bien plus, tous reçoivent l’ordre de l’accepter (Ép 5.18).
Dans ce dernier passage, le verbe est au présent de l’impératif, ce qui implique non pas une obligation unique à laquelle on se soumet une fois pour toutes, mais un processus constant. Nous ne devons pas être remplis à la manière d’un réservoir, mais selon l’image de Jésus lui-même, à la manière d’un fleuve qui est plein grâce à l’afflux toujours renouvelé d’une eau toujours fraîche (Jn 7.37-39).
Pour que nous soyons remplis de la sorte, il suffit que nous ne mettions pas d’obstacle à l’action de l’Esprit. Trop souvent, nous nous opposons à ce qu’il intervienne dans tel ou tel domaine de notre vie, comme parfois nous sommes heureux d’accueillir quelqu’un chez nous à condition qu’il n’y prenne pas trop de place… Nous attristons l’Esprit (Ép 4.30) par nos interdits, nos résistances, notre volonté propre. Que Dieu nous rende disponibles, et cela sans réserve!
3. Une vie remplie de l’Esprit est-elle la perfection? Nous ne le pensons pas. Même les apôtres, à la fin de leur carrière, ne considéraient pas avoir atteint ce but (1 Jn 1.8; Ph 3.12; Jc 3.2). Tant que nous sommes dans ce monde, nous traînons avec nous une chair qui n’est pas régénérée (Ga 5.16-17). Nous attendons la rédemption de notre corps (Rm 8.23). Notre chair est « crucifiée » (Ga 5.24), mais non supprimée. Cela crée une situation de tension à laquelle nous ne pouvons échapper.
La perfection est le but vers lequel nous devons tendre (Mt 5.48; Hé 6.1; Ph 3.13-14). Nous atteindrons ce but quand le Christ paraîtra (1 Jn 3.1-13). Nous avons pourtant, dès maintenant, la joie de nous en approcher de jour en jour. Le « perfectionnisme » de ceux qui croient être arrivés au but, qui s’imaginent ne plus pécher, est très dangereux, car cela les incite à rester sur place, alors que nous devons toujours avancer.
Cette marche en avant peut comporter certaines étapes décisives, entre autres celle qui nous fait comprendre que nous ne nous sanctifions pas nous-mêmes, mais que nous sommes sanctifiés par le Saint-Esprit. Pourtant, malgré notre reconnaissance envers le Seigneur pour ce qu’il a déjà fait en nous, nous ne devons jamais oublier que nous devons toujours recevoir une grâce après l’autre (Jn 1.16). « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit. »