Jésus-Christ, notre Grand-Prêtre
Jésus-Christ, notre Grand-Prêtre
L’œuvre de satisfaction du Christ, notre Souverain Sacrificateur
« Nous croyons que Jésus‑Christ est établi Souverain Sacrificateur par serment, pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédek. Il s’est présenté en notre nom devant son Père pour apaiser sa colère de manière pleinement satisfaisante, en s’offrant lui‑même sur le bois de la croix et en répandant son sang précieux pour la purification de nos péchés, comme les prophètes l’avaient prédit, car il est écrit que le châtiment qui nous procure la paix est tombé sur le Fils de Dieu et que nous sommes guéris par ses blessures (És 53.5). Il a été mené à la mort comme un agneau (És 53.7), il a été mis au rang des pécheurs (És 53.12) et il a été condamné comme malfaiteur par Ponce Pilate, qui l’avait pourtant déclaré innocent (Jn 18.38). Il a donc payé ce qu’il n’avait pas dérobé (Ps 69.5). Il a souffert, lui juste pour les injustes (1 Pi 3.18), dans son corps et dans son âme, de sorte que, ressentant l’horrible punition due à nos péchés, sa sueur est devenue comme des grumeaux de sang qui tombaient à terre (Lc 22.44). Il a crié : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as‑tu abandonné?” (Mt 27.46). Il a enduré tout cela pour le pardon de nos péchés.
C’est pourquoi nous disons à juste titre avec l’apôtre Paul que nous ne connaissons rien d’autre que Jésus‑Christ et Jésus‑Christ crucifié (1 Co 2.2). Nous considérons toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de notre Seigneur Jésus‑Christ (Ph 3.8). Nous trouvons notre consolation dans ses blessures, et nous n’avons nul besoin de rechercher ou d’inventer des moyens pour nous réconcilier avec Dieu autres que ce seul et unique sacrifice, offert une fois pour toutes, qui rend les croyants parfaits à perpétuité. C’est aussi la raison pour laquelle l’ange de Dieu l’a appelé Jésus, c’est‑à‑dire Sauveur, car c’est lui qui devait sauver son peuple de ses péchés (Mt 1.21). »
Confession de foi des Pays-Bas, article 21
- Le Christ a reçu une fonction officielle
- Il est Souverain Sacrificateur
- Selon l’ordre de Melchisédek pour l’éternité
- Il a été établi par serment
- Le sacerdoce universel des croyants
Jésus-Christ est venu accomplir notre parfaite rédemption. Pour ce faire, le Christ a reçu une triple fonction, celle de Prophète, de Prêtre et de Roi. En tant que Prophète, il est venu nous révéler pleinement la volonté de Dieu concernant notre rédemption. En tant que Prêtre ou Souverain Sacrificateur, il nous a rachetés par son sacrifice unique sur la croix et il intercède pour nous auprès du Père. En tant que Roi, il règne sur nous par sa Parole et par son Esprit et il nous garde dans la rédemption qu’il nous a acquise. Jésus n’exerce pas trois ministères différents, mais son rôle de Médiateur comporte trois aspects différents.
L’article 21 de la Confession de foi des Pays-Bas se limite à expliquer sa fonction sacerdotale. Au temps de la Réformation, il était nécessaire de traiter du rôle sacerdotal du Christ compte tenu des déviations dans l’Église catholique romaine. D’après Rome, le sacrifice unique de Jésus-Christ sur la croix ne serait pas suffisant. Nous aurions besoin des nombreux prêtres pour offrir chaque jour le sacrifice de la messe qui serait une répétition non sanglante du sacrifice de Jésus.
1. Le Christ a reçu une fonction officielle⤒🔗
L’article 21 commence en déclarant : « Nous croyons que Jésus‑Christ est établi Souverain Sacrificateur par serment, pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédek. » Pour bien comprendre ce que le Christ a accompli par sa vie et par sa mort, nous devons d’abord reconnaître qu’il a reçu de Dieu une fonction officielle. Il n’est pas venu simplement pour s’occuper de ses affaires privées ou pour essayer de s’attribuer un rôle de sa propre initiative. Il a été choisi, nommé et ordonné par le Père pour accomplir son triple office de Prophète, Prêtre et Roi. Il n’a pas accaparé lui-même ce rôle. Il a été « établi Souverain Sacrificateur » (art. 21).
« Nul ne s’attribue cet honneur; mais on y est appelé par Dieu, comme le fut Aaron lui-même. De même, ce n’est pas le Christ qui s’est donné lui-même la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais c’est celui qui a dit : Tu es mon fils, c’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui; de même, il dit encore ailleurs : Tu es sacrificateur pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédek » (Hé 5.4-6).
Le but de cette nomination était d’accomplir le véritable sacerdoce par son sacrifice parfait pour nous. Notre foi en Jésus-Christ peut donc trouver un solide fondement pour notre salut. Nous pouvons compter sur lui, car il n’est pas venu de sa propre autorité, mais il a été établi par le Père pour accomplir notre rédemption.
2. Il est Souverain Sacrificateur←⤒🔗
Qu’est-ce qu’un sacrificateur? Dans l’Ancien Testament, le travail des sacrificateurs consistait à offrir des sacrifices pour les péchés du peuple, intercéder pour le peuple et bénir le peuple au nom de Dieu. Le Lévitique décrit ce que faisait Aaron, le premier souverain sacrificateur : « Aaron leva ses mains vers le peuple et le bénit. Puis il descendit, après avoir accompli le sacrifice pour le péché, l’holocauste et le sacrifice de communion » (Lv 9.22). Le livre du Lévitique nous montre bien que le rôle principal du sacrificateur était d’offrir des sacrifices pour les péchés du peuple de l’alliance.
Pourquoi ce rôle était-il si important? Parce que Dieu est saint et parce que le péché est une offense grave contre sa sainte majesté, une offense qui doit absolument être punie et expiée pour que des pécheurs puissent s’approcher de Dieu et vivre devant lui. Quand le péché est expié au moyen d’un sacrifice approprié, prescrit par Dieu, le péché est alors pardonné. Le rôle du sacrificateur dans l’Ancien Testament était donc essentiel pour que le peuple de l’alliance puisse vivre en communion avec Dieu. Le Nouveau Testament confirme l’importance capitale de ce rôle pour nous aujourd’hui. « C’est Jésus-Christ que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang » (Rm 3.25).
3. Selon l’ordre de Melchisédek pour l’éternité←⤒🔗
Le sacerdoce du Christ est toutefois très différent de celui des sacrificateurs de l’Ancien Testament. La lettre aux Hébreux met en lumière la différence essentielle et souligne la grande supériorité du sacerdoce de Jésus-Christ. Pour servir comme sacrificateur sous l’Ancienne Alliance, il fallait être de la tribu de Lévi. Selon le bon plaisir de Dieu, le souverain sacrificateur devait être un descendant d’Aaron (Ex 28.1; 40.13-15). Évidemment, la mort mettait un terme au service des sacrificateurs. Ils ne pouvaient donc pas exercer leur sacerdoce pour toujours. C’est la raison pour laquelle le sacerdoce était transmis de père en fils, d’une génération à l’autre. Jésus n’est pas de la tribu de Lévi, il est de la tribu de Juda. Comment pouvait-il se prétendre Souverain Sacrificateur?
L’auteur de l’épître aux Hébreux s’adresse à des juifs convertis qui étaient tentés de retourner aux rituels de l’Ancien Testament. Il leur explique que Jésus-Christ est le Grand-Prêtre par excellence, car il a été ordonné à cette fonction selon l’ordre de Melchisédek. Abraham a rencontré ce mystérieux Melchisédek, « roi de Salem » et « sacrificateur du Dieu Très-Haut » (Gn 14.18-20). L’épître aux Hébreux dit à son sujet : « Il est sans père, sans mère, sans généalogie; il n’a ni commencement de jours ni fin de vie » (Hé 7.3). Melchisédek n’a donc pas reçu son sacerdoce par sa naissance. Il correspond à Jésus-Christ. Jésus ne pouvait jamais devenir sacrificateur selon l’ordre d’Aaron (par succession généalogique). Il est sacrificateur du fait que Dieu l’a ordonné selon l’ordre de Melchisédek.
« Cela devient plus évident encore, quand paraît, à la ressemblance de Melchisédek, un autre sacrificateur qui l’est devenu, non par la loi d’une ordonnance charnelle, mais par la puissance d’une vie impérissable. Car ce témoignage lui est rendu : Tu es sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédek » (Hé 7.15-17).
Voilà pourquoi le Christ a pu agir à titre de Médiateur sur la croix du Calvaire.
Les sacrificateurs selon l’ordre d’Aaron devaient d’abord offrir des sacrifices pour leurs propres péchés. Bien que leur ministère était une préfiguration de l’œuvre du Christ, ils ne pouvaient pas vraiment obtenir la réconciliation malgré les nombreux sacrifices qu’ils offraient régulièrement.
« Tout sacrificateur se tient à son poste chaque jour pour faire son service et offrir souvent les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés. Mais lui [Jésus-Christ], après avoir présenté un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu. […] Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Hé 10.11-13).
Jésus-Christ est Souverain Sacrificateur pour toujours. Il a parfaitement accompli une fois pour toutes l’œuvre de réconciliation que les sacrificateurs selon l’ordre d’Aaron ne pouvaient jamais accomplir.
« Ces sacrificateurs ont existé en grand nombre, parce que la mort les empêchait d’être permanents; mais lui, Jésus, parce qu’il demeure éternellement, possède le sacerdoce non transmissible. C’est pour cela aussi qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur » (Hé 7.23-25).
Le sacerdoce du Christ est éternel, il n’a pas de fin. Par conséquent, personne ne peut lui succéder. Ceux qui reconnaissent d’autres sacerdoces à part celui du Christ ou croient dans une transmission de celui du Christ ne comprennent pas le sacerdoce du Christ et insultent son œuvre sacerdotale.
4. Il a été établi par serment←⤒🔗
David avait déjà parlé d’avance du sacerdoce de Jésus-Christ : « L’Éternel l’a juré et ne le regrettera pas : Tu es sacrificateur pour toujours, à la manière de Melchisédek » (Ps 110.4). Selon son décret fixé, Dieu a nommé et ordonné Jésus-Christ de façon expresse et puissante. Dans plusieurs textes de la Bible, nous apprenons que Dieu jure par lui-même ou fait serment par lui-même. Pourquoi Dieu fait-il serment? Habituellement, les hommes se servent d’un serment pour donner plus de force à leur parole, afin de donner une garantie que leur parole est vraie et certaine. Dieu n’a pas besoin de donner plus de force à sa parole. Dieu ne ment pas. Sa parole est la vérité. Cependant, à cause de la faiblesse de notre foi, Dieu a voulu nous donner une plus grande certitude que sa parole est bien vraie (Hé 6.13-20).
Nous doutons si facilement de la grâce de Dieu. Nous avons beaucoup de difficulté à croire que le sacrifice offert par le Seigneur Jésus sur la croix est réellement suffisant pour expier nos péchés et nous accorder le pardon. Nous restons souvent accablés par la culpabilité, même après avoir confessé à Dieu nos péchés. Dieu a jugé nécessaire d’ajouter un serment à sa parole. Il a établi son Fils Souverain Sacrificateur au moyen d’un serment afin de nous donner une garantie supplémentaire que Dieu ne reviendra jamais sur sa parole.
5. Le sacerdoce universel des croyants←⤒🔗
Aujourd’hui, il n’existe pas d’autre sacerdoce dans l’Église du Christ que le sacerdoce universel des croyants.
« Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple racheté, afin d’annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pi 2.9).
Dans le Nouveau Testament, aucun dirigeant de l’Église n’est appelé prêtre ou sacrificateur (le terme « presbyteros » d’où vient le mot « prêtre » ne désigne pas un office sacerdotal, mais signifie « ancien »). Tous les chrétiens exercent le même sacerdoce. Ce n’est pas en vue d’obtenir la réconciliation, puisque la réconciliation a été parfaitement obtenue, une fois pour toutes, par Jésus-Christ lui-même. Nous n’avons pas besoin de prêtres ou sacrificateurs ni de sacrifices pour avoir accès au Père. Depuis que le voile du temple s’est déchiré en deux au moment où l’Agneau de Dieu est mort sur la croix pour expier parfaitement nos péchés, les prêtres sont tombés en chômage! Le sacerdoce universel des croyants, quant à lui, a pour but de louer notre Sauveur et de consacrer nos vies entières au service de Dieu en guise de reconnaissance.
« Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Rm 12.1).
« À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles! Amen! » (Ap 1.5-6).