Jésus est actif à construire son Église avec ses co-ouvriers
Jésus est actif à construire son Église avec ses co-ouvriers
Que crois-tu de la Sainte Église universelle?
Parmi tout le genre humain1, depuis le commencement du monde jusqu’à la fin2, le Fils de Dieu assemble autour de lui3 une communauté élue pour la vie éternelle4. Il la protège et il la maintient5 par son Esprit et sa Parole6 dans l’unité de la vraie foi7; j’en suis un membre vivant8 et le resterai éternellement9.
1. Gn 26.4; Ap 5.9.
2. És 59.21; 1 Co 11.26.
3. Jn 10.11; Ac 20.28; Ép 4.11-13; Col 1.18.
4. Rm 8.29-30; Ép 1.3-14.
5. Ps 129.1-5; Mt 16.18; Jn 10.28-30.
6. Rm 1.16; Rm 10.14-17; Ép 5.26.
7. Ac 2.42-47; Ép 4.1-6.
8. 1 Jn 3.14,19-21.
9. Ps 23.6; Jn 10.27-28; 1 Co 1.4-9; 1 Pi 1.3-5.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 54
L’Église est un projet en construction. C’est le fruit de l’action dynamique du Seigneur Jésus-Christ dans l’histoire.
« Que crois-tu de la sainte Église universelle? Le Fils de Dieu assemble autour de lui une communauté élue pour la vie éternelle. Il la protège et il la maintient par son Esprit et sa Parole… » (Q&R 54).
Le Fils de Dieu assemble, protège et maintient. Ce sont des verbes d’action. L’Église est une maison en construction. Les fondements ont été posés, les murs ont été mis en place, les fenêtres ont été installées, mais tout n’est pas encore terminé. L’Architecte est aussi le Maître Charpentier; il est seul à en connaître le résultat final. C’est lui qui en exécute la construction. « Je bâtirai mon Église » (Mt 16.18). C’est lui seul qui sait à quoi la maison ressemblera quand la construction sera terminée. À quoi le mot « Église » vous fait-il penser? À un bâtiment? À un groupe de gens? Il devrait d’abord nous faire penser à Jésus-Christ et à son action dynamique.
1. Il rassemble son Église⤒🔗
Jésus rassemble son Église. C’est le sens même du mot Église. Dans l’Ancien Testament, l’Église, qui existait déjà depuis le commencement, est désignée en hébreu par deux mots, d’abord par le mot « qahal », qui veut dire « convocation », « assemblée ». En Deutéronome 5.22, après l’énumération des dix commandements, nous lisons : « Telles sont les paroles que l’Éternel adressa à toute votre assemblée à haute voix sur la montagne. » Ce rassemblement d’Israël au Sinaï s’est appelé « le jour de l’assemblée » parce que Dieu a rassemblé son peuple. Il existe aussi un deuxième mot en hébreu désignant l’Église, « edah », qui veut dire rassemblement, communauté. « Parle à toute la communauté des Israélites. Tu leur diras : Vous serez saints, car je suis saint, moi, l’Éternel, votre Dieu » (Lv 19.2). Ces deux mots ont été traduits en grec dans la Septante par « ekklèsia » (d’où vient notre mot Église) et par « sunagoguè » (sun-ago signifie « aller ensemble avec »).
Les auteurs du Nouveau Testament ont simplement repris le mot « ekklèsia » pour désigner le rassemblement de toute l’Église, qui est maintenant composée de gens de toutes nations, tandis que « synagoguè », après l’exil, s’est mis à désigner le lieu même du rassemblement. L’Église est l’assemblée de ceux qui ont été appelés hors du monde et que Dieu lui-même rassemble depuis le commencement du monde pour vivre à son service dans la communion des croyants.
Quels moyens le Seigneur utilise-t-il pour rassembler son Église? Il le fait « par son Esprit et sa Parole » (Q&R 54). Depuis toute éternité, le Père a élu un certain nombre de personnes au salut en Jésus-Christ (Ép 1.4). C’est pour eux que le Fils de Dieu est venu dans le monde, qu’il s’est fait homme et qu’il est mort. Maintenant qu’il est monté au ciel, il dirige le monde et rassemble son Église. Mais comment le fait-il? En envoyant des missionnaires et des prédicateurs pour annoncer l’Évangile dans le monde.
Prenons l’exemple de l’apôtre Paul, que le Seigneur a envoyé prêcher l’Évangile dans différentes villes. Un jour, Paul a voulu se rendre en Asie, mais le Saint-Esprit l’en a empêché (Ac 16.6-7). Ce n’était pas pour entraver son travail missionnaire, au contraire, mais plutôt pour l’orienter selon sa volonté. Dieu a dirigé l’apôtre vers la ville de Philippes, et c’est là que Paul a trouvé une femme du nom de Lydie. « Elle écoutait, et le Seigneur lui ouvrit le cœur pour qu’elle s’attache à ce que disait Paul » (Ac 16.14). Nous avons là un très bel exemple de la puissance du Saint-Esprit qui a d’abord téléguidé son serviteur et qui a ensuite ouvert le cœur de cette femme élue depuis toute éternité.
Comment l’Esprit agit-il pour « ouvrir le cœur » d’une personne? Par la Parole. « Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité » (Jc 1.18). Lydie a cru; c’est le Saint-Esprit qui lui a donné la foi, à travers la proclamation de la Parole. Le Seigneur a dirigé les événements pour sauver cette personne précise ainsi que sa famille. Mais ce n’est pas tout. Quand l’apôtre Paul a quitté la ville, Dieu n’a pas laissé cette femme seule. D’autres ont cru, comme le geôlier de Philippes et sa famille. Ils se sont réunis dans la maison de Lydie avec d’autres frères (Ac 16.40). Le Seigneur les a réunis pour former son Église dans cette ville. Le Seigneur Jésus les a convertis à lui et les a rassemblés au moyen de sa Parole.
Le Seigneur amène à la foi ceux qui sont élus depuis toute éternité, mais ces croyants ne restent pas séparés ou isolés les uns des autres. Pour construire son Église de jour en jour, Dieu ne pratique pas le confinement à la maison ni la distanciation sociale! Jésus rassemble ceux qui lui appartiennent pour former ensemble son Église — à Philippes, à Corinthe, à Thessalonique, etc. Il fait la même œuvre de rassemblement encore aujourd’hui. Il le fait en se servant des ministres ou serviteurs de la Parole.
« C’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints, cela en vue de l’œuvre du service et de l’édification du corps du Christ » (Ép 4.11-12).
Édification signifie construction! Étant rassemblés en un même corps, nous participons par notre service à la construction de son Église, sous la direction de sa Parole et de son Esprit. Ne nous décourageons pas! Jésus-Christ rassemble les siens dans notre région comme dans diverses régions du monde. Réjouissons-nous et soyons reconnaissants! Cette Église est son œuvre. Elle devrait avant tout nous faire penser à Jésus-Christ lui-même et à son action dynamique, qui n’est pas encore terminée et qui continue d’avancer de jour en jour.
2. Il protège et maintient son Église←⤒🔗
Jésus ne fait pas que rassembler son Église autour de lui. Il la protège et la maintient. C’est ce qu’il nous révèle dans sa Parole. « Je bâtirai mon Église et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle » (Mt 16.18). L’Église subit constamment des attaques. Partout où son Église est rassemblée, le diable n’est jamais bien loin. Vous connaissez le dicton : « Partout où Jésus établit son Église, le diable construit sa chapelle juste à côté. »
Dans l’Ancien Testament, le peuple de Dieu a chanté les actes merveilleux de l’Éternel qui les protégeait face aux attaques de l’ennemi.
« Sans l’Éternel qui était pour nous — qu’Israël le dise — sans l’Éternel qui était pour nous, quand les hommes s’élevèrent contre nous, alors ils nous auraient engloutis tout vivants, quand leur colère s’enflamma contre nous; alors les eaux nous auraient submergés, un torrent aurait passé sur notre âme. Alors auraient passé sur notre âme les flots impétueux. Béni soit l’Éternel, qui ne nous a pas livrés en proie à leurs dents! Notre âme s’est échappée comme l’oiseau du filet des oiseleurs; le filet s’est rompu et nous nous sommes échappés. Notre secours est dans le nom de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre » (Ps 124).
Dans toute la Bible, tout au long de l’histoire et encore aujourd’hui, l’Église a subi et continue de subir des attaques virulentes de toutes sortes. Quel genre d’attaques subit-elle? Parfois des persécutions violentes (emprisonnements, mort, exil, etc.), parfois des attaques plus sournoises et subtiles (pression sociale, mensonge, hérésies, apathie, séduction du monde, divisions, hypocrites). Nous en trouvons plusieurs exemples dans la Bible et dans l’histoire.
Jésus-Christ nous l’a dit. C’est au milieu d’un monde hostile qu’il construit son Église. C’est là son chantier de construction! Les puissances de l’enfer cherchent à détruire son Église, mais elles ne prévaudront pas contre elle. Jésus est le bon Berger qui protège et qui défend son Église. Il lui donnera tout ce dont elle a besoin quotidiennement. Il nous gardera pour toujours. Personne ne pourra nous arracher de la main du bon Berger. Rien ne pourra nous séparer de son amour!
« Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et personne ne peut les arracher de la main du Père » (Jn 10.28-29).
Le Fils gardera à l’abri pour l’éternité tous ceux que le Père lui a donnés de toute éternité. Nous pouvons être assurés que l’Église continuera toujours d’exister et de se construire.
3. Quelles sont nos responsabilités?←⤒🔗
Le fait que Jésus-Christ soit le Maître d’œuvre et soit chaque jour actif à construire son Église ne nous rend pas irresponsables ou nonchalants. Paul a dit : « Nous sommes ouvriers avec Dieu » (1 Co 3.9). Paul et Barnabas ont rapporté aux croyants de Jérusalem « tout ce que Dieu avait fait avec eux » (Ac 15.4). Jésus rassemble, protège et maintient son Église. Mais comment le fait-il concrètement? Il le fait en activant notre responsabilité. Il nous commande de nous rassembler pour former son Église et pour écouter sa Parole. Il nous demande de prêcher fidèlement sa Parole et de nous prémunir contre les attaques de l’adversaire. Il nous demande de participer à l’édification de son Église par l’usage de nos dons dans l’amour fraternel et le service. Il nous appelle et nous répondons à son appel.
C’est ce que le peuple d’Israël a fait « le jour de l’assemblée » quand ils se sont réunis au pied de la montagne du Sinaï. Les chrétiens du Nouveau Testament se réunissaient pour persévérer dans l’enseignement des apôtres, pour participer aux sacrements, pour vivre dans la communion fraternelle et pour prier ensemble (Ac 2.42). C’est ce que nous faisons encore aujourd’hui. Nous nous rassemblons pour répondre à cet appel, par obéissance au Seigneur.
Ceux qui se disent chrétiens et qui s’éloignent de l’Église ou refusent de s’assembler pour écouter la Parole de Dieu désobéissent à son ordre. Jésus a dit : « Celui qui n’assemble pas avec moi disperse » (Mt 12.30).
« Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l’amour et aux œuvres bonnes. N’abandonnons pas notre assemblée [“épisunagoguè”, qui signifie réunion commune], comme c’est la coutume de quelques-uns, mais exhortons-nous mutuellement, et cela d’autant plus que vous voyez le jour s’approcher » (Hé 10.25).
Jésus au ciel est actif. Il est occupé à rassembler son Église sur terre. Il le fait en nous donnant le commandement de quitter nos foyers le dimanche matin et de nous réunir avec son peuple. Il ne nous laisse pas le choix. Il active notre responsabilité.
Il fait de même pour protéger et maintenir son Église. C’est lui qui le fait, mais comment le fait-il? En nous donnant la responsabilité de défendre et de protéger son Église contre les attaques du diable. Nous sommes appelés à combattre avec les armes de Dieu (Ép 6). Quelles sont ces armes? La vérité, la foi, la justice, la Parole de Dieu, la prière, etc. Ce sont les armes de Dieu, mais c’est nous qui devons les utiliser, avec sa force souveraine. Il demande également aux sous-bergers de veiller sur le troupeau du Seigneur.
« Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau au sein duquel le Saint-Esprit vous a établis évêques pour faire paître l’Église de Dieu qu’il s’est acquise par son propre sang » (Ac 20.28).
Cette exhortation aux anciens d’Éphèse est immédiatement suivie d’une mise en garde très sérieuse contre le danger des loups redoutables qui menacent de s’introduire dans l’Église et qui n’épargneront pas le troupeau du Seigneur. Oui, le Seigneur protège son Église, mais il nous faut veiller, prier, combattre!
Nous avons l’obligation de garder précieusement la vérité, de l’enseigner à nos enfants et à tous les membres de l’Église. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles nous avons des confessions de foi, ainsi que des enseignements bibliques et catéchétiques. Le Seigneur nous demande aussi de nous exhorter mutuellement, de nous encourager à vivre dans la sainteté, de nous soutenir mutuellement et de nous aider les uns les autres à nous relever quand nous tombons. L’Église n’est pas parfaite, loin de là. Elle est composée de pécheurs. Tout comme nous-mêmes, nos frères et sœurs ont des faiblesses et commettent des fautes. Notre attention devrait toutefois se porter, non pas sur ces imperfections, mais sur Jésus-Christ qui construit et qui perfectionne son Église. Soyons donc fidèles à prier et à travailler pour le perfectionnement de l’Église.
Jésus-Christ est à l’œuvre. Il est en train de construire son Église. C’est à la fois une action dynamique et un projet à long terme. Réjouissons-nous et soyons réconfortés! En même temps, prenons au sérieux notre responsabilité d’obéir à sa Parole. Nous pouvons et devons le faire, précisément parce que l’Église est l’œuvre de Jésus-Christ et qu’il nous a promis d’être avec nous jusqu’à la fin du monde.