Je crois dans la vie éternelle
Je crois dans la vie éternelle
Quelle assurance te donne l’affirmation de la vie éternelle?
Si, à présent, j’éprouve dans mon cœur le commencement de la joie éternelle1, j’en aurai la plénitude après cette vie2 — ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est monté au cœur d’aucun homme3 — et cela pour louer Dieu éternellement4.
1. Jn 17.3; Rm 8.23; Rm 14.17; 1 Pi 1.6-8.
2. Jn 17.24; 2 Co 5.1-9.
3. 1 Co 2.9.
4. Ap 5.11-14; Ap 7.9-12; Ap 19.5-7.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 58
- J’éprouve dans mon cœur le commencement de la joie éternelle
- J’en aurai la plénitude et je louerai Dieu éternellement
- Ma compréhension, aujourd’hui, de la vie éternelle est très limitée
Après avoir affirmé notre foi dans la résurrection des morts, il est bien normal de confesser que nous croyons dans la vie éternelle. Ceux qui participent à la victoire remportée par le Christ sur le péché et la mort reviendront à la vie dans un corps incorruptible. Ils espèrent aussi avoir la vie éternelle sur la nouvelle terre. Nous sommes tendus vers l’avant et nous attendons avec une grande anticipation la plénitude de la vie nouvelle. Au commencement, le Seigneur avait créé l’homme et la femme dans le but de vivre avec eux en communion dans l’alliance. À la fin, ce but sera parfaitement accompli avec tous les élus. La nouvelle humanité rachetée par notre Sauveur vivra en communion avec Dieu pour toujours. Le paradis perdu deviendra le paradis retrouvé et sera parvenu à sa destination finale.
1. J’éprouve dans mon cœur le commencement de la joie éternelle⤒🔗
Nous faut-il attendre au dernier jour avant de goûter à cette vie éternelle? Non, car nous y avons déjà part aujourd’hui par le Saint-Esprit. « J’éprouve dans mon cœur le commencement de la joie éternelle » (Q&R 58). En parlant de cette vie éternelle, Paul dit :
« Nous voulons nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. Et celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu qui nous a donné les arrhes de l’Esprit » (2 Co 5.4-5).
Le Seigneur nous a formés pour cette vie éternelle à venir. Il nous y prépare déjà par son Esprit. Que signifie l’expression « les arrhes de l’Esprit »? Elle signifie un acompte, un premier versement donné en garantie du plein paiement à venir. Ce qui est remarquable avec cet acompte, c’est qu’il est de même nature que le plein paiement. Nous avons reçu un morceau du ciel, déjà, sur cette terre. Nous avons déjà, dès maintenant, « le commencement de la joie éternelle » (Q&R 59). Ce que nous attendons si impatiemment, nous en avons déjà un avant-goût par le Saint-Esprit! Le don du Saint-Esprit dans nos cœurs nous procure un petit aperçu, mais un aperçu bien réel de la joie éternelle qui nous attend. Voilà pourquoi l’apôtre Paul affirme que « le royaume de Dieu, c’est non pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit » (Rm 14.17). Cette réalité du Royaume de Dieu est déjà bel et bien commencée!
En quoi consiste le commencement de cette joie? Il se trouve dans le pardon des péchés, l’adoption par Jésus-Christ dans la famille de Dieu, la réconciliation et la paix avec Dieu, la vie de communion avec le Seigneur dans la prière et la Parole, l’œuvre du Saint-Esprit qui nous sanctifie progressivement, la force et la persévérance que le Seigneur nous donne dans les épreuves, l’amour fraternel dans la communion des saints, l’espérance de la résurrection et de la vie éternelle et l’assurance que nous procure cette promesse. Ce petit commencement est déjà d’une grande richesse! Dans sa prière sacerdotale, Jésus a dit à son Père céleste : « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jn 17.3). Oui, la vie éternelle est déjà commencée ici-bas!
Nous vivons dans un monde très étrange. Nous sommes entourés d’une telle abondance de biens matériels et, pourtant, tant de gens sont malheureux. Tout l’argent et tout l’or du monde ne peuvent acheter le bonheur et la joie. Où se trouvent la vraie joie et le vrai bonheur? Ces biens précieux ne se trouvent pas en nous-mêmes. Ils se trouvent uniquement lorsque nous arrêtons de vivre pour nous-mêmes et que nous commençons à vivre pour le Seigneur. Le but de notre vie ne devrait pas être de rechercher la joie et le bonheur. Le but de notre vie devrait être de servir le Seigneur et de louer son nom. Toutefois, quand nous servons le Seigneur et que nous cherchons son Royaume et sa justice, Dieu se plaît à nous donner sa joie. Nous devrions donc nous attendre à recevoir cette joie.
La lettre aux Philippiens a été appelée l’épître de la joie, car elle est remplie de la joie du Seigneur dont l’apôtre Paul était animé, malgré le fait qu’il était injustement gardé prisonnier. Il pouvait même encourager ses frères à se réjouir dans le Seigneur. « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous » (Ph 4.4).
Plus nous connaissons Dieu, plus nous cherchons à le louer et à le servir, et plus nous aurons un avant-goût de la joie éternelle. Inversement, moins nous connaissons Dieu, moins nous cherchons à le louer et à le servir, et moins nous goûterons à la joie.
Éprouvons-nous déjà un début de cette joie éternelle dans nos cœurs? Il ne s’agit pas de rechercher la joie à tout prix, mais la joie du Seigneur nous servira de test, nous permettant d’évaluer comment nous servons le Seigneur et quelle est notre motivation à vivre pour lui.
En même temps, nous ne recevons qu’un avant-goût de la joie éternelle. Nous sommes encore en attente, nous soupirons, nous gémissons, nous luttons, nous aspirons à beaucoup mieux. Notre être est tendu vers l’avant, dans l’espérance de la plénitude. « Nous qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps » (Rm 8.23).
2. J’en aurai la plénitude et je louerai Dieu éternellement←⤒🔗
Que ferons-nous pendant toute une éternité? Nous serons enfin rendus capables de faire ce pour quoi Dieu nous a créés. Pour quelle raison Jésus-Christ nous a-t-il rachetés par son sang? Pour quelle raison le Saint-Esprit est-il en train de nous sanctifier? Pour louer Dieu et le bénir éternellement. Ce sera là notre ultime raison d’être et notre activité essentielle, louer le Seigneur et l’adorer avec notre bouche et avec nos mains, par nos paroles, par nos chants et par nos actions.
Le livre de l’Apocalypse nous y prépare admirablement. Jean a vu la grande foule des rachetés, venant de toute nation, de tous peuples et de toutes langues, en train d’adorer Dieu et l’Agneau.
« Ils se tenaient devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, et des palmes à la main. Et ils criaient d’une voix forte : Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau. Et tous les anges se tenaient autour du trône, des anciens et des quatre êtres vivants; ils tombèrent la face contre terre devant le trône et ils adorent Dieu, en disant : Amen. La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâce, l’honneur, la puissance et la force sont à notre Dieu, aux siècles des siècles! Amen » (Ap 7.9-12; voir aussi Ap 5.11-14; Ap 19.5-7).
La seule différence entre maintenant et dans l’éternité, c’est que, dans l’éternité, nous le ferons de façon parfaite et complète. Nous servirons parfaitement le Seigneur. Nous louerons parfaitement son nom et, par conséquent, nous serons parfaitement heureux et joyeux. Notre vie correspondra exactement à ce pour quoi nous avons été créés et recréés! C’est seulement quand nous vivons en harmonie avec le but pour lequel le Seigneur nous a faits que nous pouvons être heureux. Voilà ce que sera la vie éternelle dans sa plénitude! N’est-ce pas là notre désir, le désir de tout enfant de Dieu, de servir Dieu de cette manière, dans la pureté et la perfection?
La puissance du sacrifice du Seigneur Jésus est tellement grande et le don de l’Esprit si magnifique que déjà, dans cette vie, nous pouvons commencer une vie d’obéissance au Seigneur, une vie qui l’honore et le glorifie. Ce n’est toutefois qu’un petit début. Les croyants qui sont morts ne peuvent-ils pas louer Dieu parfaitement? Il est vrai qu’ils sont maintenant sans péché, mais ils sont également sans corps. Lorsque nous vivrons la vie éternelle dans notre corps ressuscité, plus aucun obstacle ne nous empêchera de louer Dieu de quelque manière que ce soit. Nous aurons tout ce qu’il faut — un cœur purifié, un corps glorifié — pour le louer sans restriction.
Est-il correct de penser que tout ce que nous allons faire au ciel sera de chanter sans arrêt? Lorsque l’on veut faire des blagues sur la vie à venir, c’est souvent ce qui est dit. Certains chrétiens ressentent une certaine appréhension et même une certaine crainte à l’idée que ce serait la seule activité qui les attendent au ciel… pour l’éternité! Premièrement, nous devons comprendre que chanter les louanges du Seigneur d’un cœur rempli d’une joie parfaite, en harmonie avec toute la chorale des rachetés et toute la myriade des anges célestes, ne sera pas si ennuyeux que ça! C’est déjà une joie de chanter à la gloire de Dieu aujourd’hui. Nous pouvons le faire de bon cœur, de tout cœur pour le Seigneur. Il s’agit là d’un aspect essentiel du culte d’adoration que nous rendons à Dieu. Chanter les louanges du Seigneur est une très belle activité. Dans la vie éternelle à venir, ce chant choral sera sûrement d’une grande puissance et d’une grande beauté.
La Bible va cependant plus loin et nous donne des images évocatrices. Elle nous trace par exemple l’image du repos. Le jour du repos hebdomadaire nous permet de nous dégager de nos durs travaux et de nous réjouir des œuvres du Seigneur. Le jour du repos, chaque semaine, est en quelque sorte un avant-goût, lui aussi, de cette joie éternelle. Cependant, nous ne serons pas inactifs dans la nouvelle création. Il y aura tellement à découvrir, à explorer. Si la création actuelle, malgré le péché, la souffrance et la corruption, recèle tant de richesses à explorer et à découvrir, à combien plus forte raison encore la création à venir qui sera alors d’une beauté parfaite. Nous aurons devant nos yeux, autour de nous, une richesse insoupçonnée des œuvres du Seigneur, devant lesquelles nous ne manquerons pas de nous émerveiller. Quel repos!
La Bible nous donne aussi l’image de paix et de tranquillité.
« Le loup séjournera avec l’agneau et la panthère se couchera avec le chevreau. […] Le nourrisson s’ébattra sur l’antre de la vipère et l’enfant sevré mettre sa main dans le trou de l’aspic. Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte » (És 11.5,8-9).
Ce sera la sécurité parfaite, où régnera la pleine harmonie au sein du peuple racheté et dans toute la nouvelle création à venir.
La Bible nous donne aussi l’image d’une vie parfaitement juste. « Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte. » Il n’y aura plus de criminels, de voleurs, de meurtriers, d’adultères; aucun péché ne sera commis dans le Royaume de Dieu. Il n’y aura que des rapports justes et harmonieux entre les humains rachetés. Le commandement « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » sera pleinement vécu, tout autant que le grand commandement « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute âme, de toute ta force. » Le fruit de l’Esprit sera parvenu à pleine maturité. Cette parfaite justice sera, elle aussi, à la gloire et à la louange de Dieu. Nous ne ferons pas que chanter, nous vivrons ensemble une vie de communion, de paix et de justice d’une richesse insoupçonnée.
3. Ma compréhension, aujourd’hui, de la vie éternelle est très limitée←⤒🔗
Nous avons déjà un avant-goût bien réel de la joie éternelle. Les non-croyants ne peuvent pas comprendre cette joie. Quant à nous, comprenons-nous bien ce qui nous attend? Notre vie actuelle est si fragile et notre pauvre intelligence si faible. Le Seigneur nous décrit cette vie éternelle au moyen de différentes images, mais qu’est-ce que nous en saisissons réellement?
Notre Catéchisme, en citant une parole de l’apôtre Paul, admet humblement que notre compréhension actuelle de la vie éternelle est très limitée. « Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est monté au cœur d’aucun homme » (1 Co 2.9). Il nous reste encore bien des questions non résolues, des descriptions bien incomplètes, une idée bien faible de la réalité qui nous attend.
Plus nous servirons le Seigneur et serons conduits par la Parole et le Saint-Esprit dans cette vie, plus nous aurons un avant-goût de la joie éternelle. Cependant, tout cela demeure encore si imparfait. Nous soupirons et nous sommes tendus vers l’avant. Nous gardons dans nos cœurs les dernières paroles du dernier livre de la Bible. « Celui qui atteste ces choses dit : Oui, je viens bientôt. Amen! Viens, Seigneur Jésus! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous » (Ap 22.20-21).